Un pas vers l'abîme

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Une fois isolés, Koros s'arrêta et entama la discussion d'un ton grave :

— Son état est préoccupant. Ses souvenirs sont désordonnés...

— Ce n'est rien, c'est une réaction normale à un choc violent pour l'organisme, répondit Eamon d'un ton pragmatique, tentant de minimiser la situation.

Koros croisa les bras et s'adossa contre la paroi métallique du vaisseau, son regard fixe et froid.

— Rien d’anormal ? Tu plaisantes ? Il est confus, perdu, et surtout instable ! Il ne tient pas éveillé sans s'évanouir de nouveau !

— Tu exagères, soupira Eamon en secouant la tête. Certes, il émerge difficilement, mais je te dis que ce n'est rien.

Koros resserra sa posture, son ton se fit plus ferme.

— Eamon, il a besoin de soins médicaux, par de vrais spécialistes !

Eamon s'arrêta net, le regard perçant.

— Et que suggères-tu ? De partir ? D'abandonner les fouilles ?

— Oui ! répondit Koros sans la moindre hésitation.

Eamon poussa un soupir exaspéré, son regard se perdit un instant dans le vide.

— Pff... si proche du but... Son état n'est pas si préoccupant...

Koros frappa du poing contre la paroi.

— Nous ne savons rien des conséquences ! Nous ignorons comment son état va évoluer !

Eamon se tourna vers lui, l'air défiant.

— Et donc, sur des suppositions, peut-être fausses, tu veux tout plaquer ? Tout abandonner ?! Sa voix monta d'un cran alors qu'il agita violemment son bras gauche, submergé par la frustration.

— Ce n'est pas tout plaquer, c'est être réaliste ! Nous sommes en danger !

— Le risque, chacun d'entre nous l'acceptait en venant ici ! répliqua Eamon, sa voix tremblante d'agacement.

— Nous ne sommes pas préparés, Eamon ! Nous devons revenir mieux équipés ! gronda Koros, haussant le ton à son tour.

— Revenir ?! Eamon éclata de rire, amer. Il n'y aura pas de seconde chance et tu le sais ! C'est notre seule et unique opportunité ! Si nous partons, tout cela restera perdu à jamais ! Le Consortium nous mettra des bâtons dans les roues ! On ne peut pas laisser la plus grande découverte de tous les temps nous glisser entre les doigts !

Koros s'approcha d'un pas brusque.

— La vie et la santé de chacun de nous valent plus qu'une découverte ! Ce sont nos élèves qui sont en jeu, Eamon ! Tu es trop aveuglé !

Eamon explosa de colère, sa voix déchirant l'air.

— Tu ne comprends pas ! L'importance de ce lieu, de ce que nous avons découvert ! Il martelait le vide de sa main, tournant en rond comme un fauve en cage. J'y suis presque ! C'est la clé ! Je la tiens ! On ne peut pas partir !

Koros resta immobile, le regard dur.

— Malheureusement, nous n'avons plus le choix. Nous avons dépassé toutes les limites. Nous ne savons rien du danger que représentent leurs technologies. Tout ceci est trop lourd pour nous !

— Non ! C'est faux, et tu le sais ! On doit continuer ! s'entêta Eamon, sa respiration saccadée. Son corps vacilla soudainement, une quinte de toux secoua ses vieilles jambes flageolantes.

Koros rattrapa Eamon d'un geste ferme.

— Eamon, calme-toi ! Assieds-toi !

Zena, qui était sortie de la chambre où reposait Adam, s'arrêta net, interrompue par les cris enflammés des deux archéologues. La tension était montée d'un cran, leurs voix résonnant violemment dans le couloir exigu. Elle comprit immédiatement la gravité de la situation, mais, après une brève hésitation, elle reprit son chemin, tentant d'ignorer l'agitation qui pesait sur le camp. Son objectif restait clair : apporter un peu de nourriture à Adam, même si son esprit restait troublé par ce qu'elle venait d'entendre.

— Eamon, passons la nuit ici et partons demain. Nous n'avons pas le choix... murmura finalement Koros, d'un ton plus mesuré.

La colère du vieux Azarien s'apaisa lentement, son énergie dissipée par la fatigue et l'échec. Il baissa les yeux, l'air abattu.

