Oberon V

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Dans un petit système stellaire à l’orée de la bordure extérieure du bras d’Orion de la Voie Lactée, un groupe d’archéologues mène des fouilles clandestines, loin du regard du Consortium Galactique, sur la deuxième planète du système : Oberon V. Nous sommes en l’an 2456 de notre ère.

Oberon V est une planète désertique, où la chaleur est accablante le jour et le froid glacial la nuit. Un désert orange recouvre presque toute la surface, ponctué de rares oasis verdoyantes. De gigantesques canyons, vestiges d’anciens fleuves asséchés, creusent les continents de ce monde abandonné. La vie y est pratiquement inexistante, si ce n’est pour un petit groupe d’archéologues qui traverse avec précaution ces étendues infinies : cinq personnes, en quête de découvertes mystérieuses.

Parmi eux, Adam Tenerys, un Terrien à la silhouette élancée, la peau pâle, les cheveux noirs mi-longs et les yeux bruns. À 23 ans seulement, il participe à sa toute première expédition scientifique. Partagé entre excitation et appréhension, il mesure pleinement l’importance de leur mission, tout comme les dangers qu’elle comporte. À chaque pas, le sable fin crisse sous leurs bottes renforcées, tandis qu’ils scrutent l’horizon à la recherche du prochain indice.

Les journées sur ce monde hostile sont marquées par une chaleur écrasante, le soleil ardent transformant le paysage en une fournaise étouffante. Les archéologues portent des combinaisons légères mais protectrices, équipées de systèmes de refroidissement rudimentaires. La nuit, le froid s'infiltre rapidement, rendant nécessaire l'allumage de feux de camp pour se réchauffer et cuisiner leurs maigres rations.

Adam est accompagné de son meilleur ami Kiran Stey, un Neuronien ressemblant à un jaguar terrestre, bipède et humanoïde, doté d'une longue queue, de grandes oreilles pointues et d'un sourire carnassier. Âgé de 25 ans, Kiran est grand, courageux, dévoué, ingénieux et jovial. Ils se sont rencontrés à l'Institut Mazari il y a six ans et sont devenus inséparables.

Alors qu’ils progressent dans l’immensité désertique, Adam ressent soudainement la morsure du soleil sur sa peau déjà rougie. Il s’arrête, essuyant d’un geste las la sueur qui perle sur son front.

—Dis, Adam ! lança Kiran, son sourire moqueur révélant des crocs aiguisés. T’as l’air bizarre, là. Ton… enveloppe devient toute rouge !

Adam grogna, irrité par la chaleur et l'inconfort.

—Sérieusement tu trouve ça drôle, hein Kiran ? Ce n’est pas une "enveloppe", c’est ma peau ! Et ouais, bravo, j’ai pris un coup de soleil…

Kiran éclata de rire, ses grandes oreilles frémissant sous l’effet de son amusement.

—C’est quoi, ce truc fragile ? Franchement, les humains, vous êtes bizarres !

Adam leva les yeux au ciel, exaspéré.

—Ha ha, très drôle. Excuse-moi de ne pas avoir une fourrure intégrée pour me protéger ! Moi au moins je ne suis pas un petit chaton. Ajouta t-il moqueur et revanchard. Mais d’ailleurs, pourquoi il fait aussi chaud ici ? On est pas censés être à bonne distance de l’étoile ?

C’est alors que le Dr Eamon Voss, chef de l’expédition, intervint, sa voix grave et posée tranchant l’atmosphère légère.

—Excellente question Adam. Je vais tout vous expliquer.

Eamon Voss, archéologue de renom et tête pensante de cette mission, est Azarien, une espèce longévive. Son âge vénérable de 211 ans se reflète dans ses longs cheveux blancs, sa barbe soignée et le monocle épais qu’il ajuste régulièrement. Sa silhouette légèrement voûtée témoigne des épreuves du temps, mais ses yeux brillent toujours d’une passion inaltérable.

Adam et Kiran se tournèrent vers lui, attentifs.

—Oberon V n’a pas toujours été ce désert aride que vous voyez aujourd’hui. Autrefois, il y a plusieurs milliers d’années, cette planète regorgeait de vie. D’immenses forêts et de vastes fleuves couvraient sa surface, et une civilisation florissante y avait bâti une cité grandiose. Mais rien n’est éternel. Lorsque son étoile arrivant en fin de vie a entamé sa transformation en géante rouge, son rayonnement a augmenté, gonflant sous l'effet de son décès programmé. Ainsi, l'augmentation de sa taille de seulement cinq petits pourcents fut suffisant pour bouleverser complètement l’écosystème. Les fleuves se sont évaporés, les forêts ont disparu, et les habitants ont été contraints de fuir… ou de périr.

