Les Gardiens du Passé

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Cela faisait maintenant plusieurs heures que nous avions repris la route en direction d’Italika.

Nous avions quitté les axes secondaires pour l’un des axes principaux qui mènent directement à notre destination.

Nous commencions à traverser des successions de petits villages, tous plus ou moins animés.

La vue de civil dans les villages, mais aussi la présence de plusieurs véhicules sur les routes, prenant toutes la même direction, laissait entrevoir ce à quoi ressemblaient les villages de campagnes aux alentours d’Eternalys avant la grande séparation.

Mais alors que tout le monde empruntait la grande route goudronnée, notre convoi s’éclipsait sur une route secondaire à quelques minutes de notre arrivée.

Notre point de rendez-vous se trouvait dans un petit village qui se situait a seulement quelques minutes en voiture d’Italika.

Mordant sur le bas-côté lorsque nous croisions un véhicule de face sur la petite route étroite, nous arrivions finalement tant bien que mal dans le petit village d’Alnika.

J’avais pu le constater lors de notre voyage, mais les villages alentour semblaient tous porter un nom se terminant par un “a”.

D’après les ordres de mission, nous devions trouver la place du village et, une fois là-bas, on n’aurait pas de mal à retrouver nos commanditaires.

Et c’était le cas, le village se résumant à une immense route avec des maisons de chaque côté de celle-ci n’avait que peu d’intersection, seule une petite cour se trouvait à mi-chemin des deux entrées du village.

Un grand bâtiment en pierre sculptée arborant une enseigne “MAIRIE”, avec au pied de celui-ci deux véhicules, des personnes adossées à celui-ci, se redressant à notre arrivée.

Une fois notre véhicule stationné, je descendis rapidement de notre voiture.

M’approchant du groupe, l’un d'eux, plus droit que les autres, et plus avenant, se détachait du lot, s’avançant dans ma direction.

Je m’approchais donc également lui serrant la main une fois a porté.

— Enchanté, Adrien.

— Enchanté, Gustave.

Serrant fermement ma main pendant une bonne seconde, il la relâcha arborant un grand sourire.

— Alors avez-vous fait bon voyage ?

— Et bien, écouter, à part quelques imprévus sur la route, tout c’est relativement bien passé.

— Très bien, savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

— En effet, nous sommes ici pour vous épauler lors d’une transaction.

Malgré le sourire de Gustave, l’ambiance était assez pesante, et le reste de son groupe semblait très concentré, analysant le moindre de nos fait et geste.

— Quelque chose ne va pas ? questionnais-je en scrutant les membres de son unité.

— Oh, ne vous inquiétez pas, l’opération qui se met en place est source de beaucoup de stress et devoir compter sur des inconnues est toujours délicat, mais personnellement, je n’ai aucun doute envers votre groupe.

— Pourrait-on avoir plus de détail sur cette fameuse opération ? interrogea Eric, se postant à mes côtés.

Gustave jeta un regard à gauche, puis à droite.

— Pas ici, remontez dans vos véhicules, puis suivez-nous, on vous emmène à la base opérationnelle de la mission.

D’un geste de la main Gustave faisait signe à ses équipes de remonter dans les véhicules tandis que je faisais de même.

Nous reprenions la route, cette fois-ci escorter par les Gardiens du Passé, nous avions réussi notre premier objectif, les retrouvés.

— Personnellement je trouve que quelque chose cloche dans cette opération. affirma Dan

J’étais plutôt d’accord, leur groupe semblait entraîné et équiper de manière professionnelle, alors pourquoi ils avaient l’air si préoccuper et surtout quelle opération nécessite l’appuie d’un groupe extérieur comme le nôtre.

— Ils ressemblent plus à des personnes jouant à la guerre plutôt qu’à des soldats si vous voulez mon avis. envoya Élodie sèchement détournant le regard vers Sarah avant de se reconcentré sur la route

— Oui parce qu’ici tout le monde se traîne une carrière de soldat. enchaîna Sarah jetant à son tour un regard à Élodie

— Ils sont assez réputés pour leurs compétences sur le terrain d’après ce que ma dit la chef, donc attendons de voir se qui en retourne. clôtura Dan restant parfaitement concentré

Je ne le sens vraiment pas…

Nos véhicules filaient en direction d’une route coupant un bois, mais au lieu de le traverser, le véhicule de tête emprunta un chemin parallèle s’enfonçant dans le bois.

Après plusieurs minutes nous arrivions finalement dans une cour où se trouvait une immense cabane en bois se rapprochant plus du chalet que d’une construction temporaire.

Plusieurs véhicules étaient déjà stationnés devant, j’en comptais au moins cinq.

Une fois nos véhicules stationné juste derrière celui de Gustave, nous descendions tous des véhicules.

— Je vous présente notre quartier général ! s’écriait-il

Nous étions observés, depuis les fenêtres situées à l’étage du bâtiment, mais aussi depuis les fourrés tout autour de nous.

— Des hommes, en tenue de camouflage. chuchotais-je à l’équipe

— Y a-t-il quelque chose ? interrogea Gustave, s’approchant de notre groupe

— Rien du tout, allons-y, mon équipe et moi attendions patiemment les détails de l’opération.

Comme pour répondre à ma curiosité, Gustave se tourna vers la porte d’entrée et ouvra la marche.

De l’autre côté de porte se trouvait une immense pièce de vie, transformé en salle d’opération pour l’occasion elle était équipé d’une unique grande table en bois brut, le reste des meubles semblant avoir été déplacés pour faire de l’espace.

