Chapitre 1

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Sur le toit, la jeune femme replaça son baudrier et ajusta sa cagoule. Échouer ne faisait pas partie de ses plans ou plutôt, elle n’avait pas le droit à l'erreur. Elle rapporterait la tête de ce type quoi qu’il en coûte.

Elle était prête à passer à l’action. Elle vérifia la chambre grâce à ses lunettes infrarouges, aucun mouvement détecté. Parfait. Elle s’élança, deux enjambées lui suffire à atteindre le balcon du trafiquant. Elle se détacha silencieusement et sorti son arme. Merde. Le lit n’était pas positionné comme sur le plan. Fait chier. Son angle de tire n’était pas bon. Elle n’attendrait pas l’homme et si elle cassait la fenêtre pour entrer. Elle allait se faire repérer et les hommes de main aller la tuer. Un plan, il lui fallait un plan B. Elle rangea son arme.

Observant les alentours, elle remarqua que la fenêtre d’à côté était légèrement ouverte. Assez pour la déverrouiller manuellement. La tueuse se remercia d’avoir des épingles. Elle se suspendit au balcon pour se rapprocher de la fenêtre, les bras tendus à l’extrême. Elle ouvrit la fenêtre et s’y glissa. Elle connaissait les plans des chambres, bien que le lit ne se trouvait pas exactement où il devrait être, l’agencement des pièces ne pouvait être changé si rapidement.

Si elle passait par la porte de droite au fond de la chambre, elle arriverait dans celle d’à côté sans problème. Elle marcha aussi silencieusement qu’elle le pu, sa main s’apprêtant à actionner la poignée. Elle entendit des mouvements, elle se retourna lentement prêt à sortir son arme.

− Papa, tu avais dit que tu resterais à côté de moi cette nuit. Pour les méchants.

La voix d’un enfant était faible et pleine de reproches.

Et merde pensa la tueuse. Il n’avait jamais été question d’enfant. Elle ne pouvait pas sortir son arme. Elle ne le voulait pas. Il n’avait rien fait. Certes, elle allait tuer son père, uniquement pour toutes les atrocités qu’il avait commises. Elle ne touchait pas aux enfants.

Il lui fallait un autre plan. Merde, Joker avait raison, au plus elle avait de plans, au plus elle s’en sortirait. Ce vieux croutons en avait de l’expérience.

− Ton papa m’a demandé de chasser les monstres à sa place.

La petite se cacha sous la couverture. Le remort enserra le cœur de la jeune femme qui avait volontairement inventer cette histoire. L’enfant ne devait pas crier. Elle s’approcha de la petite d’un pas plus lourd.

− Mmm, je n’ai pas vu de monstre derrière la garde-robe, ni sous le lit. Alors je pense que l’on est bon.

− Il fait sombre, murmura la petite.

− C’est pour les surprendre ! si la lumière est allumée, il se cacheront et on ne saura pas les attraper.

Bien que la pièce fût plongée dans le noir, elle remarqua les yeux brillants de l’enfant, qui sortirent des couvertures.

− Tu es sûre ?

− Tu peux vérifier ? Maintenant, je dois aller regarder les autres pièces, expliqua la jeune femme.

− Attend ! s’exclama la petite, lui agrippant le bras. La tueuse se raidit, elle n’aimait pas qu’on la touche. Je vais venir avec toi !

Il fallait contrer cette demande.

− Non, si tu viens ton papa va m’en vouloir. Tu es censée dormir sinon je n’aurais pas réussi ma mission.

− Tu vas te faire gronder par papa ?

− Oui, alors recouche toi.

La petite l’obéit.

− Tu vas revenir quand tu auras attrapé les monstres.

− Oui, j’en ai que pour quelques minutes. Mentit-elle. Et si jamais tu entends du bruit c’est normal. Reste cachée sous les couvertures !

L’intruse replaça la couverture sur la tête de l’enfant avant de partir dans la pièce adjacente silencieusement. Sa mission allait vraiment commencer.

L’autre chambre était également plongée dans le noir. Elle pouvait distinguer une forme gigantesque sur le lit. Il était là. Elle sorti une nouvelle fois son arme, se rapprocha lentement. Elle ne devait pas le tuer immédiatement. Elle sortit les menottes d’une de ses poches et attacha vivement les mains de l’homme endormi. Une fois attaché, elle prit le verre remplit d’eau qui tonnait sur la table de nuit pour le verser sur sa tête ce qui le réveilla instantanément. Le pistolet était collé sur sa tempe.

− Tu as le sommeil lourd pour un homme en cavale, remarqua la jeune femme.

L’homme essaya de se redresser mais fut contraint de rester allongé quand il senti une résistance sur ses poignets.

− Vous êtes là pour le dossier ? lui demanda durement l’homme.

La tueuse ne se rappela pas d’un quelconque dossier à récupérer.

− Non, je veux les infos. Ou as-tu planqué la drogue ?

L’homme semblait perdu.

− Je ne consomme pas de drogue.

