Chapitre 2 : Les Indices du Passé

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 Ethan se tenait là, la montre dans les mains, le regard perdu dans le vide. Son cœur battait la chamade, résonnant dans le silence de la maison. Chaque seconde qui passait, chaque battement, lui rappelait l’absurde réalité de sa situation : il ne se souvenait de rien.

Il décida de ne pas rester figé dans ce couloir sombre, même si une part de lui redoutait de s'aventurer plus loin. La curiosité, plus forte que la peur, l’entraîna vers la première porte qu’il croisa. En poussant la poignée, il entra dans une petite pièce au décor austère, presque stérile. Une lumière blafarde filtrait à travers une fenêtre couverte de poussière, éclairant faiblement les murs nus. Au centre, une table en bois massif trônait, ornée d’un livre à la couverture usée.

Ethan s'approcha et ouvrit le livre, découvrant des pages jaunies par le temps. Des notes étaient griffonnées à l’encre noire, des pensées chaotiques qui semblaient tout aussi confuses que lui. « La solitude m’entoure », lisait-il. « Les souvenirs me hantent. » Les mots frappaient son esprit comme des éclats de verre. Qui avait écrit cela ? Pourquoi lui semblait-il que ces pensées résonnaient en lui ?

Chaque phrase le plongeait un peu plus dans un abîme d’émotions, et il se mit à tourner les pages avec frénésie, espérant y dénicher un indice sur son identité ou sur ce qui l'avait conduit ici. Des mots évoquaient des sentiments de perte, de regret, de désespoir, et au fur et à mesure qu'il lisait, il ressentait une connexion troublante avec le contenu. C’était comme si chaque phrase parlait d’une souffrance qu’il avait connue, d’un vide qu’il n’arrivait pas à combler.

Soudain, un bruit étrange, semblable à un souffle, attira son attention. Étonné, il leva la tête, ses sens en alerte. Le son était furtif, presque imperceptible, mais il était là, flottant dans l’air chargé de tension. Ethan se retourna, scrutant la pièce. Le silence l’enveloppa de nouveau, mais il sentit une présence, une présence qui l'observait.

Refoulant sa peur, il sortit du bureau et se dirigea vers une autre pièce au bout du couloir. La porte était entrouverte, comme si elle l’invitait à entrer. Il poussa la porte, qui grinça sur ses gonds, révélant une chambre d’enfant. Le lit était fait, des peluches étaient disposées en ordre parfait sur une étagère. Tout semblait figé dans le temps, comme si l’enfant qui occupait cette chambre était parti en laissant ses affaires derrière lui.

Ethan s’avança prudemment, le cœur battant. Sur le bureau, un petit carnet attira son attention. Il l’ouvrit délicatement, découvrant des dessins d’une qualité surprenante : des scènes de vie quotidienne, des familles riant, jouant ensemble, et au milieu, un dessin de lui-même, souriant, entouré de ces visages familiers qu’il ne reconnaissait pas. Une vague d’émotions l’envahit. Qui étaient ces gens ? Pourquoi son sourire était-il si radieux ?

Il tourna les pages avec impatience, découvrant des notes, des mots doux écrits à la main. « Ethan, mon chéri », « N’oublie jamais que nous t’aimons »… Ces phrases le frustraient, car elles évoquaient une vie qu’il avait oubliée. Les larmes aux yeux, il referma le carnet, cherchant à retenir ces instants précieux. Qui était l’enfant qui avait dessiné ces souvenirs, et pourquoi avait-il perdu tout lien avec ces gens ?

Sa main tremblait, et un sentiment d’urgence le poussa à fouiller davantage. Il se leva et examina les autres objets de la chambre. Un vieux vélo était adossé à un mur, recouvert de poussière, et une paire de chaussures d’enfant traînait au sol. Chaque détail évoquait une vie vibrante, mais tout semblait étrangement hors de portée, comme un rêve dont on oublie les détails au réveil.

En sortant de la chambre, une voix résonna dans son esprit, une voix familière mais floue. Il se mit à murmurer des mots qui lui échappaient, cherchant désespérément à se rappeler qui il était. L'idée qu'il avait une famille quelque part le hantait, le tourmentait. Pourquoi était-il ici ? Pourquoi avait-il été séparé de ceux qu'il aimait ?

Il décida alors de retourner au couloir, le cœur lourd de questions. Il devait découvrir la vérité sur cet endroit et, surtout, sur lui-même. En passant devant une autre porte, il sentit une nouvelle impulsion. Il ouvrit la porte et entra dans une pièce qui semblait être une salle de séjour, où un vieux canapé en cuir était usé par le temps. Des papiers traînaient sur la table, des coupures de journaux jaunies attirant son attention.

Ethan se rapprocha et commença à les examiner. Les articles parlaient d’accidents tragiques, d’histoires de familles séparées, de vies brisées. En parcourant les titres, il tomba sur un article particulièrement frappant. La photo d’un accident de voiture, un véhicule écrasé, et au bas de l’article, le nom qui résonna en lui comme une cloche : *Ethan Carter*. Ce nom résonnait dans son esprit, comme un écho d’une réalité oubliée.

Sa respiration se fit plus rapide. Était-ce possible ? Était-il réellement cet Ethan ? Les souvenirs se bousculaient dans son esprit, une lutte entre l’oubli et le souvenir. L'article évoquait des détails de sa vie qu'il ne pouvait pas saisir, mais il savait que tout cela le touchait directement. Il était confronté à un événement qui, apparemment, avait changé sa vie à jamais.

Soudain, le bruit d’un meuble qui se déplace retentit dans la maison. Son cœur s'emballa. Était-ce cette présence qu’il avait ressentie plus tôt ? Une peur panique s’empara de lui. Il se précipita vers la porte, la frayeur le poussant à quitter la pièce en trombe. Il dévala le couloir, passant d'une pièce à l'autre, dans une quête frénétique pour trouver une sortie ou un moyen de comprendre ce qui lui arrivait.

Ethan se trouva bientôt devant un miroir ancien, l’un des rares objets qui semblaient avoir une histoire. En se regardant, il n’était pas sûr de reconnaître son propre reflet. Son visage était marqué par l’inquiétude et l’angoisse, mais au fond de ses yeux, il aperçut une lueur de détermination. Il devait affronter son passé, non seulement pour comprendre pourquoi il était ici, mais aussi pour découvrir qui il était réellement.

La pression de la situation devint insupportable. Le temps pressait. Ethan était désormais conscient qu'il ne pouvait pas se cacher dans l’oubli, que chaque indice le rapprochait un peu plus d’une vérité qu’il avait fuie. Il devait explorer chaque recoin de cette maison, plonger dans ses souvenirs et affronter ce qui l'attendait. Seul dans ce silence, il était déterminé à briser la barrière de l’amnésie qui l’enveloppait et à découvrir les secrets enfouis de sa propre existence.

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