Le Ciel Retint son Souffle
Malmené par l'assaut incessant du Consortium, le vaisseau s'arracha péniblement du sol. Ses moteurs, à bout de souffle, rugirent de douleur, crachant des flammes vacillantes aux reflets jaunâtres—signe évident d’un problème de combustion. Des volutes de fumée noire s’échappaient, étouffant brièvement les explosions environnantes. Dans un râle mécanique, l’appareil redressa ses propulseurs vers l’orbite, soulevant un immense nuage de poussière sous l’effet de sa poussée laborieuse. Enfin, il quitta le sol, oscillant sous les tirs nourris des blasters ennemis. Les projectiles énergétiques fusaient comme des rapaces fondant sur leur proie, s’écrasant violemment contre la carlingue dans un fracas assourdissant. La structure entière du vaisseau tremblait sous l’impact, chaque détonation résonnant jusque dans les entrailles de l’appareil. À l’intérieur du cockpit, une cacophonie d’alarmes stridentes tournait en boucle, vrillant les tympans et témoignant des dégâts critiques infligés aux systèmes. Mais Kiran les ignora. Son regard restait rivé sur les commandes capricieuses de son vaisseau, un vieux monstre d’acier qui frémissait sous l’effort et la brutalité des assauts constants. Chaque manœuvre était un supplice. L’appareil, blessé, peinait à obéir, sa réactivité entravée par les avaries. Et pourtant, il devait s’accrocher. Lutter contre la gravité. Contre les flammes. Contre l’ennemi.
Les différentes consoles affichaient une série d’avaries, chacune plus inquiétante que la précédente. Comme si un courroux implacable s’abattait sur eux, le vaisseau refusait obstinément de gagner de l’altitude. Il volait, oui, mais en rase-motte, incapable de s’élever au-delà d’une vingtaine de mètres au-dessus du sable. Chaque tentative pour s’arracher à cette prison invisible se soldait par un nouvel échec... et une nouvelle alarme.
Kiran, les mâchoires serrées, s’accrochait aux commandes, luttant pour maintenir le maigre gain d’altitude. Il slalomait entre les dunes, évitant de justesse les crêtes menaçantes, quand un signal différent retentit soudainement dans le cockpit.
— Quoi encore !? grogna le félin, excédé par ce déluge d’alarmes incessantes.
— Une alarme de proximité ! Mais…
Adam s’interrompit, son visage se figeant alors qu’il comprenait enfin.
Depuis le vaisseau de transport qui planait toujours au-dessus du camp en ruine, trois chasseurs de combat surgirent, escortés d’un chasseur lourd. De classe consortiale, leurs coques chromées scintillaient sous la lumière crue du désert. Fins et profilés, ces intercepteurs, conçus pour fendre l’air à des vitesses fulgurantes, ressemblaient à de fines aiguilles prolongées de deux ailes triangulaires légèrement arrondies à l’arrière. Fleurons de la technologie militaire du Consortium, ces engins de chasse n’avaient qu’un seul objectif : rattraper et anéantir tout vaisseau tentant d’échapper à leur joug.
Libérés du transporteur de troupes, les chasseurs de combat atteignirent rapidement leur pleine vitesse, se lançant à la poursuite d'Adam et Kiran. Leurs moteurs hurlèrent dans l'air, produisant un sifflement strident qui vrillait les tympans. Derrière eux, plus imposant et plus lent, le chasseur lourd ouvrit le feu sans sommation. Une pluie de lasers rouges déferla autour de leur vaisseau, traçant des sillons d’énergie brûlante. Pourtant, aucun tir ne semblait directement les viser. Adam fronça les sourcils, un frisson parcourant son échine lorsqu'il comprit la véritable intention de l’ennemi. Les faisceaux ne cherchaient pas à les abattre. Ils s’écrasaient sur le sol désertique, provoquant des explosions assourdissantes. À chaque impact, des gerbes de sable doré jaillissaient dans les airs, projetées avec violence. En quelques secondes, une tempête de poussière se forma, des nuages denses s’élevant en spirale, gagnant rapidement en altitude. Bientôt, un épais brouillard doré engloutit leur champ de vision, rendant chaque manœuvre encore plus périlleuse. Kiran, les crocs serrés, luttait contre l'aveuglement progressif, tentant d’anticiper les obstacles invisibles qui se dressaient sur leur trajectoire. Dans le chaos ambiant, un sinistre orchestre résonnait : le grondement des impacts au sol se mêlait aux hurlements aigus des chasseurs ennemis, transperçant le désert tel un cri d'agonie.
