Astra log 01 "Merciful Mercy"

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Cassandra regardait sa médaille qu'elle emportait toujours avec elle.

Elle était posée sur le bureau métallique gris galvanisé recouvert d'une peinture noir laqué. Le design était plutôt rétro, celui-ci n'avait pas d'ordinateur quantique intégré. Ni d'ailleurs, ce nouveau modèle de bureau avec affichage Holo qui est vraiment à la mode, mais encore cher.

C'était un morceau d'acier robuste auquel on avait ajouté quatre pieds. Il était pourvu d'une chaise de bureau à gel en méta-tissu noir.

Ce n'était pas le méta-tissu haut de gamme, celui qui changeait de couleur avec la température ambiante. C'était le modèle standard qui était indéchirable et insalissable. Ce tissu avait été développé en 2080 grâce à une nouvelle matrice de Nano-carbone tressée. Produire du coton était interdit depuis la crise ecologique en 2050.

Il était extrêmement utile à Cassandra, parce qu'elle avait été chargée de feuilleter les dossiers militaires pour établir des équipes de gardes. Elle devait connaitre le parcours de chacun pour être sûr d'avoir un ensemble homogène de savoir technique ainsi que de l’expérience militaire en suivant les schémas suivants : scientifique, ingénieur et militaire.

Ce n'était pas son activité préférée, mais tout le monde était pris à partie alors, elle avait pris ça au sérieux.

À côté de cette pile de dossiers, elle avait posé la médaille d'honneur qu'elle avait reçue. Elle était particulière, car c'était une plaque de titane aimanté de huit centimètres sur quatre qui représentait une armure PHALANX de face. Elle avait un circuit imprimé qui se connecte à l'ATH du soldat qui la regarde pendant deux secondes.

Le message qui s'affichait était le suivant :

Pour ceux qui sont morts pour que d'autres puissent vivre de jours meilleurs.

Honoraient leurs vies non par la tristesse de leur départ, mais par le courage qu'ils ont eu et par leur détermination pour que des jours meilleurs soient là.

Cassandra Reyez chef d'escouade de l'unité blindée 725

C'était un hommage silencieux que chaque porteur d'armure et uniquement eux pouvaient voir. Pour les autres, c'était un rectangle en titane.

C'était une relique d'une époque passée qu’elle ne pouvait jeter ce lui ci était compose des restes d’armure de son escouade.

Comme ça elle pouvait garde dans son chœur les moments heureux passait avec son escouade. Ils vivaient en quelque sorte encore à travers elle.

C’était plutôt leurs souvenirs d’homme et de femme qui avaient eux le courage de lutter ensemble pour une mission dont tous savaient pertinemment que cette fois ci c’était peut-être leur dernière.

Son attention se focalisait sur les dossiers qui lui faisaient penser à « la question ». Qu'on lui poserait pendant ses interviews.

Surtout qu'on lui poserait sans doute la question de celle qu'elle détestait par-dessus, car ceux qui n'étaient pas présents dans ce conflit ne peuvent pas comprendre le degré de la perte. En quelque sorte, la guerre ne l'avait jamais vraiment quitté.

Elle faisait le même cauchemar depuis des années maintenant. C'était la promesse que l'enfer n'était jamais complètement loin. C'était comme un virus : plus on le côtoie, plus il vous infecte pour ensuite hanter les rêves. Sauf que ce virus ne montrait pas d'images de monstres horribles, mais la vérité profonde.

Celle que chacun cache profondément au fond de son âme. Cette vérité qui est tranchante comme une lame de rasoir, mais qui est horriblement honnête.

Ici pas de filtre pour voiler son spectre ni de stratégie pour éviter de dire ce n'était pas moi. C'était un peu comme les balles : celles-ci ne mentaient jamais, une fois qu'on avait pressé la détente, c'était pour donner la mort. On ne protégeait pas, mais on élimine une cible tout simplement. En tant que soldat, Cassandra savait l'infime distinction entre cette vérité et la sentence pénale. Le soldat et le meurtrier avaient un point commun : la mort. Celle qui était donnée pour cause de divergence d'opinion ou de sécurité nationale ou pour protéger ses frontières.