Il marqua une pause, observant les dunes infinies qui s’étendaient devant eux.

—Ce que vous voyez, c’est une planète prise entre deux extrêmes : brûlée par le jour, gelée par la nuit.

Kiran, curieux comme toujours, haussa un sourcil.

—D’accord, mais si c’est si hostile, pourquoi continuer à chercher ici ? On n’aurait pas pu choisir un endroit moins… mortel ?

Un sourire énigmatique se dessina sur le visage du Dr Voss.

—Parce que ce désert, aussi stérile soit-il, renferme des secrets qui pourraient réécrire notre compréhension de l’univers.

Zena, une autre membre de l’équipe, fronça les sourcils.

—Avec tout le respect que je vous dois, Docteur… Pourquoi pensez-vous qu’on trouvera quoi que ce soit ici ? C’est du sable à perte de vue. Rien ne prouve qu’une civilisation ait réellement existé ici.

Avant que Voss ne puisse répondre, Kiran intervint, jovial.

—Oh, allez, Zena ! On est avec Eamon Voss, le meilleur archéologue du Consortium ! Moi, j’y crois.

Le Dr Voss inclina légèrement la tête, touché par l’enthousiasme de Kiran.

—Merci, Kiran. Zena, Adam, Koros… Je comprends vos doutes. Mais je ne me fie pas à de simples intuitions. J’ai des preuves. Vous les verrez en temps voulu.

Adam, intrigué, posa la question qui lui brûlait les lèvres. —Et… de quelle civilisation parlons-nous ?

Les yeux de Voss s’illuminèrent, sa voix vibrante d’émotion.

—Des ESTHERIAN'S, Adam ! Des ESTHERIAN'S !

Un silence respectueux s’installa, chacun absorbé par le poids du nom qui venait d’être prononcé. Les Esthérian’s… Une civilisation enveloppée de mystères et de légendes, connue pour sa technologie inégalée et sa sagesse mystique. Depuis des millénaires, leur disparition demeurait l’une des énigmes les plus captivantes et les plus frustrantes pour les archéologues et les historiens.

Zena, bien qu’habituée à garder un scepticisme prudent, ne put cacher l’étincelle d’excitation qui s’alluma dans son regard.

—Vous croyez vraiment que nous pourrions trouver des artefacts Esthérian’s ici, sur Oberon V ?

Voss acquiesça lentement, un sourire confiant se dessinant sur son visage buriné.

—Oui, Zena. Tout ce que nous avons découvert, Koros et moi, au fil des décennies, nous mène ici. Ce fut un puzzle long et complexe, mais nous avons fini par assembler les pièces. Je suis convaincu que les Esthérian’s ont élu domicile sur Oberon V.

Koros, l’androïde fidèle du docteur, pivota avec une fluidité mécanique vers Adam. Ses yeux artificiels, d’un bleu turquoise vif, semblaient presque briller d’une émotion synthétique. Sa voix, bien que monotone, portait une clarté rassurante.

—Les Esthérian’s, bien que connus pour leur technologie surpassant toutes les autres civilisations du bras d’Orion, sont paradoxalement restés évanescents dans l’Histoire. Ils n’ont laissé derrière eux que de faibles fragments, éparpillés à travers divers systèmes.

Koros marqua une pause avant de poursuivre, son ton prenant une nuance légèrement professorale.

—Cependant, les archives martiennes, qui ont été découvertes par les Terriens – malgré leur état gravement détérioré – contenaient des coordonnées partiellement encryptées. Après des années d’analyse et de croisement de données, ces coordonnées nous ont conduits ici, à Oberon V. Une planète autrefois florissante, mais aujourd’hui oubliée.

Adam fronça les sourcils, tentant de saisir toute la portée de ce qu’il venait d’entendre.

—Attendez… Vous dites que ces archives contenaient des indications directes menant ici ? Mais pourquoi Oberon V ? Qu’est-ce qui rend cette planète spéciale aux yeux des Esthérian’s ?

Voss posa une main rassurante sur l’épaule d’Adam, le regard chargé d’une passion presque contagieuse.

