C. Avant de monter à bord

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Vatania était priée de se mettre au volant. Tout en écoutant son instructeur, elle pouvait sentir le parfum d’un vent frais remplir ses mains. C’était qu’elle avait l’instrument de ses désirs si intenses à un pas d’elle.

Jean-Claude reprit un brin de théorie pour contextualiser la situation. Il dit : « Quand la voiture ne bouge pas, on dit qu’elle est immobilisée. C’est important de savoir qu’elle n’a point besoin de L et de rétroviseur puisque tu ne t’apprêtes pas à conduire. »

Vatania pensait que toute cette technicité, elle en avait entendu parlée mais, loin, elle se trouvait loin de les avoir acquises. Alors, Pour s’évader au gré de musiques envoutantes, elle devait faire cet effort de concentration que beaucoup décrochait après trois minutes. L’examen, elle le voulait très fort.

Jean- Claude reprenait ses gestes dans l’habitacle pour lui faire comprendre l’intérêt de porter un L, un rétro pour le guide et le matériel décrit plus haut. Toutes ces choses avaient leurs utilités, un jour où l’autre si nous voulions promettre une route sans sirène de policier au derrière.

Il fixait le regard de Vatania, un pétillant regard fait de tendresse et d’appréhension. Il lui dit : « fais face au trafic quand tu récupère ta voiture stationnée. Si tu veux rentrer dedans, surtout, monte toujours par l’avant quand la voiture est face à la circulation. C’est surtout vrai sur une voie à deux bandes. »

Mais, elle devait aussi faire attention quand elle quittait le véhicule. Avec la même règle, elle ne pouvait quitter son regard des véhicules face à elle, tout en se dirigeant vers l’arrière. Cette méthode faisait ces preuves car, jamais, d’accidents ne survenaient avec ce petit réflexe à acquérir.

Jean-Claude reprit le cours de sa conversation dans laquelle il la mettrait en garde : « Quand tu éteins le moteur, vérifie plusieurs choses : phares éteints, frein à main tiré, fenêtres closes et antivol enclenché. Surtout ne panique pas en sortant et fixe le rétroviseur latéral pour vérifier la route si elle est dégagée. »

-Ne t’en fais pas. Un peu enfoncé près de ta jambe droite, il y a une manivelle. Celle-ci te permet d’ouvrir le capot. Vas-y et pousse vers toi cette poignée. »

Vatania s’exécuta et entendit un petit bruit d’un clapet ouvrant le dessus de l’habitacle avant. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’aller si loin dans la technique d’un véhicule. Elle se trouvait satisfaite de réussir des choses aussi faciles. Elle gloussa timidement et Jean-Claude comprit que Vatania devenait une vraie apprentie prête à apprendre et parfaire sa formation.

« Essaye de stabiliser le capot à la verticale quand tu auras enclenché le déverrouillage que tu peux le détecter quand tu glisses tes mains sous le capot encore fermé. »

Vatania sortit de la Clio et alla à l’avant pour relever le capot. Après quelques secondes de tâtonnement, elle put déclencher le deuxième verrou et ouvrit le capot. Elle ne connaissait pas grand-chose au moteur mais Jean-Claude lui demanda de vérifier les niveaux d’huile et d’eau.

Elle retourna s’asseoir en des gestes qu’elle apprenait à devenir automatique.

Vatania était petite et en avait assez de son siège pas aussi confortable qu’elle aurait souhaité. C’était ainsi qu’elle dit : « Jean-Claude, ne peux-tu pas m’aider ? Je suis peu à l’aise dans l’habitacle. Vois-tu mon siège se dérobe et je n’arrive pas à être maître de mes commandes au pied. Elles sont trop éloignées. Y a-t-il des réglages ?

- « Oui, en effet. Vois-tu, il y a une manette pour avancer ou reculer le siège en dessous de celui-ci. Le sens-tu ?

-oui »

C’était ainsi qu’elle régla son siège pour que celui-ci lui donna satisfaction. Il était d’usage de le laisser à une distance pour que la jambe fut quasi tendue au repos.

Une fois bien calée, les épaules avaient cette harmonie avec le dos de siège que Vatania sentait finalement un sourire intérieur lui dire : « nous y sommes ». Pourtant, elle n’était pas tout à fait en place. Il lui manquait la bonne longueur au guidon qui, bras droit tendu, devait épouser son poignet.

