Sous le manteau blanc

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Idrys Valor avançait d'un pas mesuré, sa silhouette colossale dominant l'espace comme une ombre indomptable. Sa carrure imposante, à la fois massive et élancée, imposait silence et respect sur son passage. Chaque mouvement dégageait une autorité naturelle, celle d'un prédateur au sommet de sa hiérarchie. Ses yeux, d'un rouge profond cerclé d'un noir abyssal, semblaient transpercer les âmes d'un simple regard. Les pupilles, taillées en triangles acérés, palpitaient d'une lueur inquiétante, comme si elles sondaient les pensées les plus enfouies. De longs cheveux blonds, lisses et soyeux, s'écoulaient en cascade jusqu'au milieu de son dos, une mèche rebelle tombant en frange sur son front. Sa peau, d'un gris pâle et glacial, évoquait la surface d'une lune déserte, marquée ici et là par de subtiles stries témoignant d'une résilience forgée par les épreuves. Son visage, anguleux et sévère, s'achevait en un menton effilé d'où surgissait une corne fine et menaçante. Deux autres cornes, droites et symétriques, perçaient sa chevelure au sommet de son front, s'élevant avec une arrogance tranquille comme des lames d'obsidienne. Il portait un manteau blanc immaculé, d'une pureté éclatante qui tranchait avec sa présence austère. Chaque pli du tissu, chaque couture, témoignait d'un raffinement absolu, reflet d'un pouvoir maîtrisé et incontesté. Ses bras, nus et puissants, émergeaient des manches retroussées, dévoilant des muscles ciselés par des années d'entraînement et de domination. Ses mains, vastes et nerveuses, étaient dotées de sept doigts longs et agiles, capables d'une précision chirurgicale ou d'une emprise inéluctable.

Idrys Valor n'était pas simplement un homme, ni même un dirigeant parmi d'autres. Il était l'incarnation vivante du Consortium Galactique, cet empire tentaculaire qui régnait sans partage sur le Bras d'Orion depuis des millénaires. Président absolu, il gouvernait d'une main de fer, sa volonté façonnant les destins et les mondes. Chaque décision, chaque mot prononcé par sa voix grave et posée, résonnait comme un décret irrévocable. Sa stature, ses yeux ardents et ses traits distinctifs faisaient de lui une figure mythique, crainte et vénérée à la fois. Il était le pilier sur lequel reposait l'ordre, le gardien intransigeant d'une société galactique complexe et impitoyable. En sa présence, nul ne pouvait rester indifférent : Idrys Valor était la puissance faite de chair, le monarque incontesté d'un univers soumis à sa volonté inflexible.

Le martèlement lourd et régulier des pas du Président résonnait dans le couloir, chaque impact semblant marquer le sol d'une autorité inébranlable. Il avançait d'un pas déterminé vers la salle de briefing, son manteau blanc immaculé flottant légèrement derrière lui comme une bannière silencieuse de son pouvoir absolu. Devant la porte massive, deux gardes en armure lourde d'un gris chromé se tenaient en position rigide. Leurs heaumes, sculptés en formes squelettiques, conféraient à leurs silhouettes une allure menaçante, dénuée de toute humanité. Seuls leurs yeux, perçants et vifs, trahissaient une concentration d'acier, semblables à des lames acérées prêtes à détecter la moindre menace. À l'approche de leur souverain, les gardes se redressèrent d'un geste synchronisé, s'écartant d'un pas calculé pour lui laisser libre passage. Dans un mouvement fluide et impeccable, ils exécutèrent le salut militaire propre au Consortium : la main droite posée sur la tranche de l'index au niveau du cœur, et la main gauche touchant la tempe. Leur discipline sans faille et leur immobilité quasi-statuaire soulignaient l'importance de l'instant. Idrys Valor ne passa pas sans leur accorder un regard bref, mais chargé d'une autorité tacite.

