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***

Des siècles plus tard

Un petit garçon courait derrière ses parents, les gardes ainsi que les dames de compagnie qui progressaient sur un chemin de compagne. Une brise légère dansait autour des jupons relevés et des redingotes. L'air se chargeait d'odeurs pittoresques, et berçait d'un mouvement primaire les esprits. Non loin du sentier, le son d'un ruisseau chuchotait. Son clapotis se répercutait de pierre en pierre le long de ses rebords parsemées de racines. Le chant des oiseaux venait s'unirent à celui des feuilles printanières et à la mélopée de insectes environnants.

Un pique-nique fut organisé à l’orée d’une forêt lumineuse, tout prêt d’un champ de fleur au parfum séducteur.

Les yeux bleus mordus de rouge du garçon se posèrent sur la chevelure rousse de sa mère. Voyant si peu d’ornement dans sa coiffure, il glissa sa main dans celle de son garde attitré et de sa nourrice, direction le champ.

— Mon prince que faites-vous ? Où nous emmenez-vous ? ria la femme, en soulevant ses jupons, de quoi voir où elle mettait les pieds.

— Je veux faire une couronne de fleurs pour maman. Elle est bizarre sans rien dans les cheveux.

— Mais vous savez bien que nous sommes en promenade et voilà pourquoi madame votre mère n’a pas mis sa couronne.

— D’accord, mais je veux qu’en même lui en faire une, déclara le garçonnet.

La nourrice et le garde lui sourirent. Que lui refuser ? Lueur était un enfant si vif, si lumineux, si tendre et joueur. Il débordait d'une joie sans faille, éclairant à tour de bras le cœur de chacun. Un seul regard du prince et la journée devenait idylle.

— Faites donc, on vous regarde, assura le jeune garde.

Le garçonnet cueillit une à une les fleurs, les regroupa en un gros bouquet que son garde, Versus, retenait avec amusement.

Le petit prince poursuivit sa quête des plus belles fleurs lorsqu’il vit les pétales, d’un violet pâle, d’une immense violette. Il s’en approcha et se pencha dessus. Une odeur agréable en émanait et il ne résista pas à la cueillir elle aussi. Cependant, en coupant la tige, un éclat l’aveugla.

Une lumière intense et soudaine l’entoura, levant les cris de sa nourrice et du garde au loin. Tous deux se jetèrent à corps perdu vers lui.

La reine Douceur et le Roi Sergus se retournèrent et virent la lumière émanait de leur fils ainé. Lueur brillait pareil à une étoile, si fort, que sa mère crut qu’il brûlait. Le cœur tressautant dans sa poitrine, Douceur se redressa. Elle remonta sa robe et se précipita vers son fils. Ses hurlements domptèrent toute autre émotion. Elle se jeta sur son enfant, prête à éteindre des flammes inexistantes avec la paume de ses mains.

L’instant d’une seconde plus tard, la clarté disparue laissant sur le crâne du prince une plume noire.

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