Chapitre 18 « Et si … » (Partie 2 : aveux !) 801 mots

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Les deux hommes quittèrent la plage, côte à côte en silence, Martin suivait Mike comme s’il était son pantin. Mike lui était toujours sur ses gardes après tout, les réactions du jeune homme restaient imprévisibles. Et si c’était lui, qui se faisait manipuler. Avant d’ouvrir la porte de sa chambre, Mike marqua un temps d’arrêt, sentant la main de Martin, lui saisir le bras. Qu’avait-il encore en tête ?

  • Attends, avant de commencer, je veux que tu saches que je n’ai rien contre toi.

Des frissons parcoururent tout le corps de Mike, comme pour le maintenir en alerte.

  • Non, rassure-toi, j’arrête mes conneries et je vais te demander d’écrire mes aveux.

Mike ne savait plus trop sur quel pied danser, du jeune homme impulsif, incontrôlable, agressif, il était devenu un homme sans vie. Il commençait à s’inquiéter, il ne voulait pas être le témoin d’un geste suicidaire.

  • Tu veux que j’écrive quoi ? demanda Mike avec prudence.
  • Je vais te confier ce qu’il en est et ensuite tu pourras m’accompagner au poste de police.

Mike s’interrogeait, était-il en train de rêver ou de lire un de ses romans policier qu’affectionnait son parrain.

  • Tu ne vas rien faire de radical, juste avant de commencer, je veux en être sûr.
  • Non, je tiens à la vie rassure-toi, je veux juste changer de vie.

Mike s’assit et saisit son carnet, gardant un œil sur Martin qui était prostré sur le fauteuil. Il écrivit chacun des mots prononcés, il espérait juste que cela ne durerait pas trop longtemps parce que lui n’en n’avait plus. Au fur et à mesure que l’encre se répandait sur la feuille, le visage de Mike se fermait et celui de Martin se détendait comme si on venait de le libérer de ses propres actes. Mike lui n’en revenait pas que l’on puisse s’abaisser à de telles choses et pourtant au fil des minutes, il comprenait le désarroi du jeune homme. Il était devenu le confesseur de ses péchés et aussi mal à l’aise de connaître la vérité qui venait de lui être confié. Martin finit par lui donner bien plus de détails qu’il en aurait voulu, Mike était partagé entre la tristesse qu’il éprouvait pour ce pauvre bougre et la colère face à de telles révélations. Il écrivit bien consciencieusement chacune de ses paroles et quand dix minutes plus tard il tendit la feuille pour que Martin la signe, il ressentit un soulagement, il venait d’éviter une catastrophe.

  • Maintenant tu peux me confier aux autorités locales, dit Martin comme s’il venait de prononcer ses dernières paroles.
  • Tu as conscience que tu risques gros.
  • Oui, il est temps que je paie pour mes actes et qui sait…Martin s’arrêta songeur.
  • Très bien, allons-y je t’accompagne.
  • Attends, rends-moi un dernier service, si un jour tu croises son chemin, dis-lui que je suis désolé.

Mike ne comprit pas tout de suite, comment pourrait-il croiser son chemin ? Il ne savait même pas qui elle était. Il ne put s’empêcher d’acquiescer, Martin lui sourit.

Les deux hommes quittèrent la chambre et se dirigèrent vers le Old Course où se trouvait l’inspecteur en compagnie de Monsieur Mac Graigh. Harold et Joseph qui avancèrent dans leur direction.

  • Mike, que faites-vous avec ce malotru, lança Harold.
  • Je vais tout vous dire, laissez-moi un instant.

Harold avança vers Martin d’un pas décidé, Joseph s’intercala entre les deux hommes.

  • Salopard, où est ma fille ?

Mike tendit la lettre à l’inspecteur en lui disant

  • Voici les aveux de Martin, je viens de les écrire sous sa dictée. Il se rend à la police et il est prêt à assumer ses actes.
  • Vas-tu me dire où se trouve ma fille, j’espère que tu ne lui as rien fait.
  • Non Monsieur, je n’aurai pas pu. Elle est dans la chambre de mon père, enfermée dans la salle de bain.

À ces derniers mots, Harold et Joseph filèrent en direction de l’étage accompagnés de l’inspecteur et Mac Fish. Deux policiers prirent la déposition de Mike qui au même moment entendit qu’on appelait son nom, il était temps pour lui de rejoindre les greens.

  • Messieurs, puis-je disposer, on m’attend sur le parcours.
  • Oui nous en avons bien plus qu’il nous en faut. L’inspecteur vous demandera surement de passer à son bureau pour l’instant nous vous laissons regagner votre terrain de jeu.

Mike allait s’éclipser quand il entendit Martin l’interpellait.

  • Encore merci de m’avoir empêcher d’avoir fait quelque chose d’irréversible.

Mike continua à avancer en direction du départ numéro un où l’attendaient Dechambeau et Morikawa deux petits prodiges des circuits. À l’idée de se retrouver à leur côté pour son dernier tour du tournoi, il ressentit une légère appréhension, rien de comparable avec ce qu’il venait de vivre. Ce stress qui l’envahissait était lui positif et stimulant. Il était déterminé à finir dans le top dix.

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