Il s’éloigna, heureux de voir ce jeune homme aussi à l’aise. Il avait gagné le respect des pros juste sur un coup. C’était l’accomplissement de son travail répété, jour après jour sur les greens. Joseph se présenta au bar réservé aux joueurs et passa sa commande quand une scène l’interpella. Un jeune homme s’interposait entre deux autres qui étaient prêts à en venir aux mains. Il ne put s’empêcher de vouloir intervenir, il ne supportait pas les bagarres.

– Messieurs puis-je vous aide ? demanda-t-il avec un calme qui contrastait de l’agitation ambiante.

– Aidez-moi, ce jeune intriguant veut en découdre avec moi.

– A-t-il une raison de vous en vouloir ? questionna Joseph qui avait senti dans la voix du plaignant comme une certaine malice.

– Je ne sais pas, en tout cas il ne me veut pas du bien.

– Pensez-vous messieurs que cela soit un endroit pour déclencher une rixe ? Avez-vous oublié, où vous vous trouvez ?

– Il a raison Christophe, et cela lui donnerait un avantage indéniable.

– Sam, laisse-moi lui dire ma façon de voir les choses, cela commence à bien faire.

– Alors, emmène le dehors ou appelons l’inspecteur, il sera mieux géré la situation.

– Je ne suis pas sure, regarde où nous le retrouvons alors qu’avec tout ce qu’il a fait, c’est en prison qu’il devrait croupir.

Joseph ne comprenait pas tout ce qui se jouait devant lui, par contre il était persuadé qu’une bagarre entre jeunes gens ne seraient pas une bonne chose.

– Bon, vous n’allez pas m’aidé, si je comprends bien, lança le troisième. Passez votre route, vous ne mette d’aucune utilité.

Joseph regarda l’homme qui était face à lui avec surprise, il ne s’était pas attendu à une telle verve.

– Monsieur, je voulais éviter un esclandre, maintenant à vos propos, je pense que si vous êtes là, c’est que vous ne devez pas être innocent, aussi messieurs, je vous laisse poursuivre.

Et Joseph tourna les talons et se dirigea vers Mike qui venait à se rencontre, trouvant que Grand-Pa avait mis bien longtemps pour un simple thé.

– Tout va bien ? Je commençais à me dire que tu t’étais perdu.

– Oui, je pense je n’ai pas tout compris. Il y avait ses trois jeunes hommes qui voulaient se battre. J’ai essayé de les en dissuader sans succès.

Joseph les désigna du regard, à la grande stupéfaction de Mike.

– Quelque chose ne va pas Mike ?

– Tu parles du groupe qui s’éloigne.

– Oui c’est bien eux, tu les connais ?

– Tu ne penses pas si bien dire, surtout mon pouce.

– Quoi tu veux dire que ?

Joseph réalisa tout à coup ce qu’il en était, et attrapa Mike par le bras, qui se dirigeait à son tour vers la sortie.

– Non Mike, tu ne peux pas y aller. Pas maintenant.

– Grand-Pa, je dois aider ceux qui m’ont porté secours hier.

– Bon d’accord, j’espère juste que tu sais ce que tu fais.

Mike et Joseph sortirent à leur tour du club house et se retrouvèrent cette fois avec les trois jeunes gens qui avaient été rejoint par une femme. Un homme plus âgé avait attrapé Sam le serrant contre lui.

– Mais que se passe-t-il ici ? dit Joseph outré. Lâchez ce jeune homme s’il vous plait.

– Vous on ne vous a pas sonné vieux chnoque, occupez-vous donc de vos affaires, lança la femme hystérique.

– Mike, restes-en dehors de cette affaire, ajouta Christophe quand il réalisa qu’il était là. On ne sait jamais, tu as affaire à des gens peu fréquentables.

– Messieurs, je vous laisse deux secondes pour prendre la bonne décision, ajouta l’homme tenant toujours Sam.

– Ecoutez, peut-être qu’avant que les choses tournent mal, vous pourriez revoir vos positions, proposa Joseph.

– Nous n’en ferons rien, je veux savoir où elle est, et je ne partirais pas tant que je ne le serais pas.

– Surement pas, et puis il me semble que tu as trouvé une autre pour te consoler. À moins que cette demoiselle ne fût déjà celle qui se trouvait dans ton lit quand tu sortais avec elle.

– Christophe, tu n’es qu’une petite … sans intérêt.

À ces dernières paroles, Christophe ne put se retenir et lui adressa une droite en plein visage. Alors qu’il se tenait le nez en sang, la fille se jeta au cou de Christophe lui griffant les bras. La scène était digne de l’orage qui grondait dans tous les sens au-dessus de leur tête. La pluie ne calmait rien, bien au contraire.

Mike et Joseph étaient là, incrédules ne sachant pas comment ils pourraient stopper ce déchainement. L’homme qui tenait Sam, lui administra un bon coup entre les jambes. Mike ne pouvait plus rester sans rien faire, Joseph était dans la même situation. Ils s’apprêtèrent à saisir la femme et l’homme plus âgé quand une voix retentit derrière eux, trois policiers se présentèrent. Ce fut un soulagement pour les deux hommes qui ne voulaient en aucun cas en venir aux mains.

Quand une sonnerie les rappela à la réalité, comme s’ils venaient de se réveiller après une nuit cauchemardesque.

– Mike c’est le retour au jeu, annonça Christophe, vas-y vite. Tout va rentrer dans l’ordre. Merci encore une fois de ton aide.

– Je n’ai pas eu le temps de faire bien grand-chose. Par contre si vous avez besoin de nos dépositions, n’hésitez pas.

Mike et Joseph repartirent en direction des greens, avec une légère inquiétude, qui n’avait rien avoir avec la compétition. Ils n’avaient pas tout compris, la seule chose dont ils étaient persuadés c’était que leur présence avait surement changé beaucoup de chose. Maintenant ils leur faillaient retrouver le calme et la sérénité pour finir cette journée, le soleil était à son tour au rendez-vous.