L'explosion
— Je suis fatiguée Marta, je te suis car je pensais résoudre mon brouillard. Mais, en tant qu’une bonne amie, j’en ai marre ! Tu cherches quoi au juste hein ? Raviver le feu va juste de brûler comme la rose et le serpent sur ta peau !
Elle hurle ses mots en écrasant sa cigarette sur le muret de cette ruine. Elle m’a piqué et de suite regrette. Je la repousse en larme, elle m’a touché là où je ne cesse de me mentir.
— Pardon Marta ! Je n’aurais pas dû te raviver avec cette métamorphe ! Mais tu vois, ici, c’est des pierres amassés gardés par des fourmis, des araignées et les esprits. Et puis, ce n’est pas mieux de continuer de vivre pour Emma, pour les autres survivants anonymes et même pour moi ? Tu voulais tout éclairé, savoir si vraiment tout était calculé ! Même Calvin n’en sait rien. Tu veux que je te dises une dernière chose ?
— Tu es sur la bonne voie non ?
— Roberto va partir, il ne lui reste malheureusement pas longtemps. C’est un fait que ce roc, ce pilier commence malheureusement à céder. Luna et Alvaro, m’ont raconté la même rengaine. Maman veut mourir pour le rejoindre. Marta s’efface, se ment, fait semblant de tenir debout pour les petits. Tu es en dépression, ton cœur agit en fonction tes humeurs et tes séances psy ne semblent donner rien parce que tu maintiens qu’avant te disparaitre, tu veux absolument déterrer chaque miette du passé pour mourir entière. Et la musique aussi, tu veux en parler ? Luna me disait que tu avais jouer seule un concert dans le salon. Tu filtres entre plusieurs périodes. Tu es juste perdue et cela est normal. Tu as tellement porté de masque toute ta vie que tu connais les règles, tu as peur de paraître faible, tu as honte aussi de penser te tuer pour lui. Au fond, tu es va remonter, je le sais, tout le monde le sait. Pour tes enfants, étant une mère géniale, tu vas tenir. Et pour ça, faut arrêter de se voiler la face. Je te propose qu’avec Alvaro et ta sœur, on gardera les enfants quand tu seras en soin.
— Non ! Je ne peux les abandonner ! Tu ne peux pas me retirer eux ! Mes trois trésors, mes diamants !
— Tu auras besoin de repos, c’est comme ça que tu pourras être mieux avec eux. Bien sûr, tu pourras les voir souvent mais faut m’écouter, tu as mal partout. Tu t’épuises vachement.
— Quand j’ai mal dormi ou même quand je ne dors pas, je les observe jouer. Leur père était certes étrange mais toujours gentil. Je regrette d’être parti sans qu’il puisse les voir. Tu sais, ces derniers jours, j’ai voulu reprendre contact avec lui, il s’était pendu, il y a un an, au lavoir du dernier village où on était. C’était son père le plus dingue.
— Il avait un handicap mental de quelle nature déjà ?
— En vérité, il n’a jamais été clair…
— Pourquoi tu parles de lui, il y a un problème ?
— Manuel est plus à part, le pédiatre ne trouve rien de grave surtout parce que c’est trop tôt pour détecter quoi que soit.
Elle me prend par les épaules, les massent avant de m'enlacer.
— Tu penses aussi que Luna est malade ?
— Elle n’a rien pourquoi ? Tu penses que je suis une mère hyper inquiète ? Enfin, si, mise à part son stress post-traumatique.
— C’est quand la dernière fois que tu as profité de toi ? Pris soin de ta santé ?
— Pourquoi cette question ? C’est moi qui a pris la décision de tester ce prototype, enfin et ok, en forçant un peu. Et puis, on s’était vu quelques mois avant que je retrouve ce…
— Tu vois, tu as oublié la définition. On va passer sur les moments romantiques en amoureux aux restaurants ou des soins duos. Prenons donc, mon dernier exemple cité, je sais que ta mémoire à repris du poil de la bête et justement, je continue à l’interroger. Quand avais tu eu un massage ?
Je la repousse lentement pour sécher mes joues. La brume me refroidit et je préfère rentrer à la maison. Alvaro nous a laissé toutes les deux pour l’urbex, gardant avec ma sœur, les garçons. Luna est partit dormir chez Léo.
Dans la voiture au chaud, je sais qu’elle attend la réponse sauf que c’est évident. Prendre soin de moi, ne passe pas en vérité par une troisième greffe, des thérapies et tout faire pour que la maison ne s’écroule pas ? Même vouloir renouer avec mon corps de quarante ans pour danser sur la tombe de Roberto ?
