Prologue

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L’air était différent dans l’Envers. Tous le ressentaient. Lorsqu'ils posaient un pied dans ce nouvel espace, il devenait plus facile de respirer. Un poids semblait alors s’envoler de leurs épaules. Remplir leurs poumons se faisait plus facilement. Souvent, ils prenaient une grande bouffée de cet air bien plus pur que celui du monde des humains avant de faire un pas.

L’Envers n’était réservé qu’à certains élus qui pouvaient profiter de ce monde unique et différent. Ici, seul un immense domaine occupait l’espace. Un espace coloré où le manoir qui trônait en son centre se confondait avec le bleu lumineux du ciel. Jamais il n’avait plu dans l’Envers, jamais un seul nuage n’était venu noircir sa couleur. De la même manière, aucun soleil ne venait éclairer ce lieu. La lumière n’avait besoin que d'elle-même pour exister. Elle était omniprésente éclairant le moindre recoin, ne créant aucune ombre. Les ténèbres n’avaient pas leur place dans un tel univers. Même la nuit ne tombait jamais ici. Il y faisait toujours jour, enfin si l’on pouvait appeler cela un jour, car sans nuit, il n’avait jamais de fin, il était éternel.

Le sol n’existait qu’autour de la bâtisse. Lorsque l’herbe bien trop verte pour être vraie s’arrêtait, un bleu crémeux, intouchable, prenait le relais et s’étendait à perte de vue.

Personne ne savait ce que réservaient les méandres de cet espace, et personne ne savait comment l’explorer. Rien ne le permettait. Lorsqu’ils tentaient de marcher droit vers ce bleu éternel, ils se retrouvaient à revenir vers le manoir sans qu’ils ne comprenne comment. Et lorsque les plus courageux tentaient de sauter vers cet inconnu, ils étaient irrémédiablement ramenés sur le sol. Quoi qu’il y eut plus loin, l’Envers souhaitait que personne ne le découvre.

Si l’extérieur du domaine restait un mystère, l’intérieur, lui, n’avait plus aucun secret pour les privilégiés qui y avaient accès.

Sûrement car ce domaine, qu’il ait toujours existé ou bien qu’il ait été construit, avait été créé pour eux, pour les Zodiaques.

Comment le savaient-ils ? Parce que l’une de ses portes ne pouvait s’ouvrir qu’avec douze clefs. Douze clefs appartenant aux douze familles du Zodiaque. Chacune avait été forgée au symbole de son signe et entrait parfaitement dans le petit cadran qui lui était destiné.

À l’intérieur de cette unique salle à serrures, une grande table ronde, en bois massif, occupait presque l’entièreté de la pièce. Les Zodiaques aimaient raconter que c’est là qu’Arthur Pendragon avait trouvé l'inspiration pour sa propre table. En effet, comme pour le roi et ses chevaliers, il arrivait, comme ce jour-là, que les douze anciens des familles se retrouvent pour former un conseil.

— Les démons sont de plus en plus agressifs ces temps-ci. Il devient difficile de protéger tous les humains de leurs attaques, commença Vierge, un petit homme aux veines aussi noires que de la suie.

— Je suis bien d’accord avec toi. À Paris, il devient impossible d’être partout. On dirait même que ces monstres deviennent intelligents.

— Et que voulez-vous qu’on fasse ? Nous ne sommes pas comme eux, nous ne nous reproduisons pas tous les quatre matins, enchaîna Cancer, une femme dont l’âge pouvait se lire sur ses rides.

— Peut-être que l’on devrait ! Il est temps que nos familles reprennent l’ampleur qu’elles avaient avant et cela commence par un plus grand nombre.

Bélier n’y allait jamais par quatre chemins et en tant qu’ainé des douze familles personne n’osait jamais le contredire.

— Il est temps que nos plus jeunes fondent une famille. Les humains comptent sur nous pour les protéger des démons. Nous avons beau répondre à leurs appels le plus rapidement possible, notre image se dégrade. Nous ne sommes pas assez nombreux et des humains en meurent.

— En parlant de ne pas être assez nombreux. J’ai entendu dire qu’un Lion ne répondait plus aux appels.

Tous se retournèrent comme un seul homme vers l’ancien des Lions. Noel Leos avait dépassé la centaine depuis six ans déjà. Ses cheveux d’un blanc presque brillants faisaient ressortir ses yeux tout aussi opaque. Il avait perdu la vue des dizaines d’années plus tôt, comme tous ses ancêtres avant lui.

— À dire vrai, personne ne sait où il est. Pascal Léos a tout bonnement disparu. Il n'a laissé aucune trace derrière lui. Ses frères, et même son fils, ne sont au courant de rien. Nous sommes plusieurs à le chercher, mais sans succès.

— Vous n’avez qu’à attendre, connaissant l’orgueil des Lions, vous entendrez rapidement parler de lui.

Tous rire de cette remarque et de ce comportement typique des Lions. Bien que Noel reconnut qu’il avait raison, il ne put rire. Jamais un Zodiaque n’avait disparu et encore moins sans donner aucune explication. Il était inquiet. Quelque chose n’était pas normal dans cette histoire.

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