Adam jeta un rapide coup d’œil par le hublot du cockpit, et son intuition se confirma. Les tirs du chasseur lourd n’étaient pas destinés à leur vaisseau, mais au temple Esthérian ! Le véritable objectif du Consortium lui apparut avec une clarté glaçante : effacer toute trace de cette fouille et des découvertes qui y avaient eu lieu. La destruction du camp n’avait été que la première étape. Le temple était la suivante. Puis, inévitablement, ce serait leur tour. Aucun témoin ne devait survivre.
Les tirs étaient méthodiques, dévastant le paysage désertique avec une précision chirurgicale. Le temple millénaire, qui avait résisté aux affres du temps, était désormais en péril. Sa cachette, dissimulée par le sable et la falaise rocheuse, ne le protégerait pas longtemps. Chaque détonation rapprochait un peu plus sa ruine.
Les lasers ennemis fusaient à proximité de leur appareil, faisant vibrer ses parois dans un grondement sinistre qui résonnait jusque dans les sièges du cockpit. Sous l’impact des tirs, des éclats de roche s’envolaient, projetés dans toutes les directions comme des projectiles mortels. Le ciel, obscurci par le sable soulevé, ajoutait une atmosphère apocalyptique à la scène. Par instants, les faisceaux rouges transperçaient la poussière, baignant le paysage d’une lueur infernale.
Un premier tir toucha la falaise. Dans un fracas assourdissant, la roche vola en éclats. Des débris fumants furent projetés dans les airs, frôlant dangereusement leur vaisseau déjà au bord de la rupture. Prendre de l’altitude devenait une nécessité absolue.
Puis, plusieurs tirs firent mouche. Dans un vacarme de fin du monde, une réaction en chaîne se déclencha. Une alarme stridente perça le tumulte, vrillant les oreilles d’Adam et Kiran.
— Le vaisseau détecte un pic d’énergie massif en provenance du labo Esthérian…
— Ça veut dire quoi ?! cria le Neurorien, luttant contre le chaos sonore.
Adam n’eut pas le temps de répondre. Sur sa console, des relevés affichaient une montée de température anormale, une augmentation impossible du niveau d’énergie. Soudain, toutes les alarmes de proximité se déclenchèrent en même temps.
Sous leurs yeux, le sol se déroba brutalement sur un rayon d’un kilomètre. Un tremblement secoua la terre, suivi d’un silence oppressant. Puis, un grondement sourd émana des entrailles du désert, un rugissement venu d’un autre âge.
L’instinct prit le dessus. Pris de panique, Adam abattit sa main sur une commande de sa console tout en donnant un coup sur le manche que Kiran tenait fermement. Contre toute attente, le vaisseau répondit enfin. Dans un sursaut de puissance, il s’éleva, s’arrachant à l’attraction mortelle du sol.
Un instant plus tard, une lumière blanche, aveuglante, jaillit du cratère béant. Une onde de choc titanesque se propagea dans l’atmosphère.
Des milliers de débris furent projetés vers le ciel, transformant l’air en une tempête de flammes et de roche en fusion. Une colonne de feu s’éleva, engloutissant tout sur son passage. L’explosion déchaîna des vagues de chaleur brûlantes, secouant violemment le vaisseau.