Une fois que ce fut bien compris, Vatania en profita pour régler l’appui tête dont le sommet devait arriver à l’extrémité du crane.

Jean-Claude l’interpella en lui disant : « N’oublie pas la ceinture, un outil important en cas d’accident, de freinage brusque. Voici la dernière recommandation avant de s’intéresser au tableau de bord, les rétroviseurs. Tu en as trois. Règle les pour voir le trafic, 2/3 de l’horizon pour les externes et celui central, un peu au-dessus de ton oreille. »

Elle se sentait en sécurité à ses côtés mais, de son regard, on pouvait lire l’impatience de celle qui cherchait le graal. Jean-Claude voyait ses feux d’alarmes et, pour la faire fléchir de position en une plus concentrée, il ajoutait : » Prenons le temps de nous intéresser au volant, aux pédales et au levier si tu veux bien. Comme tu as sans doute vu tes parents, ils ne conduisent pas n’importe comment et ont appris, je l’espère les bons réflexes pour tenir un volant. Regarde-moi et la position de mes bras. Je les positionne à 9 h15 sur un cadran horaire. Tu veux choisir une autre position ?

-non, cela me convient

-si tu veux, je peux te parler également de cette posture.

Il mimait ses deux bras tenant le guidon à 10h10. Vatania était satisfaite parce qu’elle sentait, fulminant qu’on allait parler de l’essentiel de ce qui l’intéressait : la maitrise du véhicule.

-Et d’une seule main, son coude gauche sur la portière ? Je vois souvent ce genre de réflexes. Qu’en pense – tu ?

-Non, non et non ! Il est strictement interdit de choisir une posture plus originale. Celles que je t’ai montrées sont les seules que tu devras t’exercer. Je suis convaincu que tu trouves cela très rébarbatif mais il en va de ta sécurité et de ceux que tu croiseras sur la route.

-Merci, je vais m’y appliquer dans les règles. Même si elles me semblent démodées je ferai comme une conductrice habille dans le choix de la posture.

-Venons maintenant aux pédales. Il y en a trois. Je suppose que tu sais les nommer et dire à quoi ils servent non ?

- la pédale de gaz, de frein et…. Je ne sais plus la dernière

- l’embrayage, Vatania, l’embrayage pour débrayer en touchant le levier de vitesse. Cela doit être automatique.

Alors que Jean-Claude continuait ses explications, Vatania en avait profité pour souffler un peu. Elle sortit le visage de son petit ami de son smartphone comme fond d’écran. A vrai dire, elle pensait fort à lui et ne comptait l’heure à laquelle elle allait le rejoindre à 50 km de sa maison.

Ils s’étaient rencontrés via un site de rencontre mais n’avait jamais vraiment officialiser leurs relations à cause des distances qui semblaient, monstrueusement handicapant.

C’était un tout que sa conduite allait résoudre, pensait-elle.

Elle en profita pour demander à Jean-Claude comment changer les vitesses car elle sentait que, bientôt, elle pourrait franchir le cap de véhicule mobile.

Jean-Claude, toujours là pour son apprentie faisait un autre tour de pédagogie. Il dit : « Dans une voiture comme celle-là, il y a six vitesses plus une marche arrière sans oublier le point mort. Chaque position du levier sert à franchir un cap sur le cadran eu tu peux voir ici. Si tu remarques, pour le moment, on dit que le levier est au point mort, endroit sans accélération. » -Comment fait-on pour changer les vitesses, passer d’une position à une autre ? s’interrogeait Vatania

) Ici, tu dois être vigilante car tu as l’obligation d’user les deux pieds. Faisons l’exercice. Avec ton pied gauche, tu embraye. Ta main te sert à mettre la première. Sans lâcher l’embrayage, à mi-course, tu donnes un petit coup d’accélérateur avec le pied droit. Et puis, tu peux relâcher l’embrayage. As – tu compris ?

-Oui, attend, j’essaye.

-Entraine toi très fortement car c’est la plus importante des instruments que tu auras à utiliser. Fais ce petit exercice. Change, moteur fermé, le rapport de vitesse, passant de la 1 à la six et puis revient au point mort.

