Chapitre 5 : Vérités Enfouies
Ethan s'était assis sur le lit, le souffle court, les mains serrées autour de la montre. Chaque minute qui passait semblait étirer le temps, rendant l’atmosphère de la maison encore plus oppressante. L’éclat de la montre, avec son verre brisé, lui rappelait une autre époque, un autre lui. Il ferma les yeux, essayant de rassembler les fragments éparpillés de son esprit, mais les souvenirs restaient obstinément flous, comme des ombres insaisissables.
Il se leva finalement, décidé à ne pas se laisser submerger par la panique. Avec la montre en poche, il reprit son exploration. L’angoisse et la confusion se mêlaient à une curiosité brûlante : que cachait cette maison, et surtout, quel lien avait-il avec elle ? Chaque pièce semblait raconter une histoire, mais les mots lui échappaient.
Ethan se dirigea vers une porte qu'il n'avait pas encore ouverte. Au moment où il la franchit, il fut accueilli par une pièce aux murs tapissés de photos. Des images en noir et blanc, décolorées par le temps, montraient des visages souriants, des moments de vie figés dans un cadre. Certaines photos le faisaient frissonner, des visages familiers qui ne lui disaient rien. En s’approchant, il remarqua une photo qui attira particulièrement son attention : un groupe d’amis riant autour d’une table, tous apparemment heureux, mais il ne reconnaissait aucun des visages.
Sur une étagère, un vieux journal en cuir attendait d'être découvert. Intrigué, il l'ouvrit, et les pages, jaunies et fragiles, crissèrent sous ses doigts. Les écritures étaient penchées, comme si elles avaient été griffonnées dans une précipitation désespérée. Il lut à voix basse, s’imprégnant des mots qui prenaient vie dans l’air lourd de la pièce.
« *J’ai fait quelque chose de terrible. Je ne peux pas l’oublier. Chaque jour, je me réveille avec cette culpabilité. La maison semble le savoir. Elle me juge. Je sais que je dois affronter la vérité, mais j’ai peur. Peur de ce que je pourrais découvrir sur moi-même.* »
Le cœur d’Ethan se mit à battre plus fort. Ces mots résonnaient en lui, comme une écho de ses propres pensées. Était-ce lui qui avait écrit cela ? Il continua à lire, le souffle court, le regard rivé sur les pages :
« *Les souvenirs sont comme des fantômes, se faufilant dans les recoins de mon esprit. J’entends parfois des bruits, comme des murmures dans les murs, et je suis convaincu que je ne suis pas seul ici. Mais qui d’autre pourrait être dans cette maison ? Je me sens observé, mais je ne sais pas par qui. Je dois faire face à ce que j’ai fait, mais chaque jour qui passe, je m’enfonce un peu plus dans l’oubli…* »
Les mots dansaient devant ses yeux, et il sentit une boule se former dans sa gorge. Quelque chose dans cette confession semblait profondément ancré en lui. Était-il le narrateur de ces écrits ? Cette maison, ce silence, et maintenant ces révélations — tout semblait interconnecté. Il referma le journal, la réalité le frappant comme une claque. Chaque mot, chaque phrase semblait s’adresser directement à lui, le poussant vers une vérité qu’il avait cherché à fuir.
La peur s’installait alors que des souvenirs flous commençaient à faire surface. Il se remémora des éclats de rires, des cris, une voiture s’écrasant contre un mur, des visages déformés par la douleur et la peur. Le cœur d’Ethan s’emballa. L’accident. L’accident dont il ne voulait plus se souvenir. Était-il lié à cette maison ? Et ces visages sur les photos, étaient-ils ceux de ceux qu’il avait perdus ?
Une vague de culpabilité l’envahit alors qu’il se laissait happer par ces souvenirs. L’idée que ces personnes avaient pu être là, qu’il les avait peut-être blessées, le pétrifia. Il se mit à trembler, ses mains se crispant autour du journal. Ce qu’il avait fait… il ne pouvait pas l’accepter. Mais il savait qu’il devait affronter ces vérités, même si cela signifiait plonger dans les profondeurs de son propre désespoir.
Dans un élan de détermination, Ethan se leva et retourna dans le couloir, décidé à fouiller la maison encore plus profondément. Il était temps d’affronter cette présence qui l’observait, ce silence qui pesait sur son âme. Les murs de cette maison avaient des secrets, et il était déterminé à les découvrir.
Alors qu'il s’avançait, il entendit un bruit au loin, un léger grattement, comme si quelque chose se déplaçait derrière une porte qu’il n’avait pas encore ouverte. Son cœur battait la chamade, mais une voix intérieure lui cria de ne pas fuir. C’était le moment d’agir, le moment de découvrir la vérité, quelle qu’elle soit.
Il se dirigea vers la porte, la main tremblante sur la poignée. Cette maison, ce silence, ces souvenirs enfouis — tout cela devait se résoudre. Il n’était pas seul, et peut-être que, dans cette quête de vérité, il pourrait trouver le moyen de guérir, de se libérer de ce silence qui l’étouffait. C’était le début de sa confrontation avec son passé, et il était prêt à affronter ce qui se cachait derrière cette porte.
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