— Soit... Si tu nous déclare vaincus alors... Mais moi, je reste !

Un léger souffle, presque imperceptible, s'échappa des circuits imprimés de Koros, une forme de déception silencieuse. Il posa une main ferme sur l'épaule d'Eamon.

— Repose-toi.

— Tu sais... tu nous as fait une sacrée frayeur... souffla Kiran, tout en passant une main inquiète sur sa bouche carnassière.

— Je suis désolé, ce n'était pas mon intention... murmura Adam d'une voix faible. Mais c'était plus fort que moi...

Toujours allongé, son teint était livide, presque maladif. Les cernes creusées sous ses yeux témoignaient de l'épreuve que son organisme avait traversée.

— Tu devrais dormir. On en reparlera demain. Si jamais tu as besoin de nous, on est dans la salle commune. Il te suffira d'appeler, d'accord ?

— D'accord. Bonne nuit, Kiran.

— Dors bien, mon pote, chuchota le Neurorien avant d'éteindre la lumière et de quitter la chambre en refermant la porte.

Désormais seul dans l'obscurité, Adam fut submergé par une vague de pensées et d'émotions. Une angoisse sourde s'insinua en lui, grandissant à chaque respiration. Pourquoi ai-je fait ça ? Pourquoi moi ? se répétait-il, ses larmes glissant silencieusement sur ses joues.

Vais-je mourir ? La question s'accrochait à son esprit comme une obsession.

Il ferma les yeux, cherchant à s'abandonner au sommeil, mais quelque chose d'étrange se produisit. D’abord, une lueur rougeâtre, diffuse. Puis des symboles émergeant, d’abord fantomatiques, presque translucides, avant de se graver dans son champ de vision, brûlants comme des braises sur du métal froid. Des nombres, des formules, projetés d'un blanc cassé aux contours rougeoyants, se superposaient à la réalité même lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux.

Un déferlement d’images, de concepts inintelligibles, s'imposa à lui. Des structures mathématiques se formaient et se décomposaient en un cycle frénétique, des cartes stellaires s'esquissaient et disparaissaient en une fraction de seconde. Il percevait ces données sans pouvoir les analyser, comme si une mémoire ancienne, venue d’une autre époque, tentait de se graver dans son esprit. Les lignes s'étiraient, se brisaient, se reformaient en configurations insaisissables. Son esprit n'était plus qu'une ardoise sur laquelle une force inconnue traçait à une vitesse vertigineuse. Une surcharge insoutenable. Il suffoquait sous cet afflux d’informations, son corps tremblant sous l’intensité du phénomène. Il voulut fermer les yeux, chasser ces visions, mais elles s’imposaient à lui, inexorables.

Les premiers rayons du soleil perçaient timidement l'ombre de la chambre à travers le hublot, projetant une lumière dorée qui dansait parmi les particules de poussière en suspension. La chaleur douce effleura le visage endormi d'Adam, jusqu'à ce qu'un rayon plus vif vienne frapper son oeil gauche, l'arrachant lentement à son long sommeil. Il ouvrit les paupières avec prudence, laissant son regard s'acclimater à la lumière. Son esprit, moins embrumé que la veille, était habillé d'une étrange sensation de bien-être. Il n'avait plus l'impression d'avoir subi quoi que ce soit. Posant la main sur la couverture qui le recouvrait, il devina que c'était Zena qui la lui avait placée là, sans doute inquiète de la fièvre qui l'avait atteint. D'un mouvement fluide, il rejeta le duvet, pivota sur le côté du lit et posa un pied, puis l'autre, sur le sol froid du vaisseau. Il se redressa lentement, savourant l'absence de vertiges qui l'avaient tant accablé la veille. Son corps répondait mieux, la nuit lui avait été bénéfique. Il s'avança vers la porte de la chambre, qui, dans un glissement fluide, s'effaça dans les cloisons du vaisseau, révélant la vaste salle commune. Là, étalé sur le canapé central, Kiran dormait paisiblement, son souffle léger entrecoupé de ronflements sourds. Zena, quant à elle, avait fini par succomber à l'épuisement. Assise à table, elle dormait la tête enfouie dans ses bras croisés, une posture qui semblait tout sauf confortable, jugea Adam en l'observant. Avançant prudemment dans la salle, il heurta involontairement une chaise du pied. Le bruit sec résonna dans le silence du vaisseau, suffisant pour tirer tout le petit monde de son sommeil.

