Chapitre 24 : Dorian

5 minutes de lecture

— Il faut qu’on arrête tout ça ! prit la parole Adrien.

— Si on a commencé, c'était dans l’objectif de comprendre ce qu’il se passait. Aujourd’hui, on doit y mettre fin, je suis d’accord, appuya Dorian.

— Et qu’est-ce que vous proposez ? demanda Mélanie.

Les deux hommes se tournèrent vers le Serpentaire. Dorian avait encore quelques réserves à son égard, mais il reconnaissait que sans lui, ils n’auraient jamais pu sauver Maxime. Maxime qui malgré la fatigue et le fait d’avoir été exposé à la lumière et chaleur de Martin se portait de mieux en mieux. L’avoir purifié de l’essence de démon l’avait reboosté en très peu de temps. Il était impressionnant de voir une telle différence en si peu de temps.

— Si vous voulez mettre fin à leurs essais et expériences, la seule solution est de détruire leur laboratoire. C’est là-bas que je travaillais, sous leur surveillance, pour essayer de créer la décoction. Toutes les recherches menées sont stockées là-bas. S’ils perdent ça et si je ne les aide plus alors ils ne pourront plus rien faire, plus rien tenter.

— Et tu vas bien arrêter de travailler avec eux ? demanda Dorian.

Il regarda Enzo les sourcils froncés et les bras croisés. Tout dépendait de lui. Il était la clef de tout, de la fin ou de la continuité. Il était hors de question que le doute plane sur ses intentions.

— Je pensais avoir déjà été clair en venant vers vous et en vous aidant. Je ne ferai plus rien pour eux. Cette solution doit tomber dans l’oubli. Les Zodiaques sont déjà bien assez puissants et les humains ne doivent pas subir les frais de cette avarice de pouvoir.

— Pas besoin de t’en faire Do… commença Mélanie.

— Mais, la coupa Enzo, je veux en être sûr, en échange, de ne pas être abandonné. Vous l’avez compris, les Serpentaires ont besoin des autres Zodiaques pour vivre. Je vous aide, mais vous m’aidez en retour.

Le deal semblait honnête. Dorian s’avança vers lui et lui tendit la main en signe de pacte.

— Si on parvient à tout arrêter alors on te ramène sur l’Envers.

Enzo le regarda de ses yeux fatigués et attrapa sa main. Ils étaient d’accord.

— Bien alors maintenant, où se situe ce fameux laboratoire ? demanda le Scorpion une lueur espiègle dans le regard.

Deux jours passèrent. Quarante-huit heures qu’ils consacrèrent à l’élaboration d’un plan et à du repos. Enzo leur avait dessiné rapidement l’intérieur du bâtiment. Ils devaient être sûrs de leur coup. Comme il les avait prévenus. Des démons se trouveraient sûrement là-bas, ils pourraient tenter de les contrôler, mais s’ils étaient trop nombreux en même temps, il serait dépassé et ne pourrait pas tous les gérer. Sauf que les démons n’étaient pas les seuls problèmes. Des Zodiaques pouvaient également se trouver là-bas. Certains y travaillaient et y faisaient des recherches tandis que d’autres faisaient des rondes pour être sûr que les démons étaient toujours sous bonne garde.

— Tout le monde est prêt ? demanda Dorian.

Il était six heures du matin. Ils avaient préféré se lever tôt et attaquer le laboratoire avant que le soleil ne se lève. Si tout se passait bien alors tout serait fini ce soir-là. Ils étaient si proches du but. C’était la dernière ligne droite.

— Allons-y ! annonça Adrien.

Tout leur petit groupe quitta l’appartement d’Adrien. Ils se séparèrent en deux voitures. Adrien, Maxime, Martin et Enzo montèrent dans la voiture d’Adrien tandis que Mélanie et Dorian prenaient place dans celle de Dorian.

Il était étrange pour le Scorpion de se retrouver seul avec la Gémeau. Avec l’arrivée d’Enzo, ils étaient encore plus nombreux que d’habitude au loft et il devenait compliqué de trouver du temps pour soi.

— Tu l’aimes bien ? demanda-t-il alors qu’ils prenaient la route.

— De qui tu parles ? s’étonna Mélanie alors que sa voix montait légèrement dans les aiguës.

— Enzo. Depuis qu’il est là, tu passes beaucoup de temps avec lui. Tu lui parles beaucoup.

— En effet, oui. C’est très intéressant d’en apprendre plus sur lui et sur les Serpentaires. Il est très gentil.

Dorian serra un peu plus le volant de son véhicule. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’aimait pas savoir que Mélanie se rapprochait de ce type. Il venait de débarquer et voilà qu’ils échangeaient déjà des messes basses tous les deux.

— Es-tu jaloux ? demanda-t-elle.

Il tourna la tête vers elle, stupéfait, elle avait ce petit sourire en coin qui le faisait tant craquer. Il reporta aussitôt son attention sur la route et se reprit.

— De quoi veux-tu que je sois jaloux ? Tu as le droit de faire ce que tu veux. Nous ne sommes plus ensemble après tout.

— Arrête, haussa-t-elle la voix. Arrête de dire ça. Nous savons tous les deux exactement ce que ressent l’autre. Alors arrête de te cacher et laisse nous vivre, laisse nous nous aimer.

— C’est trop dangereux Mélanie…

— Non ! Tu as peur, c’est tout ! Mais je sais que tu peux dépasser ça ! Tu l’as déjà fait !

— De quoi tu parles ?

— Enzo. Tu lui as serré la main. Depuis quand n’avais-tu pas échangé une poignée de main avec quelqu’un ? Tu commences à te libérer et il était temps.

Dorian se mit à réfléchir. Elle avait raison. Il n’avait plus touché quelqu’un depuis un moment déjà. Il préférait esquiver par peur de perdre le contrôle et d’activer son poison. Avec Enzo, il n’y avait même pas pensé. Il l’avait fait sans réfléchir, sans se soucier de ce qui pourrait se passer. Il avait laissé tomber une barrière sans même y prêter attention.

— Tu es assez puissant Dorian, le rassura Mélanie en venant poser sa main par-dessus la sienne sur le volant. Tu es assez fort. Tu n’as pas besoin de te cacher, d’éviter le monde, de m’éviter moi.

Sa peau était aussi douce que dans ses souvenirs et elle avait toujours les mains aussi chaudes.

— Tu es sûr de toi ? demanda-t-il.

Il n’avait plus la force de lutter, il n’en avait plus l’envie. Il voulait pouvoir vivre avec elle. Il voulait pouvoir partager tous ces moments avec elle. Il ne voulait plus la fuir, ni la repousser. Il était temps qu’il arrête de vivre dans la peur de son don. Il y avait d’autres solutions.

— Bien sûr que oui.

Il attrapa les doigts de Mélanie entre les siens et les porta à sa bouche pour les embrasser.

— Quand toute cette histoire sera enfin finie, on partira en vacances, annonça-t-il.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Tessa Brad ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0