Chapitre 3

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La jeune femme attendait patiemment son amie. Replaçant une nouvelle fois son horrible mèche vers l’arrière et ajusta la capuche de son sweet. Ne voulant plus faire attendre le serveur, elle commanda les boissons, jouant sur sa voix afin de la faire paraître plus grave. Elle devait jouer son rôle à la perfection. Elle était devenue l’espace d’un instant un ancien gars des rues, qui s’était orienté vers une meilleure voie que le vol.

− Hey, Phil comment vas-tu depuis le temps ? s’exclama l’agent s’asseyant sur la chaise en face de la sienne.

− Pas trop mal et vous Madame ?

Coeur était contente de revoir son indic préféré, sa vieille amie.

− Ça va, On a eu une dure soirée hier soir alors je suis un peu fatiguée ce matin.

L’agent faisait référence au corps retrouvé dans la chambre d’hôtel.

- Ah bon, je vous plains

- Il ne faut pas, c’est mon rôle de faire en sorte que les choses se passent mieux. Comme avec toi d’ailleurs. Tu as été au restaurant ?

Cœur avait bien comprit qu’il ne s’agissait pas de restaurant. Elle se devait d’expliquer le problème rencontré à l’hôtel.

- Oui, Vous m’avez envoyé la mauvaise adresse. Elle se ratatina sur sa chaise, les mains dans les poches.

− Impossible s’écria-t-elle. C’est quelqu’un de confiance qui me la communiquée.

− C’était pas le bon, quand j’y suis allé. Je me suis retrouvée dans un restaurant mais italien. Imaginez ma tête quand j’ai compris que je n’allais pas servir des sushis mais des pizzas. Après ça, j’ai essayé d’expliquer au patron. Il s’est emporté et plusieurs de ses cuisiniers m’ont demandé de sortir. Je crois qu’ils ont pris ma grimace pour de la critique culinaire. Ils m’ont fait sortir à coups de pied aux fesses.

L’agent s’excusa en lui attrapant la main.

− Vous en faites pas réplica Coeur en posant son autre main afin de récupérer l’objet.

Elle fit mine de chercher ses mouchoirs pour pouvoir placer cette clé USB dans la poche de son baggy. Le serveur arriva juste à ce moment-là pour déposer les boissons. Pour repartir aussi vite mal à l’aise par l’uniforme de l’agent.

− Je vous ai pris un café.

− C’est parfait. Phil ! D’ailleurs, j’ai entendu qu’un garage recherchait de la main d’œuvre. Si tu veux, tu pourrais déposer ton CV? attend.

L’agent pris une serviette et sorti un stylo de sa poche pour y inscrire l’adresse.

− Elle est bonne cette fois ci ? plaisanta Coeur.

− Aussi bonne que mon jeu de carte et dieu seul sait à quel point je les chouchoute. L’agent termina d’un cul sec sa tasse. Je dois y aller Phil, on se reverra une prochaine fois. N’oublie pas de me dire comment aura été ton entretien.

Coeur regarda son amie partir, elle avait bien changé. Elle la trouvait rayonnante, ses cheveux noirs coupé en carré lui encadraient le visage joliment. Personne ne s’était douté de quoi que ce soit. Il faudrait être fou pour penser que cette agent venait de dévoiler des informations confidentielles à un tueur à gage sous couverture.

Coeur paya les boissons et s’effaça dans le bruit ambiant de la ville. La clé toujours en sa possession et les informations incrustées dans la serviette lui servirait. Elle retourna dans son petit appartement pour accrocher cette nouvelle information.

La femme se recula et observa son œuvre, son mur était recouvert de punaises, de photos et de fils retraçant les chemins des personnes susceptible d’avoir tué la personne la plus importante de sa vie. Avec en son centre la photo de ce Rodrigo et la nouvelle adresse.

Elle se hâta à allumer son ordinateur et y inséra la clé. Pressée de voir quelles infos elle allait découvrir. Les premières photos lui rappelaient l’homme qu’elle avait trouvé dans la chambre. Que fait-il là ?

- Malcom Sheldy, Avocat, murmura Cœur.

Le dossier n’était point intéressant. Il ne mentionnait que ses goûts, ses caractéristiques physiques et … sa fille : Carla Sheldy. Elle se souvenait du regard remplit d’espoir de la petite. Elle referma le document pour en ouvrir un autre.

- Voilà ! là ça devient intéressant. Il a été approché, il y a quelques jours par Les accompagnateurs. Alors comme ça, ses prédateurs ont approché ma petite souris. Je suppose que tu leur as dit non, s’ils t-ont envoyé les hommes.

Ces types se montraient sur leur meilleur jour. Cependant, ils avaient une face cachée bien sombre. En plus de jouer sur la drogue, leur penchant pour la prostitution de mineurs avaient fait parler d’eux. Joker avait toujours eu en horreur ces types. Il voulait pour son dernier coup les mettre à terre. Il en avait payé de sa vie. Cœur était là pour finir ce travail inachevé.

Cœur analysait le reste des maigres informations qu’elle avait. La plupart ne faisait que citer ce qu’elle savait déjà. Il lui fallait un nouveau plan pour approcher ce groupe. Le problème c’est qu’elle ne savait pas où il résidait. La seule piste était ce fameux garage.

Pique ne voulait pas revenir du côté sombre de l’histoire et Cœur pouvait bien le comprendre. La jeune femme avait réussi son rêve, intégrer la police. Pour autant, celle-ci ne l’avait pas abandonné et elle passait outre son job pour lui fournir certaines informations.

Elle devait récolter des informations de ce garage. Elle tapa l’adresse sur internet pour n’y trouver rien d’extraordinaire. Elle souffla. Cette impression de tourner en rond l’énervait sans cesse. Si internet ne donnait rien, elle allait se rendre sur place.

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