Chapitre 25
Hell-o.... aloreuuuuh oui... ça fait longtemps que je ne suis pas passée par ici ! Mais me revoilà, avec la ferme intention de poursuivre les mésaventures de ma nécromancienne, voire de poser le mot "fin" d'ici décembre. Un projet un peu ambitieux, mais réalisable... si je suis régulière... herm !
J'ai profité que ma muse était de retour pour renommer mon texte (j'étais pas très fan de "Le sacrifice" qui était le nom de ce qui n'était au début qu'une nouvelle !). Nous voici donc avec "Détruire le monde avec des chips au vinaigre", le pourquoi du comment sera révélé plus tard (pas de spoiler !), pour autant n'hésitez pas à me faire part de ce que vous pensez de ce nouveau titre !
Bref ! Vous l'attendiez (peut-être), voici la suite des aventures d'Amélie !
Comme toujours, annotez, commentez, critiquez, n'hésitez pas : lachez-vous !
* * *
Le boost d’adrénaline retomba bien vite, laissant Amélie amorphe pour le cours de math qu’elle ne suivit que d’une oreille. Elle tenta de faire venir à elle l’esprit de la deuxième vieille dame qui s’était manifestée lorsqu’elle était avec Mévina, mais n’y parvint pas. Soit elle avait trouvé la paix, ce qui était peu probable, soit elle était devenue un esprit noir, ce qui était plus plausible. Elle était tentée de lancer un appel dans les limbes et voir qui se manifesterait, mais elle se retint. Elle ne voulait pas attirer encore plus l’attention pendant les cours.
Amélie lorgna ses camarades en salivant, s’imaginant les drainer jusqu’à les laisser à l’état de squelettes… Alors que le silence régnait dans la salle de classe et que tout le monde se penchait sur un exercice, le ventre d’Amélie grogna avec férocité, s’attirant les regards moqueurs de la moitié de la classe, faisant croître son envie d’éteindre leurs regards.
La tentation grandissait pour la nécromancienne, Hélène intervint.
« Tu as déjà fini ton exercice, pourquoi ne pas jeter un œil sur Paris, voir comment les choses évoluent ? Cela te changera les idées ! »
La proposition surprit Amélie qui acquiesça discrètement. Elle avait laissé plusieurs jours à ce stupide démon, il était temps de voir ce qu’il avait mis en place.
« Comme pour tout à l’heure, je te laisse intervenir en cas de besoin… » déclara intérieurement Amélie à sa mère.
Sans attendre sa réponse, Amélie posa son coude sur son bureau et mit sa tête sur sa main, laissant une mèche de cheveux cacher son visage avant de fermer les yeux sur la classe et de suivre le lien vers Kévin.
Le temps était grisonnant sur Paris, un vent fort soufflait, rendant le vol du corbeau difficile. Amélie se reprocha une nouvelle fois d’avoir choisi ce serviteur pour cette tâche. Elle le fit se poser sur le bord de la fenêtre de la chambre d’Elias. Il n’est pas en cours ? songea-t-elle avant de se dire que c’était probablement inutile. Il avait certainement initié les choses et n’avait plus besoin de sauver les apparences.
La chambre était dans un état exécrable, elle aurait été entre les mains de squatteurs depuis des mois, cela n’aurait pas été pire ! Au milieu du bazar, se tenait Elias, en tailleur, la tête plongée entre les mains. Elle s’apprêtait à taper au carreau, quand elle le vit se relever brusquement, le visage particulièrement sombre. Il hurla de rage avant de s’emparer de son bureau et de le jeter à l’autre bout de l’immense chambre. À travers son serf, elle l’observa détruire la pièce pendant plusieurs minutes. Elle savait qu’elle pouvait se montrer légèrement insensible parfois, aussi elle décida de laisser son démon familier tranquille pour l’instant.
Avant de retourner dans son enveloppe charnelle, elle décida de faire un tour, cela pourrait toujours s’avérer utile.
Le vent était terrible, l’empêchant d’avancer. La circulation étant relativement calme, elle se posa au sol, au début de la rue pour lire la plaque. Rue… Barbe… Elle n’eut pas le loisir de lire la fin, quelque chose s’était jeté sur son serf et la secouait dans tous les sens. Tant bien que mal, elle parvint à tourner la tête et reconnut les oreilles pointues d’un félin. Saleté de bestiole ! pesta-t-elle intérieurement avant de voir le corps du corbeau se débattre quelques centimètres plus loin. Merde ! La stupide créature avait décapité son serviteur, le rendant inutile.
Furieuse contre elle-même et contre le greffier, elle revint à elle et rompit le lien avec son corbeau.
Adieu Kévin… Fait chier !