— Hein ! s'exclama Kiran, sursautant violemment au bruit sourd du choc contre la chaise.

Zena se redressa brusquement, encore engourdie par le sommeil. Tous deux fixèrent Adam, stupéfaits de le voir debout devant eux.

— Adam ! Qu'est-ce que tu fais debout ? Vu ton état, tu devrais être au lit ! s'exclama Kiran, cette fois plus calmement.

— Ne t'en fais pas, ça va, répondit Adam d'une voix douce.

— T'es sûr ? s'inquiéta Zena. Tu n'étais vraiment pas en bon état cette nuit.

— J'ai connu mieux, c'est sûr, mais ça va... Bien mieux que je ne pouvais l'imaginer, admit Adam en regardant ses mains comme pour s'assurer qu'il était bien réveillé.

— Plus de maux de tête, ni de vertige ? insista Kiran, toujours sceptique face à ce rétablissement soudain.

— Juste un bruit dans ma tête, une sorte de son résiduel.

— Un bruit ? Quel genre de bruit ? intervint brusquement Eamon, qui venait d'émerger dans la pièce après avoir été alerté par le raffut.

Adam hésita une seconde, surpris par l'entrée soudaine du vieux docteur.

— Euh... Une sorte d'acouphène, un sifflement électronique en continu.

— C'est étrange... mais rien d'autre ? interrogea Eamon, son regard perçant.

— Non, Eamon, juste ce son. Rien d'anormal.

Le scientifique resta pensif une seconde avant de trancher :

— Bien. Réunion dans la tente de recherche dans dix minutes. Compris ?

— Euh... D'accord, c'est vous le chef, répondit Adam, un peu pris au dépourvu.

Sans un mot de plus, Eamon quitta la pièce, laissant une tension palpable flotter dans l'air. Adam sentit immédiatement que quelque chose avait changé pendant son coma... mais quoi ?

Il observa ses compagnons, leur attitude troublante ne lui échappant pas. Zena baissa les yeux, tandis que Kiran lançait un regard glacial en direction du vieux scientifique.

— J'ai raté un épisode ? demanda Adam, perplexe devant cette nouvelle atmosphère.

Zena hésita un instant avant de murmurer :

— Juste que Koros et Eamon ont eu une vive altercation... une dispute.

— Ouais, grogna Kiran, le ton chargé de colère. Ce vieux fou préfère continuer les recherches plutôt que de te sauver la vie !

Le jeune homme resta silencieux, incapable de formuler une réponse à tout cela. Puis, après un bref moment de réflexion, il reprit la parole :

— Rejoignons Eamon et Koros. Ne les faisons pas attendre.

Le trio quitta le vaisseau et se dirigea vers la tente de recherche, où Koros et Eamon les attendaient déjà, plongés dans un silence lourd de tensions non dites.

— Content de te voir sur pied ! lança l'androïd en direction d'Adam, qui acquiesça d'un simple hochement de tête. Il sentait que cette réunion, initiée par Eamon, marquerait un tournant décisif.

— Bien ! Tu vois, Adam va bien ! attaqua directement Eamon. Nous pouvons poursuivre nos recherches ici !

Koros ignora la remarque et se tourna vers Adam.

— Comment te sens-tu ?

— Ça va, pas de vertiges ni de maux de tête. Je ne suis pas encore à 100 %, mais je vais bien.

— Tu en es sûr ? Rien d'inhabituel ?

— Si, juste un bruit continu... un sifflement électronique, mais rien d'autre.

— Je t'avais dit que ce n'était rien ! Nous pouvons continuer, répliqua Eamon, l'agacement perçant dans sa voix.

— Non, c'est bien plus grave que ce que vous croyez! intervint Kiran, la colère grondant dans son ton. Vous avez vu ce que ce foutu fauteuil lui a fait, non ?!