—Patience, Adam. Ce que nous savons pour l’instant, c’est que cette planète devait potentiellement jouait un rôle clé au sein de leur civilisation. Peut-être une colonie, ou une capitale régionale. Peut-être un sanctuaire. Mais une chose est certaine : les Esthérian’s ne s’installaient jamais sans raison et ces coordonnées n'auraient pas été laissé dans les archives pour rien. Ce désert cache quelque chose d’exceptionnel.

Zena, toujours méfiante mais désormais intrigée, croisa les bras en haussant un sourcil.

—Et si on se trompait ? Si tout ça n’était qu’une fausse piste, comme tant d’autres avant nous ?

Kiran, fidèle à son optimisme inébranlable, lança d’un ton enjoué :

—Bah, au moins on aura exploré une planète sympa. Et puis, comme le dit Eamon, si ils ont laissés les coordonnées de ce monde ce ne doit pas être pour rien.

Koros hocha la tête, adoptant un ton légèrement plus direct.

—Les probabilités d’erreur sont minces. Chaque indice, chaque calcul converge vers Oberon V. Ce n’est pas une coïncidence.

Voss, les yeux brillants d’enthousiasme, s’exclama avec une conviction ferme :

—Vous verrez, tout prendra son sens bientôt. Les Esthérian’s nous ont laissé un héritage. Et ici, sur cette terre aride, ce mystère est prêt à être dévoilé.

Adam et Kiran, emportés par l'excitation, échangèrent un regard ébloui avant que le Neurorien ne laisse exploser sa joie, sa queue battant frénétiquement l'air.

—ADAM ! C’est un truc de dingue ! Les Esthérian’s ! Tu te rends compte ? LES ESTHÉRIAN’S !

Adam, d’abord incrédule, sentit l’enthousiasme de son ami le gagner. Un large sourire illumina son visage.

—J’ai du mal à y croire, mais… OUAIS ! Les Esthérian’s ! C’est incroyable !

Pour une première mission sur le terrain, c’était plus que tout ce qu’ils auraient pu espérer. L’idée d’étudier des vestiges d’une civilisation aussi mythique rendait chaque effort, chaque grain de sable brûlant sous leurs bottes, complètement insignifiant.

D’un même élan, Adam et Kiran s’exclamèrent :

—OUAIIISSS ! tout en se tapant joyeusement dans la main. Leurs rires éclatèrent dans le silence du désert, leurs yeux brillant d’un éclat nouveau, celui de l’aventure et de l’histoire qui s’écrivait sous leurs pieds.

Le Dr Voss, les observant avec une bienveillance teintée de fierté, ne put s’empêcher de sourire davantage. Il croisa les bras, ses traits marqués adoucis par l’instant.

—Voilà l’esprit, mes jeunes amis. C’est cette passion, cet émerveillement, qui nous pousse à explorer les confins de l’univers.

Koros, toujours impassible, ajouta avec un pragmatisme pince-sans-rire :

—Et à affronter des températures dangereuses, des tempêtes de sable et, potentiellement, des créatures hostiles. Mais vos niveaux de motivation sont, pour l’instant, adéquats.

Kiran éclata de rire, tapotant l’épaule métallique de l’androïde.

—Allez, Koros, avoue que tu es content de faire partie de l’aventure, toi aussi !

Le robot inclina légèrement la tête.

—Si par "content", vous entendez un état fonctionnel optimal et la satisfaction d’accomplir une mission complexe, alors oui, je suis… content.

Adam haussa les sourcils, mi-sérieux, mi-amusé.

—Même Koros a hâte de découvrir les Esthérian, c’est dire à quel point cette mission est spéciale.

Voss intervint, levant une main pour recentrer l’attention. —Profitez de cet enthousiasme, mais restez concentrés. Ce désert, aussi fascinant soit-il, reste dangereux. Les découvertes à venir demanderont autant de patience que de prudence.

Zena, observant le groupe, esquissa un sourire malgré elle. —D’accord, je dois reconnaître que c’est difficile de ne pas être emportée par votre enthousiasme. Mais n’oublions pas pourquoi nous sommes ici. Si nous trouvons quoi que ce soit… si cela existe vraiment.