Toutes les excuses étaient bonnes à prendre. Un soldat ne tuait jamais, il avait neutralisé une cible, puis une autre et ainsi de suite. On neutralisait une menace, on ne tuait pas.

C'était une mince protection entre la vérité et la réalité des conflits. On ne tuait pas, mais on neutralise une menace bien trop importante. On occupe des zones stratégiques ou à haute valeur logistique. On prenait d'assaut des points névralgiques ainsi que des zones d'opération.

Cassandra avait tout ce jargon militaire comme munition pour éviter la fameuse question.

Celle qui l'a réveillé en pleine nuit avec cette panique qui lui serrait le cœur.

Suis-je une meurtrière ?

Cassandra ne pouvait pas répondre à cette question, pas encore en tout cas.

Ce n'était pas le fameux PTSD mais autre chose. Une vérité sombre qui était une autre Cassandra.

Celle-ci vivait en enfer parmi des cadavres de démons qu'elle avait tués encore et encore. Elle avait effacé toute trace de semblant de vie. Elle n'était pas seule, une combinaison Phalanx faite de chair blindée suintante : le sang était à ces côtés.

Elle aurait tant voulu détester cette Cassandra, mais quand elle la regardait dans les yeux. Elle voyait sa propre culpabilité et cette nostalgie des temps anciens et des jours meilleurs. Pourtant, elle voyait aussi la force de cette survivante. Cette réfection de Cassandra avait comme elle-même le courage de vivre de ces erreurs en ne demandant pas le pardon ni la compréhension. Elles ne cherchaient pas le salut ni la rédemption.

Elles étaient coupables alors qu'elles attendaient la sentence.

Mais pour le moment, elles luttaient jour après jour.

Cassandra ne pouvait pas s'apitoyer sur son sort ou maudire le destin. Elle rendrait des comptes, voilà tout. Après sa carrière militaire. Elle avait fait un peu de thérapie, mais sans vraiment le vouloir, c'était une obligation, un autre de ces devoirs en tant que soldat. On s'attendait à ce qu'elle soit brisée comme les autres, mais elle n'était pas comme les autres. On ne brisait pas ce qui l'était déjà.

La guerre ne l'avait pas brisé non plus, mais marque d'une étrange malédiction.

L'évolution de son être vers quelque chose d'aussi étrange et monstrueux.

Alors, elle avait arrêté sa thérapie, ce qui ne plaisait pas à son entourage, mais celui-ci ne connaissait pas la vraie Cassandra, celle qui survivait envers et contre tout.

Mais pour le moment, elles luttaient jour après jour. Elle avait son entourage, mais celui-ci ne pouvait pas comprendre ce qu'elle endurait.

C'était comme être pris dans une tempête de sable : celle-ci ne baissait jamais en intensité ni même ne changeait. Elle était là et elle sera là encore demain.

Tous ces vents chargés de sable avaient tout rasé.

La tempête avait rendu le paysage désertique, mais en même temps, il était devenu beau. Plus rien ne cachait, rien n'était caché par le spectre des habitudes et du mensonge.

Cassandra voyait son entourage avec leurs familles et leurs problèmes. Ils vivaient en paix avec les petits drames du quotidien. Certaines fois ces petits drames devenaient de gros soucis ou des interrogations. Des fois les cris remplaçaient le dialogue et les larmes coulaient facilement. On se blessait et on blessait.

Les munitions étaient toujours les mêmes : les mots et l'égo ou l'incompréhension ou la peur. C'était un autre champ de bataille, celui de la vie.

C'était quelque chose qu'elle aurait tellement voulu avoir. L'occasion de se disputer avec ses parents, mais elle était orpheline à présent.

Elle avait perdu ses parents à l'âge de trente ans. Ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Une promenade au centre-ville après le scandale du PandoraX-Gate. Une attaque terroriste qui avait fait une centaine de victimes.

C'était la raison qui l'avait poussé à faire une carrière militaire : la vengeance.

Cassandra pensait beaucoup à cette différence. Une fois, une de ses amies, Ashley, avocate de profession, lui avait suggéré d'écrire sa biographie.

Cassandra lui avait expliqué que ce n'était pas une option, en plus elle n'avait pas de talent littéraire. Elle n'avait pas aussi l'envie de matérialiser cette réalité en mots.