En l’espace de quelques instants, la petite avait assidûment appris. Elle était fière de montrer à Jean-Claude ses progrès et elle était si prompte, si vivace et si appliquée. La raison derrière était la rencontre avec son petit ami, Sandro mais il y avait autre chose, la force de persuasion que dégageait Jean-Claude, toujours à même de donner de explications là où s’étaient nécessaires.

Après cette mise à l’épreuve, le moniteur, aussi fière de sa fille qu’un ballon au but, lui dit « Félicitation. Jamais, je n’ai vu de si grands progrès en si peu de temps. Voyons comment tu te débrouille face à cela » Il allait reprendre la séance quand, tout à coup, Vatania se mit à pleurer. Il lui dit : « Pourquoi des larmes ? » Vatania ne pouvait retenir ses longs sanglots et l’interpella : « Vois-tu, je n’ai jamais eu de véritable père et des félicitations comme si j’étais ta fille ? »

Jean-Claude comprit les moments délicats et promit de l’aider à surmonter son deuil pour un père qu’elle n’a jamais connu.

Il continua sa leçon : « SI j’enclenche telle vitesse, peux-tu me dire laquelle j’ai mis ? » Et Vatania répondit, après avoir séché ses larmes : « la deuxième ? »

- « Très bien ! Passons à un autre chapitre de ton apprentissage »

Alors qu’il essayait de la faire sourire, il reprenait sans une pointe de sympathie pour cette inconnue, aux premiers abords, qui lui avait touché le cœur

« Intéressons-nous au tableau de bord et voyons les couleurs des différents icones se présentant face à toi. Les vois – tu ? La voiture est en marche mais il n’est pas encore temps de prendre la route, juste voir les différents curseurs et leurs couleurs. »

-Là, je vois trois curseurs et trois couleurs : un rouge au centre duquel un P, un o range représentant une pompe à essence et un fer pour une flèche tirée vers la gauche. Je ne sais ce qu’il représente.

-Réfléchis faisons facile, la couleur verte est très facile à deviner, il symbolise la permission. Pense aux feux lumineux. La couleur orange, elle représente une alerte et la couleur rouge symbolise le danger. Donc, pour le premier, de quel danger peut – il s’agir ?

-Je ne sais pas, y-t-il un endroit où je pourrai facilement l’identifier ?

-Très juste, le manuel de bord. Tous les signes et leurs couleurs y sont expliqués. Je vais t’aider. En l’occurrence ici, le danger que le véhicule te prévient est le frein à main. Il est tiré et, sans le déverrouiller, la voiture ne pourra pas voyager tranquillement.

-Merci, je m’en souviendrai.

-La couleur orange avec une pompe à essence symbolise l’alerte. Le réservoir en carburant de la voiture est presque vide ce qui signifie se rendre à une pompe faire le plein. Le clignotant vert symbolise que la voiture s’apprête à tourner vers la gauche ce qui est aussi visible de l’extérieur sur des petits phares mis aux extrémités avant et arrière de l’habitacle en couleur orange. As-tu compris ? Voyons maintenant les autres sigles et leurs significations dans le manuel de bord.

Vatania prenait le gros manuel et le feuilletait pour se retrouver aux seins des symboles du tableau de bord et de leurs significations. C’était ainsi qu’elle pouvait déchiffrer les symboles et leurs significations. Pour mieux les retenir, rapidement, elle décidait, avec l’accord de son moniteur, d’allumer la voiture. En l’espace de quelque seconde, elle pouvait mémoriser sur l’écran, le frein à main tiré marqué par un P dans un gros trait rouge.

Elle connaissait les feux de détresse qu’elle enclenchait sur le tableau de bord bis, celui qui se trouvait en parfait alignement au frein et au levier de vitesse. Il était marqué dans un curseur par un triangle.

Puis, Vatania demandait à Jean si elle pouvait allumer les feux de position, de croissement, feux de brouillard avant, les clignotants et les feux de route. Ainsi, elle avait droit, sur son tableau visuel, à un grand mélange de vert et de bleu. Elle différenciait par un demi-cercle et de traits droits ou en zigzag les feux de croissement et de brouillard. Elle savait que c’était ceux-là qu’elle allumerait soit par nuit soit par brouillard. Les clignotants étaient faciles. Quant aux feux de position, elles étaient éclairées par une lampe. Les feux de route étaient les seuls à être bleus.

