Chapitre 4

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- Arrêtez de faire pleurer ma fille, ronda Malcolm.

- Parce que je devrais la laisser manger tout le pot de chocolat. Si elle fait une indigestion ce sera ma faute, s'apitoya Cœur.

Ils avaient changé de logement, cette fois ci l'avocat avait demandé d'éviter la présence de policiers en justifiant qu'ils étaient la cause de l'intrusion. Bien que réticents, les policier avaient accepté. L'avocat devait néanmoins faire acte de présence une fois par semaine au commissariat ou passer un coup de téléphone afin de garder un minimum de surveillance.

La tueuse avait emménagé dans leur logement. Elle s'occupait essentiellement de la petite. L'homme désespérait de jour en jour car la jeune femme n'y connaissait rien aux enfants, ou en tous cas, ne savait absolument pas s'y prendre avec sa fille. Pour le plus grand plaisir de cette dernière qui inventait une multitude de règles, plus incongrues les unes que les autres.

- Non, bien-sûr que non. Carla, ça suffit avec le chocolat, primanda le père.

- Mais...mais papa, pleurnichard la petite.

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, murmura le père.

- Mmmm je sais pas, répondit la petite innocemment en répondant ses doigts dans le pot de chocolat.

Le père ne put laisser échapper son sourire.

- Vous devriez y allez. Sinon la police risque de lancer un avis de recherche, plaisanta Cœur.

Malcolm regarda sa montre, embrassa sa fille. Il n'était jamais en retard et voilà que ça lui arrivait. Horreur. Il décida de s'éclipser non sans demander a Cœur d'éviter de brûler le logement. En trois jours, il avait découvert qu'elle ne savait pas utiliser une plaque de cuisson correctement. Chaque repas qu'elle avait entrepris de faire avait fini à la poubelle.

La jeune femme s'était justifiée en disant que cuisiner était beaucoup plus dur que de tuer. Son corps avait frémi lorsque l'image des trois cadavres de l'hôtel lui revinrent à l'esprit. Et dire que cette femme avait réussi à tuer trois hommes et ne semblait ressentir aucun remord. Étrange.

Cœur rigolait intérieurement. Cet homme avait quelque choses de léger. Cœur ne savait pas si c'était l'amour inconditionnel qu'il donnait à sa fille ou sa façon de s'habituer au changement qui la rendait curieuse à son sujet.

- Ah non, retire tes fichus doigts de ce pot Carla.

La petite fille obéi sans rechigner, et suivit sa nouvelle nounou jusqu'à la salle de bain. Cœur prépara l'escabeau pour que la petite puisse monter et se laver les mains seule. L'avocat lui avait tellement répété de laisser Carla faire les choses par elle-même que ça avait fini par rentrer. Elle sortit un gant de toilette afin qu'elle s'essuie la bouche.

- Tu fais ça comme une grande. Je vais mettre tes tartines dans ton sac, précisa Cœur.

Si on lui avait dit un jour qu'elle s'occuperait d'une gamine de 6 ans, la jeune femme aurait rigoler. Elle devait devenir une nounou pour le bien de sa mission. C'était la première fois pour cœur. Elle devait préparer le sac de la petite et l'amener à l'école. Les institutrices avaient été prévenues de l'éventuel retard de la petite. Le sac était fin prêt quand la plus jeune arriva en courant.

- Cœur ! Mirabelle a besoin d'aide, cria la petite.

- Mirabelle ?

- Oui, Mirabelle !

- Vous avez un deuxième chat ?

- Mais non ! regarde !

La petite écarta ses mains laissant apparaitre l'arachnide.

- Mais où est-ce que tu as trouvé ça, grimaça Cœur.

- Dans la salle de bain. Est-ce que tu peux lui remettre sa patte ?

Cœur se retenait d'exploser de rire face à la demande sérieuse de la petite. Elle ne savait pas comment lui dire que c'était impossible. Soit une bonne nounou cœur. Compréhensible, sourirante et agréable.

- Carla, elle s'accroupie. Gardant une certaine distance entre elle. Il ne peut pas recoller sa patte.

- Quoi, mais...mais. J'ai pas fait exprès de lui faire mal.

- Oh mais elle le sait. Et je suis persuadée qu'elle ne t'en veux pas. Une araignée à 5 pattes j'en ai déjà vu plein ! mentit-elle en prenant le sac de la petite. Tu peux la mettre dehors pour qu'elle trouve un meilleur endroit qu'une salle de bain.

