Chapitres 8 ~ Sacha

7 minutes de lecture

Chapitre 8 ~ Sacha


Inconnu : Je t'ai retrouvé...

Ces trois petits mots sur mon téléphone ce matin là m'ont glacé le sang. Même si le numéro est inconnu, je sais a qui il appartient. Au dealer et mec de ma mère. Au moment au je commençais enfin à être heureux dans une famille, il faut que le passé de ma mère et par défaut le mien, me rattrape.

Une semaine maintenant que j'ai reçu ce message, une semaine que je regarde sans arrêt derrière moi par peur qu'il m'approche et une semaine que j'angoisse pour la sécurité de ma famille d'accueil, pour mes amis -particulièrement Érika-, pour Cécile, Lea et Cory mais principalement pour Raphaël. C'est lui qui compte le plus pour moi, et j'ai peur qu'avec les conneries de ma mère, je le perde. Une semaine que je garde au fond de moi ce secret qui me ronge à petit feu.

Assis seul sur un banc dans la cours du bahut à attendre Érika, Gab, Sofian et Max (si ce dernière n'a envie...). J'observe les élèves discuter, crier, se bagarrer mais aussi rire. Je soupire encore perdu dans mes pensées.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive, ça fait une semaine que tu tire la tronche ? me demande Érika lorsqu'elle arrive devant moi.

— Je n'est pas envie d'en parler, je déclare espérant clôturer le sujet.

— Oh ne compte pas t'en tirer comme ça, je ne lâcherai pas l'affaire. C'est ton Raphaël qui te cause des problèmes ? Sa famille ? Dis-moi ! s'écrit-elle an levant les mains en l'air commençant à s'énerver.

Je baisse les yeux et prend, d'un coup, une très grande admiration pour mes mains.

— Je..., je commence par dire, avant de me dégonfler. Non, laisse tomber je t'assure.

Énervée, elle se place devant moi, les points sur les hanches et me regarde avec son regard noir, ne me laissant pas le choix de vider mon sac.

— Bon ok, j'abdique. Il y a une semaine, j'ai reçu un sms du mec de ma mère, enfin celui qui était avec elle avant sa mort, je lâche d'un coup.

— Oh..., dit-elle en s'asseyant à côtés moi sur le banc. Mais que disait-il pour que tu sois dans cet état depuis ?

— Rien, simplement je t'ai retrouvé.

— Pourquoi te cherchai-t-il ? demande-t-elle.

Je soupire, pose mes coudes si mes jambes et prends ma tête dans les mains.

— Ce n'était pas que son mec, il était aussi son dealer. Mais le truc, c'est qu'au début il était cool tu vois. Il ne l'a faisait pas beaucoup payer, et comme ils étaient ensemble, bah les plan cul payé le reste, je suppose. Puis ma mère, en a voulut plus, encore plus. C'est à ce moment là que tout a dégénéré. Ma mère devenait pire qu'une Juncki, lui la tabassait parce qu'elle avait des paiements en retards ce qui le foutait, je suppose, dans la merde avec son fournisseur. Bref, tous ce que je sais c'est qu'avant de mourir, ma mère lui devait pas mal d'argent. Et comme elle est décédée, avant que je parte il m'avait dit qu'un jour futur il me retrouvé et qu'il me ferait payer dans tous les sens du therme.

— Merde. Mais dis-moi, t'a-t-il...

— Tabassée ? je demande en terminant sa phrase.

Elle hoche la tête, le visage fermé.

— Non. Les enfants chez lui sont sacré.

— Comment ça ?

— Et bien disons que je ne serai pas celui que je suis actuellement si j'avais grandit avec lui...

Elle fronce les sourcils et me lance un regard profond tout en réfléchissant, sûrement, à mes paroles.

— Oh, dit-elle en comprenant. Pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé, je croyais que l'on avait pas de secret l'un pour l'autre ?

— Parce que je pensais que ce n'était que des paroles en l'air et que je ne craignais rien. Mais je ne sais pas comment il a fait pour avoir mon numéro.

— Salut les gars ! nous interpelle Gabriel. Alors Érika tu as réussi à le faire parler ?

Elle ricane quand je la regarde choqué par la question de Gab.

— Oui, oui. Rien de bien méchant, mais il va tirer la gueule encore un moment. Enfin tant que ça ne se sera pas arrangé, déclare-t-elle sans pour entrer dans le vif du sujet. Bon sinon, qu'est-ce que vous avez prévu demain ? Parce que je me disais qu'on pourrait sortir en ville et allez au Cléo boire un coup.

Nos regards se croisent et je la remercie silencieusement pour changer rapidement de sujet de conversation.

— Ok pour Sofian et moi, réponds Gabriel. Ce week-end il dort chez moi, répond-t-il a notre interrogation muette, en haussant les épaules.

— Ça marche, pour ma part, je ne sais pas je poserai la question à Johanna tout à l'heure et je vous tiendrais au jus.

Durant le reste de la récré, Max et Sofian nous ont rejoint et nous avons parlé de tout et rien avant de devoir retourner en cours.

