Chapitre 17 : « Un petit plus » (Partie 2 : prisonnière)

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Une odeur lui revint en mémoire, la même qu’elle avait senti deux jours auparavant avant le vol. Ce parfum n’était pas celui d’un vin ou spiritueux, il s’agissait bien d’effluves de vanille fortes presque entêtantes. Et à ce moment-là, des flashes lui revinrent en mémoire, qui la giflèrent comme l’orage qui s’était abattu dans la semaine sur la distillerie et avait brûlé les silos. Elle ressentit des frissons qu’elle ne pouvait contrôler, elle saisit la bouteille qui se trouvait face à elle pour s’en servir de projectile en temps voulu. Elle se retourna brusquement en lançant :

– Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce que tu me veux ? Martin et toi vous n’en n’avez pas déjà assez fait ?

Face à elle, se trouvait la même jeune femme qui batifolait dans les draps avec Martin, le soir où elle les avait surpris. Elle tenait dans sa main une boite.

– Je t’ai rapporté ceci, je pense que c’est plus juste.

– Quel est à nouveau ce subterfuge ? À quel jeu vous jouez ?

Elle s’approcha et lui tendit le carton, ses mains tremblaient. Céléna attrapa le paquet avant qu’il ne lui échappe et le déposa sur la table, la bouteille était intacte, seuls les verres manquaient à l’appel.

– Je suis désolée, c’est moi qui les aie cassés quand je suis venue les subtiliser. Je ne voulais pas, mais dans la précipitation j’ai perdu l’équilibre et ils m’ont échappés.

– Mais pourquoi, maintenant ? Martin est là ? Il veut quelque chose en retour ? Pourquoi n’est-il pas venu en personne ?

À peine ces dernières paroles prononcées, la réponse fut instantanée.

– Je savais bien que je te manquais, et que tu voulais me voir.

– Pardon, je ne savais pas qu’il m’avait suivi. Je ne voulais pas, murmura la jeune femme.

– Trop tard, il est là ! Je vois que tu t’es servi de nous deux finalement. Tu n’as aucun amour propre. Qu’attends-tu de moi ?

– Lui rien, moi j’ai besoin de toi, ajouta une voix d’homme, qu’elle reconnut aussitôt.

– Tu ne sors jamais sans ton garde du corps, ton père est toujours dans ton ombre. Ou le toutou à son papa que tu es bien docile, ne peut faire autrement.

– Mademoiselle Mac Craigh, veuillez nous suivre, sans faire de vague.

– Pour ?

– Je t’expliquerai en chemin, mais je te demanderai de ne pas te faire remarquer.

Céléna regardait les deux hommes déterminés qui ne lui laisseraient aucune échappatoire. Elle se positionna face à Monsieur Duchai.

– Monsieur, je veux bien vous suivre mais sachez que vous n’obtiendrez rien de moi, rien que la loi ne réprouve. Et quand aucun cas, je n’épouserais votre fils, même sous la contrainte. Avant de partir veuillez me laisser fermer cette caisse.

– Je vous accorde dix secondes pas plus. Martin surveille l’accès que personne ne vienne nous déranger. Louise prenez son portable pour qu’elle ne puisse contacter personne. Et nous rediscuterons de votre attitude en temps voulu.

Céléna s’empressa d’attraper un papier sur lequel elle griffonna quelques mots et qu’elle déposa non loin des caisses. Elle ferma le dernier coffret et laissa tout installer de façon désordonner ce qui interpellerait surement les garçons. Ils la connaissaient trop bien pour savoir, qu’elle ne serait pas partie en laissant tout ce bazar.

– Nous pouvons y aller maintenant.

– Très bien, Martin passe devant et dirige-toi vers le bar au cas où, c’est toi qu’ils suivront. Louise emmenait Mademoiselle Mac Graigh jusqu’à ma chambre. Et surtout Louise ne me joue pas à nouveau un mauvais tour. Je vous rejoindrais dans un moment.

Céléna avançait dans les pas de la jeune femme, ne sachant pas à quoi elle devait s’attendre. Elle ne pensait plus, parce que même s’il s’agissait de deux personnages arrogants et malotrus, ils n’en viendraient pas aux pires extrémités.

– Louise, est-ce que je peux te demander un service ?

– Si je peux t’aider, j’essaierais.

– Je ne veux pas que cela soit dangereux pour toi.

– Oh, ne vous en faites pas, ils sont pédants, prétentieux, mais pas assez sots pour devenir violents.

– Peux-tu faire passer ceci à Monsieur Joseph Alistair Conroy ? Il comprendra. C’est un caddie du tournoi, tu sais ce que c’est ?

– Oui il me semble, celui qui ne joue pas et porte le sac.

– C’est bien ça.

– Suivez-moi dans la chambre, après je verrai ce que je peux faire.

– Merci beaucoup.

Louise fit entrer Céléna, et l’enferma dans la salle de bain comme lui avait demandé Monsieur Duchai. Elle ne savait pas ce qu’elle devait en penser et se demandait, si les choses venaient à tourner mal comment elle pourrait s’en sortir. Peut -être qu’aider Céléna était la meilleure des solutions, elle pourrait en retour l’aider à sortir de ce guêpier. Depuis le début, elle se trouvait engluée dans cette toile d’araignée, tissée depuis plus d’un an et elle ne pouvait faire autrement. Après tout elle était complice et ils avaient été si généreux avec elle.

Une fois seule Céléna s’inquiéta, pourquoi avait-elle acceptée de les suivre ? Et surtout qu’est-ce que le père de Martin pouvait-il lui vouloir ? Et comment allait elle pouvoir s’en sortir ? Louise ferait-elle ce qu’elle lui avait demandé ou irait-elle aussitôt voir Monsieur Duchai ? Elle attrapa une serviette pour essuyer son visage qu’elle venait de s’asperger pour s’éclaircir les idées. Elle avait surtout semé comme le petit poucet des indices pour être sure qu’on la retrouverait plus facilement. Enfin pour l’instant, elle n’avait aucune certitude sur la suite des événements, elle s’assit sur le rebord de la baignoire songeuse.

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