— Non, je lis en toi Marta et passer du temps pour soi, c’est un petit soin solo, faire les boutiques, rencontrer aussi des gens ayant les mêmes passions que toi. C’est pas oublier les siens, c’est juste renouer avec tes émotions, tes envies et sortir de la maison. Ces dernières années, tu es rarement sortie. Roberto me disait que tu allais dehors uniquement pour Luna, acheter à manger. Tu avais certes des phobies, liés à ce que tu avais vécu cependant, tu avais laissé tomber l’idée, quand ta fille avait l’âge d’aller à l’école, de reprendre un rendez-vous avec un éducateur. Tu as donné tout pour elle, te sacrifiant toi-même un doigt alors que la police faisait son travail. Les jumeaux sont là et seront toujours là comme Luna, moi, Alvaro, ta sœur. Il faut absolument que tu respires, que tu apprennes à n’être plus prise en étaux par tes milles pensées. Laisse-moi conduire. Arrêtes toi Marta ! Non !
— Lâche moi !
— Ho putain de merde ! Stop ! Ralentis ! Marta !
Ma rage, mes larmes et ma poitrine explose. Je crois qu’elle me parlait ou c’était un rêve. Je ne sens plus rien maintenant que son parfum. Une rose qui devient plus sauvage, Roberto. Roberto ? Oui, je te rejoins. Attends-moi…
…..
— Maman ? Maman ne pars pas, pas de suite. Je sais que papa est déjà au ciel mais s’il te plait, je ne veux pas te perdre aussi après deux semaines. Tu es forte maman, toujours forte.
— Luna, qu’a dit le médecin de garde ?
Manuella est enfin arrivée. Léo a dû évidement l’a prévenir, moi, je n’en avais pas la force. Ma tante viendra dans une heure me remplacer et Alvaro ira le lendemain. Eva m’a surtout annoncé l’essentiel, ma mère était en burnout.
Pourquoi aucun psy n’a rien vu ? Probablement que si sauf que ma mère a joué celle qui allait bien…Pour le moment, elle respire, elle va revenir, son cœur a tenu.
— Elle reviendra sauf que j’ai peur qu’elle rechute. Manu, je n’ai vu qu’une partie de l’iceberg…
— Ne te reproches absolument rien. Ce n’est pas à toi de porter le poids de ta mère.
— Elle nous avait promis ce week-end un concert solo privé dans le salon, tu te souviens ?
— C’est un phénix cette femme. Tu sais que déjà, après toute l’histoire de complots, des gens sont prêt aussi à tester ce cœur ? La nature est bien faite. Elle est immortelle ta mère.
— La machine réagit et se régule avec les humeurs si j’ai bien compris. Bien qu’il y a des fils de soie type araignée, des matériaux que le corps ne rejette pas, c’est expérimental. Elle n’a plus de métal, de caches pour des substances illicites mais elle reste humaine, vulnérable. Imaginons qu’elle vit encore dix ans, elle aurait dans la soixantaine et…
— J’ai compris le calcul tu sais. Et puis ,un greffon biologique, le record pour le moment est de quatorze ans, enfin si je m’en rappel.
— Je voudrais écouter ses chansons, voir ses clips, je voulais le faire avec toi. Cependant, tu me redonnes finalement espoir. Avec toutes ses marques, ses amputations, ses milles coups, elle va se réveiller pour brûler la baraque.
— Regardes, elle semble revenir ! Madame ?
J’appuie sur le bouton d’alerte en sueur mais je ressens qu’à vingt-deux heure trente, après quatre heures d’angoisses, Manu joue bien les bonnes fées. Un infirmier et sa collègue nous poussent gentiment vers la sortie.
— Un problème Luna ?
— Adela, tu es en avance non ?
— Je me suis longuement confier à mon briquet et ma cigarette. Elle se réveille là ?
— Il me semble tata. Tu sais, elle a juste eu un choc crânien après un plein émotionnel.
— Tu as oublié le nez et le pied droite cassée.
— Merci Manuella. J’allais le dire aussi. Au fait, tes parents viennent te reprendre à quelle heure ?
— Dans une heure, c’était prévu. Luna sera rentrée au chaud comme ça.
Les deux continuent d’échanger assisent, moi, je cherche une porte ouverte entre les deux soignants derrière la vitre. Les premiers signes que je peux noter, sont bien encourageant alors, je chantonne une rare chanson :
— Tu es la rose noire qui ne fane jamais. Pour le monde entier, tu es l’immortalité incarnée. Une âme milles fois invaincus. La mort de fatigue te prendras en repos. Ton cœur unique aidera les meilleurs, ceux qui veulent vivre pour narguer les pourris. Souris maman, une nouvelle vie t’attend. En paix, moi et les jumeaux seront farceurs pour que tu puisses rire sans n’avoir plus jamais peur.
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