4 - Où j’introduis une auteure dans mon texte*.

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  Les filles réveillées et rhabillées après une douche (sans moi cette fois) sont parties se changer pour le dîner prévu vers Vingt-et-une heures, afin d’amener leurs amies dans la salle du restaurant située derrière la réception. Je décide d’aller faire un tour en attendant l’heure du repas.

  Vingt heures, j’attends devant l’ascenseur, la porte s’ouvre laissant échapper cinq ou six personnes, je pénètre à l’intérieur quand un cri me fait sursauter,

  « Eh ! Donald, c’est bien toi, tu ne me reconnais pas ? » Un type hilare me regarde en me tendant la main quand la porte se ferme sur son bras, je retiens la porte qui s’ouvre à nouveau et je réponds,

  « Si bien sûr c’était où déjà ? » il me prend le bras et me tire en dehors de l’ascenseur,

  « Trineo Palo de Escoba (1) Tu te souviens de moi, non ! »

  « Bien sûr ! » fis-je en regardant, l’air interrogatif, la fille qui l’accompagnait.

  « Pas de soucis, c’est une amie écrivaine, elle est au courant pour mon boulot, je te présente Aurore, (2) Aurore, mon ami Donald, tu es là pour le boulot ou le carnaval ? »

  « Les deux, étant journaliste j’en profiterai pour pondre un article sur l’ambiance à Rio, mais excuse-moi, je dois rejoindre des amies pour dîner en bas, à bientôt alors, Madame ! » fis-je en m’inclinant légèrement. Elle me sourit en me regardant droit dans les yeux, puis ils repartirent vers leur chambre. Il y avait quelque chose de félin dans sa silhouette, ses longs cheveux ambrés, sa démarche souple, son déhanchement sensuel, tout concourait à me faire ressentir un trouble voluptueux en la contemplant. Trineo avait bien de la chance. Mais je n’étais pas en reste non plus, six jolies filles m’attendaient.

  Les rues alentours étaient pleines d’une foule joyeuse et colorée, de bruits de percussions, chants et fanfares mêlés, d’odeurs de grillades, de churrasco, d’épices diverses, de pâtisseries. À cette heure, beaucoup mangeaient dans la rue, salgados, empadão (3), hamburger ou hot-dog, qui aiguisèrent mon appétit. Je rentrai à l’hôtel.

  Les filles, quatre d’entre elles, étaient installées autour d’une grande table ronde, près de l’imposant barbecue, au fond de la salle. Je m’apprêtais à les rejoindre quand près de l’entrée, je vis Aurore et Trineo attablés avec deux autre jeunes femmes qui n’étaient autre que Cadeau et Olga, je leur adressai un signe amical en poursuivant ma marche vers le fond de la pièce, afin de rejoindre Penny, Charlie, Marie et Cindy à qui je demandai ce que leurs copines faisaient là-bas. J’appris ainsi que Cadeau connaissait bien Trineo et qu’Olga était une amie intime d’Aurore. Comme le monde est petit.

  Elles n’étaient jamais venues au Brésil, je leur conseillai la Feijoada le plat typique du pays avec des haricots, de la poitrine de porc, des pieds de cochon, des saucisses et de la viande de bœuf fumées, le tout accompagné d’une sauce à l’ail et aux oignons. Ou alors la Moqueca, autre spécialité, un plat de poissons, fruits de mer et crustacés cuits dans une sauce épicée et parfumée, servi, comme la plupart des plats, avec un mélange riz/haricot appelé arroz com feijão délicieux en général. Les demoiselles optèrent pour des Churrasco, des grillades de viande plus classiques à leur goût et du riz au gombo avec divers légumes et des bananes plantain. Le tout arrosé de cerveja, la bière locale.

  Ces dames étant assises depuis un moment, avaient déjà goûté aux batidas, cocktails à base de charaça, alcool de canne semblable au rhum et appréciés si l’on comptait les verres, mais le mélange avec la bière au cours du repas les acheva, n’étant pas encore remise de la cuite prise dans l’avion. Avec le groom et un serveur nous raccompagnâmes jusqu’à leurs chambres, les trois plus atteintes, charlotte paraissant en meilleur état rejoignit Olga et Cadeau.

