Céléna filait sur l’autoroute qui menait à Edinburg, la pluie s’était invitée à sa sortie. Elle avait mis la musique et chantait à tue-tête, elle savait que cette virée était la bienvenue. Cela lui permettait de voir les choses différemment et de prendre du recul sur la situation. Le fait de se retrouver seule, lui donnait aussi la possibilité de pleurer sans que l’on ne s’inquiétât pour elle, les larmes lavaient son cœur et vidaient sa tête. Céléna sourit en songeant qu’elle était à l’unisson avec la météo. Après deux heures de route, elle arriva enfin à l’aéroport où la cargaison l’attendait. Les bouteilles de Monsieur Garnier étaient toutes emballées bien soigneusement pour éviter la casse. Céléna s’empressa de signer le bon de livraison, il lui tardait de rentrer, elle avait encore tout un tas de choses à faire, ça lui prendrait surement une bonne partie de la soirée. Elle allait monter dans sa voiture, quand une jeune femme l’appela :

– Mademoiselle Mac Graigh, j’ai oublié de vous donner cette enveloppe, elle était avec le colis.

Céléna saisit l’enveloppe blanche qui était signée de la main de Monsieur Garnier, elle la déposa sur le siège, elle la lirait quand elle serait rentrée à Saint Andrews, au calme. Le chemin du retour fut plus facile, la pluie avait fait place à un beau soleil lui rendant la conduite plus sure. Dans sa tête, cela fusait, les idées venaient à la pelle, elle savait précisément ce qu’elle voulait mettre en place pour rattraper le vol de la bouteille, et ainsi tout rentrerait en ordre. Elle pourrait peut-être ainsi tourner la page, cela paraissait si simple quand on lisait un livre, la vie en était tout autrement.

Elle traversa Saint Andrews, il était déjà dix-neuf heure trente, le Old Course semblait telle une fourmilière, le tour du jour était terminé, et le club faisait toujours le plein. Un peu avant d’arrivée, elle avait prévenu son père et les garçons que tout s’était bien passé. Elle descendit de la voiture et apprécia les retrouver tous les trois l’attendant comme ses chevaliers servants. Elle se sentit si bien en les voyant comme en sécurité.

– Te voilà enfin, nous avions hâte de te voir.

– J’aurai encore besoin de vous, pourriez-vous apporter ses trois caisses à Monsieur Mac Fish ? Il doit les attendre avec impatience. Elles doivent être servies pour le repas de ce soir.

– Tu peux compter sur nous, nous y allons de ce pas.

– Prévenez le également que je viendrais aux aurores demain matin pour réparer mes bêtises. Pour ma part, cette journée a été longue et il me tarde d’aller me reposer.

– Après, tu veux venir manger avec nous, proposa Sam.

– Vas-y mon cœur, je vais me charger des caisses et après je rejoindrais maman, nous devons aller manger en compagnie de l’artiste qui lui a fourni les œuvres pour le gala.

– Bon alors, les garçons allons-y tout de suite, je ne voudrai pas gâcher votre soirée.

– Tu rigoles, allez viens, je pense que tu as mérité de prendre du bon temps.

Les trois jeunes gens partirent en direction du centre-ville où la fête battait son plein quand Harold leur lança :

– Prenez bien soin de ma fille.

– Ne t’en fais pas je suis entre de bonnes mains, papa et si j’ai besoin de toi je sais que tu seras toujours là pour moi.

Céléna ne pensait pas si bien dire, elle ne savait pas encore que l’après-midi au Old Course fut des plus sportifs et pas seulement sur les greens.