Malgré les tremblements, malgré la menace qui grondait sous eux, l’appareil montait, s’arrachant au chaos infernal.
Dans le cockpit, Adam et Kiran observaient avec effroi le paysage en contrebas, autrefois désertique, désormais réduit à une mer de flammes et de ruines.
L’explosion, d’une puissance inouïe, frappa de plein fouet deux des chasseurs légers lancés à leur poursuite. Avalés par une gerbe de flammes titanesque, ils furent instantanément réduits en cendres. Déchiquetés par la déflagration, leurs débris se mêlèrent aux fragments de roche et de métal déjà projetés dans les airs, tourbillonnant dans le chaos incandescent. La détonation se propagea en une onde de choc d’une violence inégalée, faisant vibrer l’ensemble du vaisseau. Leur fuite restait précaire, chaque mètre gagné en altitude les arrachant lentement, mais sûrement, à la mort qui grondait sous eux. Soudain, la force de l’explosion leur offrit un sursaut inespéré : propulsé par la poussée brutale de l’onde, le vaisseau accéléra, s’élevant à vive allure vers l’espace.
Dans le cockpit, les alarmes hurlaient toujours, mais, contre toute attente, l’appareil répondait enfin aux commandes. Comme par miracle, le rugissement des moteurs se fit plus stable, moins plaintif. La combustion des ergols se stabilisa, libérant enfin une poussée optimale, permettant au vaisseau de s’arracher de l’étreinte gravitationnelle d’Oberon V.
Les capteurs indiquaient que la chaleur et l’énergie libérées par l’explosion commençaient à décroître, mais l’ampleur du cataclysme était irréfutable. Le temple. Le centre de recherche. Tout avait disparu, consumé par les flammes.
L’immense nuage de poussière et de fumée se dissipa légèrement, laissant entrevoir l’étendue de la désolation.
— Putain… lâcha Adam, la gorge nouée.
— Quoi ? demanda Kiran, incapable de détourner son regard des commandes.
— Il n’y a plus rien…
Sous le vaisseau, la plaine sablonneuse, la falaise, le temple Esthérian… Tout avait été effacé. À leur place s’étendait un cratère béant, un gouffre de cendres et de métal en fusion, où s’élevaient encore des volutes de vapeur noire, toxique. Là où s’élevait autrefois un site millénaire, il ne restait plus qu’une plaie béante sur la surface d’Oberon V. Une scène de destruction totale.
Le vaisseau franchit enfin les dernières couches atmosphériques d’Oberon V, émergeant dans l’immensité glaciale de l’espace. Derrière eux, la planète s’étendait en une vaste sphère striée de nuances contrastées : le bleu éthéré de son atmosphère se mêlait aux teintes rougeoyantes et sablonneuses du désert, formant un spectacle à la fois majestueux et indifférent à leur fuite désespérée. Mais ils n’avaient pas le luxe de contempler cette vue.
La destruction des chasseurs ennemis leur avait offert un court répit, rien de plus. Chaque seconde comptait. Leur seule chance de survie était de s’éloigner suffisamment pour enclencher l’hyperespace avant qu’une nouvelle vague d’assaillants ne les prenne en chasse.
Sur les consoles, des voyants écarlates clignotaient frénétiquement, projetant une lueur inquiétante dans l’habitacle. Les alarmes hurlaient sans relâche, couvrant presque le grésillement des circuits en surchauffe. Des étincelles jaillissaient de plusieurs panneaux de contrôle, signes d’une défaillance imminente.
Adam jeta un regard rapide à ses relevés. Les réserves d’énergie s’effondraient à une vitesse alarmante. Pire encore, le système de survie vacillait, au bord de la rupture.
— Bordel…
Si un seul tir ennemi les touchait maintenant, ils seraient cloués sur place… ou réduits en poussière.
Le temps jouait contre eux. Chaque seconde écoulée les rapprochait un peu plus de la catastrophe.