— Eamon, je suis d'accord avec Kiran, ajouta Koros, sa voix froide et mesurée. Ce qui s'est passé n'est pas normal... tout ceci est bien trop risqué.

— Ah, je vois... Deux contre un ? ironisa Eamon.

— Ce n'est pas une question de nombre, Eamon ! répliqua l'androïd avec fermeté. C'est une question de faits ! On ne peut pas juste balayer cet incident sous le tapis ! Tu sais très bien quelles conséquences irréversibles cela peut avoir.

— Ce qui s'est passé avec Li Thaö sur Mars n'a rien à voir ! La situation était différente ! siffla Eamon.

— Oui, elle était différente... mais on en connaît la finalité, rétorqua Koros. Ici, nous sommes face à l'inconnu.

Zena, restée en retrait, observait la scène, le cœur serré. Elle voyait le groupe se fracturer sous la pression de leurs décisions. L'ambiance chaleureuse des jours précédents était balayée, remplacée par une tension électrique.

— Récapitulons, reprit Koros, s'efforçant de structurer les faits. Au niveau des symptômes, tu as eu des nausées, des maux de tête, une forte fièvre, des vertiges, des convulsions et des douleurs... et maintenant, plus rien.

Adam hocha lentement la tête en signe d'accord.

— Quand le fauteuil s'est activé, quel était le taux de radiations ?

— Aucune idée... personne n'a pensé à vérifier... admit Kiran, visiblement déconcerté par la question.

— Certainement faible, supposa Eamon. J'avais un compteur Geiger dans mon sac et il n'a pas réagi. Nous l'aurions entendu.

— Mais tu n'en es pas certain... insista Koros. Car ses symptômes, alliés à son rétablissement soudain, sont troublants et rappellent fortement un cas précis... Le syndrome d'irradiation aiguë.

Eamon ricana, secouant la tête.

— Impossible ! Balivernes, Koros !

Zena frissonna.

— Le syndrome d'irradiation aiguë ? Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle d'une voix incertaine.

Koros prit une inspiration mesurée.

— Comme son nom l'indique, il est lié à une exposition à de très fortes radiations. Il se décompose en plusieurs phases. La première apparaît peu après l'exposition et se manifeste par les symptômes qu'Adam a présentés. Ensuite vient une phase d'incubation, une période trompeuse où l'individu semble aller parfaitement bien...

Il marqua une pause avant de poursuivre, sa voix plus grave.

— Puis vient la troisième phase, où l'état du patient se détériore brutalement, et enfin... la dernière phase. Celle qui conduit à la mort.

Un silence de plomb s'installa à ces mots, seul le clapotis discret de la petite rétention d'eau, agitant sa surface sous l'effet du vent du désert, venait briser cette tension étouffante. Zena et Kiran échangèrent des regards d'effroi, tandis qu'Adam, lui, baissait la tête, abattu. Son esprit était assailli par une seule question : combien de temps me reste-t-il ? Il maudissait encore une fois sa curiosité malavisée, regrettant d'avoir posé ses fesses sur ce foutu fauteuil.

— Impossible ! s'exclama Eamon, convaincu de son raisonnement. Nous aurions tous subi les conséquences d'une telle exposition aux radiations !

— Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela ? rétorqua froidement Koros, le regard acéré.

— Nous étions juste à côté de la pièce ! Si ces radiations étaient aussi dangereuses, nous aurions présenté des symptômes nous aussi !

— Tu oublies un élément crucial... La technologie Esthérian. N'aviez-vous pas mentionné que vous étiez dans une salle d'observation ?

— C'est exact... murmura Zena, une lueur d'inquiétude dans la voix.

— Alors il est fort probable qu'un champ de confinement ait été mis en place autour de la pièce du fauteuil, isolant ses effets du reste de la structure. C'est une mesure logique si l'endroit était destiné à des expériences. conclut Koros, fixant intensément Eamon.

Ce dernier se figea, comprenant qu'il avait omis un point pourtant essentiel. Son assurance vacilla. Avait-il sous-estimé le danger ? Avait-il, par son propre aveuglement, condamné son élève à un sort irrémédiable ?

— Combien de temps... ? murmura Adam, le regard sombre, résigné.

Koros marqua une pause, comme s'il hésitait à prononcer la sentence.