Puis, elle se remémorait les signaux d’alerte comme, par exemple, cette pompe fixe à l’écran qui indiquait que le réservoir était vide. Mais là, Jean-Claude tentait de la rassurer en lui disant : « Ne t’en fais pour cette Jauche. Tant qu’elle reste au-dessus de 0 que tu peux voir sur ce mini-compteur, il n’y a pas de danger imminent d’où le terme appris d’alerte. »

Vatania le remercia et poursuivit sa lecture sur le manuel. Elle voulait connaître les signaux de danger. Elle apprit sur la température marquée d’un niveau rouge, l’huile pointé par une lampe à huile et celui qu’elle allait avoir du mal à retenir, la défaillance du système de freinage. Elle n’arrivait pas à schématiser ce dessin. Puis, elle se dit que c’était celui qui possédait son point d’exclamation.

Elle connaissait à présent ses signaux de danger et ceux bleu-vert. Elle s’en félicita d’aller aussi vite. Peut être qu’à cette vitesse, elle pourra vite s’en aller seule, soufflait-elle.

Elle avait encore deux importants signaux à mémoriser le dégivrage de la lunette et le feu arrière, tous deux marqués en orange pour accessoires ou alerte.

Jean-Claude, impressionné par son élève, lui dit : « Bien, Regarde tu as oublié ceux-ci usure de plaquettes de frein et starter comme témoins. Ce n’est pas grave mais sois vigilante. Plus vite, tu montres ta maîtrise, plus vite tu pourras t’en aller ! Et surtout, n’oublie pas de conduire avec un membre de ta famille.

« Nous allons nous mettre en position pour ta première leçon. Enfin, non, pas tout à fait ! Je prends les commandes et toi, tu dois faire de tête les différents feus. Essaye ! »

Il enclencha la première et se mit à faire des demi-tours sur lui-même. Pendant ce temps, Vatania enclenchait les feux de croisement pour la visibilité, les feux de position toujours à portée et les feux de brouillards même s’il y avait un parfait soleil. Puis, elle suivait toujours les indications de Jean-Claude qui lui avait demandé les essuies glaces, le feu antibrouillard arrière ainsi que le souffleur pour la buée de la vitre plus le dégivrage de la vitre arrière. Enfin, il demandait qu’elle le protège du soleil par le pare-soleil et une remise en place par après même s’il s’avérait utile. Elle pouvait enclencher également l’avertissement sonore pour le klaxon et indiquer un changement de direction tout en faisant du surplace par Jean-Claude.

Elle était fin prête, pensait-elle. Mais, il lui manquait encore deux ou trois petites leçons que Jean-Claude aurait tôt fait de lui expliquer.

« Viens avec moi. Sortons de la Clio. Regarde en dessous, les pneus. Tu dois faire attention de toujours connaître l’emplacement de la pipette. Il y a aussi ceci que tu dois avoir. »

Jean-Claude lui montrer les rainures et lui dit qu’elle devait vérifier l’usure d’une des quatre roues. Elle pouvait utiliser d’un témoin d’usure pour se rassurer et c’était très apprécié par les examinateurs.

« Resoulève le capot. A l’examen, il te sera demandé, c’est certain, de vérifier le niveau d’huile. Voici (en montrant de ses doigts) les deux orifices : l’un pour vérifier l’autre pour ajouter. »

-« Oula, cela devient très technique. Attends voir : donc la pression des pneus, le niveau d’huile. C’est ok. J’ai enregistré. »

-« Le liquide de frein est important si tu veux toujours avoir les meilleurs freinages sans user les plaquettes frein. C’est celui cela avec un bouchon jaune »

Il n’en avait pas fini mais il voyait qu’il pouvait encore passer du temps avec Vatania car elle avait son cerveau en harmonie avec les concepts. Elle comprenait et n’avait hâte que d’une chose : prendre le volant.

-« Toujours sous le capot, voici le liquide de refroidissement. C’est le bouchon bleu ciel. Il aide à maintenir un niveau de température idéale pour ne pas faire surchauffer le moteur et avoir une voiture qui fume. Tu le contrôle de l’intérieur par le témoin de la température vu avant. Quoi d’autre ? Le dernier liquide à prendre soin, c’est le lave glace. Il se trouve (chipotant vers l’extérieur) ici avec un bouchon bleu ciel, même couleur que le liquide de refroidissement. Tu les différencieras parce qu’il a une contenance plus petite »

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