Chapitre 21 : Invitations inattendues (Partie 3 : un baiser déstabilisant).

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Mike était repassé par la maison, pour prendre une douche et se changer pour la soirée. Il était curieux de savoir ce que Ian avait programmé. Dans tous les cas, il lui tardait. Il enfila son jean bleu nuit et une chemise blanche qu’il ne boutonna pas entièrement. Les journées passées dans le parc ou sur le practice donnaient des couleurs dorées à sa peau, et les efforts répétés sculptaient son corps de façon plus prononcée. Il attrapa ce blouson qu’il avait acheté avant de partir pour St Andrews, il avait craqué en le voyant. En passant devant son bureau, il réalisa que la lettre était toujours posée là, il l’avait lu et relu plusieurs fois, se demandant à qui elle pouvait être adressée. Et pourtant il ne l’avait pas touchée, elle était là comme un doux souvenir qu’il partageait, oui mais avec qui ?

Il ferma la porte délicatement et dévala les escaliers, car il ne voulait pas arriver avec plus de retard. Ian lui avait déjà envoyé quelques messages, lui demandant quand est-ce qu’il se pointait ? Et avait précisé qu’ils avaient bien sûr commencé en l’attendant. Quand il se présenta dans le pub, il n’y avait pas beaucoup de monde, nous étions un jeudi. En semaine, il était plutôt déserté sauf si cela avait été un soir de match de foot.

Là, les seuls gars accoudés au comptoir étaient dans l’ordre Ian, John avec un charmant blondinet collé à lui. Ce qui surpris Mike, il avait dû oublier de lui en parler, ou trop occupé par son tournoi, il n’avait pas été attentif. Enfin là, leurs gestes ne trompaient pas, il avait l’impression de revoir Christophe et Sam ce week-end. À côté d’eux se tenait Rick un copain de Ian, son autre pote de boulot Richard et pour finir Logan qui avait dû s’incruster une fois de plus. Ou connaissant Emy, elle avait dû insister auprès de Ian pour qu’il l’invite.

  • Ah te voilà enfin, on ne t’espérait plus. La star se fait désirer. Voilà les rêves de grandeur, font qu’on oublie les potes.
  • Laisse tomber Mike, tu sais bien qu’il aime te taquiner, s’empressa d’ajouter John.
  • Oui t’inquiète. Et qui est le jeune homme qui t’accompagne ?
  • Oui, je ne t’en avais pas parlé, tu étais si occupé, je te présente Max.
  • Enchanté, répondit Mike.
  • Oh moi aussi, John m’a tant parlé de toi, il me tardait de faire la connaissance du mec qui le met dans tous ses états.

John discrètement lui adressa un léger coup de coude, pour qu’il limite un peu son enthousiasme et Mike vint à sa rescousse.

  • Oh, il a toujours tendance à accentuer les choses. J’apprécie tout de même ce compliment.
  • Bon allez, assez de bavardages passons aux choses sérieuses, poursuivit Ian. Je ne te présente pas les autres, j’ai proposé à Logan de se joindre à nous. Ça ne te dérange pas j’espère ?

John ne put se retenir de sourire, il voyait que Mike était mal à l’aise avec ce jeune homme qui une fois de plus ne pouvait pas détacher son regard de lui. C’était de plus en plus clair, il en pinçait vraiment pour lui. John s’empressa d’aller s’assoir à côté de Mike pour éviter qu’ils se retrouvent trop proche.

  • Trinquons à notre champion, proposa Ian en soulevant sa pinte de bière.

Tous les jeunes gens se joignirent à lui ainsi que les rares clients disséminés dans la pièce. La soirée était des plus agréables, Mike dut raconter plus ou moins tous ses coups de golf mémorables, tout en les mimant parce qu’ils avaient tous insisté. Logan lui ne pouvait se défaire des pectoraux qui se dessinaient sous la chemise du golfeur, à chacun de ses mouvements, et pour dissimuler cette envie qu’il contenait, il trempait régulièrement ses lèvres dans son verre. Puis ce fut le moment de raconter les péripéties de Mike avec Martin, et comment il avait dû en quelque sorte devenir son confesseur. Il fut succinct, ne voulant pas gâcher cette belle soirée.

Le patron du pub qui les connaissait bien, leur proposa un petit encas pour agrémenter les chopes qu'ils descendaient avec beaucoup de facilité, même Mike d'ordinaire si raisonnable, se laissait aller, mais sentant que l’alcool commençait à faire son effet, il hésitait à prendre la prochaine que Ian lui présenta.

  • Allez ce soir, c’est ta fête alors, cool lâche la pression.
  • Enfin demain, je pars pour un autre projet et je ne pense pas que la tête dans le seau soit la meilleure façon de le commencer.
  • Ouais rabat joie, une dernière.
  • OK, parce que vous m’avez offert une superbe soirée.

Mike n’avait pas fait attention, mais Logan était assis à côté de lui depuis un quart d’heure déjà, et il ne disait pas un mot. Sentant un léger malaise s’installer, ce fut lui qui engagea la conversation.

  • Tu avais raison cette veste est vraiment sympa.

Quelle idée il avait eu là de lui dire ça ? Cela ne faisait qu’aggraver la situation. Logan n’en pouvait plus.

  • On peut aller prendre l’air s’il te plait, lui chuchota-t-il à l’oreille.

Rien que ce simple contact déstabilisa Logan qui faillit manquer de tomber du tabouret sur lequel il était installé.