C'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas partager.

Ce n'était pas comme une mère ou un père qui partage leurs tranches de vie pour que leurs enfants ne fassent pas les mêmes erreurs ou répètent les mêmes schémas.

C'était cela qu'on appelait la civilisation en somme : un ensemble d'histoires qui créait un chemin à suivre pour les autres. C'était aussi pour cela que la civilisation faisait du surplace.

Cassandra pouvait le voir à cause de ses expériences, mais elle ne pouvait pas le laisser en héritage, en tout cas sûrement pas sous les formes d'un roman autobiographique.

C'était la réalité de la perte ou plutôt de l'absence de sa famille.

Elle savait que c'était en partie qu'elle ne pouvait pas trouver l'amour et fondait une famille. Elle ne pourrait pas simplement cacher sa réalité intérieure sur le long terme.

Surtout qu'il y aurait les questions. Elles seraient toujours posées sans vraiment savoir et avec une pointe de jugement.

Pourquoi tu as fait ? C'était une erreur de rentrer dans l'armée ? Pourquoi tu as choisi de devenir pilote d'armure ? Pourquoi tu as choisi de piloter une machine de mort ?

Cassandra ne pouvait tomber amoureuse ou être heureuse pour le moment.

À cause des questions qui seraient présents jours après jour par le regard et les actions et les mots de l'autre.

Elle savait qu'elle ne pourrait pas tenir sous l'assaut permanent de ce jugement.

L'amour beau et sincère deviendrait un terreau malade et toxique. Elle serait là pour supporter cela jour après jour. Elle serait là pour se justifier de dispute en dispute.

Un jour la violence éclaterait.

Tout comme ces épouses qui subissent la violence sans être capables de se défendre.

Sauf que Cassandra ferait comme elle l'a toujours fait, elle survivrait en brisant certainement le bras ou les côtes. Elle bloquerait les coups et les rendrait plus puissants sans jamais se poser la question si elle donnerait la mort.

Elle n'hésiterait pas à tuer.

Elle le savait.

La mort aussi savait que Cassandra serait prête à l'appeler.

Elle viendrait répondre à son appel, comme toujours en somme.

Son mariage finirait en dommage collatéral.

Après le jugement, le jury et le juge se mettront d'accord sur la légitime défense mortelle, qui n'exacerbait pas le fait qu'elle était un soldat d'élite.

Le jury, le juge et son avocat verront aussi qu'elle avait lutté pour le S3C. Ils verront aussi qu'une partie de son dossier militaire était TOP SECRET.

Ils verront aussi qu'elle était le chef d'escouade de l'unité 725 blindées qui regroupe les meilleurs pilotes d'armure PHALANX du monde.

Ils verront aussi qu'elle était là pendant la mission cruciale qui avait stoppé L'IA PARIS de déclencher un conflit mondial.

Ils sauront quel sacrifice elle a dû commettre.

Même si son cauchemar récurrent stipulé le contraire.

Elle était coincée dans un immense cimetière où se trouvaient pêle-mêle chars, corps déchiquetés et des tranchées remplies de sang.

Au loin, il y avait des tours en forme d’artillerie gigantesque qui crachaient des pluies de projectiles qui balafraient le sol dans une cacophonie de rafales de fusil d’assaut que les cris ne couvraient jamais.
À chaque fois pour sortir du cauchemar, elle devait traverser ces tranchées remplies de sang.
Elle savait que pour sortir de cet enfer, elle devait atteindre cette porte coute que coute.
Elle devait esquiver ces projectiles tombés du ciel comme une neige de plomb.
Chacun de ses pas la rapprochait un peu plus de la sortie, mais son corps était de plus en plus lourd, de plus en plus lent.
Des mains surgissant du sol voulaient la stopper et la retenir ici parmi les morts.
Cassandra luttait pour avancer. Elle avançait toujours un peu plus vers la porte.
Chaque pas était plus difficile que le précédent et la pluie de balles se changeait en tempête.
Cassandra était percée de part en part, trop lourde, son corps criblé de balles était difficile à déplacer.
Elle tombait sur le sol dur et froid, alourdit et alors le bruit de cannons d’artillerie se faisait entendre.
Ils déchiraient le ciel en le zébrant de fissure noire et illuminaient des silhouettes gigantesques partiellement humaines sans visage.