Au centre de la pièce trônait une imposante table en forme d'anneau, chef-d'œuvre d'ingénierie à la précision géométrique irréprochable. Sa surface, d'un noir profond et poli, absorbait la lumière et renvoyait des reflets subtils, comme des échos d'ombres furtives. Le sol, quant à lui, était recouvert d'un velours métallique dont la texture douce amortissait chaque pas, accentuant la solennité de l'endroit. Dans le vide central délimité par les contours intérieurs de l'anneau, lévitait une sphère translucide d'environ un mètre de diamètre. Suspendue dans l'air sans aucun support visible, elle semblait défier les lois de la gravité. Un halo de lumière grisâtre l'enveloppait, brouillant imperceptiblement ses contours et lui conférant une aura d'énigme technologique. Sa surface, légèrement déformée, réfléchissait la pièce alentour dans des arabesques mouvantes et distordues, comme si elle capturait des fragments d'une réalité alternative. Au cœur de la sphère, une lueur turquoise pulsait doucement, signalant son état opérationnel et sa disponibilité immédiate. À chaque pulsation, les murs s'ornaient de motifs lumineux et éphémères, dessinant des arabesques hypnotiques d'une beauté irréelle. Le jeu de lumière projetait une atmosphère presque mystique, contrastant avec la rigueur glaciale du mobilier.

Idrys Valor, seul dans la pièce, observait la sphère d'un regard fixe et pénétrant. Sans détourner les yeux, il leva lentement sa main gauche et, d'un geste précis et autoritaire, intima aux soldats de fermer la porte. Le claquement sourd de la fermeture retentit comme un coup de glas, scellant la pièce dans une bulle d'isolement.

Le silence s'installa, absolu, hormis le léger bourdonnement énergétique de la sphère, dont la pulsation régulière résonnait en écho discret, tel le battement de cœur technologique de la salle. Seul face à la sphère, Idrys se tenait prêt, puis d'un ton totalitaire qui lui était propre s'adressa à la sphère:

— Contact immédiatement le Général Varek Ryden !

La sphère s'illumina brusquement, réagissant instantanément au timbre grave et autoritaire de la voix d'Idrys Valor. Une lumière bleutée, intense et glaciale, se déploya en vagues successives, baignant la pièce d'une aura irréelle. Au cœur de cette lueur, un hologramme prit forme, surgissant dans un grésillement violacé. L'image vacilla un instant avant de se stabiliser, projetant une clarté métallique et précise. Le buste imposant du Général Varek Ryden se matérialisa dans l'air, sa silhouette massive et martiale se détachant nettement de la lumière spectrale émise par la sphère. Ses traits, burinés par des années de service et d'engagement, portaient les cicatrices invisibles de batailles sans répit. Son regard d'acier, perçant et inflexible, semblait analyser la situation avant même que les mots ne soient prononcés. Varek Ryden n'était pas simplement un général ; il était le fer de lance du Consortium, le stratège indomptable qui avait écrit certaines des pages les plus glorieuses de son histoire militaire. Parmi ces exploits, la légendaire bataille de Dravhenn restait gravée dans toutes les mémoires. Cette bataille décisive s'était déroulée dans les profondeurs tumultueuses de la nébuleuse de Dravhenn, un territoire connu pour ses denses nuages de gaz interstellaires et ses tempêtes électromagnétiques d'une rare violence. Le secteur, choisi par les rebelles pour sa complexité et ses avantages tactiques, était un véritable labyrinthe spatial, propice aux embuscades et aux tactiques de guérilla. Leur objectif : paralyser les routes commerciales vitales et affaiblir le Consortium. Mais Ryden, avec un sens tactique hors pair, avait su retourner les caractéristiques de cet environnement hostile à son avantage. En utilisant les perturbations électromagnétiques pour dissimuler les déplacements de sa flotte, il avait pris l'ennemi de court, détruisant leurs lignes d'approvisionnement et les forçant à une reddition inévitable. Cette victoire, arrachée dans des conditions jugées impossibles, avait propulsé Varek Ryden au rang de Général suprême des forces terrestres du Consortium. Depuis lors, son nom était devenu synonyme d'ingéniosité, de détermination et de suprématie militaire, inspirant respect et crainte à travers tout le Bras d'Orion.