  • Ian, John, je sors un moment avec Logan, il ne se sent pas bien.
  • Ouais, nous c’est une partie de fléchettes qui nous attend, si ça te dit ?
  • Pas sûr, je pense que je vais le raccompagner, ce serait plus raisonnable. Et puis il se fait tard, je vais rentrer aussi, mon avion est à huit heure demain.

Mike salua ses amis, les remercient chaleureusement en leur promettant que la prochaine fois, c’est lui qui les inviterait. Il tenait Logan par le bras, sa démarche était des plus instables. Les deux jeunes hommes avançaient en silence, Logan semblait tout aussi mal à l’aise que Mike, mais surement pas pour les mêmes raisons. Logan appréciait finalement ce contact rapproché, il pouvait sentir le muscle du bras de Mike se contractait pour le maintenir stable, il avait l’impression que s’il venait à le lâcher, il s’écroulerait au sol.

Mike lui ne comprenait pas pourquoi il s’était mis dans un tel état, il lui avait semblé qu’il était un garçon plutôt raisonnable. Ils arrivèrent au pied de l'immeuble, il était hors de questions pour Mike de le laisser planter là. Il attrapa les clés que Logan n’arrivait pas à introduire dans la serrure, ouvrit, et poussa la porte.

Pour faciliter les choses, il vivait dans un petit appartement sous les toits sans ascenseur. Ils grimpèrent marche après marche, le bois craquant sous leur pied. Mike dévérouilla la porte de son appartement, maintenant tant bien que mal Logan qui se faisait de plus en plus lourd, l’alcool commençait à le faire somnoler.

Au moment où il allait l’aider à s’installer sur le canapé, dans un mouvement maladroit, Logan entraina Mike dans sa chute qui se retrouva allongé sur lui. Le visage du beau golfeur se retrouva assez prêt pour qu'il puisse sentir son souffle chaud. Mike essaya de se relever, s'appuyant sur sa main, qui se déroba et Logan profita de ce rapprochement pour venir poser ses lèvres sur les siennes. Ce contact le fit tout d'abord frissonner, ses mains tremblèrent légèrement quand il essaya de l'étreindre. Logan voulut se montrer plus téméraire en passant délicatement sa langue sur le contour de la bouche de Mike.

Ce-dernier essaya de se redresser prenant appui sur l'oreiller, qui glissa à son tour. Cette fois, ce furent les lèvres de Mike qui atterrirent sur celles de Logan sans que cela soit réellement maitrise. Logan plaça ses jambes autour de ses hanches, pour le retenir sentant qu’il essayait de fuir. Mike était mal à l’aise et comprenait que la situation lui échappait. Cette expérience devenait des plus embarrassantes, le corps de Logan ne laissait place à aucun doute sur ses envies. Le golfeur réussit enfin à se relever, Le contact n'avait que trop duré et il ne voulait pas laisser d'espoir à Logan, cela serait terriblement injuste pour lui. Il le regarda droit dans les yeux, et les vit s'humidifier.

  • Pardon Mike, je ne voulais pas te gêner, j'espérais que... tu vois …

Mike ne put résister à essuyer la larme qui glissait sur sa joue.

  • Je comprends Logan, mais je ne veux pas te laisser imaginer quoi que ce soit. C’est moi qui suis terriblement désolé si je t’ai laissé espérer que …

Logan s’écroula dans ses bras, juste pour sentir encore sa chaleur. Mike ne l’en empêcha pas, il comprenait sa détresse.

  • Est-ce que tu peux rester encore un peu ? Promis, je ne recommencerai pas.

Les deux jeunes hommes s’installèrent côte à côte tout d’abord dans le silence, Logan n’osait plus regarder Mike. Il s’en voulait d’avoir brusqué les choses, ne pas avoir pris le temps de discuter avec lui pour savoir si quelque chose était envisageable. Depuis qu’il l’avait vu dans la boutique, il n’avait cessé de penser à lui. Il envahissait ses rêves chaque nuit. Mais visiblement ce qu'il éprouvait, n’était pas partagé.

  • C’est Mike qui le premier renoua le dialogue. Tu sais Logan, ce n’est pas quelque chose que j’ai un jour imaginé, pouvoir aimer un homme.
    – Eh, dis Logan du bout des lèvres.
    – Je n’en sais rien, je ne serais pas catégorique, je pense qu’avant tout c’est l’amour qui guide nos vies.
    – Eh, tu en es où ?
    – Pour l’instant, je t’avouerai que rien n’est clair. Juste une impression que là quelqu’un m’attend.
    – Et cela ne peut pas être moi ce quelqu’un, après tout.
    Le « non » de Mike résonna dans la tête de Logan comme une sentence sans appel. Voulant rattraper le coup Mike lui dit avec toute la douceur qui le caractérisait
    – Pardon, je préfère être sincère avec toi, tu es charmant, je pense que tu trouveras aussi celui qui saura te combler.


Ils poursuivirent leur discussion, Mike changea rapidement de sujet, Logan appréciait ce moment qu’ils partageaient bien différent de ce qu’il avait imaginé. Mike était resté, il n’avait pas fui. Logan posa la tête sur son épaule, la fatigue et l’alcool eurent raison de lui, il s’endormit.
Après une dizaine de minutes, Mike délicatement l’installa sur le canapé, et rentra chez lui. Il était quatre heures du matin, les rues étaient désertes, l’air frais sur ses joues le maintenait éveillé. Il se promit d’appeler Logan à son retour pour s’assurer que tout allait bien et surtout il téléphonerait à John pour lui expliquer plus ou moins ce qui s’était passé et pour qu’il garde un œil sur lui.

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