7. Retour à la surface... chez nous

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Enfin arrivés, je descends sans un mot ni un regard pour Christophe et je monte les escaliers en traînant des pieds. Mon pas n’est pas un pas assuré…

Mais j’avance.

Christophe me rejoint dans l’entrée. J’ose à peine le regarder, je l’embrasse doucement du bout des lèvres :

- Je vais prendre une douche.

- Ok. Je t’attends dans la chambre.

je file dans la salle de bain sans prendre le temps de poser quoi que ce soit et ferme derrière moi.
Je m’appuie sur le lavabo, yeux fermés, tête baissée :

- Putain ! Qu’est ce que je viens de faire ?

Je m’assois sur le bord de la baignoire, défait les lacets de mes spartiates, ceux-ci ont laissé de belles marques sur les jambes.

Je me relève et fais glisser mes bretelles le long de mes épaules, et la robe tombe d’elle-même sur le tapis de bain.

Je passe une main sur ma poitrine, elle est encore toute tendue et sensible. Puis, mon ventre, et le reste de mon corps, j’ai la peau qui colle, et, notamment, elle tire aux endroits où la jouissance de.. de mon client a coulé.

Je soulève mon sac à a main, je le pose sur le rebord du lavabo. Je l’ouvre. Ils sont là, presque en boule, je vois 3 billets : deux billets de 100 et un de 200, putain... 400 frs, je vaux 400 frs...

Je lève les yeux et me regarde dans la glace, j’ai honte.

Je ne vois plus qu’une pute qui a pris son pied pour de l’argent. Je ne puis réprimer une larme qui coule sur mon visage.

J’allume l’eau de la douche, la vapeur monte vite, j’ai besoin de me laver, me purifier... ce corps que je hais ressent encore les bribes de cet immense plaisir, et ce nœud à l’estomac me rappelle le reste.

Je me frotte frénétiquement avec ma fleur de douche, et je me rince longuement, pour me laver de ces actes et du regard ce type.

Je sors de la baignoire, la buée sur la glace me cache ce corps que je maudis. J’enfile mon peignoir et me dirige doucement vers la chambre.

Christophe, est en caleçon sur le lit, il a allumé les chevets et mis une musique douce. Il me sourit. Je n’ose pas trop le regarder. Je m’assois sur le bord du lit, dos à lui, toute penaude.

- Chérie ? Ça va ?

- Non, répondis-je le nez baissé.

- Comment ça ? Ça ne t’a pas plu ce soir ?

- Si... beaucoup mais c’est ça le problème ! Mais... mais regarde moi, regarde moi je suis une pute. Il m’a donné de l’argent pour se branler sur mon corps de putain !

- Carole ! Carole répéta-t-il doucement, calme toi mon amour regarde moi.

Il me sourit bienveillant. Puis :

- Tu sais ce que je vois quand je te regarde ? - pas de réponse - Tu sais ce que je vois ?

- Non.

- Je vois une femme magnifique, et tellement magnifique que certains sont prêts à payer pour avoir le droit de la regarder. Je suis très fier d’être avec toi. Et puis… réponds moi sincèrement, au vu de la situation.. sans l’argent.. on y serait allé quand même dans le parking, non ?

Je réfléchis deux secondes, il avait raison : - Oui, oui c’est vrai.

- Donc si on fait le point, lui, lui il t’a trouvée super belle, il a payé le con, s’il avait insisté on lui aurait fait la même gratis ! Donc au pire, lui c’est un pigeon, qui en a eu pour son argent, et oui faut pas déconner dis donc, mais c’est un pigeon quand même, et toi tu es... une sacrée coquine !

Et au mieux, tu as bien mérité ton argent de poche pour les vacances et.. tu es une sacrée coquine !

Il éclate de rire.

Tu es magnifique, je t’aime, tu n’as pas à avoir honte.

- Moi aussi, je t’aime.

Et il me prit dans ses bras dans lesquels je me suis lové. Il m’embrassa tendrement.

Il me caresse doucement les cheveux et la nuque.

Je me détends un peu, mais je ne peux empêcher des larmes de couler.

Je me relève et je le regarde, je dois avoir l’air d’une enfant implorant après avoir fait une énorme bêtise, qui demande pardon pour cela et attendant de recevoir sa punition.

Je ne vois dans ses yeux que de l’amour. Il ne me quitte pas des yeux t passe sa main sur ma joue en essuyant les larmes avec son pouce. Je ferme les yeux et ses doigts glissent sous mon oreille puis dans mon cou.

La lente caresse ne s’arrête pas là et continue vers ma clavicule et glisse sous le peignoir.

Il me regarde et ne dit rien. Je ne fais rien non plus. Il écarte mon peignoir qui s’ouvre et glisse le long de mes épaules puis de mes bras.

Je suis assise les bras posés sur mes cuisses contre mon ventre, mes épaules mises à nu et silencieusement avec mes yeux je lui crie mon amour. Sa main droite vient envelopper mon sein droit qui réagit instantanément.

Ma poitrine toute entière se tend vers lui.

Cependant, je veux lui en donner plus, je pose ma main sur la sienne et la repousse délicatement, pour me redresser et me mettre debout face à lui et je laisse tomber le peignoir à mes pieds. Il approche sa bouche de mon ventre et l’embrasse doucement.

Il se lève à son tour et m’attrape pour me soulever. Il me porte et m’allonge sur le lit.
Je me sens légère comme je le sens fort…

Il s’allonge à mes côtés et vient m’embrasser doucement, pendant qu’il me caresse la poitrine puis le nombril. Sa main descend, ensuite, vers mon pubis et au pli de l’aine. Naturellement, j’écarte mes cuisses, je sens mon ventre se réchauffer et le désir monter en moi. Ma respiration commence à se saccader, à devenir plus profonde. Ses doigts se rapprochent de mes lèvres et viennent les caresser. Mon plaisir est doux comme cette caresse.

Son majeur vient déjà glisser entre elles et découvre ma chaleur humide, déjà prête à le recevoir. Pourtant, il continue de descendre doucement jusqu’entre mes fesses… Pour la première fois depuis qu’on est ensemble , je n’ai pas peur, et, surtout que la curiosité vis à vis de cet endroit est... positive.

Mais il remonte pour revenir se glisser en moi, en m’arrachant un doux et profond soupir.

Je suis comme figée, ce soir je suis à lui, il fait de moi ce qu’il veut, c’est ce que je veux…

A mon grand regret, il quitte l’antre de mon corps, pour revenir sur mon sein, et ses doigts humides de moi viennent caresser l’aréole et titiller le téton, qui réagit à vitesse grand V.

Il m’embrasse à nouveau, puis baiser dans le cou, ce que j’adore, et il vient se positionner au dessus de moi et se redresse sur ses avants-bras. Je le sens qui se présente doucement à l’entrée de mon corps, et vient profondément et doucement en moi dans un silence de soupirs et gémissements.

Cette nuit là, sincèrement, je m’attendais à ce qu’il veuille me brusquer ou me...souiller comme je pensais le mériter.. mais non, lui, il m’a fait l’amour le plus amoureusement, le plus tendrement du monde et j’ai dormi sereinement tout contre son corps.



« Cendre de lune, petite bulle d’écume,
Poussée par le vent je brûle et je m’enrhume,
Entre mes dunes, reposent mes infortunes,
c’est nue que j’apprends la vertu

Je, je suis libertine,
je, je suis une catin... »

( Libertine. M. Farmer)

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