Luna
— Luna, ma tendre et cher petite lumière.
Je renifle ma petite fille, j’ai bientôt vingt-six ans. Sous mes paupières, je me remémore mon dernier rêve. Devenir danseuse étoile. Un battement plus tard, la chute, longue, courte, brutal. J’ai voulu fuir, comprendre, survivre, sauver ma dignité
Ces neufs derniers mois, m’ont permis de mettre les éléments à plats. J’en avais marre de dire oui, de dire non, de ne jamais savoir ce dont j’avais vraiment besoin. D’une rapide volonté d’autonomie en risque de crises majeurs à simplement avoir mes preux chevaliers à mes côtés pour m’encourager.
Ils me l’avaient d’ailleurs annoncés un matin, fier comme des coqs. J’avais souri presque en larmes. Et en remerciement, j’ai annoncé ma volonté de faire un concert à l’école. Enfin, utilisé la salle de théâtre pour filmer toutes mes chansons.
Jamais deux sans trois oui. Une fois en transe, une deuxième en pansement et la dernière en complément. Combler un manque. Lors de ma dernière séance avec Andréa, à mon sixième mois de grossesse, elle m’a proposé d’écrire sur ordinateur, toute ma vie.
Et en relisant, ces dernières semaines, « Chronique d’un consentement volé ou l’art de jouer », j’avais eu quelques révélations. D’une, tout mettre une bonne fois pour toute à plat, à déposer dans mon cerveau, un voile de sérénité, de clarté. De deux, j’avais beau maitriser mes défaillances, j’ai saisi que les mini jeux de Sergio pour me soumettre avait eu lieu durant les soirs ainsi que les week-ends, parfois en semaine.
J’allais en cours, je portais un masque et je pense mettre souvenu que ces fous avaient pu évoqué en ma présence, le culte. Au centre, j’avais mélangée tout et durant le procès, j’avais eu la chance qu’on m’aiguille pour témoigner.
La chance, je l’ai eu aussi rapidement grâce à la compréhension des journaux, d’internet et des gens en général. Tous ont saisi l’importance de la vie privée et je salue le courage des survivants qui prépare leurs paroles pour condamner le Présentier.
Moi, je suis enfin dans le futur. Adela gardera ma fille pendant que je reprendrais les cours de danse et de chants. Alvaro, lui, m’a offert le luxe de revoir nos vieux amis en guise de cadeau de naissance.
En parlant de présent, ma sœur m’a promis de me permettre de me remettre en forme physiquement. César et Tania, se sont contenté de jouets et mes parents, des habits. Silvia est aussi venue me voir pour ajouté des petits livres et Carmen, des petits chaussons de danse.
— Marta Ramos, tu es mon Elue, ma femme au quotidien. Je pourrais le dire en toutes langues hors elle fourche devant ta beauté. Je t’ai vu dans tout tes états et je ne pense pas en être bout. C’est dans cette courte et vague déclaration, que je désire continuer à vire milles couleurs à tes côtes. Marta, veux te devenir mon épouse ?
Roberto me surprend à genoux, avec une rose et une bague. Notre fille bouge un peu dans son sommeil, je la maintient tout en séchant mes joues.
— Bien sûr que oui ! Quelle question ! Il m’a fallut tout écrire pour me rappeler surtout que c’était moi qui t’avais sauté dessus !
— Tu es un sujet d’étude à toi tout seule ! Même notre fille se demande déjà comment tu fonctionne.
Il m’embrasse passionnément puis joue avec Luna quand il me l’a prend. J’en profite pour sentir la rose, goûter une autre odeur d’une vrai amour. Et la bague, une inestimable. Arenalez Marta. Marta Arenalez.
— Je trouve que Marta Arenalez sonne bien. Bon, c’est vrai que ces derniers temps, c’était moi le centre de l’Univers, enfin je voulais briller d’une autre intensité, mais, tes projets ?
— C’est fou te le dire et pourtant après qu’on aura t’assister pour remonter sur scène, les arts ça sera terminé pour moi. Fini de donner des leçons, je voudrais par exemple travailler dans un bureau ou me former, reprendre des études. Sans oublier de s’occuper de notre petite princesse adorée. Et si, on laissait ta mère reprendre des forces hein ? Son troisième cœur plus ta naissance l’épuise. Oui, tu as à peine trois jours, tu respires la vie, mais maman dois dormir…
Il continue à lui parler tout en la berçant, un œil sur moi et je commence à m’endormir effectivement. Assez rapidement, elle retrouve sa place dans mes bras et deux grandes mains nous caressent d’une belle chanson.
« Je suis fini ? Jamais ! » « Si, l’hypnose t’a enfin enterré. Je me suis couverte d’une nouvelle peau, j’ai toujours une famille. Je t’ai jamais appartenu. Toujours rebelle ? C’est vrai, même faible, je suis forte. Je gagne à chaque fois tout ce que finalement, j’entreprends. Rattrapant mes erreurs. Adieu Sergio. Adieu et quand même merci. Grâce à toi et mon oncle, j’ai compris et apprivoisé la vrai symbolique de l’Elue, de l’Eveil. Une autre danse, une autre grâce et plus d’admiration, de passion, d’amour. Tout ce que j’ai voulu »
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