Le retour Part II

7 minutes de lecture

— Le cycle éternel Manu, ma mère s’est renfermé pour éviter toute syncope. Mon père a rechuté, il est en soin depuis quatre jour. Ma tante reste digne et mon parrain, joue l’homme à tout faire habillé en clown !

— Et toi ?

— Quoi moi ?

Elle se penche mystérieuse et je sais ce qu’elle va me dire. De mon côté, je me concentre sur le match de basket qui se déroule dans le parc dont Léo démontre toute sa légèreté pour mettre des paniers.

Ma montre annonce dix-sept heure, je ne devais pas tarder à aller voir mon père, je commence à me lever, elle me retient. Un automate qui a désormais d’autres visions.

— Lulu, voila quelques semaines que tu te tais. Avec les profs et Léo, je te protège comme je peux du harcèlement. Tu m’avais invité au parc pour t’ouvrir un peu et là, tu fuis.

— Mon père est la priorité !

— Non !

— Comment ça non ?! Je te verrais bien réagir pareil si c’était le tien !

— Pardon, je me suis mal expliqué ! Ce que je voulais dire c’est qu’on remarque bien évidemment que les réseaux amplifient les théories sur ta mère, ça la mine, ton père rechute sans doute à cause de ça, ton parrain tente d’apaiser les choses et que toi, toi tu t’isoles, tu manges moins, tu es moins présente. Je pense que tu as découvert plus de secrets que ce que ta mère en avait voulu partager ? Ai-je raison ? Je crois que pour être sûr qu’elle est vrai, tu as chercher tout ce que tu pouvais.

— Tu as raison et je te hais !

— Les amies sont fait pour ça ! Déjà, ta mère t’avais raconté quoi la première fois ?

— Des mots simples tu sais, c’était l’an dernier. En gros, pendant sa dernière année d’étude pour les arts de la scène, son cœur fût remplacé et…

— Non, je sais déjà ça. Je te parles surtout de la manière dont elle avait perdu ses doigts.

— Pourquoi tu demandes si je te l’avais déjà raconté ?

— Ne sois pas si surprise Lulu ! Parfois, on a besoin de réécouter.

— Mais pourquoi ce détail ? Il y aussi son oncle, ce Sergio, le culte, les expériences et l’amie du passé qui a trois noms différents ! Et d’autres trucs étranges.

— Bon, on va rembobiner comme disait les vieux. Tu as avoué avoir creuser sa vie, je t’écoute.

— Déjà, je n’ai rien avoué et de deux, tu vas jamais me lâcher hein ?

— Tu souris, tu m’en veux toujours pas !

— Ouai bon ! Ok, ok. J’avais juste besoin de temps pour digérer et j’ai encore mal au bide. Non, tu vois, ma mère m’a bien raconté la vérité. Sauf que c’est moi, qui lui mens.

— Là tu m’intrigues.

— Je sais que tu vas pas me juger mais par avance, n’hurles pas pour rameuter les hérissons, les corbeaux, Léo et le ballon de basket sur ma tronche pour me réveiller ! Ok ?

— Vendu !

Je lui sers la main en riant et ce simple geste de se sentir vivante à nouveau est visiblement vu par Léo qui court m’embrasser en un coup de vent avant de repartir sur le terrain.

— Hé ho ! Ma tomate cerise !? Je sais bien que l’amour s’est magnifique en temps de guerre sauf que la famille Arenalez est en danger ! Moi, deuxième capitaine de cavalerie, doit vous écoutez au rapport soldat Luna !

— Il est mignon de venir me redonner espoir ! Je regrette aussi de l’avoir mis un temps sur le bord de la touche, j’irais lui parler demain. Mais tu as raison, d’abord toi ! Alors, voilà, regarde-moi ça Manu.

Je sors mon téléphone et elle reste muette tout le temps où je me connecte sur le réseau privé pour aller sur une forum :

— Renaissance du Culte de la Rose Noire. Attend, on dirait les forums sur le darknet ! Comment tu as fait pour y entrer ?

— J’ai cherché au départ à lire tout ce qu’on pouvait dire sur ma mère. En majorité, on croit que le cœur est le même qu’avant, qu’elle a toujours des liens avec un membre du Présentier pour fabriquer des enfants soldats. Puis, un jour, j’ai trouvé ce site là après d’autres recherches plus poussés sur l’origine du culte. Ma mère ne sait pas ou ne trouvait pas important de me l’expliquer. Alors, bref, je me suis inscrite pour en savoir plus.

— Et ?

— Un membre du l’ancien culte est à l’origine de la fuite des données. Voyant que celui de Nicolas et de Sergio avait échoué simplement parce qu’il fallait d’abord que l’Elue assassine des proches à elle, le Gardien, ce membre donc, a préparé longtemps son plan.

— Il travaille j’imagine dans l’hôpital où était ta mère ?

— Il m’a parlé en privé. Avant que je discute avec les autres, il s’assure que je suis pour eux. Il m’a de suite repéré, j’étais Luna. Simplement par ma façon de m’exprimer. Alors, j’ai avoué mon prénom et tenu à rappeler que je ne compte pas dénoncer, j’ai peu de preuves mais surtout, à bien saisir en quoi la fuite de la nouvelle transplantation peut engendré leur idée de culte.