Elle le tapa avec la crosse de son arme. Il voulait se la jouer comme ça, elle allait le faire parler.

− Tu as planqué où la came Rodrigo ?

− Je n’ai pas de drogue, et je ne m’appelle pas Rodrigo.

L’homme regardait constamment la porte par laquelle la jeune femme était entré. La réaction de l’homme n’était pas ce à quoi elle attendait de la part d’un passeur de drogue.

Le doute s’empara d’elle quand elle remémorisa les informations reçus quelque jours plus tôt. Cette fameuse fiche ne faisait pas référence à un enfant. Les pièces du puzzle ne s’imbriquaient pas correctement.

Prise d’un doute, elle se leva et alluma le luminaire. Les yeux ébahi, elle comprit que l’homme qu’elle venait d’attacher n’était pas le bon. Elle ne s’était pas trompée pourtant. Rodrigo devait être dans cette chambre, le lit n’était pas à la bonne place. Elle fit mine de vouloir frapper l’homme qui la fixa intensément. Elle ne réussit pas à décrire l’émotion qui passait dans les yeux de l’homme

− Qu’est-ce que tu fous dans cette chambre ? Il t’a payé ?

− Non, il y a eu un problème avec les chambre de l’hôtel et on m’a replacé dans celle-ci.

− Fais chier. La jeune femme venait de rater son coup. Dans quelle chambre devais tu être ?

− Je ne sais pas.

Rageuse, elle se dirige vers le balcon pour repartir. Ce manque d’information ne lui plaisait pas. Elle allait devoir en informer « Pique ».

− Attendez. Libérez moi au moins.

La jeune femme fixa l’homme toujours attaché. Elle s’en voulait d’avoir fait peur à l’homme. Elle s’approcha de lui.

− Si vous tentez quoi ce soit après que je vous ai enlevé ces menottes, je vous tue, le menaça-t-elle.

L’homme hocha la tête. La jeune femme s’apprêta à déverrouiller les menottes quand un cliquetis raisonna dans la pièce. Des pas se dirigeaient par ici. Le doute s’empara d’elle. Lui avait-il menti ? Sûrement. Les informations qu’elle avait reçu de « Pique » n’était pas complète. Cependant, elle doutait que pique l’ai fait exprès. Elle avait confiance en sa fidèle indic plongée dans la police.

Elle sorti son arme et porta un coup assez violent pour assommer l’homme. Elle se cacha derrière la porte juste avant qu’elle ne s’ouvrît. Elle attendit que les ombres s’avancent dans la chambre. 3, ils étaient 3.

De sa main gauche, elle agrippa son couteau et le planta dans l’ombre la plus proche. Les deux autres se retournèrent comme un seul homme suite au cris du premier. Elle se servit de lui comme d’un bouclier empêchant les balles de la toucher. Elle tira sur le premier qui s’écroula. Lança le corps qui la protégeait sur le deuxième avant de l’abattre de la même façon.

Elle devait partir. La police n’allait pas tarder à arriver. Le personnel avait entendu les coups de feu.

− Tu as chassé les monstres demanda une petite voix.

Oh non, pas maintenant. Elle se précipita sur l’enfant pour l’empêcher de voir les cadavres.

− Je n’ai pas fini murmura la tueuse de sa voix la plus douce.

− J’ai entendu papa parler.

− Oui, il m’a aidé à trouver les monstres, expliqua-t-elle. Il va venir te rejoindre dans la chambre.

Elle attendit d’entendre les bruissements de la couverture avant de vérifier si d’autres individus allaient se montrer. Une fois rassurée, elle déverrouilla les menottes et traina l’homme dans la chambre de la petite.

− Pourquoi tu traine papa par les pieds ?

− Car il est lourd. Tu vas rester ici avec lui d’accord ? Des policiers vont arriver et il te feront sortir avec ton papa.

− Et toi tu vas où ?

− Moi, je dois repartir.

− Pourquoi ?

− Car j’ai fini de faire fuir les monstres, expliqua-t-elle en repartant vers la fenêtre.

− Attend cria la petite. Tu vas revenir ?

− Si je te promets de revenir, tu vas me laisser partir ?

− Oui mais il faut m’en faire la promesse.

La petite approcha sa main et tendit son petit doigt vers son ainée. Après avoir analysé la situation, celle-ci fit de même. Un promesse qui ne serait sans doute pas tenue. Elle irait en enfer, elle le savait.

− Je jure sur mon nom, Carla Sheldy. C’est à ton tour maintenant, précisa le plus petite.

− Je jure sur mon nom, Coeur, juste coeur souffla la tueuse.

Le sourire éclatant, la plus jeune lâcha son doigt et retourna dans son lit.

− Tu me fais un bisou.

Coeur était sidérée, cette petite avait un problème. Comment pouvait-elle demander un bisou à une inconnu alors que son père était allongé sur le sol. Elle ne fit pourtant aucune remarque et accepta avant de repartir dans la nuit.

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