Sa silhouette, recouverte d'une chitine vert forêt aux reflets irisés, imposait naturellement le respect et la crainte à tous ceux qui croisaient son chemin. Chaque mouvement dégageait une puissance contenue, une maîtrise parfaite d'une force prête à être libérée à tout instant. Sa tête, massive et anguleuse, évoquait celle d'un frelon colossal, avec deux yeux noirs et luisants, composés de milliers de facettes. Ces prismes naturels captaient la lumière et semblaient analyser en permanence leur environnement, reflétant une intelligence aiguisée et une vigilance implacable. Deux antennes, fines mais puissantes, s'élevaient de son front, ondulant imperceptiblement dans l'air. Elles captaient les moindres variations, les plus subtiles ondes de son environnement, offrant à Varek une perception presque surnaturelle de ce qui l'entourait. Sa bouche, encadrée de mandibules robustes, dissimulait une rangée de dents acérées. Cet arsenal de prédateur, d'apparence menaçante, traduisait une brutalité contenue, une capacité de destruction maîtrisée, prête à se déchaîner si nécessaire.

Car Varek Ryden n'était pas simplement un guerrier : il était un prédateur né, un représentant redoutable de l'espèce des Vortach, dont la réputation de stratèges implacables et de combattants infatigables résonnait dans tout le Consortium.

L'hologramme du général, bien qu'une simple projection, captait chaque détail intimidant de son apparence. Les antennes de Varek frémirent légèrement, signe qu'il évaluait la situation.

— Général Ryden, commença Idrys Valor, sa voix grave résonnant dans la salle. L'heure est critique. Une mission de la plus haute importance vous attend. Nos scientifiques ont détecté un pic d'énergie provenant d'un système stellaire éteint.

Les yeux noirs et impassibles de Varek restèrent fixés sur Idrys. Seules ses antennes frémirent, traduisant une intense réflexion.

— Un système stellaire éteint ? interrogea-t-il enfin, sa voix profonde trahissant une pointe de curiosité. A-t-on plus de détails sur ce phénomène, Monsieur le Président ?

— Il s'agit du système Oberon, à l'orée du Bras d'Orion. Une région déserte, sans la moindre trace de vie. Le signal provient précisément de la planète Oberon V, un monde aride et inhospitalier. Vous connaissez ce secteur : aucune activité n'y a été recensée depuis des millénaire.

Le général acquiesça lentement, ses mandibules bougeant imperceptiblement.

— Le pic d'énergie est... inhabituel, mais aussi étrangement familier. Nos analyses préliminaires indiquent une signature similaire à celle des émissions Esthérian's. Nous devons en avoir le cœur net. Toute menace potentielle doit être identifiée et annihilée si nécessaire. La voix d'Idrys devint plus froide.

— Je vous ordonne d'enquêter immédiatement et de remonter à la source de ce signal.

— Bien, Monsieur le Président. Si cette énergie provient réellement d'une de leur technologie, je m'assurerai personnellement d'en trouver l'origine et d'y mettre un terme.

Idrys hocha la tête, visiblement satisfait.

—Parfait. Vous avez carte blanche, Varek. Faites ce qu'il faut.

Puis, dans un geste brusque, il abattit ses deux poings sur la table, son regard s'embrasant d'une intensité menaçante.

— Ne me décevez pas.

Le général se redressa, les mandibules légèrement contractées.

— Comme toujours, Monsieur le Président. Une unité d'élite partira dans l'heure. Varek, terminé.

L'hologramme s'évanouit dans un grésillement bleuâtre, laissant Idrys seul. Le président resta immobile, ses poings toujours posés sur la table.

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