La veille et le matin du grand jour

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Je brosse ma longue chevelure châtain clair en fredonnant un air joyeux. Ce soir, la lune brille dans le ciel de toute sa rondeur et elle ne m'a jamais semblé aussi belle.

- Tu n'es pas lassée de fredonner le même air depuis ce matin ? me demande Livaï en passant devant la porte entrouverte de ma chambre.

- Je suis si heureuse et si excitée ! Il faut bien que j'extériorise un peu tout cela si je ne veux pas exploser, me justifié-je.

- Ce serait fâcheux, en effet . . .

- J'aurai tant voulu accompagner nos amis à Trost pour décorer la place de la mairie, dis-je en soupirant, mais ils ont insisté pour que je reste ici. Ils disent que je ne dois surtout pas m'épuiser la veille de mon mariage . . .

- Ils n'ont pas tort. La journée de demain sera longue et pleine d'émotions pour nous deux. Tu dois te reposer pour pouvoir l'affronter comme il se doit.

- Je crois que je n'arriverai jamais à dormir, ce soir ! Je suis beaucoup trop excitée pour cela !

- Commence par t'allonger et ferme les yeux. Le sommeil viendra de lui-même.

- Tu dis cela, mais je te rappelle que tu es souvent sujet à des insomnies. Tu penses que tu réussiras à dormir un peu, cette nuit ?

- J'essaierai . . .

- Si le sommeil ne te vient pas, n'hésite pas à boire une boisson chaude ou à prendre un bain bien chaud. La chaleur détend les muscles et aide à s'endormir.

- Merci pour le conseil, mais ne t'en fais pas pour moi, ça ira. Dors, maintenant.

Je lui souris et me glisse sous les draps. Il éteint la lumière avant de s'éloigner en direction de sa propre chambre.

*

J'ouvre les yeux et, en constatant que le soleil s'est levé, je bondis hors de mon lit ! Je me précipite dans la salle de bain et prends une douche. Je m'enveloppe ensuite d'une grande serviette et retourne dans ma chambre pour me vêtir d'une jupe et d'une chemise, puis peigne mes cheveux avant de les attacher en une simple queue de cheval.

Je descends les escaliers et trouve Livaï, assis dans la salle principale devant une tasse de thé encore chaude. Je remarque qu'il porte déjà l'élégant costume sombre qu'il a acheté pour notre mariage. Autour de son cou est nouée la fameuse cravate blanche qui ne le quitte jamais.

- Bonjour, lui adressé-je. Bien dormi ?

- Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, pour tout t'avouer, mais ça va. Tu veux du thé ?

- Volontiers.

Il me sert et je m'assieds en face de lui pour siroter la boisson brune. J'ai à peine le temps de finir ma tasse qu'on toque à la porte. Mon fiancé l'ouvre, révélant Mikasa et Hitch. La jeune femme aux cheveux noirs est habillée d'une robe rose, simple, mais élégante, tandis que l'autre est vêtue d'une robe rouge au décolleté en dentelle blanche dénudant ses épaules.

- Bonjour, caporal, lui adressent-elles en choeur.

- Est-ce qu'Éléonore est réveillée ? demande ma soeur adoptive.

- Elle est juste là, dit-il en se déplaçant sur le côté pour qu'elles puissent me voir.

- Ah, te voilà, Éléonore ! s'exclame la commandante des brigades spéciales en entrant.

La jeune asiatique lui emboite le pas, tandis qu'elle constate :

- Tu n'es pas encore habillée pour la cérémonie ? Il faut faire vite ! Le mariage est pour bientôt !

- Il nous reste encore quelques heures . . . rétorqué-je.

- C'est juste le temps qu'il faut pour te préparer et t'emmener là-bas ! Dépêchons-nous ! dit-elle en m'attrapant par le bras pour m'entrainer dans les escaliers avec elle.

J'entends Mikasa s'adresser à Livaï :

- Rendez-vous à Trost. On vous rejoindra là-bas plus tard.

- Je vais attendre Éléonore pour qu'on y aille ensemble.

- C'est impossible : vous ne devez pas la voir dans sa robe avant la cérémonie. À tout à l'heure ! déclare-t-elle en nous rejoignant à l'étage.

Nous entrons dans ma chambre et je me dirige vers ma penderie pour en sortir la robe blanche.

- Nous allons t'aider à te préparer, annonce Hitch en s'en emparant. C'est pour cela que nous sommes venues.

- Je m'en doutais bien . . . J'en déduis que vous en avez fini avec la décoration de la place de la mairie.

- Nous avons laissé les autres s'occuper des derniers détails. Reiner et Annie, quant à eux, sont allés au port pour accueillir Gaby et Falco, ainsi que Jelena et Onyankopon, qui doivent arriver ce matin. Ils sont sûrement déjà en route pour le district de Trost à l'heure où nous parlons, explique Mikasa.

Je retire ma chemise et ma jupe, que je plie soigneusement avant de les déposer sur une chaise. La jeune femme aux yeux noisette s'approche de moi et m'aide à enfiler la longue robe blanche, puis s'attelle à nouer le ruban situé au niveau de la taille, pendant que ma soeur adoptive s'empare d'un peigne et d'une brosse pour prendre soin de ma chevelure.

- Le soir où nous nous sommes rencontrées, c'est toi qui coiffais mes cheveux, se souvient-elle.

J'esquisse un sourire. Elle réalise une couronne de tresse, mais laisse la majorité de mes cheveux tomber librement jusqu'au bas de mon dos.

Hitch approche ensuite avec le fin voile blanc et elles le posent sur ma tête avant d'orner ma chevelure châtain clair de roses blanches. Je couvre mes mains et mes bras de longs gants blancs et m'approche de ma table de nuit où repose la médaille du bataillon d'exploration que j'ai obtenu suite à la bataille de Shiganshina. Je la passe autour de mon cou.

- Tu es sûre que c'est une bonne idée de porter une médaille militaire le jour de ton mariage ?

- Il ne s'agit pas que d'une simple médaille militaire à mes yeux. Elle représente tout un combat, des valeurs et ce à quoi j'ai dédié une longue partie de ma vie. D'ailleurs, c'est justement ce combat et ces valeurs communes qui nous ont rapprochés. Le bataillon d'exploration n'existe plus, de toute façon, hormis dans nos coeurs. . .

- Bon, si tu y tiens . . .

Je me dirige vers ma coiffeuse et en ouvre l'un des tiroirs. J'en sors une boite dans laquelle se trouvent deux boucles d'oreilles aux pendantifs constitués de perles. Je les fixe à mes lobes.

J'enfile ensuite des bas blancs et les chaussures assorties à ma robe, puis me tourne vers mes amies pour leur montrer le résultat.

- Tu es magnifique ! s'exclament-elles en choeur.

- Merci !

- Bon, nous ferions mieux d'y aller à présent, dit ma soeur adoptive en prenant ma main pour me conduire à l'extérieur de la maison, où nous attend un carrosse.

Nous montons dedans et nous installons sur l'une des banquettes recouvertes de velours rouge.

- En route pour Trost ! lance Hitch au cocher.

Les chevaux se mettent aussitôt à trotter. Nous discutons des événements à venir durant tout le trajet.

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