Ethan poursuivit son exploration à travers la maison, le sentiment d'être enfermé dans un labyrinthe de désespoir se renforçant à chaque pas. Les murs, initialement vides, semblaient maintenant pulser d’une vie propre, chaque crevasse et fissure rappelant les cicatrices d’un souvenir enfoui. La lumière blafarde des néons grésillants au plafond donnait une teinte sinistre à l’environnement, et il avait l’impression que chaque ombre projetée dans la pièce était une extension de ses propres pensées tourmentées.

En continuant à errer, il remarqua une porte au fond du couloir, légèrement entrebâillée, laissant échapper une lueur faible. Cette porte l'attirait irrésistiblement, comme si elle recelait des vérités longtemps cachées. En la poussant, il entra dans une pièce qui ressemblait à un bureau, les murs tapissés de livres poussiéreux et de vieilles photographies accrochées, jaunies par le temps. L’odeur de vieux papier et de cuir se mêlait à celle de la moisissure, créant une ambiance à la fois intrigante et oppressante.

Ethan s’approcha d’un bureau en bois massif qui trônait au centre de la pièce. Les tiroirs étaient entrouverts, laissant entrevoir des feuilles de papier éparpillées, couvertes d’une écriture soignée. En feuilletant ces documents, il réalisa qu’ils contenaient des notes, des observations, et des réflexions sur son propre comportement. Celles-ci semblaient avoir été rédigées par quelqu’un qui l’observait, scrutait chaque mouvement, chaque réaction, comme un scientifique étudiant un sujet dans un laboratoire.

Le malaise grandissant qu’il ressentait se transforma en colère. Qui était cette personne ? Pourquoi son comportement était-il analysé ? Il ne pouvait pas supporter l'idée d'être un sujet d'expérimentation. Les notes évoquaient des thèmes de culpabilité, de solitude, et de désespoir, chaque phrase résonnant en lui comme un écho lugubre de ses propres pensées.

Dans un coin du bureau, un vieux magnétophone attirait son attention. Il était couvert de poussière, comme s’il n’avait pas été touché depuis des années. La curiosité surmontant sa peur, il l’embrassa de ses mains tremblantes, l’amenant près de son visage. Il appuya sur le bouton de lecture, et une voix rauque, presque familière, s’éleva des haut-parleurs.

« Ethan… Si tu écoutes ceci, c’est que tu es enfin prêt à affronter la vérité. La maison… c’est un reflet de ton esprit. Chaque mur, chaque objet, chaque silence est une pièce de ton passé que tu as soigneusement cachée. Tu dois comprendre que fuir n’est pas une option. »

La voix résonnait dans son esprit, le plongeant dans une tempête de souvenirs qui lui parvinrent en flots ininterrompus. L'accident… le cri… la douleur. Il ferma les yeux, cherchant à refouler ces images, mais elles le submergèrent. Un enfant, un cri perçant dans la nuit, un bruit de métal écrasé. C'était insupportable.

« Le passé ne peut pas être changé, Ethan. Mais tu peux choisir de le comprendre. Regarde autour de toi. Tout ce que tu as oublié est ici. »

Ethan rouvrit les yeux, son cœur battant la chamade. Tout à coup, il comprit que la maison était une manifestation de sa psyché, un espace où ses peurs et ses regrets prenaient vie. Chaque objet, chaque pièce semblait être une page de son histoire, et il était le narrateur, mais aussi le personnage principal. Cette réalisation le frappa comme une vague, le laissant haletant et désorienté.

Désespérément, il commença à fouiller dans le bureau, soulevant des papiers, cherchant des réponses, un moyen de comprendre ce qui lui était arrivé. Au fond d’un tiroir, il trouva une enveloppe scellée. Son nom était inscrit dessus, et, sans hésiter, il l’ouvrit. À l’intérieur se trouva une lettre. Il la déplia lentement, révélant des mots soigneusement choisis, chaque phrase résonnant avec une vérité poignante.

« Ethan, je sais que tu as souffert. Cet accident a laissé des blessures non seulement sur ton corps, mais aussi dans ton esprit. La maison est là pour te forcer à faire face à ce que tu as ignoré. N’essaie pas de fuir. Accepte ce qui est. »

Le cœur d’Ethan se serra. Les mots de la lettre étaient un appel désespéré à la confrontation, mais il ne savait pas s’il était prêt à affronter la réalité de son passé. Cette maison, qui était devenue son enfer personnel, était également son unique chance de rédemption. Mais comment pouvait-il faire face à quelque chose qu’il avait tout fait pour oublier ?

Le bruit d’un coup résonna soudain dans le couloir, le faisant sursauter. Le silence, qui l’avait si longtemps enveloppé, était de retour, mais il était désormais chargé d’une tension palpable. Était-ce une manifestation de son angoisse, ou quelque chose de plus réel qui le guettait ? Il se leva, sentant une montée d’adrénaline, et se dirigea vers la porte, prêt à affronter ce qu’il avait si longtemps ignoré.

À chaque pas, il ressentait une montée d’appréhension, mais aussi une détermination nouvelle. Il savait maintenant que la seule issue à son désespoir était d’affronter les ombres de son passé. La maison, avec tous ses secrets, l’invitait à explorer les coins sombres de son esprit, et il était temps pour lui de répondre à cet appel. La confrontation était inévitable, et il devait trouver la force en lui pour faire face à la vérité, quel qu’en soit le prix.