Chapitre 3 : La Présence Inconnue

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 Le couloir s’étendait devant Ethan, interminable et sombre, comme une tranchée creusée dans l’angoisse. La lumière blafarde qui filtrait à peine à travers les fenêtres ne parvenait pas à chasser l’ombre persistante qui semblait se tordre autour de lui. Le silence, à la fois oppressant et intrigant, devenait une toile sur laquelle ses pensées s’entrechoquaient. Chaque pas résonnait dans cette quiétude troublante, amplifiant sa nervosité et sa paranoïa. Il avait l’impression que les murs, bien qu’innocents en apparence, l’observaient, analysant chacun de ses mouvements.

Ethan s’avança prudemment, cherchant une issue ou un indice sur ce qui se passait. Ses mains tremblaient légèrement, une réaction à l’incertitude ambiante. Il se tourna vers une porte à sa droite, qui semblait légèrement entrebâillée. La curiosité l’emporta sur la peur, et il s’approcha, poussant la porte avec précaution. Elle s’ouvrit dans un grincement sinistre, révélant une pièce à l’éclairage vacillant.

La pièce était remplie de meubles recouverts de draps blancs poussiéreux, comme s’ils étaient restés à l’abandon pendant des années. Un sentiment de mélancolie l’envahit alors qu’il pénétrait dans cet espace, témoin d’un passé oublié. Le mobilier était ancien, des fauteuils en cuir usé aux coins ébréchés aux tables aux pieds sculptés, mais tout cela semblait figé dans le temps, comme une scène de théâtre laissée à l'abandon.

Au centre de la pièce, une grande bibliothèque s'élevait, ses étagères croulant sous le poids de livres reliés en cuir, leurs titres à peine lisibles. Ethan s’en approcha, la main effleurant la tranche d’un ouvrage dont le titre, *Mémoires d’un esprit perdu*, lui fit l’effet d’une piqûre. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il feuilletait les pages jaunies, découvrant des récits d’errance, de solitude et de quête d’identité. Chaque histoire résonnait en lui, touchant des cordes sensibles qu’il ne savait même pas qu’il avait.

Soudain, un bruit de pas résonna derrière lui, le faisant sursauter. Il se retourna, mais la pièce était toujours vide. Le cœur battant, il se força à respirer profondément pour calmer son angoisse. Il réalisa alors que la solitude n'était pas simplement une absence de compagnons; elle était également un espace où ses propres pensées devenaient des ennemies.

Il retourna à la bibliothèque, compulsant les livres avec frénésie. Mais alors qu’il se perdait dans ses lectures, il sentit une présence, cette même sensation d'être observé qui l'avait déjà assailli dans le couloir. Son regard balaya la pièce, scrutant les coins sombres, cherchant un indice, une ombre, quelque chose qui pourrait expliquer ce malaise persistant. Un léger souffle glacial effleura sa nuque, et il se retourna brusquement, mais encore une fois, il n’y avait rien.

Inquiet, il décida de quitter la pièce. Les murs semblaient se resserrer autour de lui alors qu’il empruntait le couloir une fois de plus, la peur de ce qu’il ne pouvait pas voir le poussant à aller plus vite. À chaque pas, il imaginait des silhouettes furtives derrière lui, des ombres glissant silencieusement dans son sillage. Ethan se trouva de nouveau dans la chambre où il avait commencé, mais cette fois, il ne se sentait plus en sécurité.

Soudain, un bruit se fit entendre — un craquement, suivi d’un chuchotement. Il écarquilla les yeux, tendant l’oreille pour mieux écouter. C’était un murmure indistinct, comme une voix qui s’élevait et s'éteignait dans l’obscurité. Son cœur battait la chamade, chaque pulsation résonnant dans ses oreilles.

« Qui est là ? » appela-t-il, mais sa voix était à peine plus qu’un souffle, engloutie par le silence oppressant. Aucune réponse ne vint, mais le murmure sembla s’intensifier, une mélodie lointaine, comme un écho du passé, qui montait et descendait comme une vague. Cela ressemblait presque à une chanson — une mélodie qu’il connaissait, mais qu’il ne parvenait pas à identifier.

Paniqué, il se mit à fouiller la pièce, à la recherche d’une sortie, d’un moyen d’échapper à cette atmosphère écrasante. Ses mains tremblaient, et il se maudit de ne pas avoir trouvé une explication rationnelle à ce qu’il ressentait. Chaque meuble semblait se moquer de lui, chaque ombre s’étirant et se tordant comme si elle avait une vie propre. Il se rappela de la montre qu’il avait trouvée, avec son inscription gravée, et l’idée qu’il était seul dans ce lieu l'angoissait.

En se retournant, il remarqua un miroir au mur, légèrement couvert de poussière. En s’approchant, il se mit à examiner son reflet. Son visage était tiré, ses yeux fatigués, et une barbe naissante lui donnait un air d’errant. Pourtant, ce qui le troubla le plus fut le sentiment qu’il n’était pas seul. Dans le reflet, derrière lui, il lui sembla apercevoir une silhouette indistincte, floue, presque évanescente.

Ethan se retourna brusquement, mais encore une fois, il n’y avait rien. La pièce semblait encore plus vide qu’avant, mais une sensation de malaise continuait de l’envelopper, une présence insidieuse qu’il ne pouvait ignorer. Était-ce le fruit de son imagination ou était-il vraiment surveillé ? Le doute le rongeait, et l’angoisse se transforma en désespoir.

Ne sachant plus quoi faire, Ethan s’adossa contre le mur, les yeux fermés, tentant de calmer son esprit. Mais le silence était devenu oppressant, chaque seconde s’étirant, chaque bruit une menace sourde. Il se mit à murmurer des mots pour se rassurer, mais au fond de lui, il savait que ce silence, bien plus qu’un simple vide, cachait quelque chose de beaucoup plus sombre.

Désespéré et à bout de nerfs, il prit une décision. Il devait faire face à cette présence, quel qu’en soit le prix. Quoi qu’il arrive, il ne pouvait pas rester enfermé dans cette peur. Ethan se releva, le cœur battant, et sortit de la chambre, déterminé à affronter l’inconnu, car au fond, il savait que sa quête pour la vérité ne faisait que commencer.

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