Chapitre 5

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-            Papa, on va faire des cupcakes avec Coeur, annonça Carla.

-            Non, sûrement pas.

-            La semaine passée Emilie a ramené un gâteau au chocolat. Demain, c’est mon tour, la maitresse a dit.

Voyant le regard de la petite, Cœur sourit. Elle savait comment amadouer son père. Ce mensonge était agrémenté d’une légère vérité. Le regard de la petite se fit plus insistant afin de lui faire comprendre qu’il était temps pour elle de rentrer en scène.

-            Je vais préparer les ingrédients, précisa Cœur en ouvrant le frigo.

-            Attend, cria le père.

Cœur se retourna.

-            Je vais cuisiner avec vous, accepta-il.

-            Oui, s’exclama la petite. Je t’avais bien dit que si tu faisais comme si tu allais cuisiner papa viendrait avec nous.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Elle savait très bien qu’elle n’était pas experte en cuisine. De là à s’inquiéter pour la sécurité d’autrui, l’hôte de la maison en faisait trop. Après tout, elle avait juste fait brûler des pâtes dans une casserole d’eau. Ce n’était pas la mer à boire. Ou peut-être était-ce le combo ketchup - œuf qui ne passait pas aux yeux du père de famille ?

Elle se rappelait pourtant avoir cuisiné ce plat pour les membres de l’organisation et personne ne s’était plaint. Pique avait pris les commandes de la cuisine après ce jour-là. Néanmoins Cœur était persuadée que c’est parce qu’elle aimait cuisiner.

Elle s’assis sur l’ilot, face à son ordinateur. Le but de Carla était simple, convaincre son père de laisser ses dossiers pour faire de la cuisine avec elle. Qu’avait-elle gagné dans ses plans machiavéliques ? Le pardon total de la petite. Cœur savait qu’elle était rancunière. Néanmoins, elle s’avouait vaincue car elle était tombée sur son maitre. La petite lui en voulait encore un peu d’avoir spécifié que le chat ne l’aimait pas.

Elle observa le père et sa fille préparer les ingrédients sur l’ilot. Elle se décala légèrement quand elle remarqua le paquet de farine proche d’elle. Trop proche. La jeune femme se retient de lui faire remarquer la grandeur de l’ilot. S’armant de patience, elle pianotait sur son ordinateur.

-            Qu’est-ce que tu fais Cœur ?

-            La curiosité est un mauvais défaut Carla. Regarde ce que tu fais, s’exclama la jeune femme en surélevant son ordinateur afin de lui faire échapper le nuage blanchâtre.

-            Oups, regarde on peut faire des bonhommes dans la farine, ajouta la petite.

Carla avait étalé la farine sur le plan de travail. Cœur s’éloigna avec l’ordinateur pour le placer hors de portée de l’enfant. Sérieusement. Ne pouvait-elle pas faire attention au précieux matériel ?

Cœur entendit des bruits de course résonner sur le plancher. Son instinct lui disait de se méfier. Des éclats de rire s’en suivit de deux mains collantes sur ses fesses. Qu’est-ce qu’elle pouvait haïr les enfants.

-            Oh, c’est joli, murmura Carla en posant ses horribles mains sur l’ordinateur.

Coeur le repris et le posa sans tarder sur l’étagère afin de partir à la poursuite de celle qui avait osé salir son précieux matériel.

-            Tu vas voir, cria Cœur sous les éclats de rire de Carla.

-            Non, papa aide moi,upplia la petite une fois coincée.

Le père se racla la gorge afin de reprendre son sérieux face aux marques de farine sur les fesses de la jeune femme.

-            Je pense qu’elle n’a pas fait exprès Cœur.

-            Pas fait exprès ? Est-ce que tu te fous de moi, cria Coeur excédée.

Les yeux de Cœur brûlaient de colère alors qu’elle voyait les yeux de l’avocat loucher sur ses fesses.

-            Ça peut s’arranger, murmura l’avocat quand il comprit que la bêtise de sa fille ne faisait pas rire la jeune femme.

-            Oh vraiment !? susurra la jeune femme en agrippant le plat remplit des ingrédients de pâte à gâteau.  Oups murmura-t-elle à son oreille une fois le contenu du plat se déversant sur la tête du père. Le sourire de celui-ci avait disparu. Il y a une chose que je déteste éperdument. Cœur reprit : On ne touche pas à mes affaires ! la voix de la jeune femme était agressive et la façon dont elle avait empoigné la chemise de l’avocat ne laissait rien présager de bon.

-            Carla tu veux bien aller laver tes mains dans la salle de bain. La petite partie précipitamment sans demander son reste. Le père plongea les yeux dans ceux de celle qui le tenait fermement par le col. La prise de Cœur ne se desserrait pas. Nous passons au tutoiement maintenant ?

-            Tu ne comprends pas ta putain de situation, rectifia Cœur en fronçant les sourcils.

-            Oh si, je vois une femme magnifique en train d’agripper ma chemise pour quoi au juste ? me déshabiller, plaisanta l’homme.

-            Tu mériterais mon poing dans la gueule.

-            Ouuh, en plus du tutoiement, tu me sors le langage vulgaire. J’ai déjà goûté à ta crosse Mademoiselle. Sacré coup droit d’ailleurs, murmura-t-il en approchant son visage du sien.

Cœur bouillonnait, elle ne savait pas ce qui la retenait. En fait si elle le savait très bien. Si elle l’amochait, elle devrait partir et son plan serait réduit en cendres et ça, hors de question. Putain d’avocat. Cœur le lâcha violement.

-            Nous avons un accord. La prochaine fois que ta gamine touche à mon matos…

L’homme sourit, voit la jeune femme en colère était un spectacle. Certes elle l’avait déjà assommé, tué d’autres personnes cependant, jamais elle n’avait fait du mal à sa famille. Il était confiant dans cet accord qu’il avait passé avec elle. Des sentiments différents venaient le chambouler. Quoi ? Comment ? Il ne savait pas. Surement le temps allait lui donner les réponses.

-            Très bien mademoiselle, murmura-t-il en détournant les yeux vers sa fille.

-            On va refaire des cupcakes, demanda la petite sous le regard excédé de Cœur.

-            Elle a vraiment un problème ta gosse, murmura Cœur.

-            Bien-sûr, répondit le père a sa fille. Et Cœur va même nous aider n’est-ce pas. Lança t-il sournois.

Les yeux de la petite brillèrent, elle agrippa la main de Cœur pour recommencer la pâtisserie. Les yeux reflétaient toujours la colère. Elle se concentra sous l’engouement de la petite et de ses cupcakes.

-            Vous me devez un ordi, chuchota Cœur.

-            Tiens, nous repassons au vouvoiement, plaisanta l’homme qui plongeait déjà les mains dans la pâte.

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