— Encore des ennemis ? lança Kiran en serrant les dents.
— Si seulement il n’y avait que ça…
— Quoi alors ?
— Bouclier inactif, système de survie à l’agonie…
Kiran serra un peu plus fort les commandes, ses jointures blanchissant sous la pression. Les vibrations du manche s’intensifiaient, écho inquiétant du vaisseau entier qui tremblait sous l’effort. Les moteurs étaient poussés à leurs limites, à deux doigts de rendre l’âme.
— Adam, l’hyperespace ! Je ne sais pas combien de temps on va tenir ! hurla-t-il par-dessus le vacarme des alarmes, refusant d’entendre une nouvelle liste d’avaries.
— Continue de t’éloigner ! On n’est pas encore à distance ! répliqua Adam, les yeux rivés sur les indicateurs.
Chaque seconde semblait durer une éternité. Les réacteurs hurlaient sous la contrainte, tandis que des étincelles jaillissaient des panneaux de contrôle et des câbles éventrés qui parcouraient les entrailles du vaisseau. La chaleur devenait suffocante, alourdissant l’air, rendant chaque respiration plus difficile.
Puis une nouvelle alarme retentit.
— Putain, c’est quoi encore ce bruit ? grogna Kiran.
— Alarme de proximité…
Adam n’eut pas le temps de finir que le dernier chasseur apparut, émergeant de l’ombre d’Oberon V. Leur répit était terminé. La chasse reprenait.
Le vaisseau ennemi fondit sur eux à une vitesse fulgurante. Un tir laser vert frôla leur carlingue, faisant tanguer l’appareil vers la droite.
— Adam ! rugit le Neurorien. On n’a plus le temps ! C’est maintenant ou jamais !
L’indicateur de distance passa enfin au vert.
— On y est ! Active le saut !
Kiran frappa la commande d’hyperespace. Rien. L’espace devant eux resta désespérément statique.
— Pourquoi ça ne fonctionne pas ?! lança-t-il, la voix tendue par l’angoisse.
— Aucune idée…
— Les coordonnées sont bonnes ?
— Oui… J’ai entré celles de Neuror, c’est le monde le plus proche…
— Alors je réessaie !
Kiran activa de nouveau la commande. Toujours rien.
Un silence pesant s’abattit sur le cockpit. Seuls persistaient le hurlement des alarmes et le grésillement des circuits endommagés. Soudain, les lumières du tableau de bord s’éteignirent avant de se rallumer faiblement, clignotant par intermittence.
Adam balaya le cockpit du regard, la mâchoire crispée.
— C’est pas bon… C’est pas bon du tout…
Kiran le fixa, inquiet.
— Nos réserves d’énergie sont presque à plat… souffla Adam. Elles fondent comme neige au soleil. Si on ne parvient pas à passer en hyperespace… on est foutus.
Kiran martelait frénétiquement les commandes, tentant désespérément d’activer l’hyperespace. Les consoles clignotaient de façon erratique, affichant une cascade de pannes à travers tout le vaisseau.
— Peut-être que le module de navigation a grillé à cause des tirs… Je vais aller vérifier, suggéra Adam en détachant son harnais.
Mais à peine eut-il amorcé un mouvement qu’il sentit à nouveau cette sensation étrange, la même qu’au camp de base.
— Kiran, à droite ! Non, vire à gauche ! ordonna-t-il soudainement.
Sans hésiter, le Neurorien tira violemment sur le manche, et l’appareil bascula vers la gauche. Un faisceau vert déchira l’espace à quelques mètres à peine de la carlingue, frôlant leur position avant de disparaître dans l’immensité du vide.
Le cœur battant, Adam échangea un regard avec Kiran.
— Bordel… on l’a échappé belle, souffla-t-il.
— Comment t’as su ? demanda le pilote, les yeux rivés sur ses instruments.
