2) Les intersignes

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Les intersignes ou « signaux avertisseurs » sont les signes qui annoncent la mort de quelqu’un en avance (mais toujours dans un bref délai), dans l’aire culturelle bretonne (où on les appelle seblanchou, sinaliou ou encore traou spont, « choses d’épouvantes »). Dans la Légende de la Mort, un recueil de croyances et de légendes folkloriques bretonnes, Anatole Le Braz explique que ces signes sont « comme l’ombre, projetée en avant, de ce qui doit arriver ». Cela peut être une assiette qui casse, un frisson, une impression de déjà-vu… souvent, le malade lui-même rencontre son « expérience », son double dans l’au-delà qui se montre à lui pour lui annoncer sa propre mort. Grâce à ces signes, les professionnels du secteur sont avertis de la prochaine moisson de l’Ankou : « les menuisiers qui fabriquent des cercueils savent à l’avance si quelqu’un de la région va mourir dans la journée ou dans la nuit. Ils en sont prévenus par le bruit des planches, qui s’entrechoquent d’elles-mêmes dans le grenier ».

Ce trope plutôt rare par ailleurs est abondamment utilisé dans les séries de Flanagan. Dans Hill House, c’est même l’une des clés de l’histoire ! Les personnages sont avertis par avance de la mort de leur sœur lors de visions cauchemardesques (comme la fameuse scène de la voiture). La terrifiante hantise qui pousse un personnage au suicide - la « femme au cou tordu » - n’est rien d’autre, en fait, qu’une vision morte d’elle-même ! On retrouve également les intersignes dans Bly Manor - sauf que cette fois, ils apparaissent après la mort (les fissures sur le mur…) - et, dans une moindre mesure,Midnight Mass.

Pour finir, un petit extrait de la Légende de la Mort d’Anatole Le Braz :

« Si nous étions moins préoccupés de ce que nous faisons ou de ce qui se fait autour de nous en ce monde, nous serions au courant de presque tout ce qui se passe dans l’autre. Les personnes qui nient les intersignes en ont autant que celles qui en ont le plus. Elles les nient uniquement parce qu’elles ne savent ni les voir, ni les entendre ; peut-être aussi parce qu’elles les craignent et qu’elles ne veulent rien entendre ni rien voir de l’autre vie. »

Ouvrez bien les yeux et les oreilles...

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