— Facile, ta mère continue d’être malade. Les pressions, les théories, les complots avec internet, va la mettre dans la tombe. Elle ne sera plus là pour dénoncer quoi que ce soit.

— Le Gardien était déjà infirmier lors de la première greffe. Il a chez lui, des photos, des vidéos de mère sur les huit mois environ d’emprise. On l’a voit souvent nue ou droguée, danser ou coucher. En laisse, en cage ou juste à genoux ou bien même habillé, forcé de remercier Sergio ou là aussi forcer d’avouer pourquoi elle ici. Puis, après ses mises en situations, il y aussi toutes les épreuves de l’épines puis enfin, bref, tout est consigné.

— J’imagine qu’il te l’a envoyé tel un cadeau empoisonné ? Et puis, certes, les autres ont été bien condamnés cependant c’est bien dommage que lui, ne le soit pas. Il avait tant de preuves ! Tu sais combien il y avait de membres et s’ils étaient retrouvés ?

— Cinquante, anonymes pour certains au procès enfin le premier. Et malheureusement oui…Voir ma mère le peu de fois, en maillot à la piscine ou au quotidien est déjà une épreuve en soi. Mais, là voir brut. Après, c’est pas ça le pire.

— Il y a pire ?

— Avant même qu’il devine qui je suis, une fois ma mère hors de course, il comptait me prendre à en guise d’Elue. « Celle à offrir, celle à formater avec un vrai cœur, l’invention ne contenant aucun errreur. Celle que depuis près d’un siècle, redonnera la gloire au vrai Culte. Car à l’origine, il y avait des femmes pour les plaisirs des hommes dans une communauté libre dans les montagnes. Les hommes parlaient d’Eveil, de philosophie, des arts, bref de tout ce qui est essentiel pour eux. Les femmes s’occupaient des gamins et acceptaient d’être partager par tous. Et surtout, une seule, une entre dix huit et vingt-cinq, serait l’Elue de tous. Hors mis donner son corps pour la jouissance, elle aurait été là pour tuer bêtes ou étrangers, là pour écouter les plaintes, là pour voler, là pour se taire, être docile, être animal pour être l’exemple de chaque génération pour tous et surtout ces femmes. Marta par le supposé sang supérieur de Nicolas, fût préparer bien trop tôt et mal. Neuf n’ont pas tenus, elle, à trop douter, trop subit rapidement. Luna, à l’âge parfaite. Il nous là faut pour que durant cinq ans, on l’entraine. Elle est si jolie, vous en pensez quoi si à ses dix-huit, on se l’offre le jour de la mort de sa mère ? Ci-joint, la mignonne. »

Nos souffles se rejoignent, nos mains aussi. Et là, dans ces mots lu x fois, tout s’éclaire. Je n’ai pas rien dit, non pas par honte d’avoir eu accès à des images que même le procès n’avait pas forcément accès. Il y avait autre chose et c’était moi.

Dans mes nuits, je me vois à la place de ma mère surtout quand on l’a ferré tel une bête. Dans les jours, je tremble, je suis en hyper vigilance, ayant le sentiment qu’on va me kidnapper.

— Luna, parle en immédiatement à ta famille, ton parrain même et l’école. Madame Castan est sans doute dans son bureau, je crois qu’elle termine tard. On va sonner car c’est important ! Même appeler la police.

— Tu penses que ça peut arriver ? Ou tu crois plutôt qu’on peut arrêter la machine ? Si je dis que je suis malade moi aussi, ils vont me lâcher hein ?

— Les cyber enquêteurs prendront le relais ma belle. Et puis, tu as été repéré, si tu leurs dit, ils ne vont pas te croire. D’ailleurs, ce message date de quand ?

— Bien avant que je m’inscrive…ils m’ont déjà dans le viseur ! Si je dis ça à mes parents, ils seront littéralement morts !

— Ou bien ils vont avoir de supers pouvoirs ! Ok, je taquines, respires. Tu veux que je t’accompagnes voir ton père ?

— Avec Léo ? Je te laisserais tout raconter durant le trajet, besoin de me concentrer sur autre chose.

— No soucis ! Je gère, tu vas le chercher ou j’y vais ?

Je ne parles plus, je désigne. Avant de partir, elle prend mon téléphone, prend des captures d’écrans, coupe la page et allume Candy Crush heureuse. Elle s’explique devant ma perplexité :

— Je vais finalement aller au rapport. Toi, tu dénoncées ton cerveau et ensuite avec tes deux supers gardes du corps, on s’en ira. Des question ?

— Merci Manu.

— De rien ! Aller, je file et prépare le déo pour le lion, question de sécurité !

Elle sautille l’air de rien, je ris un peu avant de me concentrer sur le petit jeu qui mine de rien, détends bien. Je me répète de ne pas me sentir coupable de continuer ma vie, c’est une façon de leur montrer que je contrôle ma peur et que surtout, maintenant, je sais à qui me confier.

J’ai besoin de mes proches, besoin de leur rappeler mon existence autant que la leur. Ils seront me défendre, m’accompagner.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Lapasseused'histoires 2 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0