Non seulement elle était affamée, mais à présent elle était également énervée. Elle venait de perdre son seul espion. Elle n’avait plus qu’à attendre et espérer que ce crétin de Mutu réponde à ses messages. Autre chose la perturbait, lorsqu’elle était dans la carcasse du volatile, elle avait ressenti quelque chose d’étranger et à la fois de familier émaner du félin. Elle décida de mettre cela de côté.
Heureusement, le reste de la matinée se déroula sans encombre. Lorsque la cloche sonna pour la pause de midi, Amélie fut même amusée de constater qu’un périmètre d’au moins un mètre était respecté autour d’elle. Elle ne savait pas si c’était lié à sa colère ou à son aura sombre, mais les autres élèves la laissèrent relativement tranquille. Mévina, en tête de liste, l’évita comme la peste depuis qu’elle était sortie du cours de philo.
Tant mieux.
Elle déjeuna rapidement, son appétit était tout autre. Elle sortit rapidement du self et monta les escaliers pour rejoindre la salle où elle avait eu son cours de philo plus tôt ; elle devait y avoir son cours d’histoire en début d’après-midi. Il y avait des chances pour que d’autres élèves viennent plus tôt, mais elle avait tout de même un peu de temps devant elle.
Un râle profond et glaçant l’accueillit.
« Coucou chéri ! Je t’ai manqué ? » répondit froidement Amélie.
La sombre créature avait réussi à ramper jusqu’au milieu de la pièce, lui permettant ainsi de vampiriser davantage de personnes. Elle était dans un état lamentable, ce qui remonta le moral de la jeune sorcière.
Amélie ne prêta pas plus d’attention à l’esprit noir et s’installa à sa place habituelle, au fond de classe. Dans son état de fatigue, la chaise lui sembla presque assez confortable pour une sieste. Pourtant, elle résista. Elle avait d’autres projets. La jeune sorcière ferma les yeux et comme pour Orianne, elle lança un appel dans les limbes. Cette fois cependant, l’appel était anonyme, n’importe qui pouvait y répondre.
Elle poussa son appel aussi fort et aussi loin que son état lui permettait. Lorsqu’elle fut trop fatiguée pour poursuivre, elle rouvrit les yeux et découvrit avec effroi une quinzaine d’esprits noirs lui tournaient autour. Jamais elle n’en avait affrontés autant en même temps. Ses épaules s’affaissèrent. Un froid mordant l’enveloppa. La détresse la gagna.
Tremblante, des larmes se mirent à couler contre son gré. À quand remontait la dernière fois où elle avait été autant affectée par leurs présences ? Une éternité, lui semblait-il, et en même temps, c’était comme si ce désespoir avait toujours été là, attendant d’être libéré de sa prison de rage. La solitude, le rejet, les humiliations, les maltraitances, les attouchements… tout se mêla et s’entremêla pour former une cage oppressante autour d’elle, lui dérobant la lumière des néons, aussi blafarde soit-elle, rendant l’air vicié, comprimant lentement, mais sûrement sa cage thoracique, rendant sa respiration de plus en plus difficile.
« Amélie ! Ressaisis-toi ! lui murmura sa mère au loin, si loin…
- Pourquoi ? répondit tristement Amélie. Je suis fatiguée de lutter… de subir… d’être seule…
- Tu n’es pas seule ! Tu ne le seras jamais ! clama Denise. Bas-toi ! »
Sa gorge était serrée, chaque inspiration était une bataille ne lui apportant que souffrances supplémentaires, plantant des aiguilles dans ses poumons. Un râle familier résonna à ses oreilles, un râle étrangement moqueur.
« Non, je n’y arrive plus… gémit la jeune femme.
- Bas-toi, espèce de lâche ! » vociféra Denise au loin, son cri à peine perceptible
Non, je ne suis pas lâche… songea Amélie, tandis que ses extrémités et ses lèvres devenaient froides et bleues.
« Je me suis bien battue, non ? »
Aucune voix ne lui répondit. Elle était belle et bien seule face à l’horreur.
Je vais mourir…
Cette pensée eut l’effet d’une étincelle dans les ténèbres : n’était-ce pas elle, la Mort ? N’était-ce pas elle qui devait inspirer effroi et terreur ? Si elle n’avait pas déjà vendu son âme, nul doute qu’elle aurait été damnée pour son orgueil et sa colère. Sa combativité revint accompagnée d’une ire sans égale : elle s’empara de ses émotions qui l’affaiblissaient pour alimenter sa rage et reprendre le dessus. Elle voulut se redresser, mais elle était physiquement trop affectée pour se relever, son sang peinait à se réchauffer et à irriguer de nouveau tout son corps.
Le tout pour le tout ! Je ne me laisserai pas bouffer par des putains de gothiques anorexiques ! grogna-t-elle intérieurement avant de fermer les yeux sur le monde des vivants.
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