Prologue
Il s’arrêta à bout de souffle, les mains sur les genoux. Son temps était compté, il n’avait pas le loisir de se reposer très longtemps.
Où était la sortie de ce maudit tunnel ? Cela faisait si longtemps qu’il était perdu entre les parois rocheuses qu’il en avait perdu la notion du temps.
Un cri déchirant résonna au loin. Son sang se glaça. Ne pas anticiper. Se concentrer sur le moment présent.
Il reprit sa course. Un corps apparut sur sa route. Il regarda autour de lui, il y avait des machines immobiles dans les murs et des impacts de balles de l’autre côté. Il n’avait pas d’autre choix.
À bout de bras, il souleva le corps devant lui. Il avait suffisamment de force, il pouvait le faire. Il voyait de la lumière au loin, la sortie devait être là ! Il s’élança devant les machines qui criblèrent de balles le corps qu’il portait comme bouclier.
Un choc puis une douleur aigue le firent tomber en bout de parcours. Son genou avait été touché. Merde… Au moins, il était débarrassé du danger. C’est grâce à ce pauvre type mort qu’il s’en était sorti.
Il déambula jusqu’à la lumière pour découvrir que son calvaire n’était pas encore terminé. Une grande salle creusée à même la roche s’ouvrait devant lui, remplie de plaques et de barres en métal, imbriquées chaotiquement les unes dans les autres. Elle était si profonde qu’il n’en voyait pas le bout. Il n’avait qu’une idée en tête : avancer. Avancer sans se retourner.
Des corps horriblement mutilés pendaient sur les structures, tels des pantins désarticulés. Un cri lointain suivit d’un grognement animal le figea sur place.
Il y avait un monstre ici. Un monstre bien plus terrible que de simples mitrailleuses.
Son souffle se fit plus court et une goutte de sueur dévala sa joue. C’est ici que tout se jouerait.
Il avança prudemment. Il ne pouvait pas se permettre de faire le moindre son. La terreur dans le regard de ceux qui n’avaient pas réussi à sortir le faisaient trembler de plus en plus. Il devait se reprendre. Ici, la peur était sa pire ennemie.
Ses sens étaient décuplés. Il déglutit. Un pas après l’autre.
Un grondement grave vibra derrière lui.
Il se mit à courir. Courir, oublier la douleur, ne pas se retourner, ne pas faire face au monstre.
Il passait sous les barres en fer, sautait par-dessus les plaques, esquivait, feintait, cette chose n’aurait pas sa peau ! Il s’arrêta un instant et osa un regard derrière lui. Rien. Plus rien. La chose l’avait lâché. Elle avait trouvé une autre proie. C’était sa chance ! Il se retourna, prêt à repartir.
Une gueule pleine de crocs acérés lui sauta dessus.
Son cœur s’arrêta.

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