- Et le bandage ?

- Le bandage c'est quand le membre est encore accroché au corps. L'explication était sortie toute seule. Cœur regretta un peu d'avoir donné cette explication à un si jeune enfant. Allez met l'araignée dehors et prend ton mentaux. On y va !

Une fois à l'extérieur, la petite déposa doucement sa fameuse araignée sur le sol. Cœur se retenait de dire qu'elle se ferait surement écraser par les passants. Elle ne voulait pas rendre la petite triste.

- Au revoir Mirabelle, chuchota l'enfant.

Carla se précipita près de cœur et lui pris la main. La jeune femme se raidis. Qu'est-ce qu'elle n'aimait pas ça. Avait-elle le choix ? Non. La chaleur et l'innocence de l'enfant la détendre légèrement.

- Après l'école, je pourrais avoir une glace ?

Cœur arqua un sourcil.

- S'il te plait ! Avec papa tous les lundi on mange une glace.

- Tu viens de l'inventer.

- Non, c'est la vérité.

- Je ne crois pas ta vérité.

Carla fit la moue.

- Aller, l'école est là. Je viens te rechercher ce soir.

Carla regardait cœur étrangement.

- Tu dois m'accompagner jusqu'à ma classe.

Exaspérée, cœur sonna. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur une secrétaire. Qui la laissa passer avant de retourner à son bureau, sans se poser de question. La petite tira sur sa main pour lui montrer le chemin jusqu'à sa classe.

- C'est là murmura Carla en lâchant la main. Elle mit précipitamment son manteau au porte manteau, puis revient vers cœur pour récupérer son sac, avant de se planter en face d'elle sans un mot.

- Oui, questionna cœur.

- Mon bisou !

Cœur souffla avant de s'agenouiller devant cet enfant bizarre. La jeune femme ne comprenait pas ses comportements. Une fois, elle était détestée et l'autre elle lui réclamait des gestes d'affection. Cœur pris sur elle pour lui embrasser le front avant de lui souhaiter une bonne journée. La petite toute sourire entra en classe.

Un fois sortie de l'école, la tueuse devait continuer ses recherches. Cependant, rien ne bougeait. Elle se retrouvait toujours au même point. Elle était repassée au garage en quémandant une nouvelle fois un job. Le garagiste lui avait répondu qu'il ne pouvait engager personne sans l'autorisation du patron. Celui-ci s'était montré curieux de savoir l'âge et les raisons qui poussait le « jeune adolescent » à trouver un travail. Ses désirs se reflétaient une nouvelle fois dans ses yeux, l'homme lui avait échangé quelques billets pour les informations récoltées.

Coeur lui avait raconté la location de sa chambre d'hôtel grâce à son argent et vivre là en attendant de trouver un travail stable. Le vieil homme avait bombé le torse, imbu de lui-même. Cœur en avait profité pour glisser des micros sous le comptoir.

Une fois rentrée chez « elle », elle se sentit beaucoup mieux. En passant la porte de la cuisine, elle remarqua un sac sur le comptoir de la cuisinière. Elle s'approcha lentement pour y jeter un œil. Une mallette. Elle comprit vite que l'avocat l'avait oubliée. Et si, par courtoisie elle allait lui rapporter ? Peut-être pourrait-elle glaner des informations sur son lieu de travail. Cœur se décida très vite, remis son manteau et ses bottines portant le sac en plastique d'une main. Elle ferma la porte, heureuse de son plan.

Le trajet en métro fut long. Cœur ne comptait plus le nombre de fois où les personnes l'avait frôlée, touchée dans le métro. Personne ne respectait sa bulle. Agacée, elle pénétra dans le building. Comme si de rien n'était, elle se dirigea vers l'ascenseur et sélectionna le 3 ème étage. Elle savait où se rendre.

- Vous ? les portes venaient de s'ouvrir sur l'avocat surpris. Qu'est-ce que vous faites là ?

- Vous me laisser sortir ou vous attendez que les portes se referment en espérantme voir partir ?

Malcolm la laissa sortir et lui demanda de le suivre jusqu'à son bureau. La porte à peine fermée qu'il lui demanda la raison de sa venue.

- Pour vous apporter ceci. Cœur présenta sa mallette et les traits de l'avocat se détendirent. Vous l'avez oublié ce matin.

