Chapitre 1 : L'Éveil

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 Ethan ouvrit les yeux lentement, émergeant d'un sommeil agité. Ses paupières lourdes se soulevèrent avec effort, comme si une force invisible les retenait. Lorsqu'il enfin réussit à se concentrer, il se retrouva allongé sur un lit inconnu, dans une chambre où le temps semblait s’être arrêté. Les murs étaient peints d'un blanc blafard, et une lumière grise filtrée par un rideau usé projetait des ombres dansantes sur le sol. L’odeur de poussière et de renfermé emplissait l’air, donnant à l’ensemble un aspect de désuétude.

En se redressant, Ethan ressentit une légère nausée. La pièce, bien que vide, avait une ambiance oppressante qui l’entourait comme un brouillard épais. Il scruta les lieux, cherchant des repères. À sa gauche, une commode en bois massif, couverte de poussière, semblait avoir été laissée à l’abandon. À droite, une chaise en métal rouillé, aux accoudoirs grisonnants, semblait attendre en vain un occupant. Dans le coin, un miroir fissuré reflétait son visage pâle et inquiet, mais il était impossible d'en lire les émotions qui se mêlaient en lui.

« Que fais-je ici ? » se demanda-t-il tout en se levant, ses pieds nus rencontrant le froid du parquet. Il balaya la pièce d’un regard inquiet, mais il n’y avait aucun signe de vie, pas même un bruit lointain, pas un souffle de vent. Le silence était si lourd qu’il en devenait presque assourdissant. Il tenta de se souvenir de la dernière chose qu’il avait faite, mais tout était flou, comme un rêve dont on ne retient que des bribes.

S’efforçant de rassembler ses pensées, il s'approcha d'une fenêtre qui occupait le mur du fond. Avec précaution, il tira le rideau usé pour laisser entrer la lumière. Ce qu’il vit au-delà de la vitre ne fit qu’accroître son angoisse : un paysage désolé, envahi par une brume épaisse. Les arbres, dépouillés de leurs feuilles, se dressaient comme des spectres dans un monde sans couleurs, tandis qu’un ciel nuageux pesait sur l’horizon, promettant un orage. Aucune forme de vie, pas même un oiseau, ne troublait cette scène morose.

Ethan ressentit un frisson lui parcourir l'échine. Il tenta d’ouvrir la fenêtre, mais elle était verrouillée, comme si cet endroit cherchait à le garder prisonnier. Le fracas des battements de son cœur résonnait dans son esprit. « Est-ce un cauchemar ? » se demanda-t-il. Il se détourna de la fenêtre, le désespoir commençant à le ronger.

Il inspecta la chambre à nouveau, déterminé à trouver des réponses. Il s’approcha de la commode et ouvrit un tiroir. À l’intérieur, quelques papiers jaunis et une enveloppe scellée. Ses mains tremblaient légèrement alors qu’il les sortait, curieux mais aussi inquiet de ce qu’il allait découvrir. L’enveloppe portait un nom écrit d'une écriture soignée : *Ethan Miller*.

« C'est mon nom... » murmura-t-il, réalisant que cette pièce appartenait peut-être à lui. Avec hésitation, il décacheta l’enveloppe, découvrant une lettre à l’intérieur. L'écriture était familière, mais les mots lui étaient étrangers :

*« Si tu lis ceci, c’est que tu es prêt à affronter la vérité. Cette maison est le reflet de ton esprit, un lieu où les souvenirs se cachent et où le silence règne en maître. Ne crains pas ce que tu vas découvrir. Tout commence ici, dans cette obscurité. »*

La lettre le déstabilisa. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi était-il ici ? Chaque phrase semblait imprégnée d’un sens caché, comme un code à déchiffrer. Sa main serra instinctivement la montre à bracelet de cuir qu’il portait. Il tourna le poignet pour vérifier l’heure, mais le cadran était fissuré et immobile, tout comme son esprit.

Il était là, au milieu de l’inconnu, et l’idée que quelque chose le surveillait commença à l’angoisser. En se levant, il ressentit un léger vertige, une sensation de flottement qui l’empêcha de se concentrer. Pourquoi tout cela lui semblait-il si familier et si terrifiant en même temps ? Une vague de souvenirs fugaces l’envahit, mais tous s’évaporèrent avant qu’il ne puisse les saisir.

Ethan savait qu’il devait quitter cette chambre. L’idée de rester ici, perdu dans ses pensées et ses questions, était devenue insupportable. Il se dirigea vers la porte, hésitant à chaque pas. À mesure qu'il s'approchait, un léger bruit retentit, comme un souffle ou un murmure, venant du couloir.