Quelques heures plus tard, sous la chaleur écrasante d’un soleil de plomb, le sable brûlant sous leurs pieds contrastait avec une brise légère chargée d’une subtile odeur d’épices, signature du désert. Le petit groupe décida de faire une pause pour se désaltérer et vérifier leur position par rapport au vaisseau. Ils devaient également calculer la distance restante avant d’atteindre leurs coordonnées cibles.

—Dr. Voss ! Regardez ! s’exclama Kiran, l’enthousiasme dans la voix.

—Oui, Kiran ? Qu’as tu trouvé ?

—D’après les données collectées par les sondes éclaireuses, il y aurait un oasis tout près, à seulement un ou deux kilomètres de notre position.

Le docteur hocha lentement la tête, ajustant son monocle. —Je vois… Et les relevés montrent que la zone autour de cet oasis présente des caractéristiques intéressantes. Les taux de radiations isotopiques y sont légèrement différents. Cela pourrait indiquer une activité ancienne. Oui, nous allons nous établir là-bas.

—Parfait ! répondit Kiran avec entrain. Je propose qu’on retourne au vaisseau pour le déplacer directement près de l’oasis.

—Excellente idée. Zena, accompagne Kiran. Pendant ce temps, Koros, rends-toi à l’oasis pour commencer à mettre en place notre camp de base. Adam et moi allons explorer une zone située plus au sud.

Il marqua une pause, son regard balayant l’équipe.

—Soyez prudents, tous. Nous nous retrouvons à 16h00 précises, soit dans trois heures. Tout le monde a compris ?

—COMPRIS, DOCTEUR ! répondit le groupe en chœur, leurs voix résonnant dans l’immensité du désert.

Kiran et Zena, à un rythme soutenu, se dirigèrent vers le vaisseau, leurs pas rapides soulevant des nuages de sable fin derrière eux. Koros, l’androïde, prit la direction de l’oasis, ses capteurs scannant constamment l’environnement à la recherche de données pertinentes. Adam et le Dr Voss, quant à eux, commencèrent leur exploration vers le sud, avançant prudemment sous une chaleur écrasante.

—Dr Voss, êtes-vous certain que nous trouverons quelque chose dans cette zone ? demanda Adam, essuyant la sueur perlant sur son front.

Le docteur lui adressa un sourire, tout en ajustant son monocle qui brillait sous la lumière intense.

—La recherche, mon cher Adam, n’est jamais synonyme de certitudes. Elle demande patience, curiosité et une bonne dose d’endurance. Trouverons-nous ici des traces des Esthérian’s ? Rien n’est garanti, mais cette zone a un potentiel prometteur.

Ils continuèrent leur marche, scrutant l’horizon avec une attention minutieuse, espérant apercevoir le moindre signe laissé par la civilisation légendaire. Le silence oppressant du désert n’était troublé que par le crissement du sable sous leurs bottes et le souffle léger du vent. Alors que le soleil amorçait sa descente, il projetait des ombres longues et inquiétantes sur le paysage dénudé, ajoutant une aura de mystère à leur quête.

Pendant ce temps, Kiran et Zena atteignirent le vaisseau. Kiran ouvrit la trappe d’accès et monta à bord avec une aisance familière. Traversant le sas, il atteignit rapidement la passerelle et activa les systèmes de navigation, une expression confiante sur le visage.

—On va déplacer ce bébé près de l’oasis, comme prévu, lança-t-il, un sourire en coin, en direction de Zena.

Zena hocha la tête en vérifiant les instruments.

—Les systèmes sont stables. Nous y serons en un rien de temps. Prépare le décollage.

Le vaisseau s’éleva lentement, ses propulseurs projetant une tempête de sable artificielle autour d’eux. En quelques minutes, ils atteignirent leur destination, où Koros les attendait déjà. L’oasis, nichée au cœur du désert, dévoilait une étendue d’eau scintillante, une promesse de répit après l’épreuve imposée par la chaleur impitoyable.

Kiran se posa en douceur, démontrant une maîtrise impressionnante des manœuvres. Si son destin avait pris une autre tournure, il aurait pu devenir un pilote d’élite au sein de l’armée du Consortium, ou même intégrer les prestigieux Pulsars, la garde rapprochée du Cercle, le pouvoir central qui gouvernait le bras d’Orion. Mais il avait choisi un autre chemin. Sa soif d’aventure et son insatiable curiosité pour les mystères de l’univers l’avaient conduit ici, dans ce désert, à la recherche de vestiges d’une civilisation oubliée. C’était sa manière à lui de marquer l’histoire.

