À aucun moment, il n’avait prévu de partir, il l’attendait c’était sûr. Si c’était bien le cas, il n’avait rien à voir avec la bouteille, bien trop lâche pour assumer ses actes et pas assez malin pour élaborer un plan aussi tordu.

Martin attrapa discrètement Céléna par le bras, il y avait beaucoup de monde, il semblait ne pas vouloir attirer l’attention sur eux. Céléna essaya de se dégager, mais il ne lui en laissa pas le temps et la serra contre lui.

• Qu’est-ce que tu fais ?
• Je veux que tu me suives, je veux te parler.
• Et bien pas moi, je veux que tu me fiches la paix.
• Accorde moi cinq minutes, tu peux bien faire ça.
• Je ne te dois rien, je pensais même que tu avais compris que je ne voulais plus avoir à faire à toi. Et pourquoi maintenant, aujourd’hui ?
• Bon et bien, je n’ai pas le choix.

Il sera un peu plus fort son bras, ayant bien conscience qu’il devait lui faire mal. Céléna émit un petit cri qui passa inaperçu au milieu du brouhaha.

• Tu me fais mal, laisse-moi tranquille. Je vais hurler si tu insistes. Il y a des policiers autour de nous.
• Oui, ne t’en fais pas, il me semble qu’ils sont déjà bien occupés.

Cette phrase fut bien plus dure à encaisser que le bleu qu’elle allait avoir sur le bras. Martin l’attira plus loin, dans un coin plus discret. Qu’est-ce qu’il avait en tête, l’enlever ? À cette idée, Céléna frissonna. Comment allait-elle pouvoir s’en sortir ?

Dans le restaurant, Harold et Isabel étaient en grande discussion avec l’inspecteur Mac Give et le responsable Mac Fish. Harold commençait à s’agacer et perdre patience. Il fit comprendre au responsable des forces de l’ordre qu’il se devait de faire tout ce qui était possible pour trouver des indices rapidement. Isabel se tenait au bras de son mari, elle était de plus en plus inquiète, l’absence de Céléna se prolongeait bien trop.

• Excusez-moi, Monsieur Mac Give, pourriez-vous me dire où se trouve ma fille ? Je pensais qu’elle était avec vous.
• C’était bien le cas, nous étions en route pour le bureau de monsieur Mac Fish. C’est à moment-là qu’elle m’a demandé si elle pouvait aller prendre l’air.
• Et cela fait combien de temps ?
• À vrai dire une trentaine de minutes.
• Harold, ce n’est pas normal. Si elle voulait juste prendre un moment pour se ressaisir, elle serait déjà revenue. J’ai un mauvais pressentiment.
• Je vais aller voir, si je peux la trouver, peut-être qu’elle a croisé quelqu’un avec qui elle discute.
• Je veux bien, si monsieur l’inspecteur n’a pas besoin de toi.
• Ecoutez, je vais aller glaner quelques informations de plus. Sur ces mots, l’inspecteur s’éclipsa.

Harold fit le tour du restaurant, ne trouvant pas sa fille, il se dirigea à l’extérieur et après avoir questionné des gens sur son passage, il s’aperçut que personne ne semblait l’avoir vue. Aussi décida-t-il de retourner auprès de sa femme, espérant que Céléna l’aurait rejointe. Il allait passer la porte quand il reconnut la voix de Sam qui l’appelait.

– Monsieur Mac Graigh, Céléna devait nous retrouver sur la plage il y a plus d’une heure. Entre temps, nous avons reçu son message nous prévenant qu’elle ne viendrait pas parce qu’il y avait un problème au club.

• Oui, la bouteille a disparu et les caisses dans la cave ont été ouvertes.
• Comment !? répondit Christophe.
• Pourquoi !? s’interloqua Sam.
• Les policiers sont arrivés et mènent l’enquête.
• Où est Céléna ? s’inquiéta aussitôt Christophe.
• Je pensais là trouver ici, elle est sortie prendre l’air, le souci c’est que cela fait plus d’une heure. Je pensais que vous étiez ensemble, peut-être en train de chercher des indices de votre côté. Elle ne répond pas aux messages.