— Une… intuition, marmonna Adam, encore troublé.
Mais cette sensation ne le quittait pas. Elle revint, plus forte, plus insistante.
— Encore à gauche !
Sans discuter, Kiran exécuta la manœuvre. Un laser vert surgit dans l’obscurité et effleura l’aile du vaisseau avant de disparaître à son tour.
— Ça recommence… murmura Adam, le souffle court.
Kiran jeta un regard furtif à son copilote, intrigué, mais trop concentré pour poser plus de questions. Une chose était sûre : l’ennemi se rapprochait dangereusement. Ils étaient désormais à portée de tir.
Il fallait réparer cette panne immédiatement. Chaque seconde comptait. Soit ils seraient détruits, soit ils tomberaient en panne sèche avant de pouvoir sauter en hyperespace.
Malgré l’urgence, Adam était toujours traversé par cette sensation oppressante, cette voix intérieure qui lui criait quoi faire.
— À droite ! cria-t-il brusquement.
Sans attendre, Kiran obéit, et un troisième tir vert fusa, frôlant la coque avec une précision terrifiante.
Adam, les mains tremblantes, fouillait déjà dans les entrailles de la console de navigation, cherchant désespérément l’origine du blocage. Des câbles arrachés, des circuits brûlés… Il devait trouver la panne, et vite.
Derrière eux, le chasseur ennemi gagnait du terrain. Plus agile, plus rapide, il poursuivait sa cible sans relâche, ses canons toujours braqués sur leur vaisseau endommagé.
Dans son cockpit, le pilote ennemi confirma l’acquisition de la cible. Sur son écran de visée, un losange orange se forma, ses quatre segments convergeant lentement vers une croix centrale. Une silhouette métallique s’y dessina : leur vaisseau.
Le pilote esquissa un sourire froid, leva les pouces et pressa simultanément les deux boutons rouges surplombant ses commandes.
Dans un flash silencieux, les canons blasters crépitèrent, projetant deux faisceaux verts mortels droit sur leur position.
— Monte ! hurla soudainement Adam.
Les moteurs du vaisseau rugirent de douleur sous l’effort brutal. Kiran tira sur le manche, propulsant l’appareil vers le haut dans une ascension vertigineuse. Les faisceaux verts des lasers ennemis fendirent l’espace à quelques mètres à peine, traçant un ballet mortel de lumière dans l’obscurité.
— Dépêche-toi, Adam ! Le vaisseau va lâcher à ce rythme !
Adam arracha un panneau de contrôle et plongea les mains dans un enchevêtrement de câbles et de circuits. Des étincelles jaillirent alors qu’il tentait de reconnecter les composants endommagés.
— Plonge ! ordonna-t-il soudain.
Sans poser de questions, Kiran piqua violemment vers le bas. Le vaisseau trembla sous l’effort, ses parois grinçant comme un animal blessé. L’intérieur du cockpit fut brièvement illuminé par des décharges électriques avant de retomber dans une pénombre chaotique, les écrans clignotant à un rythme alarmant.
Le chasseur ennemi, exaspéré par l’agilité inattendue du vieux vaisseau, changea de stratégie. Poussant ses moteurs à pleine puissance, il accéléra brutalement et les dépassa en un éclair. Puis, dans une manœuvre acrobatique d’une précision chirurgicale, il vrilla sur lui-même et inversa sa trajectoire. Désormais, il fonçait droit sur eux.
— Il est devant nous ! gronda Kiran, les yeux rivés sur l’écran radar.
— J’ai presque fini ! cria Adam, les doigts fébriles sur les circuits.
— J’espère bien, sinon on est morts !
Face à eux, le chasseur du Consortium verrouilla de nouveau sa cible. L’écran de visée de son cockpit afficha un losange orange, se resserrant sur la silhouette chancelante du vaisseau. Un clignotement bref. Un signal sonore. Acquisition confirmée.
Il tira.

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