Le visage de l'homme se détendit quelque peu. Cœur parcourra son bureau à la recherche de micros, caméras. Elle ne visualisa rien. Elle sortit son téléphone et alluma le traceur.

- Je peux savoir ce que vous faites ?

- Je regarde si nous sommes seuls.

L'homme lui lança un regard exaspéré. Il n'arrivait pas à la suivre.

- Nous sommes seuls, conclut-elle. Elle se retourna vers son interlocuteur. Vous avez de la visite aujourd'hui ?

- J'ai un client à 14h.

- Super en attendant, je peux rester ici.

- Non, nous sommes sur mon lieu de travail vous...

- Je n'en ai rien à faire. Rodrigo vous veut ! Il n'a pas réussi à vous avoir et ce n'est surement pas maintenant qu'il va vous laisser tranquille. Je suis sûr qu'il attend que vous soyez seuls pour vous faire la peau. Moi, c'est lui que je veux.

Des coups retentirent dans la pièce.

- Malcolm, tu viens manger avec nous ? demanda l'un de ses collègues en ouvrant la porte. Oh, excuse-moi. Je ne savais pas que tu étais occupé.

- Ce n'est rien Maurice.

L'intrus partie sans demander son reste.

- Donc je n'arriverai pas à vous faire partir, onstata-il.

- Il pourrait y avoir un attentat que je ne m'éloignerais pas de vous. Elle se positionna face à lui. Les pieds fermement ancrés dans le sol, les yeux dans les yeux. Allez- vous essayer ? C'était de la pure provocation de sa part. Cœur le savait. Cependant, elle avait envie de voir la réaction de l'homme.

Il souffla, exaspéré.

- Très bien. Vous serez ma ... stagiaire.

- Stagiaire ?

- Vous vouliez rester à mes côtés non ? Je vais manger.

Cœur le suivit sur ses talons. Elle se remerciait intérieurement d'avoir eu quelques informations sur le cabinet d'avocat de Malcolm, sans quoi, cette histoire de stagiaire allait mal finir. Sérieusement !

Une petite salle avec des sièges en cuirs germa face à elle.

- Malcolm ! tu nous amène ta cliente, demanda Maurice.

- C'est ma stagiaire.

- Oh, je n'étais pas au courant que nous avions une stagiaire.

- Bonjour, je m'appelle Carmen Rosente, mentit Cœur.

- Bonjour répondu simplement Maurice. Qui entama la conversation avec Malcolm sans plus d'information.

- Mademoiselle Rosente accentua Malcolm. Vous pouvez vous servir dans le frigo. Il y a un sandwich pour vous.

Elle entendu son collègue lui demander pourquoi il lui laissait le sandwich commandé en matinée. Il lui répondit que c'était pour elle qu'il l'avait commandé. Menteur pensa Cœur sourire aux lèvres. Son collègue Raba joie lui expliqua qu'il ne devait pas se montrer si gentil avec les stagiaires, que ça allait lui procurer des ennuis. Cœur fit la sourde oreille. Après tout, la façon dont se comportait son collègue ne la regardait pas. Elle observa les alentours. Rien ne capta son attention. Elle se rassit et entama son diner silencieusement.

Les aiguilles de l'horloge défilaient. L'heure d'accueillir le client arrivait.

- Monsieur Sheldy entama cœur. Puis-je retourner au bureau pour préparer les documents du prochain client ?

- Bien sûr, j'arrive.

Cœur senti le regard des deux hommes sur elle. Cependant, les sensations qu'ils lui donnaient étaient relativement différentes. L'un était doux, tandis que l'autre plus agressif et intrusif. Elle conclut que « Maurice ne l'aimait pas ».

Elle attendit patiemment sur la chaise que Malcolm daigne arriver. Leurs regards se crochetaient dès son entrée dans la pièce. Son regard se détendit quelque peu en la voyant.

- Ton collègue, il travaille ici depuis longtemps ?

- Maurice ? Je m'excuse pour lui. Il a du mal avec les nouveaux.

- Garde ta salive. Ce genre de comportement ne me fait ni chaud, ni froid.

Cœur se moquait éperdument des émotions des autres. Son objectif n'allait pas changer en fonction des sentiments des autres. Elle se leva pour faire un tour dans le bâtiment. Elle retient cependant de faire quelques recherches sur ce présumé collègue. Juste au cas où.

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