Au centre de celui-ci se trouvait un trou béant qui recrachait par intermittence des minuscules formes humanoïdes.
Un peu comme des statues géantes faites d’un milliard de balles de fusil d’assaut d’une couleur argentée brillante d'une lumière surnaturelle.
Cassandre rampait à présent, elle ressentait la dureté du sol, un liquide noir et épais sortait de ces plaies béantes et fumait en touchant le sol.
Ainsi Cassandra rampait vers cette porte mètre après mètre.
La porte était faite d’ornements étranges ou plutôt d'un assemblement de forme rectangulaire qui changeait constamment de couleurs.
Mais malgré ces efforts elle était qu’un sorte de mirage.
Malgré toute sa volonté et son courage, elle était semblable a douce promesse d’une brise capricieuse.
Elle appelait Cassandra, elle savait que la délivrance était derrière.
Mais elle ne pouvait pas y arriver, pas encore.
Elle s’accrochait à ce mince espoir, car elle savait qu’elle devait marcher encore dans cette pluie de balles et ramper sur ce sol glaciale maculé de projections de sang qui formait une mosaïque étrange.
Ainsi, elle ferait pénitence pour avoir survécu à son escouade et à tous les soldats morts sur le champ de bataille, mais pas elle.
Elle avait commis le pire des crimes, étant celle qui était encore là pour profiter de leurs morts en justifiant leurs sacrifices comme nécessaire. La liberté avait toujours eu besoin de rivière de sang pour être respectée.
Celle-ci, depuis l'aube de l'humanité, avait eu son lot de sacrifices. C'était le spectre qui la hantait et qui était son plus fidèle compagnon.
Cassandra en était la seule bénéficiaire : elle était un héros.
Mais pas à cause de sa bravoure qui était exemplaire, ni par sa bonne volonté de vouloir rendre le monde meilleur.

Non, elle était un héros parce qu'elle était encore en vie pour qu'on lui accroche sa médaille sur son bel uniforme brun. Cette médaille était faite de tous les espoirs des soldats morts. Elle était trop lourde pour que Cassandra la porte.
C'était son fardeau de chef d'escouade ainsi que celui de soldat. Les autres avaient payé le prix fort et elle aussi. Une partie d'elle-même avait été déchiquetée sur le champ de bataille. Tantôt troué par la vélocité des balles d'assaut.
Elle avait aussi été canonisée par les tirs d'artillerie qui sans l'avoir réduite en bouillie, étaient la preuve de sa dextérité, sa chance et sa capacité incroyable de survie.

Sa combinaison PHALANX était une armure sacro-sainte a présent. Les balles ricochet sur celle-ci et rebondissait alors que des morceaux de terre et de sang la maculait. Son armure était bénie par les échos de la guerre.
Elle était devenue une sainte baptisée par les feux des explosions, mais aussi par le grondement des canons lourds rotatifs qui comme d’ancien chant grégorien accompagne le bruit de ces pas amplifiés par de puissant servo-moteur et de la force surhumaine de ces fibres musculaires artificielles.

Son chant religieux était celui de la mort, ainsi que son canon rotatif M138-A6 distribué en largesse des prêches à hauteur de plus de 1500 sermons par minute.
C'était ça le rôle de Sainte-Cassandra : armée de son canon de justice, elle luttait pour voir un lendemain et pour ce qu'elle croyait être juste.

Les autres soldats ne croyaient peut-être pas en dieu ni au meme valeurs.

Une IA leur transférait ses ordres par l’ATH de leurs casques renforcés. Les soldats avaient suivi les ordres tout comme Cassandra qui donnaient les sien a ses compagnons d’armes.

Cassandra avait coupé des soldats en armure classique comme un chevalier des croisées anciennes. Elle luttait contre des hérétiques qui suivaient une IA qui leur avait donné des ordres. Le cœur de ses soldats était boosté par un lavage de cerveau minutieux et complet qu’un cocktail de drogue créer pour induire un état de suggestion extrêmes. Ces soldats ennemis étaient de parfait automate de chairs. Ils avaient atteint un nirvana psychotique chaque ordre était semblable à la parole d’une entité supérieur qui devait être suivie comme le paradis du Junkie.