Koros, déjà sur place, avait commencé à installer le camp de base, ses mouvements précis et efficaces.

—Bien joué, Koros, salua Kiran en sortant du vaisseau. On va attendre le retour des autres ici.

De leur côté, Adam et le Dr. Voss s’étaient enfoncés plus profondément dans le désert.

—Regarde, Adam, dit Voss en pointant vers une formation rocheuse inhabituelle. Cela pourrait être un indice…

Adam suivit le regard de Voss, le cœur battant d’excitation, et ils se dirigèrent ensemble vers les formations rocheuses. Il poussa un soupir en arrivant.

—Rien... Encore un simple rocher.

Voyant l’heure avancer, l’Azarien consulta son chronomètre d’un geste précis.

—Adam, il est temps de rebrousser chemin. Nous devons rejoindre le camp de base. Koros doit déjà avoir tout préparé.

Adam acquiesça, sortant son thermos pour boire une longue gorgée d’eau tiède.

—Entendu, Docteur. Franchement, je n’en peux plus. Tout ce que je veux, c’est m’allonger quelque part au frais…

Voss lui adressa un sourire bienveillant, tapotant son épaule.

—Tu as fait du bon travail, Adam. Ce n’est que le début, et je t’assure que demain sera un jour prometteur. Nos recherches ne font que commencer !

Sur le chemin du retour, alors que le vieux archéologue parlait avec passion, partageant des théories, parfois farfelues, sur les Esthérian’s, Adam sentit son regard capté par une pierre qui semblait différente. Il s’arrêta net, ses yeux fixant intensément l’objet au sol. Se penchant, il la ramassa délicatement, examinant sa surface irrégulière et les motifs inhabituels qu’elle arborait. Pendant ce temps, Voss, absorbé par ses propres pensées, continua de marcher sans se retourner.

—Doc ! Attendez ! Venez voir ! s’écria Adam, la voix teintée d’une excitation qu’il ne parvenait plus à contenir. Je crois que j’ai trouvé une pierre… différente.

Eamon Voss, entendant l’appel d’Adam, se précipita vers le jeune homme, le cœur battant autant d’excitation que d’effort. Il n’avait pas choisi Adam par hasard. Depuis leur première rencontre, Voss avait discerné en lui un potentiel exceptionnel. Pour Voss, Adam représentait l’avenir de l’archéologie : un esprit vif et curieux, doté d’une capacité innée à déchiffrer des énigmes et à voir ce que d’autres auraient manqué. Que ce soit Adam qui trouve quelque chose ne le surprenait pas. En vérité, il s’y attendait presque. Arrivant à hauteur d’Adam, Voss s’accroupit près de lui, essoufflé par sa course. Son regard se posa immédiatement sur la pierre que tenait le jeune homme. Elle avait une forme irrégulière, sa surface lisse était d’un gris noir profond, et sur son sommet, un symbole distinctif y était gravé. D’un geste précautionneux, Voss prit l’objet dans ses mains, examinant minutieusement les motifs.

—Aaah… laisse-moi voir ça… dit-il entre deux inspirations haletantes.

Adam rit doucement.

—Vous allez bien, docteur ? Vous n’étiez pas obligé de courir, j’étais à deux pas de vous.

Eamon leva les yeux vers lui, un sourire malicieux éclairant son visage.

—C’est vrai, mais que veux-tu ? La curiosité l’emporte toujours sur la raison. L’appel de la découverte, mon garçon !

Adam secoua la tête, amusé.

—Peut-être, mais sous cette chaleur écrasante et après des heures de marche, ce n’était franchement pas nécessaire.

Mais Voss n’écoutait déjà plus. Toute son attention était absorbée par l’étrange fragment. Ses doigts parcouraient la surface de l’objet avec une délicatesse presque révérencieuse.

—Adam !

—Euh, oui ? J’étais en train de dire quelque chose, mais… apparemment, ce n’est pas si important, plaisanta Adam en haussant les épaules.

Voss leva l’objet pour mieux l’observer à la lumière du soleil déclinant. Ses yeux brillèrent d’excitation.

—Ce n’est pas une simple pierre, Adam ! C’est du titanium ! Un fragment d’un objet bien plus grand.

Adam fronça les sourcils, intrigué.

—Du titanium ? Vous pensez que ça pourrait être… ?

—D’origine Esthérian, répondit Voss avec une conviction qui fit frissonner Adam.

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