Au milieu des vapeurs résiduelles, des flammes encore crépitantes, des cratères et des bruits d'explosion, sous une chaleur ardente une voix mélancolique se laisse entendre...

"Tout rêve, tout idéal, s'érige sur des sacrifices déchirants. Pour les atteindre, il faut livrer des batailles impitoyables… parfois même, déclencher des guerres. Mais à quel prix ? Un prix démesuré… insoutenable"

La bataille fut certainement rude. Le champ de bataille est encore frais, les corps des fermiers et des civils sont encore chauds, gisants ici, au sol, sans vie, pour toujours... dans l'oubli. Une odeur âcre de fumée et de chair brûlée imprègne l'air, envahissant les narines et laissant un goût métallique sur la langue. Les bâtiments autrefois imposants, faits de bois, harmonieusement intégrés dans la nature, ne sont plus que ruines fumantes. Ces habitations, jadis en symbiose avec les forêts environnantes, utilisaient des techniques de construction respectueuses de l'environnement. L'étendue grisâtre révèle une plaine dévastée, où des arbres calcinés se dressent tels des spectres de la nature autrefois florissante. Le sol, encore chaud sous les pieds, brûlé par les récentes flammes, irradie une chaleur oppressante.

" Tant de vies fauchées. Tant de familles brisées. Tant de rêves éventrés, réduits à l'état de cendres éparses dans le vent du passé. Ce chemin, pavé de larmes et de sang, ne promet ni répit ni bonheur. Il n’est que douleur, chaos et perte. Pourtant, nous ne devons pas nous en détourner. Car s'il n'existe plus de retour possible, il ne doit pas non plus y avoir de renoncement."

Autrefois majestueux, ce palais immense dominant la plaine n'est aujourd'hui que ruine. Contrairement aux autres bâtiments, ce palais était un joyau de haute technologies, avec des murs en matériaux d'une rareté incommensurable, des surfaces réfléchissantes et des systèmes énergétiques avancés. Ses tours effondrées et ses murs autrefois couverts de fresques holographiques ne sont plus que vestiges d'un passé glorieux. Ce palais, construit avec des matériaux précieux venus des quatre coins de la galaxie, était le symbole de la prospérité et de la puissance. Au pied des ruines, une statue brisée, mais survivante de cette destruction, témoigne d'un passé qui n'est plus, dernière représentation de cette espèce extraterrestre qui ne trouvera plus écho au sein de la galaxie... au sein du Bras d'Orion.

" Chaque sacrifice, chaque cri arraché à la nuit, chaque dernier souffle étouffé dans la poussière ne doit pas être vain. Nous avançons pour la liberté, pour un monde que nous n'avons encore qu'effleuré, pour un avenir que d'autres, avant nous, n'ont pas eu la chance de voir. Ce champ de bataille, jonché de corps et de cendre, est le témoin silencieux de notre lutte, de notre inébranlable soif de liberté."

Jonchant le palais, d'immenses champs de cultures, dévastés par le feu encore crépitant, victimes collatérales de la guerre. Les récoltes autrefois abondantes, signe d'un monde prospère, ne sont aujourd'hui plus que cendres. Ces champs, irrigués par des systèmes avancés de canaux d'eau douce, produisaient des récoltes qui nourrissaient des milliers. L'odeur de la terre brûlée et des cendres volantes emplit l'air, tandis que les échos lointains des explosions assourdissantes résonnent encore, comme des souvenirs douloureux. Au gré du vent ardent, les derniers épis deviennent poussière et vaguent vers l'éternité.

" Toute cette souffrance… nos peines, nos deuils, nos regrets… nous devons les porter comme un flambeau. Ne jamais oublier. Ne jamais oublier d’où nous venons, ce que nous avons perdu, ce que nous avons dû abandonner sur le bord du chemin. Car la guerre, l’oppression, l’injustice ne s'effacent pas d'elles-mêmes. Nous devons arracher cette lumière, encore cachée, fragile et lointaine, au cœur de l'obscurité. "

À cet instant, au milieu de ce théâtre funeste, seule la désolation subsiste. Voici le prix de la guerre : la destruction de toute chose. Mais au loin... une lueur faible, ténue mais persistante, posée là sur l'horizon... Le symbole de l'espoir, car rien n'est jamais vraiment perdu. Cette lueur, émanant d'une source inconnue qui a survécu à la destruction, rappelle que la résilience et l'espoir peuvent perdurer même dans les moments les plus sombres.

"N’oubliez jamais… Chaque victoire a été payée au prix du sang, de l’ultime sacrifice de ceux qui ont tout donné. La paix, la joie, le renouveau… tout cela est une dette que nous portons, un poids qui nous courbe, un héritage gravé dans notre chair.

Ceci est mon histoire. Mon fardeau. Mon combat pour arracher la lumière à l’ombre. Laissez-moi vous la raconter…"