—Sans connaître la dose exacte... Quelques mois, peut-être. Un mois, dans le pire des cas. Peut-être moins.

Zena recula instinctivement, une main tremblante plaquée sur sa bouche, incapable de masquer l'effroi qui la submergeait. Kiran, quant à lui, refusa d'accepter l'inacceptable. Un instant figé dans le déni, il secoua la tête et s'exclama d'une voix teintée de panique :

— Arrête de nous faire peur ! C'est impossible, hein ? Il doit bien y avoir un remède dans le Consortium, non ?

Koros resta impassible. Quelques bips légers résonnèrent dans le silence, suivis d'un crépitement électronique avant qu'il ne réponde, d'un ton froid et mesuré :

— Malheureusement, aucun traitement n'existe. Les radiations modifient l'ADN en profondeur... malgré les décennies de recherches sur le sujet, aucune solution curative n'a été trouvée. Seuls quelques traitements permettent de ralentir l'échéance ou d'atténuer les souffrances. L'étude de l'ADN est une science d'une complexité extrême. Peut-être que les Esthérian’s en étaient conscients eux aussi...

Son regard froid se posa sur Eamon, tandis qu'il ajoutait :

— Ce qui expliquerait leur utilisation de cet alliage inconnu que nous avons découvert au début de l'expédition... Une protection contre les radiations.

Un silence pesant s'abattit de nouveau sur le groupe. Chacun tentait tant bien que mal de digérer cette réalité, dont la probabilité était bien trop élevée pour être ignorée.

Après un moment d'hésitation, ce fut Zena qui osa briser le silence d’une voix timide

— Dans ce cas… que faisons-nous ?

Koros répondit avec son pragmatisme habituel :

— Pour l’instant, Adam va mieux. Nous pourrions en profiter pour quitter ce monde et le faire examiner par un médecin. Cela pourrait lui faire gagner du temps…

— C’est à Adam de décider, après tout, trancha Eamon, le regard chargé de remords en direction du jeune humain. Alors… que choisis-tu ?

Tous les regards se tournèrent vers Adam. Sa décision scellerait non seulement son sort, mais aussi l’avenir de l’expédition. Il ferma les yeux, rassemblant ses pensées, cherchant la meilleure option. Lorsqu’il les rouvrit, il observa un instant ses paumes, comme s’il cherchait une réponse inscrite dans sa propre chair. Puis, il déclara d’une voix ferme :

— Continuons. Si tout est perdu pour moi, autant en découvrir le maximum… Et avec un peu de chance, on trouvera peut-être une solution.

Un rictus imperceptible se dessina sur les lèvres du vieil archéologue. C’était exactement la réponse qu’il espérait entendre.

"Tu es vraiment le prodige que je pense…" murmura-t-il intérieurement.

Mais Zena n'était pas de cet avis.

— Adam, tu dois te faire examiner ! protesta-t-elle, tentant de comprendre son choix. Kiran, dis-lui quelque chose ! Fais-le changer d’avis !

Kiran fronça les sourcils, cherchant à sonder son ami.

— T’es sûr de toi ? Zena a raison, tu sais…

Adam hocha la tête sans hésitation.

— Oui. J’en suis sûr. Et Eamon n’a pas tout à fait tort… Si une réponse existe, elle est peut-être ici. Ce fauteuil m’a fait quelque chose… Je dois comprendre quoi. Alors on continue.

Kiran lâcha un soupir avant de tendre le poing gauche vers Adam, un sourire fatigué aux lèvres.

— Bon… si t’es certain, alors je te suis, mon pote.

Mais Zena n’en revenait pas.

— C’est tout ? Vraiment ? Vous n’insistez pas plus ? Et toi, Koros ?

L’androïd inclina légèrement la tête.

— Si c’est le choix d’Adam, alors qu’il en soit ainsi. Mais cette fois, Eamon, je viens avec vous dans ce "temple", compris ?

— Entendu répondit l’archéologue. Voss, qui était resté silencieux jusque-là, prit enfin la parole. Maintenant que tout est décidé, on lève le camp dans vingt minutes. Reprenons les recherches.

L’ordre était donné. L’expédition n’était pas terminée.

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