Retour au point de départ, elle ne se souvenait de rien de plus. À onze heures, elle avait terminé et rejoint son père qui était sur le parcours. Elle avait croisé le gentil monsieur qu’elle avait failli faire tomber la veille et avec qui elle avait échangé quelques mots. Elle sourit en se remémorant la scène.

Alors qu’elle regardait encore et encore les photos, à la recherche d’une information, elle avait toujours cette odeur qui lui restait en tête, enfin pourquoi une serveuse aurait fait quelque chose d’aussi insensé ? Non cela n’avait aucun lien.

Ce fut le moment où Monsieur Mac Fish réapparut, cette fois il était accompagné de deux inspecteurs. Elle avait l’impression d’être projetée dans une série policière que l’on pouvait voir à la télévision.

• Mademoiselle Mac Graigh, voici monsieur Mac Give, il voudrait vous poser quelques questions.

Au même moment, ses collègues commencèrent à faire un relevé d’empreintes pour l'enquête.

• Je vous prête mon bureau, suggéra Mac Fish, vous serez plus tranquilles.

Céléna et Mac Give remontèrent, l’animation du club house était bien plus importante, la deuxième journée allait bientôt être close et de nombreux joueurs qui avaient terminé se retrouvaient ici pour échanger autour d’un verre. Céléna traversa le restaurant, et tout à coup l’odeur lui revint. Elle regarda autour d’elle pour voir si elle pourrait visualiser la serveuse. C’est alors qu’elle constata non sans surprise, qu’il n’y avait que des serveurs pas une seule femme ! Comme c'était l'après-midi , il y avait peut-être une deuxième équipe. Mais pourquoi persistait-elle ?

• Tout va bien Mademoiselle Mac Graigh ?
• Oui, excusez-moi, je vous suis.

Ils poursuivirent leur progression dans la salle, Céléna cherchait si elle arrivait à voir son père et peut-être sa mère qui, connaissant la situation, avait dû tout laisser tomber pour les rejoindre. Tout ce monde avait tendance à lui donner le vertige. Et la sensation s’accentua, quand une silhouette qu’elle connaissait bien prenait la sortie, elle eut l’impression de prendre une gifle. Et elle parla à voix haute

• Non ce n’est pas possible, je vais me réveiller.
• Comment, que dites-vous Mademoiselle Mac Graigh ?
• Je ne sais pas, je ne sais plus. Je viens de voir un cauchemar.
• J’ai du mal à vous suivre, lui dit l’inspecteur.
• Est-ce que je peux vous laisser un moment ? J’ai besoin de vraiment prendre l’air.
• Oui, je vais aller voir votre père. Rejoignez-nous dès que vous vous sentirez mieux.
• Merci beaucoup.

Céléna se dirigea vers la sortie, elle voulait en avoir le cœur net. Pourquoi serait-il là ? Et dans ce cas-là, est-ce qu’il avait un rapport avec la disparition de sa bouteille ? Elle se souvint tout à coup de ce que lui avait dit Monsieur Mac Fish, quand il lui avait demandé de lui donner son avis sur la bouteille de Bordeaux qu’elle avait bien reconnue. Elle venait du domaine viticole de son père. Le cru était comme le propriétaire et son fils imbuvable, indigeste. Non ce n’était pas envisageable, pas encore, pourquoi il se trouvait toujours sur sa route comme un caillou dans la chaussure ? Elle poussa la porte et se retrouva nez à nez avec lui.