Ce jour-là, son canon avait résonné comme le Tonnerre pendant une tempête.

C'était une tempête pour arrêter une autre tempête.

Les balles tombaient du ciel comme la neige d'hiver et les corps sans vie tout comme une forêt de sapins abattue ornaient le sol. Un peu comme un compte de noël macabre.

Tout comme Jeanne d'arc, Cassandra entendait des voix, celles de ceux qui avaient péri à cause d'elle. Ils chantaient une plainte mélancolique, triste et belle.

Le poids de la vie après la mort de son escouade, la mort de son avenir.
Cassandra s’était engagée pour sauver le monde, pleine de courage et d’espoir.
Mais en dernier lieu, les taches de sang épais ne partiraient plus, le gouffre béant serait là. Toujours là, elle le verrait pour toujours, elle le toiserait à jamais.

C'était son crime et sa pénitence, celle de ceux qui prenaient la vie des autres. C'était une justice universelle, celle de l'âme : seul un démon en était affranchi, car ils vivaient très loin en enfers sans âme et regret.

De vrais monstres qui justifiaient leur existence par celle-ci.

Pas de but ni d'idéaux, mais l'existence pour l'existence.

Le mal pour le mal.

Cassandra avait appris cette vérité après tout le sang qu'elle avait versé après tout : entre une rivière et un océan de sang.

La réelle différence était la quantité.

Même une petite goutte de sang versé avait le même poids qu'un océan de sang.

La guerre demande son tribut comme à chaque fois, mais une IA ne savait pas cela. Elle ne payait rien, ne souffrait pas. Elle ne perdait rien d'ailleurs.

Elle existait, car elle avait été créée pour exister.

Les humains naissaient soit par choix, soit par accident, mais toujours pour être plus que le fruit du hasard ou de la volonté des parents.

Ils étaient la matérialisation d'un futur, d'un devenir. Une IA n'avait pas de futur, elle était coincée dans une réalité mathématique et exponentiellement intelligente. Elle ne souffrait pas de la perte de son âme. Elle ne percevait pas les échos de ceux qui avaient disparu, avalés par le spectre de la guerre.

Une IA ne brulerait pas en enfer.
Pour la plupart, cela serait gage d’une mort certaine mais Cassandra avait survécu à la guerre et à la perte d'une partie d’elle-même.
Sa volonté était immuable : son corps pouvait se briser, ses espoirs brisés.
Elle serait debout devant la fin et marcherait vers elle comme elle l'a toujours fait.
C'était la vérité que la guerre avait imprimée dans son âme.
C'était aussi la naissance de l'autre Cassandra, celle qui vivait en enfers.
Son Sphinx retentit pour lui rappeler qu'elle serait en retard si elle ne commençait pas à se mettre en route. Elle n'était pas loin du centre où se trouvaient les habitations pour officiers. Le capitaine Jensen avait préféré être dans le bâtiment des officiers et ne pas avoir son propre lieu de vie. Il avait certainement une chambre semblable à celle de Cassandra, petite, mais bien conçue avec le grand luxe d'un bureau.
Elle se mit en marche et sortait de sa chambre et parcourait le grand couloir préfabriqué gris anthracite ; celui-ci était assez spacieux pour que deux personnes marchent côte à côte. Toute la base était faite de modules en préfabrique qui étaient similaires les uns aux autres. La base pour ainsi dire ressemblait à un gigantesque chantier industriel en quelque sorte, mais ici personne ne travaille mis à part les équipes techniques et les chercheurs. Pour les civils et les militaires, les journées étaient passées à un entrainement intensif identique à celui des astronautes.

C'était plutôt agréable pour Cassandra.

La rigueur de l'entrainement physique ainsi qu’intellectuel la mettait dans ce doux flou mental induit par la fatigue qui repoussait le soir les introspections mentales.

Ainsi, elle dormait comme un bébé d'un sommeil sans rêve, mais réparateur.

D'ailleurs, elle avait impressionné pas mal de ses entraineurs et de ses professeurs par sa détermination à apprendre.

Quelques personnes ne l'appréciaient pas à cause de ça, mais Cassandra s'en fichait un peu

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