Chapitre 3
Cœur enfila sa perruque, sa salopette et remis la capuche de son sweet sur la tête. Le jeu continuait.
Elle prit les transports en commun, arrivée à son arrêt, elle fut la seule à descendre. Elle pouvait bien comprendre au vue de l’état de la station. Lugubre. Elle savait parfaitement quel chemin emprunter pour éviter les caméras. Arrivée devant le garage, un regroupement de véhicule rouillés attendait sur le côté. Elle entra sans peur.
Personne n’attendait au contoire. Elle profita de ce moment pour détailler la pièce. 3 caméras, une porte d’entrée et une autre menant sûrement à l’atelier. Elle entendit du bruit dans l’arrière-salle. Un homme ridé se montra.
- Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
Son ton était beaucoup trop jovial, ce qui hérissa ses poils. Son regard enviant la scruta. Elle ne voulait pas cataloguer cet homme directement comme étant un membre du groupe des accompagnateurs.
- Je.. On m’a dit que vous cherchiez un jobiste. Cœur essayait d’avoir une voix plus grave.
Le regard de l’homme devient plus aiguisé.
- Comment est-ce que tu t’appelles mon garçon ?
- Phil
- Phil, répéta l’homme.
- Oui, juste Phil.
- Je n’ai rien pour toi.
- S’il vous plait, mes parents m’ont mis à la porte. J’ai besoin d’un boulot.
L’homme s’avança vers Cœur pour poser sa main sur son épaule. La jeune femme se fige immédiatement. Cependant, le vieil homme approfondit encore plus le contact.
- Ecoute Phil. Repasse dans deux semaines. Le patron sera de retour. Je lui demanderai. Pour l’instant, je sais juste te donner ça. Il sortit une liasse de billets et la tandis à cœur. Qui la pris hésitante.
- Qu’est-ce que vous voulez en échange ? demanda-t-elle suspicieuse.
- Je veux que tu reviennes dans deux semaines. On ira voir le patron ensemble.
Cœur acquissa. Elle sentait l’embrouille. Ce type pensait qu’elle était un jeune homme égaré qui avait besoin d’aide. Il lui avait donné assez d’argent pour qu’elle s’en sorte pendant deux semaines.
- Merci monsieur ! s’exclama-t-elle toujours d’une voix grave.
- Allez vas-y et si tu as besoin d’autre chose, revient me voir entre temps.
L’homme tapota le bras de cœur sans se rendre compte de la nouvelle crispation de son corps.
Elle tourna les talons et avant de sortir remercia plusieurs fois l’homme en lui promettant de repasser quand elle le savait. Le sourire forcé de cœur s’effaça machinalement quand elle reprit le métro. Elle avait senti le mouchard qu’il lui avait posé dans sa capuche, elle n’était pas stupide. Le problème était, qu’allait-elle en faire? Si elle le cassait, il se rendrait compte qu’elle savait. Elle n’avait pas de plan. Elle le créait sur le tas. Elle allait utiliser l’argent afin de laisser une prétendue trace. Elle s’arrêta à une nouvelle station.
D’abord, il lui fallait des nouveaux vêtements. Elle s’arrêta dans le premier magasin pour acheter des vêtements similaires aux siens. Après elle chercha un petit hôtel pour y réserver une chambre deux semaines. Elle y déposa le sweet sur le lit. Et partie se doucher. Elle avait encore l’impression que l’homme avait ses mains encrées dans sa peau et cette sensation la démangeait horriblement. Elle frotta si fort sa peau que celle-ci commençait à rougir. Quand la douleur apparu, elle s’arrêta, se rinça et sortie de la douche. Sèche, elle enfila ses nouveaux habits.
Deux semaines, c’était long. Elle réfléchit à une meilleure option que l’attente.
- L’avocat ! s’exclama-t-elle joyeusement.
Elle pouvait sûrement avancer pour trouver plus d’informations. Elle devait le retrouver. Elle se souvenait des informations le concernant. Il ne résidait plus à l’hôtel. Il était retourné dans un autre logement plus sécuritaire et surtout sous protection policière. Ce n’était pas un problème pour elle. Son sourire victorieux s’agrandit. Il allait recevoir une petite visite.
Le soir tombait, c’était le moment de passer à l’action. Elle portait la même tenue que lors de leur première rencontre. Elle se fondait dans les ombres. Elle entra dans le jardin à la suite d’un changement des policiers.
