Alvaro
— Alvaro ?
— Roberto ? C’est toi alors que j’ai eu avant-hier. Comment elle va ?
— Elle survit. Elle est surtout prête à tout savoir, les mensonges l’ont tués. Si tu viens surtout pour l’éliminer, je te prierais de tirer sur moi et de l’épargner.
Le jeune homme garde ce ton protecteur et triste. Il se retient de pleurer, je le comprends. Alors, pour le rassurer, je retire ma capuche et montre toutes mes poches qui sont vides d’armes. Je n’ai pas non plus de carte d’identité et que quelques billets pour me nourrir.
— Elle t’attends dans le salon. Tu es ok que je reste ?
— Je suis autant angoissé que vous. Restes et ensuite, si cela te dérangerais pas de me déposer au commissariat le plus proche ?
….
Je sers mon verre d’eau sur le canapé moelleux. Sa voix est plus réelle qu’au téléphone. Et quand il s’arrête devant moi, il rattrape le verre avant que le grand saut. Il cherche à dire quelque chose, moi, je ne vois que ce grand blond, visage carré, plus fatigué, des cernes et l’arcade sourcilière droite légèrement zébrée.
Il n’a pas changé en quelques années. Dois-je lui en vouloir ? Sans doute mais, il connait des secrets que je dois en amont découvrir pour saisir l’ampleur des dégâts. Le Présentier, alors, je ne l’ai pas rêvé entre mes manques de poudres blanches.
Je me suis radoter que je suis l’Elue pour sauver le monde. Je suis là avec mon ex et mon futur mari qui m’a demandé en mariage. Ni une ni deux, je me lève, je titube et je m’accroche en silence en larmes.
— Pardon de mon mensonge, de mon silence Marta. J’avais voulu tout te dire et pourtant, mon monde autour était menacé. On m’a aussi raconté des lubies et…Attends, attends Marta, assieds-toi.
— Ne pars pas !! Restes !
….
— Je ne pars pas, je suis là. Roberto aides moi.
— De suite !
J'avais laissé quelques secondes passés, histoire de laisser entre eux. Marta à du mal à décrocher, à deux on finit par y arriver enfin. Je suis obligé de la rassurer comme une enfant pendant qu’Alvaro s’installe sur le canapé.
— Il est là ma belle, en vie et il va tout nous dire. De quoi ?
Elle marmonne, elle agrippe finalement ma chemise et pose sa tête dans mon cou. Je fixe ce revenant et d’un sourire je l’invite à ne pas perdre du temps.
— Je vais donc reprendre à nos quinze ans. Tu te rappel de quelque chose ?
— Elle a souvent des pertes de mémoires sur son passé. Enfin, quand c’est évoqué hors photos. Mais, tu peux essayer quand même.
— Toi et moi, chansons, groupes, psychiatre après tentative de suicide.
— Un beau résumé. Marta, tu peux m’interrompre à tout moment, ok ?
Elle accepte, replie ses genoux et suce son pouce. Son front est humide, sa respiration plus lente. J’espère de tout mon cœur qu’elle ne se dissocie pas. Faudra que je me note d’en parler de cet échange au médecin.
— Tout, j’ai peur, je me renferme là mais, rien contre toi. Ils sont en prison mais j’ai peur d’eux, de ce qu’ils t’ont fait, à nous et aux autres.
Tant mieux, elle s’exprime clairement. Me voilà rassuré aussi.
— Donc, on était une bande de jeunes ados perdus, malades en centre. C’était le centre « Problèmes mineurs, problèmes majeurs ».
— C’est vrai ?
Elle doute, se relève, se place en tailleur et je lève un sourcil puis rigole de la blague. Marta nous croit pas. Elle mordille un ongle avant de nous dire :
— Il s’appelait « Le centre des Lucioles 12 17 ».
— Exactement ! Enfin, bref. J’étais en soins après le décès de mon frère.
On reste ébahi par son témoignage si sincère. Il était présent en témoin, dès dix ans, quand son frère majeur, s’était tué dans un tonneau sur la route devant chez eux. Il était paralysé, psychotique.
Dans ce centre, il était le plus vieux jusqu’à ses treize ans. Avec Axel, dont j’avais déjà entendu parlé, mais aussi quelques noms dont je n’ai pas eu le courage de retenir, ils avaient fondé un groupe de musique amateur.
Par un animateur DJ et un contact dans l’apprentissage des bases diverses, ils amusés de plusieurs styles les autres. Marta avait ensuite débarqué. Ils étaient tombés amoureux et c’était eux qui l’avaient convaincu de partager leurs passions. Elle écrivait déjà des textes, arrangés des chansons connus.
Un an plus tard, ils étaient libérés de leurs démons. Le jeune couple filait la passion jusqu’à que dans sa boite aux lettres, du foyer où il commençait ses premiers nuits dans un nouveau lui, un message.
Disons, une pub. S’il voulait continuer à s’éveiller, il doit être à cette adresse, à une heure précise. Il était autant partageur que secret. Alors, il y est allé seul. Dans une salle, dans un immeuble dont il ne connaissait pas l’adresse.
Il était seul, vraiment seul. Une salle avec une chaise, une table. Des hommes armées et il va rencontrer Nicolas. Il lui dépose la photo de Marta, lui dit qu’il devra obéir pour ne pas la voir mourir.
Il était prêt lui à parler, à être tué hors, il avait dit oui pour noter, se renseigner et un jour, renseigner son amie et les autres. Même ses parents. Deux mois plus tard, sans rien savoir du projet, il aura simulé un suicide.
Ses parents bien décédés dans d’étranges circonstances après des adieux déchirants. Nicolas l’enverra sous l’aile du Présentier. Ce dernier voulait un Prescripteur. Pour des jeunes enfants. Il devait leurs donner des cours classiques tout en fermant les yeux sur les expériences. Les gamins étaient souvent kidnappées voir achetés.
Il était resté au moins six ans entre l’Afrique et l’Amériques du Sud. Dans les lieux secrets. Puis, le Présentier avait voulu qui écrive des fausses preuves, des lettres surtout pour le cardiologue Ortega.
Il avait à chaque fois, savoir le but. Il prenait des coups et obéissait. Un jour, il y a moins d’un ans, il a fui. Il avait croisé ce Sergio, vu dans les journaux. Le culte, l’Elue et Marta. Marta, dont se délectait de la savoir morte ce type.
Sa lettre dit vrai. Si Sergio n’avait avoué le but premier de ce Présentier, lui, Alvaro savait. Plus d’une centaine de gosses morts pour faire une armée de soldats à déployer pout types de missions. Et dans deux continents, d’autres sont enfermées, abusés.
Si Marta fût choisit c’est que Nicolas lui avait présenté à ce malade, celle idéale ainsi que la possibilité de tester, aussi des adultes, dans un cadre de soumissions.
Ce monde est dingue et Marta l’est aussi. Elle n’a pas parlé, moi non plus. Encore du temps avant de simplement :
— Merci. Restes après ta dénonciation. Je sais que tu as caché encore des choses pour me préservé mais j’aurais le temps de t’écouter.
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