  Je repassai dans ma chambre pour me rafraîchir et j’entendis frapper à la porte qui s’ouvrit sur la femme de service. Sans son uniforme elle était plus avenante, je dirais même aguichante. J’étais torse nu dans la salle de bain, elle s’approcha et me demanda « vous n’avez besoin de rien ? » avec un grand sourire, ses yeux verts dilatés et si concupiscents que je me sentais comme une pâtisserie dans une vitrine, dévorée du regard par les passants. Tout cela rendait son visage ingrat presque agréable (4). Elle s’avança jusqu’à moi et ajouta avec son petit accent chantant « je m’appelle Lucia, si je peux vous rendre service, n’hésitez pas, j’ai fini ma journée et je suis totalement disponible. »

  Il me souvint alors, une conversation avec une amie (5), au cours de laquelle je lui avais dit que les femmes désavantagées par la nature, n’ayant pas leur beauté à offrir, se devaient d’être plus expertes en relation amoureuse pour attirer un homme. J’allais pouvoir le vérifier (6), Lucia ayant posé une main sur ma braguette et attiré de l’autre ma tête vers la sienne afin de m’embrasser avec douceur sur les lèvres, le menton, les yeux puis redescendre vers la bouche et subtiliser ma langue avec la sienne. Je n’étais pas en reste et j’avais entrepris de la déshabiller en ôtant son boléro puis son soutien gorge qui devait avoir du travail car elle avait des seins volumineux mais fermes. Je récupérai ma langue afin de m’occuper de ses mamelons que je mordillais avec plaisir. Elle irradiait un parfum citronné assez agréable et je trouvais sa peau légèrement acidulée, probablement à cause de sa fragrance. Mon pantalon tomba, elle se baissa pour ôter mon caleçon et constater que la grosseur était bien due à l’effet exercé par ses doigts magiques et sa langue polissonne. En se redressant elle fit glisser sa jupe. La coquine ne portait rien dessous sinon sa toison rousse. Par habitude, ou pour anticiper cette soirée ? Je ne lui posai pas la question, ses lèvres s’étant collées sur les miennes.

  Elle m’entraina sous la douche, c’est vrai que les brésiliens sont un peu obsédés par l’hygiène, et me lava comme on caresse, ses mains très douce passaient et repassaient partout, me tendant comme un arc, là où, j’imagine, elle souhaitait aller visiter, voire plus si affinités.

  « Aie ! Qu’est-ce que tu envisages de faire là ? » demandé-je comme elle me pénétrait avec son majeur afin de m’astiquer consciencieusement le fondement aussi loin que pouvait aller son doigt,

  « T’en fais pas, rien de spécial, mais si j’y mets l’index, je tiens à le ressortir propre. Sors maintenant, je vais me laver aussi et je n’aime pas qu’on me regarde. »

  Je me mis au lit, la nuit s’annonçait chaude. Dans le tiroir de la table de nuit il y avait la Bible et trois préservatifs. Cela pourra servir. Je me demandais pourquoi je ne les avais pas utilisés avec Olga et Cadeau, bah ! trop tard maintenant. Nous sommes trois imprudents.

Notes :

*Ne pas confondre avec : Je m’introduis dans une auteure avec mon sexe !

1)Trineo Palo d’Escoba est agent spécial d’Interpol

2) Aurore, l’auteure, écrit sous le pseudonyme A.C Black Fee. Elle est d’origine grecque et s’appelle en réalité Anthocharis Cardamines, son prénom signifiant fleur gracieuse. Par sa mère elle est apparentée a la famille Piéride du Cresson vieille noblesse ultramontaine.

3) Salgados : beignets au poisson, au fromage à la viande, ou aux légumes. Empadão : Sorte de tourte fourrée à la viande ou au poisson avec divers légumes

4) La puissance de l’imagination est vertigineuse !

5) Voir note 4 ci-dessus.

6) Et confirmer, peut-être, à cette "amie" la réalité de mon analyse une fois étayée par des faits.

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