Elle se fouilla entre les arbres afin de passer dans la cour. Une baie vitrée s'exposait à elle. Parfait. Elle regarda autour d'elle, ne voulant alerter personne de cette intrusion. Prête à s'élancer, les miaulements d'un chat l'arrêta. La boule de poils se frottait contre sa jambe. Quel était leur problème ? Pourquoi devaient-ils tous la toucher.
Cependant, cette apparition lui donna une autre idée. Elle agrippa le chat qui se laissa faire et le plaça dans son manteau, resserrant les lanières pour éviter une chute in fortuite.
Elle escalada le balcon et gratta la fenêtre pour ensuite poser cet animal devant la fenêtre.
- Allez matou fait ton job, murmura Cœur plein d'espoir.
Les lumières du balcon s'allumèrent. Avait-elle réussi ? Bonne question. La fenêtre s'ouvrit pour laisser passer deux maigre bras.
- C'est donc là que tu te cachais, Garfield ? J'ai cru que tu n'allais jamais rentrer à la maison.
La petite fille agrippa le bras difficilement à cause de la lourdeur de l'animal.
Cœur attrapa la fenêtre pour empêcher qu'elle se ferme. Elle sauta dans la demeure sans y être conviée. Elle posa la main sur la bouche de la petite fille.
- C’est moi, chuchota la jeune femme.
La petite se détendit légèrement.
− Je pensais que tu ne viendrais pas ! s'écria la petite.
− Je tiens toujours mes promesses menti la plus grande.
− Viens.
La petite pris la main de Coeur pour l'entrée dans sa chambre. Comment allait-elle se dépatouiller de la situation. Si elle se faisait prendre maintenant, elle finirait en prison et pouvait dire adieu à ses plans de vengeance.
La chambre de la petite était grande, trop grande pour ce qu'elle contenait. Un lit de deux personnes avec pour seule décoration un doudou mâchouillé et une grande garde-robe.
Le chat s’extirpa des bras de Carla pour atterrir avec nonchalance sur le sol. Il finit par se coucher sur le lit.
- Ingrat.
- Il est pas ingrat. Rectifia la petite fille mécontente. Il est solitaire.
Cœur était étonné de ce reproche. Un chat restait un chat, un être ingrat et profiteur.
- Il ne vient que quand ça l’arrange ajouta cœur pour se défendre. Il ne t’aime pas.
- Quoi ! s’exclama Carla dont les yeux commençaient à se brouiller de larmes.
- Et merde souffla Coeur. Elle s’agenouilla et essaya de rectifier les choses. Ecoute, il…
- Non, je veux plus que tu me parle. Tu es méchante avec Garfield. Je vais le dire à papa.
Cœur tenta une dernière approche, elle posa sa main sur l’épaule de Carla qui l’écarta vivement pour se précipiter vers la porte de sa chambre. Cœur était légèrement secouée. Elle n’aimait pas les enfants. Néanmoins, les faire pleurer la dérangeait également. Cœur se mis une claque. Putain. Elle se rendis compte que la petite allait faire foirer son plan. Elle se précipita à sa suite. Pour s’arrêter devant la porte. L’avocat était là avec la petite dans les bras.
L’avocat avait à peine posé son pied dans la pièce que Cœur pointa son fusil en se rapprochant doucement.
- Carla, peux-tu aller voir les monsieur en bas ? demanda Cœur.
La petite regarda son père qui hocha la tête sans comprendre pourquoi le tueur demandait à sa fille d’aller prévenir les policier de sa présence. Elle descendit des bras de son père et les laissa seuls.
- Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda l’homme.
- Vous parlez. Simple non ?
- C’est vous ? questionna l’homme sans la regarder. Vous les avez abattus.
- Ces chiens ne méritaient que ça. Se justifia Cœur.
Cœur agrippa les cheveux de l’homme et le força à s’avancer plus loin dans la chambre. Elle referma vivement la porte, tourna la clé.
- Vous avez une drôle de façon de discuter, plaisanta l’homme.
- Qu’est-ce qu’ils vous voulaient ?
- Ça vous intéresse ? provoqua l’avocat. Savez-vous ce que vous risquez ? Meurtre, tentative de meurtre, rien que pour ça vous risquez la prison.
- Qu’est-ce que je déteste les grandes gueules.
La jeune femme repris sa prise sur les cheveux de l’homme. Un léger coup à l’arrière de ses genoux le mis au sol. Elle renversa la tête vers l’arrière. L’expression fière de l’homme l’énervait.
- Ecoute bouffon, je crois que t’as pas trop compris qui tu avais mis en colère. C’est pas les deux putain de flics qui t’ont collé pour te protéger qui vont te sauver toi et ta fille. As-tu refusé une proposition de plaidoirie ? Oui ou non.
