— Depuis quelle heure tu veilles sur moi toi hein ?

J’hausse les épaules, il rit, je sèche mes larmes. La nouvelle couplé au rêve étrange, aurait dû me paralyser, ou pire, j’aurais pu changer d’avis pour pousser ma sœur à le sauver. Pour une rare victoire, j’étais fier de moi.

Le temps m’a permis de prendre du recul, commencer à m’occuper de moi, de plus surtout porter le poids du monde. Alors, évidemment, je ressens les milles inquiétudes sur mon état. Ils sont tous peur que je suis incapable de me débrouiller seule…Ils avaient tort avant, ils ont raison désormais.

J’ai plaisir sans sadisme, de supporter quelqu’un avec moi. De près, de loin, en aide. Sergio, me surveillait et même en prison, il avait pu continuer. L’hypnothérapeute, je la retrouve de temps en temps. Enfin, Andréa se charge de ça en plus.

Sergio, son serpent tailladé me brûlera à jamais, plus que la rose que j’ai finit par retourner le sens. Je suis l’Elue par mon esprit, celle qui tant parcouru et bataillera éternellement dans les cendres, les flammes, le sang, la boue, les larmes.

Mais, cette chose visqueuse me remue le ventre. Son venin a su attaquer un ami, celui qui il n’y a pas si longtemps, me contais nos musiques, m’avait promis de reprendre contact avec les autres.

Celui qui fût presque définitivement enterré, est ici, le bras gauche en écharpe. Son visage, pire que fût le mien, serrant la main dans la sienne. Je ne savais sans doute pas où aller à nouveau quand le futur me donne des sueurs froides, que le présent est absent et que le passé est en chair et en os.

Une impression d’avoir quatorze ans, de le revoir chanter en jouant de la guitare dans sa chambre. Eva, Anna, je ne t’oublie pas pour savoir pourquoi tu n’y es plus, dans tout les cas, l’amour des miens, l’amour d’un blond cabossé et les arts m’ont permis d’être plus forte.

J’avais pensé à chaque fois, jouer un rôle pour aller mieux. Non, j’étais comme tant d’autres, à tout âges. Forte, faible. Entourés ou pas. Chacun gère les traumas, les deuils, les rencontres, sa vie.

Pour le moment, je téléphone une dernière fois, au moi d’avant et inconsciemment, ma main est sur le ventre.

— Tu es enceintes ?!

J’ai nos mains enlacés et je ne sais que répondre alors que je voulais juste :

— Je…Je rêve d’une petite fille depuis quatre jours. C’est étrange, les heures avant qu’il ne prenne, j’avais aussi, prémonition tu vois ? Adela m’a de suite mis au courant pile à mon réveil. Je voulais te voir avant, fallait te laisser te reposer. On m’a rien expliqué sur l’évasion de Sergio, comment il t’avait eu ect. Il m’angoissera à jamais. La laisse, ses punitions, ses silences, les fellations, pire que l’ai rare moments horrible avec mon oncle Nicolas dans….

— J’étais en train d’acheter des clopes dans un quartier, enfin à ami. Il m’avait dit qu’il avait ensuite besoin d’aide pour déplacer des enceintes pour une rave-party. Je l’avais aidé souvent, donc pas de problème. Une fois, dans un hangar, que je connaissais, il m’avait laissé dans la grande salle, pour allumer. Un coup plus tard, j’étais dans un sale état. Sur une chaise, amoché, ailleurs.

— Il ne pouvait s’échapper !

— Il avait réussi par une vieille astuce d’un panier de linge sale. Rien de plus. Mise à part, que s’il était là avec moi, c’était pour toi. Par la force j’avais écrit une demande pour toi. Tu devais venir ici après une heure de rendez-vous. On allait te chercher en bas de chez toi, pour filer. Sinon, je mourrais. Je sais ce que tu veux demander aussi. Pour te répondre simplement, j’avais taper le message pour Roberto. Et de fil à l’oreille, ils m’ont récupérés, ces chers héros armés. Sergio a pris le temps de me tirer avant de succomber plusieurs rafales.

….

Elle remonte lentement son visage baignée d’un vide. Dans sa tête pourtant, doit tourner ce type qu’elle a vécût comme une sangsue pendant presque huit mois. Court, intense, violent, toxique.

— Il est mort, c’est le principal. Si tu es enceintes, ça, c’est le signe d’une renaissance.

Mon sourire ne permet de rien renvoyer. Sa main glisse pour s’amuser avec sa manche droite, son vieux pull de sport grisé.

— Le monde dehors me court après pour ce Présentier. J’ai souvenir qu’on m’a demandé de confirmer son visage parce que, enfin…Par chance, mon avocate prend ma parole. Et, les gens veulent tout savoir. Je ne peux parler à la place des victimes, elles ne doivent penser que c’est parce que je suis égoïste, non. C’est qu’au fond, c’est la vérité. Je n’ai vu et entendu que de nom ce roi des expériences.

— Marta, personne ne le pense que tu t’en fou. Ils veulent juste entendre ton avis. Tu as tout ce qu’il fallait. Bien que tu as des séquelles plus ou moins lourdes, que tu dois supporter ce désormais macchabée dans tes crises nocturnes, tu vis. Alors, tu te cherches, normal. Huit mois hors du centre, tu dois être patiente. Remarque moi, j’ai mis des années avant mes quinze ans avant de me connaître. Prendre ton rythme et….

— Je le prends, je l’oublierais et je recommencerais. Tu sais, tout est floue parfois. Ma mémoire, mes mémoires. Un coup, je progresse super bien, trouve de superbes méthodes pour compenser, une coup, je suis fatiguée même sans rien faire, ni pensée. Le deuxième rendez-vous neurologue, m’a rassuré que rien n’est de ma faute. Que j’ai beau essayé, faut laisser faire mon cerveau. Rien n’est irréversibles, ce sont les conséquences de drogues, de manques, de coups et des deux mois de pire Enfer, ajouté à l’école de la soumisse.

— Et une fois bien reposée, tu repars ?

Un maigre sourire, elle y a pensait, elle va le dire :

— Comme un Mars. Non, tu vas bien, tu ne m’as jamais abandonné. J’ai encore deux morts é relier ou pas à mon oncle. Tu voudrais m’accompagner pour les démarches avec Roberto pour savoir ? Même dormir chez nous ?

— Bien sûr et tu restes ok pour retrouver nos potes ? Tu m’avais raconté avoir repris un peu des liens pendant ton cursus à l’école.

— Plus tard. Tu sais ce qui m’a sauvé lors de ma prémonition ?

— Un panda sur un vélo jouant de la flûte ?

Non, ça ne fonctionne pas à tout les coups.

— Luna. Une petite fille douce, gentille, je pense que ce sera une fille.

— Ma tendre future épouse attend notre enfant ! Elle est merveilleuse hein Alvaro ? Elle garde du contrôle, gère finalement ses émotions et pendant que tu te bat pour retrouver ton bras, elle le lendemain, elle m’annonce cash, je suis enceinte !

— On ne comprendra jamais les filles encore moins Marta ! Donc, tu le savais ?

— C’est vrai ?! Je suis vraiment…tu étais où ?

— Je t’avais déposé pour être son gardien, moi j’avais un rendez-vous avec un artisan, il faut refaire la salle de bain.

Elle s’amuse avec ses mains, Roberto échange avec moi et moi, je partage une paix bienvenue.