Chapitre 16 : Mélanie
— Tu es sûr de ce que tu avances là ? questionna Dorian, les sourcils froncés.
— Oui, je l’ai déjà vu faire quand j’étais petit. Mélanie, tu peux venir voir avec moi si tu veux. Je pourrais te guider cette fois.
Ils n’eurent pas le temps de vérifier les souvenirs de Martin qu’ils entendirent du bruit provenir de l’entrée du bunker. Quelqu’un était en train d’ouvrir la porte d’accès.
— Cachez-vous ! leur intima Adrien tandis qu’il s’élançait vers l’entrée de la prison pour éteindre la lumière de la salle.
Les quatre Zodiaques et Maxime se regroupèrent derrière les cages empilées et attendirent sans un bruit. Plus les secondes passaient, plus il leur devenait difficile de rester en place. Plus aucun bruit ne se faisait entendre, même les démons s’étaient tus.
— Ça ne sert à rien de se planquer ici. Je sors et si je croise quelqu’un croyait moi que c’est lui qui voudra se cacher, s’emporta Dorian en se relevant.
Mélanie tira aussitôt sur sa main pour le faire s’accroupir à ses côtés. Son impatience, elle n’avait pas changé d’un pouce, il était toujours aussi impétueux. Aussitôt, la porte des cellules s’ouvrit.
Un seul homme pénétra dans la salle. Quand il alluma la lumière, tous ne virent qu’une seule et même chose : le symbole sur sa main. Mélanie reconnut celui du souvenir de Martin, c’était bien lui, il avait devant eux, à quelques mètres d’eux un Serpentaire. Il était bien là, un homme, pas une légende, avec des cheveux bruns et des yeux marron. Il existait bel et bien.
Ils le regardèrent tous s’avancer dans l’allée centrale et distribuer une assiette à chacun des êtres mi-démons.
— Je ne veux pas qu’il l’approche, murmura Martin à l’attention de ses amis.
Mélanie comprenait son dégoût de le voir approcher de son père, pour autant, ils ne pouvaient pas se montrer ainsi, ils n’avaient aucune idée de quoi ce Zodiaque était réellement capable.
— Martin du calme, tu vas nous faire repérer, le reprit Dorian alors que de la lumière crépitait des doigts du Lion.
— Je ne peux pas.
— Dans ce cas, on agit ! décida Maxime.
Sans crier gare et sans attendre personne, il sortit de leur cachette de fortune pour se poster entre le Serpentaire et la cage de Pascal Léos. Le voyant faire, Adrien le suivit aussi vite que possible, rapidement suivi par les trois autres.
— Mais qui êtes-vous ? demanda le Serpentaire en se figeant les yeux grands ouverts.
— Ceux qui vont arrêter tes expériences démoniaques. Il est temps que tout ce chaos cesse.
— Vous ne comprenez pas, tenta d’expliquer le Serpentaire. Je n’ai pas d’autres choix.
— Il existe toujours de meilleures alternatives à transformer et enfermer des humains, s’énerva Adrien.
— Si vous n’arrêtez pas, nous le ferons pour vous.
— Je ne peux pas…
Il y avait quelque chose dans l’attitude du Serpentaire qui attisait la curiosité de Mélanie. Il ne les regardait pas directement, ses yeux restaient fixés à leurs pieds, il ne voulait pas les affronter, elle en était persuadée.
Pourtant, il plongea la main dans sa poche et en sortit une petite commande dont il actionna l’un des boutons. Aussitôt, un clic retentit dans toute la pièce. L’ensemble des cages venait de s’ouvrir en même temps et les démons furent tous libérés.
Le Serpentaire leur adressa un dernier regard triste avant de leur tourner le dos et de sortir de la pièce les laissant là avec une horde d’hommes à moitié démon et complètement fous.
— Il faut qu’on parte d’ici ! s’écria Dorian.