Voyant le mutisme de l’homme, Cœur se senti obligée de rajouter qu’à cause de lui, sa fille était en danger.
- Je sais pas ce que les poulets t’ont dit mais ceux que tu as mis en colère sont des putains de proxénètes. Et devine quoi, ta fille est pile leur profile de recherche.
Cette dernière information marcha à merveille au vu de la surprise de son interlocuteur.
- Je vais te proposer un contrat. Je te propose mes services en tant que garde du corps.
- Pourquoi ? demanda l’homme perdu. Sa fille était son point faible.
- Car c’est Noël. Plaisanta la tueuse en ouvrant la grande fenêtre. On en discutera après leur passage.
Elle se retourna vers lui pour lui déchirer d’un seul coup sa chemise. L’homme se recula instinctivement. Cœur continua sa mise en place, elle déverrouilla la chambre et partit se cacher.
À peine cachée que les deux policiers pénétraient dans la chambre, en demandant, à l’homme comment il allait.
- Je vais assez bien pour la situation rétorqua l’avocat. Il est parti.
- Vous êtes sûr ? demanda le policier en détaillant la chambre.
- Je crois qu’il allait me tuer mais quand il vous a entendu, il s’est précipité vers la fenêtre.
Les policiers baissèrent leurs armes et demanda quelques informations sur l’intru. Après une brève description, ils partirent.
- Vous pouvez sortir, murmura l’avocat.
- Oh mon dieu, j’ai cru que j’allais y passer. Ce salle matou n’arrêtait pas de se coller à moi, pesta la tueuse, sortant du dessous du lit.
- Vous avez de la chance, Garfield ne m’approche jamais.
L’homme continuai à la fixer frotter son corps comme si des poils de chat imaginaire s’étaient collés à elle.
- Vous êtes tout de même une drôle de bonne femme.
- Vous pouvez bien parler rétorqua sèchement la tueuse. Alors ce contrat ?
- Vous protégez ma fille aussi. Qui gagniez-vous ?
- Ces types sont introuvables. Ils vous veulent, si vous leur résistez assez longtemps ils commettront des fautes pour venir vous chercher. Et moi je les tuerais.
- Vous allez avoir besoin d’un sacré avocat.
- Seulement si je me fais prendre. Pas de corps, pas de meurtre. Souffla cœur, un sourire énigmatique ne présageait rien de bon germa sur son visage.
Carla couru dans les bras de son père.
- Les policiers m’ont fait trop peur !
- Comment ça. Demanda son père.
- Ils m’ont dit de rester dans leur voiture mais je voulais pas. J’aime pas leur voiture. Carla regarda Cœur de haut en bas. Toi tu es méchante.
Le père fronça des sourcils.
- Parce que toi tu es gentille ? rétorqua Cœur énervée par le manque de courtoisie de la petite. Ah non, pas encore. Pas de pleure.
Cœur n’aimait pas les enfants, enfin ce qu’elle n’aimait pas c’était leur fragilité. On leur disait quelque chose qu’ils se mettaient à pleurer à chaudes larmes et la jeune femme ne savait pas comment s’y prendre pour qu’elle arrête.
- D’accord, je suis désolé. Tu es la merveille petite fille de la terre. Elle lui papota le haut de la tête.
- Vous n’êtes pas douée avec les enfants. Rétorqua le père. Ça fait deux fois.
- J’ai une tête de babysitter ?
- J’ai une tête à avoir des yeux bionique ? Vous êtes masqué.
Cœur le réalisa. Pouvait-elle déjà enlever son masque ? Quelle preuve avait-elle qu’il ne la dénoncerait pas.
- Qu’est-ce qui me prouve que vous allez pas m’entuber ? questionna Cœur.
- Je ne mettrai ma fille en danger pour rien au monde. Les yeux de l’homme reflétaient tant de sincérité qu’elle fut obligée de le croire.
La jeune femme retira son masque, laissant apparaitre son visage blanchard, ses prunelles brun.
- Appelez-moi Cœur se présenta-elle la main tendue. Les deux personnes en face d’elle la détaillait sans retenue. Peut-être s’attendaient-ils à un monstre ? L’avocat se racla la gorge.
- Malcolm, il serra la main de la jeune femme.
Son geste banal, acta leur contrat.
- Moi aussi je veux serrer la main !
La petite enleva la main de son père pour y poser la sienne.
- Nous on s’est déjà présentés hein Cœur.
Cœur sourit malgré elle en acquiesçant. Les enfants changeaient si vite d’avis.
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