Mike sortait du club de golf, la soirée était bien avancée. Il avait faim, son ventre gargouillait, et il ne pouvait pas se nourrir seulement de liquide quel qu’il soit. Sur le chemin, il trouverait bien un pub pour manger un morceau avant d’aller se coucher. La journée avait été longue et éprouvante. Il était passé par des moments des plus intenses et plaisants aux plus déconcertants s. Il avançait dans la rue, plongé dans ses pensées.

Plus il se rapprochait de son hôtel et plus une sensation étrange l’envahissait. Il n’était pas serein, comme si quelqu’un le suivait. Après avoir pris la première ruelle à droite et accéléré le pas, il se stoppa net, et se retourna brusquement. Il se retrouva nez à nez avec un homme qu’il reconnut aussitôt même dans la pénombre.

– Nous n’avons pas fini notre conservation. Tu t’es mis en travers de ma route. Tu t’es mêlé de ce qui ne te regardait pas, lui cracha Martin au visage.

– Je n’ai fait que ce que j’estimais juste. Nous ne pouvons pas contraindre qui que ce soit à faire quelque chose contre sa volonté. Et pourquoi est-ce que tu me suis ?

Mike n’eut pas le temps de finir ses propos, que Martin se jeta sur lui fou de rage. Il était clair qu’il voulait régler ses comptes. Mike ne voulait pas se laisser faire, mais répondre à ces coups n’était pas envisageable. Il était trop prés du golf et s’il se trouvait mêlé à une bagarre, il pourrait se voir radier du tournoi.

Martin lui s’en fichait, il le poussa contre le mur. Mike fut déséquilibré par ce premier assaut. Il se rattrapa tant bien que mal avec sa main afin d'éviter de finir la tête la première sur le ciment. Si Mike venait à se blesser, il savait qu’il gâcherait toutes ses chances pour le reste du week-end. Il lui fallait esquiver les coups. Bien plus facile à dire qu’à faire.

Martin frappa Mike qui à nouveau se sentit partir en arrière. Comment allait-il pouvoir s’en sortir ? Plus le temps avançait, plus ses chances de rester indemne s’amenuisaient. Il en avait assez d’encaisser, il n’était pas un punching-ball. Martin allait se jeter sur lui pour le plaquer à nouveau contre le mur, lorsqu’à son plus grand soulagement, une aide inattendue se présenta.

– Bon maintenant, Martin, ça suffit, je pense que tu en as assez fait !

Christophe le saisit par la taille, lui attrapant le bras pour le lui coincer dans le dos.

– Sam, va prévenir l’inspecteur, il doit encore être dans les parages.

À ces mots, Sam repartit en direction du golf.

– Tu vas me le payer Christophe, cracha Martin. Tu ne sais pas à qui tu as à faire depuis le temps ?

– À un petit chien qui aboie toujours trop fort et fait beaucoup de tapage.

Mike constata au fil de leurs échanges, que les deux hommes se connaissaient bien. Il écoutait attentivement, sans intervenir.

– Elle ne mérite pas que tu la traites ainsi. Et surtout tu ne la mérites pas !

– C’est toi qui te trompes. Elle est à moi.

– Comment oses-tu dire ça ? De quel droit ? Elle n’appartient à personne. Et surtout elle est trop bien pour toi.

Mike réalisa qu’ils parlaient sûrement de la jeune femme qu’il retenait l’après-midi. Lui le seul souvenir qu’il en avait, c’était ses longues boucles brunes qui descendaient dans son dos.

Sam choisit ce moment-là pour réapparaitre avec l'inspecteur et deux de ses collègues.

– Monsieur Martin Duchai, je vais vous demander de nous suivre. Nous avons plusieurs questions à vous poser à propos d’incidents survenus dans la journée.

– Lâchez-moi, vous n’avez pas le droit. Je vais porter plainte pour abus de pouvoir.

– Je vous conseille avant tout de vous calmer et de vous taire.

– Vous ne pourrez pas me garder. C’est vous qui aurez des comptes à rendre à vos supérieurs.

– Messieurs, emmenez-le. Je l’ai assez entendu !

L’inspecteur Mac Give se retourna vers les trois jeunes hommes qui regardaient la scène médusés. Il voulait avant tout être sûr que tout allait bien pour eux, et ensuite il les laisserait partir, leur demandant juste de rester disponibles au cas où il aurait besoin de leur témoignage.