La salle était déjà remplie de monde, mais une femme se démarqua du reste.

Vêtue d’une longue robe vert émeraude brodée d’or, elle était la seule à ne pas être en tenue militaire.

— Bienvenue à vous, je suis ravi d’avoir à mes côtés les protégés de Lumia. Venez, installez-vous autour de la table.

Me tournant vers le reste de mon équipe, j’aperçus le visage d’Élodie qui restait figé l’espace d’un instant.

— Vous… vous êtes…

Ne la laissant pas trouver ses mots, la femme enchaîna

— Élise VonReihmer, en effet ! Tu as bien grandi depuis le temps, ma petite Élodie.

Reprenant ces esprits, Élodie se mit à sourire.

— Et bien si on m’avait dit que vous seriez celle qui dirige les Gardiens du Passé !

— Oh, je t’en pris, si ta mère apprenait que tu me vouvoyais, j’aurais le droit à des remarques jusqu’au restant de mes jours ! ricana-t-elle, tandis que tout le monde restait silencieux, ne sachant pas comment réagir.

— Donc, si j’ai bien compris, vous connaissez notre chef ? interrogea Dan

Prenant le temps de s’asseoir sur l’une des rares chaises se trouvant autour de la table, Élise enchaîna.

— Effectivement, pour cette opération, je ne pouvais pas demander de l’aide à n’importe qui. Et une unité de la faction dirigée par Lumia était ma meilleure option. Puis j’ai entendu que vous aviez besoin de matériel, nous n’avons pas ce que vous recherchez en stock, mais on pourra en acheter sur le marché d’Italika avant votre départ, le tout à nos frais comme convenus.

— On peut acheter des lance-missiles au marché ? interrogea Sarah intriguée

Laissant un petit silence s’installer c’est l’un de ceux qui devaient être ces généraux qui répondit à voix basse.

— Il n’y a rien que l’on ne puisse pas acheter ici…

Le ton de sa voix laissait exprimer une forme de désarroi, mais je n’avais pas le temps de tirer tout cela au clair vu qu’Élise se mit a donné les détails de l’opération.

— Notre opération vise à attaquer une branche de la Guilde des Marchands Libres, le tout lors de l’une de leurs plus prestigieuses ventes aux enchères.

Sans perdre un instant, elle déplia une immense carte représentant un bâtiment sur plusieurs étages.

Un théâtre ?

— Voici le lieu de la vente, le Théâtre des brumes.

Une fois la carte entièrement dépliée, elle récupéra des pions qui devaient appartenir à un jeu d’échecs, puis les disposèrent à des points stratégiques.

— La vente n’est accessible qu’aux VIP sur invitation. Pas d’invitation, pas d’entrée. Aussi simple que cela.

— Généralement, ils ont beaucoup d’invités ? Car s’infiltrer dans la soirée s’ils ne sont qu’une dizaine, cela risque d’être tendu. affirma Dan

— Tu n’as pas de soucis à te faire, ce genre d’évènement attire tout les grands noms de la cité d’Italika, mais aussi des cités voisines.

— Toutes les citées voisines ? reprit Élodie

— Disons presque toute, je m’y suis rendu qu’une seule fois, et c’était un peu avant que votre cité se sépare en deux camps. Si c’était ça ta question ?

Bastien qui se tenait à l’écart depuis le début s’avançait, jetant un regard sur la carte.

— Mais c’est quoi notre objectif concrètement, on rentre puis on fait quoi ?

Élise prit un instant de réflexion, fixant la carte, les mains tendues.

— Notre objectif est d’éliminer ceux qui gèrent cette vente aux enchères afin d’y mettre un terme définitivement et de récupérer les marchandises illégales.

— Donc, il nous faudra de la logistique. enchaina Dan

— Pour le moment, tous se que l’ont fait ici est inutile. Nous devons nous rendre sur place pour observer les alentours et comprendre notre environnement, les cartes sont utiles quand on ne peut pas se rendre sur place, mais ici c’est différent. Ordonnais-je

— Tu as raison, la vente aura lieu dans trois jours, vous n’avez qu'à vous rendre à Italika pour visiter, et vous familiariser avec le terrain. répondit Élise

— Le mieux serait qu’une de vos unités nous escorte jusqu’à l’entrée de la cité, puis, une fois à l’intérieur j’agirais seul avec mon unité, n’étant pas du coin, nous n’éveillerons pas les soupçons. Une fois faits, nous reviendrons ici pour faire le débriefing et mettre en place un plan.

— Tout cela me semble parfait, Gustave, vu que tu les as déjà amenés ici, tu pourrais les guider jusqu’à Italika ?

— Entendu.

Alors que tout le monde commençais à se relever, Élise prit la parole :

— Je suis navré de vous demandez cela mais il faudrait que vous preniez nos véhicules pour passer inaperçu et nous n’en avons que deux de disponible actuellement…

Balayant du regard mon équipe, je pris ma décision.

— Je dois m’y rendre dans tout les cas, Eric, toi et ton unité resterez ici, vous assisterez les personnes sur places, refaites l’inventaire de ce que l’on a afin de mettre en commun nos ressources, puis pourquoi ne pas patrouiller les alentours pour prendre connaissance du terrain.

Étonnamment pas dérangé par cette décision, l’unité Charlie se mit en retrait.

— Bien reçu !

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