Dorian assis sur le canapé regarda les deux hommes revenir. Leur dispute semblait déjà être finie. Adrien avait un petit sourire qu’il n’avait encore jamais eu ici. Le scorpion attarda son regard sur le nouveau venu. Plutôt beau gosse, il comprenait que le Vierge ait pu craquer pour lui.

— Et maintenant qu’est-ce qui est prévu pour vous ? demanda Maxime en s’installant aux côtés de son compagnon sur le canapé.

— On essaie de comprendre ce qui se passe réellement.

— Et justement, peut-être que tu peux nous aider, annonça Adrien. On a un échantillon de sang qu’on aimerait bien analyser. Tu pourrais peut-être faire ça au labo ? Si possible sans te faire prendre par les supérieurs.

— Tu me prends pour un débutant ? rétorqua-t-il avec un sourire malicieux. Je m’en occuperai dès demain, dès que je retournerai au boulot. Mais si je fais ça pour vous, je veux que vous me teniez au courant de ce que vous faites. Je ne veux pas que ma contribution se limite à faire cette analyse pour vous.

Adrien se tourna vers les autres Zodiaques. Dorian fut le premier à accepter. Étonnamment, il avait confiance en Maxime et puis un peu d’aide était la bienvenue. Mélanie hocha de la tête également. Seul Martin accepta avec une moue de réticence. Il y avait quelque chose d’étrange chez le Lion depuis l’arrivée du compagnon d’Adrien. Dorian le sentait, il était bien plus en retrait et il posait à présent ce regard outré sur Adrien. Il n’aimait pas cette attitude, mais ce n’était pas ses affaires.

— Maintenant qu’on est un de plus dans cette maison, je crois qu’il est temps qu’on se réapprovisionne, annonça-t-il. Je vais aller acheter de quoi manger à la supérette d’à côté.

— Je viens avec toi ! s’imposa Mélanie.

Dorian garda pour lui le soupir qu’il voulait lâcher et ne dit rien. Il se leva et la Gémeau sur ses talons, il quitta le loft. Ils marchèrent dans un silence plat en direction du petit supermarché. Il était hors de question qu’il engage la conversation avec elle. Il savait très bien ce qu’elle allait dire…

— Vas-tu arrêter de me fuir un jour ? s’énerva-t-elle au bout d’un moment, attirant les regards intrigués des passants.

— Je ne te fuis pas. On vit sous le même toit, je te rappelle, répondit-il sans lui adresser un regard.

— Dorian !

Le contact de sa main contre son poignet, lui transmit un frisson dans tout le corps. Il s’arrêta en se tournant vers elle, tout en défaisant son étreinte. Il ferma les yeux un instant, et prit une longue inspiration.

— Pas maintenant, pensa-t-il.

Il repoussa en premier lieu la colère qui était montée en lui et lui donnait à présent chaud. Il en fit de même ensuite avec la peur qui lui comprimait l’estomac et lui hérissait les poils.

— Arrête de me repousser, le supplia-t-elle plus doucement. Regarde Adrien. Il est un Zodiaque lui aussi et il a réussi à construire quelque chose de solide et de sain avec Maxime. Nous aussi on peut le faire. Je sais qu’on peut y arriver. Tous les deux. Ensemble.

— Qui te dit que j’en ai encore envie ? demanda le Scorpion en plantant ses yeux gris dans l’océan de ceux de Mélanie.

— Dorian… Je n’ai pas besoin de me promener dans ta tête pour savoir ce qu’il s’y passe.

— Alors tu sais aussi pourquoi je ne peux pas. C’est trop dangereux. Tu n’es pas en sécurité avec moi. Mon pouvoir n’est pas sûr. Je pourrais te faire du mal. C’est déjà arrivé.

Sa voix se craquelait. L’émotion qui l’étregnait était bien trop forte. Elle lui nouait la gorge. Il était fatigué de cette conversion. Mettre des mots sur ce qu’il ressentait, sur cette situation le faisait horriblement souffrir. Il n’en pouvait plus. Il ne pouvait soutenir son regard plus longtemps. Mélanie représentait tout ce qu’il désirait, tout ce qu’il avait souhaité et avait eu. Pourtant aujourd’hui, la regarder lui rappelait tout le mal qu’il pouvait lui faire. Un seul faux pas et il pouvait lui arracher la vie.

— Sauf que j’ai bien plus mal à ne pas être avec toi.

Il la regarda lever la main, poser ses doigts contre sa joue. Ils étaient doux, ils l’avaient toujours été.

— Je t’aime Dorian.

Il la regarda un instant, qu’elle était belle. Il voulait lui rendre ses mots mais il ne pouvait pas. La chaleur de sa main contrastait avec le froid de son propre pouvoir. Il était hors de question qu’il la perde à jamais. Il préférait la regarder vivre de loin.

— Ça te passera.