Les conseils d’écriture : utiles ou pas ?

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Je suis pas mal les billets de l’auteur de fantasy français Lionel Davoust (l’un des fondateurs du podcast d’écriture Procrastination – que je vous conseille d’ailleurs) et en général, je suis assez d’accord avec lui. Le problème, c’est que le jour où il énonce une « règle » qui ne correspond à ma situation, j’angoisse en me disant que, si mes romans ne sont trouvent pas d’éditeur, c’est parce que je ne fais pas les choses comme il faut. Quelles sont ces règles ? Je vais en passer certaines en revue avec vous.

1. Toucher à son texte tous les jours, même peu

Également appelée la « règle de Stephen King », car c’est lui qui l’énonce dans « Écriture. Mémoires d’un métier ». Écrire est un processus d’immersion, un travail sur soi-même. C’est aussi une technique, que Davoust compare au piano, qui nécessite de faire des gammes. Il est donc nécessaire de s’entrainer le plus régulièrement possible et de ne pas perdre le contact avec ses pensées, son monde intérieur. Je suis assez d’accord avec ça. Bien entendu, il y a parfois des jours où je n’écris pas : ceux où je travaille, par exemple, ou, tout simplement, que je fais autre chose.

2. Écrire tous les jours ne veut pas dire écrire n’importe quoi tous les jours

Exit donc les billets de blog, les fiches personnages, les annales historiques et autres travaux de world-building. Ce qui compte, c’est le texte ! Ce que vous allez ensuite donner à lire à vos amis, envoyer à votre éditeur ou, plus vraisemblablement, garder pour vous. Ce que je retiens de cette règle, c’est que tout ce que vous produisez doit être lisible par d’autres. Le reste, pour Davoust, n’est que de la procrastination. Vous pouvez le faire, mais cela ne vous exempte pas de votre production journalière ! C’est dur, hein.

3. Atteindre un état de concentration extrême : le flow

Le flow, c’est cet état que tu atteins dans une activité sportive, intellectuelle, manuelle ou artistique où tu te sens complètement en phase avec ce que tu fais. C’est un peu le même état que la pleine conscience méditative. Quand tu y es, tu le sens. Mais pour y arriver, il faut souvent une mise en route, et beaucoup d’entrainement. Est-ce nécessaire d’atteindre systématiquement cet état béni pour produire quelque chose de valable ? Telle est la question. Pour ma part, j’espère que non…

4. Le contexte d’écriture doit être spécial

L’idée, c’est le sacro-saint bureau, fermé à clé avec une pancarte « ne pas déranger », une jolie vue sur un parc ou un lac, un canapé pour favoriser l’émergence de l’inspiration, un service à whisky dans un coin pour se récompenser à la fin de la journée, une platine à CD et une bibliothèque bien garnie de nos livres favoris, du Grevisse, du dico des synonymes et de manuels d’écriture. J’ai connu un auteur qui travaillait comme ça et qui s’enfermait dans son antre de 10h du matin jusqu’à 6h du soir, avec une pause pour déjeuner en famille. Mais il y a aussi l’inverse, les « graphomanes » : Davoust cite l’exemple de Brandon Sanderson, qu’il a vu dégainer son PC portable dans un court trajet en train pour ne produire que quelques lignes de son texte. Quant à moi, je bosse partout : à la bibliothèque municipale, au café, un coin de table de cuisine ou de canapé, et même en visite dans la famille…

5. Ne pas travailler sur plusieurs projets en même temps

Pour moi, c’est là que le bât blesse. J’aime bien travailler sur plusieurs projets en même temps : quelques lignes de projet A le lundi, deux ou trois § sur projet B le mardi, un chapitre entier d’un autre le lendemain… en tout cas, c’est comme ça que je travaille depuis un an. Parfois, des idées, une inspiration me viennent pour une histoire, puis pour une autre...

Je suis obligée de reconnaître que, lorsque je suis à fond sur un projet, je ne peux plus faire que ça. C’est la nécessaire immersion du point 1. Donc, cela veut-il dire que les projets écrits en dilettante sont mauvais ?


Vous avez sans doute remarqué que ces règles sont corrélées les unes aux autres : pour atteindre le « flow », il faut de l’entrainement, un contexte particulier, et un engagement sur un projet qui n’autorise pas le papillonnage ou la procrastination. Il y a une certaine logique dans ces méthodes très rationnelles. On a tous besoin d’un cadre énoncé par des autorités compétentes pour se sentir légitime et se rassurer sur ce qu’on fait. Mais au final, tout cela reste de la théorie. En pratique, Davoust nous cite des contre-exemples, comme Sanderson, ou même lui-même…

Et vous ? Quelles sont les règles que vous pratiquez ? Lesquelles marchent pour vous ? En avez-vous changé en cours de route ? Êtes-vous graphomane, ou avez-vous besoin d’un contexte spécial pour écrire ?

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