Céléna s’était assise entre ses deux amis, qui l’a regardé avec attention, s’échangeant des regards, cherchant l’un et l’autre à savoir ce qu’il en était. Ils étaient inquiets, même s’ils avaient bien conscience qu’elle n’était pas femme à s’effondrer. Elle allait encaisser, puis elle repartirait de l’avant. C’est Harold qui rompit le silence, personne n’avait osé le faire jusqu’à présent, ne sachant quoi dire.

– Céléna, vient avec moi.

– Où veux-tu aller, papa ?

Elle observa son père qui ôtait ses chaussures et elle comprit tout de suite ce qu’il en était. Elle délassa ses baskets et fila droit vers l’Océan en criant.

– C’est moi qui arriverais la première.

Sam et Christophe voulaient eux aussi se joindre à cette course folle et Isabel souriait réalisant qu’Harold était encore là.

– Tu n’y vas pas ? Lui demanda-t-elle.

– Bien sûr que si, et sur ses derniers mots, il fila les rejoindre.

Cette scène improbable était tout simplement magique. Ils étaient là tous les quatre, les pieds dans l’eau à crier, chacun évacuant à leur façon le stress, la peur, et la colère des derniers jours. Puis se furent des éclats de rires qui accompagnèrent les éclaboussures.

Après ce petit jeu improvisé, ils vinrent finir de partager leur pique-nique, un sourire était dessiné sur le visage de chacun. Leur souci, ils venaient de les envoyer au large. Les discussions étaient moins chargées d’émotions, tout le monde semblait avoir retrouvé un peu de quiétude.

Céléna resta assise sur la couverture, les pieds jouant dans le sable, elle saisit son carnet et son crayon. Elle ressentit une envie incommensurable d’écrire. Au loin ses parents marchaient main dans la main. Et un peu plus loin encore, assis au bord de l’eau Christophe et Sam étaient installés, collés l’un à l’autre. L’océan était si paisible à cette heure, de doux reflets dorés à la surface lui donnait l’allure d’un grand miroir dans lequel chacun voyait sa propre histoire.