Chapitre 8 : Passage de témoin (Partie 1 : Réveil douloureux)

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Comment se relever et donner de la vie à tout ce que le feu avait emporté avec lui ? Avait-elle fait un cauchemar ? Mais dans ces cas-là pourquoi tout lui semblait encore réel jusqu’ à cette odeur de brûlé qui lui chatouillait le nez. Elle était sur le canapé du bureau de papa enveloppée dans une couverture, Cheeky à ses pieds. Elle s’assit, en le prenant avec délicatesse dans ses bras, lui caressant le dos et là tout lui revint, l’éclair, le feu, les flammes, la chute de papa, les lumières de l’orage et des pompiers. Vers sept heures, elle avait rejoint son père et sa mère, s’était assise blottie contre eux et elle s’était endormie. Elle chercha l’horloge du bureau, il n’était pas loin de midi. Elle se précipita vers la cuisine, maman était assise, seule, perdue dans ses pensées. Elle s’approcha et ne put retenir son envie de la serrer dans ses bras.

Isabel servit une tasse de thé à Céléna et lui prépara un petit encas avec des œufs et du bacon. Elles étaient assises l’une en face de l’autre. Elles se regardaient sans oser briser le silence contrastant à la cohue de la nuit.

Harold arriva à ce moment-là, il avait bien meilleure mine et il lui dit :

– Va vite te doucher et te préparer pour ton rendez-vous.

– Avec qui ?

– Avec l’assureur pour l’état de lieux.

Céléna goba son œuf et se précipita, avant de franchir le seuil, elle se retourna et lança :

– Pas de problèmes que de bonnes solutions.

Elle sortit de la pièce, laissant ses parents poursuivre leur conversation. Elle grimpa dans sa chambre, ouvrit en grand la fenêtre puis les volets craignant de voir ce qui se trouvait derrière. Elle avait besoin d’air frais. L’orage était terminé, laissant la place à un soleil réconfortant.

Elle ôta ses vêtements, hésita un instant à les mettre dans sa panière. Ils avaient des trous et puaient la fumée. C’était un mauvais souvenir à éliminer. Elle les mit en boule, qu’elle envoya droit dans la poubelle.

Elle glissait sous la douche, augmentait la température, et elle frissonnait. Elle ressentait le besoin d’être réconfortée par cette ondée qui se déversait sur son corps. Elle voulait enlever toutes traces de la nuit. En se frottant, une sensation désagréable, elle découvrit des griffures et des brûlures le long de ses jambes et de ses bras. Rien de bien méchant, en sortant de la douche, elle saisit sa crème et se massa pour stimuler chaque partie d’elle-même. Ok la nuit avait été désastreuse, le feu avait fait de nombreux dégâts, pourtant se lamenter, se replier sur elle-même n’apporterait rien à qui ce soit.

Son père comptait sur elle, et elle était prête à rapiécer chaque espace détruit, malmené avec ses propres mains s’il le fallait. Elle se sentait capable de nettoyer chaque brique de la distillerie. Elle enfila son jean, son pull et son blouson. Elle attrapa son carnet pour noter le moindre détail. Elle ne voulait rien oublier pendant l’état des lieux. Elle entra à nouveau dans la cuisine, ses cheveux étaient noués en chignon. Harold était dans les bras de sa femme cherchant un peu de force lui aussi.

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