Dans la salle de bain, Céléna avait eu le temps de compter tous les carreaux qui dessinaient la

douche. Elle ne percevait aucun bruit dans la chambre. Elle ne savait pas trop depuis combien de temps, elle était là. Cela lui semblait une éternité. La pièce était spacieuse mais dépourvue de la moindre ouverture, si ce n’était la porte qui avait été condamnée. Elle pensa alors à la série Mac Giver qu’elle regardait adolescente, et en observant le trou de la serrure, elle songea qu’il aurait forcément trouvé une solution. Son ventre faisait des gargouillis, elle était arrivée vers sept heures ce matin et cela faisait bien trois heures qu’elle bossait quand ils firent leur apparition. Il ne devait pas être bien loin de onze heures en y repensant. Elle n’avait pas pris de petit déjeuner, et malgré la situation bien peu confortable, elle ressentait la faim. Elle songea qu’au moins elle avait à boire à disposition et que si elle avait besoin de se délester, tout était à portée. Alors qu’elle souriait à cette éventualité, elle entendit la clé que l’on glissait dans la serrure. Elle se tenait là droite et sure d’elle, attendant la suite des opérations.

• Oh, ma chérie, te voilà, lança Harold en prenant sa fille dans ses bras.
• Papa c’est bien toi mais comment as-tu fais pour me retrouver ?
• C’est une longue histoire. Je te raconterai. Tout va bien pour toi ?
• Oui, comme je suis contente que ce soit toi qui ouvres cette porte.
• Tout va rentrer dans l’ordre à présent, ils ne te feront plus de mal maintenant.
• Tu n’as rien fait que la loi ne désapprouverait.
• Rassurez-vous Mademoiselle Mac Graigh, l’inspecteur était la juste derrière. Tout a été fait dans les règles. Les trois viennent d’être rapatrier en France pour y être interroger.
• Mais je ne comprends rien. Louise était avec eux.
• Oui, elle est aussi complice de leurs actes.
• Même si elle m’a aidée.
• Si elle témoigne contre eux, la justice sera peut-être indulgente, ajouta l’inspecteur.
• Tant mieux, je pense qu’elle a été manipulée, un pion dans cette mélasse.
• Mademoiselle Mac Graigh, je vous propose de prendre votre déposition une fois de plus et après je vous conseillerais d’aller prendre l’air et de profiter de cette belle journée.

Céléna assise sur le rebord de la baignoire expliqua tout en n’omettant aucun détail. Harold l’écoutait avec attention et rassuré que rien de grave ne lui soit arrivé. L’inspecteur prenait des notes bien consciencieusement, puis il fit relire le document à Céléna avant qu’elle ne le signe.

• Monsieur Mac Graigh, vous pouvez emmener votre fille, de mon côté je vais envoyer mon rapport à mes collègues français qui vont à leur tour prendre les choses en main.

Céléna et Harold partirent, elle tenait son père par le bras et lui demanda

• Où allons-nous ?
• Pique-niquer sur la plage, Maman et les garçons nous attendent.
• Quelle bonne idée, l’air frais du large va me soulager.

Avant de sortir du Old Course, ils passèrent par la salle des trophées où Isabel finissait de tout remettre en ordre. Quand Céléna vit sa mère, elle courut se blottir dans ses bras.

• Merci maman, c’est magnifique.
• Oh ma douce comme je suis soulagée de te voir et heureuse et que tu n’aies rien.
• Rassure toi tout va bien.
• Allons manger, nous discuterons en chemin proposa Harold.

Christophe et Sam les avaient rejoints, la joyeuse troupe longea le parcours de golf où de leur côté les sportifs s’activaient pour se départager et remporter le trophée. Eux filaient en direction de la plage éclairait par un beau soleil.

Il était à peine seize heures quand ils rentrèrent de leur virée. Isabel et Harold s’étaient éclipsés un peu avant, après s’être assurer que leur fille allait bien. Isabel avait rendez-vous avec les partenaires du Gala et son père lui ne voulait pas rater les derniers coups sur les greens. Sam et Christophe accompagnés de Céléna, remontaient en direction du centre-ville.

• Que veux-tu faire ? demanda Christophe à Céléna.
• Oh je pensais que vous devriez rejoindre papa sur le parcours, moi je vais aller aider maman pour son gala.
• Tu ne dois pas être présente pour la remise des trophées ?
• Je vais laisser mon père gérer, après tout c’est lui le grand maître du Whisky Mac Graigh.