Il ouvrit la porte, le cœur battant. Le couloir qui se présentait devant lui était sombre, les murs couverts d’une tapisserie à motifs floraux ternis par le temps. Il s’engagea prudemment, chaque pas résonnant comme un écho de sa solitude. L’éclairage était faible, et il devait plisser les yeux pour discerner les détails. Au bout du couloir, une autre porte, plus grande, attirait son attention. Mais d'abord, il se laissa happer par l’ambiance, écoutant attentivement le silence qui l’entourait.

Un frisson lui parcourut le dos, et il prit une profonde inspiration. À mesure qu’il avançait, le murmure se fit de plus en plus audible. Était-ce la maison qui chuchotait ? Ou peut-être sa propre conscience, lui reprochant de ne pas se souvenir de ce qui l’avait conduit ici ? Les doutes et la peur s’entremêlaient en lui, l’enfermant dans un tourbillon d’angoisse.

Il se souvint alors des histoires que sa mère lui racontait quand il était enfant. Des légendes sur des maisons hantées où des âmes perdues erraient, cherchant à se libérer de leurs chaînes invisibles. Il avait toujours cru que ces récits n'étaient que des fables, mais maintenant, alors qu'il se tenait dans cette maison qui ressemblait à un piège, il commençait à avoir des doutes.

Se tournant vers la porte au bout du couloir, il pressa sa main sur la poignée. La porte était froide au toucher, et il sentit un frisson le parcourir. Il hésita un instant, ses pensées se bousculant dans son esprit. Que se cachait derrière cette porte ? Et que lui réservait ce silence qui l'enveloppait ?

Finalement, rassemblant son courage, il tourna la poignée et poussa la porte. Un grincement sinistre résonna alors qu’elle s’ouvrait sur une pièce plus vaste, inondée d’une lumière tamisée. Au milieu de la pièce, une table ornée de vieux livres, des papiers éparpillés et une chaise en bois, semblant attendre un visiteur. L’endroit était empreint d’un air de mystère, comme s’il était figé dans le temps.

Ethan entra prudemment, le cœur battant. Il s'approcha de la table, scrutant les livres. La poussière recouvrait les couvertures, témoignant d’une longue absence. Il prit un livre au hasard, l’ouvrit et découvrit des pages remplies de notes griffonnées, des réflexions sur la solitude, la mémoire, et des secrets enfouis.

Chaque mot semblait résonner avec ses propres pensées, et il commença à lire, se perdant dans les pensées d’un autre, qui, comme lui, semblait se battre contre ses démons intérieurs. Était-ce une autre âme perdue, cherchant désespérément une échappatoire ? Ou peut-être lui-même, dans une vie antérieure, s’exprimant à travers ces pages ?

Soudain, un bruit sourd résonna dans le couloir. Ethan sursauta, refermant brusquement le livre. Son cœur battait à tout rompre. Il se tourna, fixant la porte par laquelle il était entré. Était-il vraiment seul ici ? L’angoisse le saisit à nouveau, plus forte cette fois, alors qu’il réalisait que ce silence qui l’entourait n’était pas seulement oppressant, mais pouvait aussi dissimuler un danger imminent.

Il scruta la pièce, cherchant une issue, une manière de quitter cet endroit angoissant. Mais toutes les fenêtres étaient verrouillées, et chaque porte semblait se refermer sur lui, le rendant plus vulnérable à ce qui pouvait se cacher dans l’ombre. Alors qu’il se tenait là, au milieu des livres et des secrets, il comprit qu’il n’avait pas seulement besoin de réponses, mais aussi de courage pour affronter ce qui l'attendait

dans cette maison, ce mystérieux labyrinthe de son esprit.

Le murmure s’intensifia, prenant une forme presque palpable, comme un souffle froid sur sa nuque. Ethan ferma les yeux, tenta de rassembler ses pensées, mais la peur l’étreignait. Devait-il fuir ou rester ? Chaque décision pouvait le conduire à une vérité qu’il n’était pas prêt à affronter. Il sentait qu’il se tenait au bord d’un gouffre, prêt à plonger dans un monde de mystères et d’angoisse.

Dans un dernier élan de détermination, il décida d’explorer davantage. Il savait qu’il ne pouvait pas rester ici, prisonnier de cette chambre et de ses souvenirs. Il fallait qu'il trouve une issue, qu’il déchiffre les messages que cette maison avait à lui révéler. Il devait plonger dans les ténèbres pour comprendre la lumière, même si cela impliquait de faire face à ses propres démons.

Avec une nouvelle résolution, il se dirigea vers la porte du fond de la pièce, prêt à affronter ce qui l’attendait. À chaque pas, le murmure se transforma en une voix, l’encourageant à avancer. « N’aie pas peur. Tout commence ici. » Il inspira profondément, et poussa la porte, prêt à découvrir la vérité cachée derrière le silence.

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