“Mon âme était comme une forêt d’acacias, et Jane, ma bien-aimée, y avait foutu le feu pour embrasser le mal.

Tant bien que mal j’avais pleuré pour contenir les flammes qui déchiraient mon cœur, et qui le transformaient en cendre.

Ce n’était pas suffisant.

Mais la forêt repoussera et deviendra jungle.

Demain.

Ou un autre jour, quand le bonheur ne procrastinera pas de venir me voir.”

Je n’aimais pas trop les filles grosses avant de rencontrer Angela. C’était dans le bazar d’un hasard algorithmique. Elle était rousse, les yeux bleus vifs, elle parlait allemand et elle fumait et buvait. Elle était communiste et moi je n’étais de rien, résigné plus que révolté, je ne votais pas. La politique m’intéressait grandement, mais j’avais vite compris que le petit peuple, et même le peuple avec un compte en banque confortable n’avait que très peu d’influence. Mais elle, elle y croyait et je l’écoutais parler de la révolution, des élites et du capitalisme. Et après avoir discuté et bu des bières, je l’emmenai chez moi. Elle fuma chez moi et nous bûmes du rhum de Martinique, pour ensuite aller au lit. Elle avait une haleine de tabac froid et d’alcool et j’avais du mal à faire lever ma masculinité. Nous ne prîmes aucun appétit à faire l’amour, elle criait fort pour masquer son déplaisir et moi j’étais en elle, exténué, car elle était sur moi et elle était lourde. Je sais que ce témoignage est merdique, mais j’ai quand même joui et elle à vraiment détester et moi aussi et nous en sommes restés là. Ce texte est dégueulasse, ces deux personnes le sont aussi, l’époque l’est aussi et c’est si facile de la décrire comme cela. Et ce soir-là j’ai rêver de pigeons qui voulaient se suicider, mais je m’en foutais.