— Et comment on est censé passer à travers cette horde ? demanda Adrien qui avait levé sa barrière autour d’eux.
Les créatures sans aucune conscience du danger se jetaient les unes après les autres sur le dôme magique et s’en trouvaient absorbés comme de véritables démons.
— Je peux essayer de nous frayer un chemin avec ma lumière.
— Tu es sûr de pouvoir le faire ? s’enquérit le Scorpion.
— Je vais y arriver.
Il leva les mains et un fin filet de lumière s’en échappa. Il s’agissait d’un seul rayon qui pourtant traversa l’entièreté de la pièce jusqu’à atteindre leur porte de sortie.
Malgré le spectacle de lumière qu’offrait Martin en tentant de leur créer, une issue de secours, les pensées de Maxime arrivèrent jusqu’aux oreilles de Mélanie.
“Il faut que je récupère le père de Martin, je peux le faire.”
Mélanie d’abord horrifiée par cette idée se retourna vivement vers Maxime qui était déjà à l’entrée de la cage de Pascal. Un Pascal qui n’était pas violent à l’instar de ses autres congénères. Non, il était calme et regardait la scène qui se déroulait devant lui, les yeux vides. Elle comprenait l’envie de Maxime de l’emporter avec eux.
Elle le rejoignit en courant, lui adressa un fin sourire devant ses yeux hébétés de la voir débarquer, et l’aida en passant un des bras de Pascal autour de ses épaules.
— Allons-y.
Pendant ce temps, Martin avait réussi à accentuer sa lumière et il éclairait à présent l’ensemble de la pièce et empêchait les démons de s’approcher. La plupart tentaient de se cacher derrière leur cage, tandis que d’autres rugissaient de douleur. Leur petit groupe se mit en marche au côté du jeune Lion qui parvenait à les tenir à distance. Ils traversèrent la prison lentement, mais sûrement. Adrien et Dorian aux aguets, se tenaient prêts à intervenir, mais ils n’en eurent aucunement besoin. Martin parvint à les mener jusqu’à la porte.
— Regardez, murmura Dorian alors qu’il ne manquait que lui et Martin à sortir.
La substance qui ressemblait à du goudron et qui recouvrait d’ordinaire les démons et qui avait commencé à envelopper ces créatures en transition était en train de fondre. Ce liquide obscur suintait et dégoulinait sur le sol laissant apparaître derrière un corps toujours humain.
— Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps, les avertit Martin.
Ses mains tremblaient alors que la lumière faiblissait de plus en plus. Il finit par lâcher prise et tout s’éteignit. Adrien le tira hors de la pièce alors que Dorian resta jusqu’au dernier moment pour observer ce qu’il se passait.
— Ils sont redevenus à moitié démons dès qu’ils n’ont plus été touchés par la lumière. C’est fou ! Tu avais déjà remarqué que ton pouvoir avait cet effet ? le questionna Dorian les yeux écarquillés.
— Mais qu’est-ce que vous foutez avec lui ? demanda Adrien d’un coup.
Mélanie s’attendait à ce genre de réaction, bien qu’elle pensait que ce fut Dorian qui aurait crié ainsi et non pas Adrien.
— Il était le seul à rester calme malgré l’ouverture des grilles. On ne pouvait pas le laisser là au milieu de ces monstres, commença Maxime.
— J’ai entendu Maxime y penser alors je l’ai aidé, ajouta Mélanie. Il a raison en plus. C’est le seul à ne pas nous avoir attaqué, on peut peut-être le ramener parmi nous.
— Papa ? tenta une approcha Martin avec ses yeux cernés et son visage pâle.
Malheureusement, son père n’eut aucune réaction. Même se retrouver face à son fils n’alluma rien en lui.
— On ne peut pas rester ici, conclut Adrien. Prenez-le, mais on rentre. Même s’il a lâché les démons sur nous, il a dû prévenir du monde. Partons avant qu’on ait le droit au deuxième comité d’accueil.
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