En sortant du bahut, je dis au revoir à la bande quand j'aperçois la voiture de Johanna et m'y dirige vers elle. Lorsque j'entre dans le véhicule, elle me pose comme à chaque fois la même question : si j'ai passé une journée. Pendant le trajet, nous discutons de nos journées, et j'en profite pour lui demander pour demain.

— Euh... Si tu veux, tu me diras vers qu'elle tu a rendez-vous avec tes amis et je viendrai chercher vers minuit ça te vas.

— Oui, merci, je lui répond, en souriant, surpris par sa réponse positive.

— Ne fais pas cette tête, j'ai envie de te faire confiance, alors c'est oui. Mais ne me déçois pas, s'il te plaît.

— Promis, encore merci.

En arrivant à la maison, je vais poser mes affaire dans la chambre et j'en profite pour annoncer à mes potes sur notre groupe de conversation WhatsApp que je serais de la partie pour aller au bar avec eux. Je range mon téléphone dans ma poche et rejoins Johanna pour l'aider à faire à manger. C'est un deal que nous avons fais quelques semaines plus tôt pour avoir des moments de complicités. Ce soir, spaghetti à la sauce bolognaise. Je prends donc un couteau, la planche à découper ainsi que l'oignon, les carottes et champignons et commence à couper. Après avoir terminé je laisse Johanna s'occuper de la cuisson, et retourne dans ma chambre. Mon téléphone a vibré plusieurs fois, donc j'en profite pour le regarder en m'allongeant sur le lit.

Érika : Trooooop bien !!!!

Gabriel : Cool !

Érika : Dis, tu veux pas demander à Raphaël de venir comme ça on fera connaissance avec ton bel apollon ?

Gabriel : Ah, moi je vote oui !!!

Sofian : Moi aussi, je veux voir qui fait craquer notre pote.

Maxence : Carement...

Je secoue la tête en riant. Ils ne changeront jamais...

Sacha : Si vous voulez, mais comme je tire la gueule avec lui aussi, je ne suis pas sûr qu'il accepte. Et puis, il a peut-être prévu un truc avec ses potes.

Érika : Pas grave, ils devraient venir aussi, plus on est fou plus on rit. Au fait, 21h ça vous va ?

Sacha : Je verrais , je lui demanderais... Ouais pour 21h !

Gabriel : Ça nous va !

Maxence : Pour moi aussi.

Érika : Mon cœur, c'est normal tu es à la maison c'est moi qui t'y amène..

Maxence : Bah justement...

Je pouffe en les lisant ces deux andouilles. J'entends des voix dans le salon ce qui signifie que Benoît et Raphaël sont arrivés. Je lance mon téléphone sur le lit, je me lève et ouvre la porte rapidement pour le voir.

— Salut, je lance quand il arrive près de ma porte, le nez sur son téléphone.

Il sursaute et lève la tête pour me regarder.

— Salut.

— Je peux te parler cinq minutes.

— Bien sur. Je pose mes affaires et j'arrive, me dit-il en souriant.

Je lui rend son sourire et retourne m'allonger sur le lit.

— Qu'est-ce tu voulais me dire ? me demande Raphaël cinq minutes plus tard calé contre l'encadrement de la porte.

Je fronce les sourcils car d'habitude depuis un mois, quand je lui demande de venir, il entre dans ma chambre, ferme la porte et me saute dessus pour m'embrasser.

— Vient t'assoir avec moi.

— Tu n'es pas assis mais allongé nuance, dit-il en s'approchant du lit après avoir fermé la porte derrière lui.

Je me décale pour lui laisser de la place tout en ricanant, et m'installe sur le côté ma main soutenant ma tête. Je n'ai d'yeux que pour lui... Une fois sur le lit, il se tourne et se met dans la même position que moi.

— Que voulais-tu me dire ? demande-t-il à nouveau.

— En fait, rien de particulier. Je voulais juste être un peu seul avec toi. Mais aussi, savoir ce que tu as prévu demain soir ?

— Normalement, je n'ai rien de programmé pourquoi ? demande-t-il.

— Mes amis et moi allons boire un coup au Cléo, et je me demandai si tu serais partant pour venir avoir moi. Si tu veux, tu peux demander aussi à Julie et Luc de se joindre à nous.

Il m'observe silencieusement, trop à mon goût, avec ses yeux captivant. Se demandant sûrement si je suis sérieux ou non.

— Pour ma part, je suis d'accord, il faut juste que j'en parle à ma mère, finit-il par répondre en souriant. Concernant Ju et Luc, je leur poserai la question tout à l'heure.

Je hoche la tête, heureux de pouvoir le présenter à mes amis, un rictus aux lèvres. Je me rapproche de lui, aillant besoin de sa chaleur et qu'il me prenne dans ses bras. Ce qu'il fait immédiatement, après s'être positionné sur le dos, afin que je puisse poser ma tête sur son torse, et jouer avec ma tignasse avec ses doigts fins.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Lola MAOB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0