19. Des examens bien arrosés...

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Comment s'habiller ce soir ?
Je jette mon dévolu sur une blouse rouge. Elle est assez légère avec un joli décolleté discret mais ajouré de deux bandes croisées. Un jean et mes baskets en toile feront l'affaire. Pas trop chaud, ni trop déshabillé.
Maquillage léger.
La troisième partie de ce jeudi pouvait démarrer. La première etait mon examen final, la deuxième fût le voyage.. et quel voyage !!
J'arrive à me garer sur les quais non loin du pub dans lequel on avait rendez-vous.
L'ambiance était de folie.
Je me suis éclatée avec les copines. Notamment Amélie avec qui on a dansé sur l'espèce de podium, c'était un moment très festif pour nos spectateurs mais très "hot" pour moi au regard de ce que nous avons vécu dans la voiture. Me frotter à cette folle a revêtu une saveur particulière.
Bref. Collé serré, mains sur les fesses etc...
Il faisait méga chaud, et pour ne rien vous cacher je commençais à être sérieusement éméchée.
Dans un délire sexy, Amélie voulant aguicher un jeune homme m'a demandé de jouer la copine bi avec elle. Histoire d'enfoncer le clou de la danse. Alors en regardant ce beau black, nous nous sommes rapprochées l'une de l'autre. Amel a passé sa main douce sur mon visage un peu moite de sueur, et a déposé un bisou rapide sur mes lèvres. Au départ, je guettais les réactions du garçon, puis à force de me faire embrasser, j'ai vraiment démarré et je n'avais plus aucune autre préoccupation que celle de répondre à ses baisers... la passion gagnait, je n'avais plus en tête l'idée d'exciter cet homme, je ne voulais qu'Amelie. Alors, ensuite nous nous sommes roulées une pelle d'anthologie devant non seulement des spectateurs amusés et ce garçon visé mais également devant nos copines ébahies dont la plupart connaissait mon mec.
C'était le feu. Dans le pub et dans mon ventre... je n'en pouvais plus.
Quand nos corps se sont séparés, Amélie a éclaté de rire, fière d'elle, moi j'étais un peu plus troublée. Mais pour ne pas perdre contenance j'ai rigolé avec elle. La fête a repris le pouvoir. Mais sous le poids d'un regard, j'ai tourné la tête. Une jeune femme blonde aux cheveux courts me regardait d'une autre manière que tous les autres. Amélie s'est vite rapprochée de son apollon d'ébène, et ils ont commencé à s'échanger quelques mots au creux de l'oreille tant la musique était forte. Avec les autres, nous avons recommencé à danser, rire. Au bout de quelques instants, alors que j'étais proche du comptoir :
- Dis donc avec ta petite amie c'était torride tout à l'heure !
Je me tourne et vois la jolie blonde de tout à l'heure qui me sourit.
- Tu sais, ce n'est pas ma petite amie !
- Tu me rassures !

Elle tourne la tête et me montre en donnant un coup de menton en direction des banquettes, Amélie et le garçon de tout à l'heure se mangeaient la bouche.

- A moins que vous ne soyiez un couple très open !
J'éclate de rire.
En tout cas moi je vous ai trouvées très sexy tout à l'heure.
Elle était très proche de moi, je sentais son parfum venir me chatouiller les narines.
Alors nous avons discuté un peu, on a un peu plus bu, je sentais bien que son jeu n'était pas innocent. L'ivresse me gagnait et ma vigilance et ma prudence me quittaient dans cette brume éthylique. Nous avons encore parlé de choses et d'autres, nous avons bien rigolé, des atomes crochus c'est clair on en avait...
L'ambiance du pub montait crescendo, au point même de me retrouver front contre front avec cette inconnue, sa main dans mon dos et son genou entre les miens à danser. C'était l'éclate, je me sentais bien, et c'était envoûtant.
Le problème c'est qu'avec tout ce que j'avais bu, l'alcool m'a rattrapée.
Avec la tête qui tournait j'avais du mal à rassembler mes idées.

Cette fille avait quelque chose de particulier. Elle était athlétique avec un côté assez masculin mais tout en restant féminine, un drôle de mélange difficile à définir ou décrire... troublant.
Pour tout vous dire, pour moi les images qui défilaient devant mes yeux perdaient de plus en plus en netteté... j'ai d'ailleurs profité d'un instant de répit pour essayer de sortir me rafraichir un peu les idées, je traverse l'établissement au radar, ça tangue, j'ai l'impression que la sortie est à dix kilomètres de moi. Putain ! D'habitude j'arrive à gérer mais là, j'ai franchi la limite. Il faut que je prenne l'air. Je titube, j'essaie de rester digne, au passage je sens une ou deux mains aux fesses mais ne percute que bien trop tard.
Enfin la sortie, je souffle, bien qu'il fasse chaud ce soir, l'air plus frais me fait du bien. J'avance un peu, je reste non loin du videur et me pose contre un mur pour fumer une cigarette.
Cette pause tombe à point.

Je suis trempée de sueur, et surtout complètement... pétée.
Je crois que je vais arrêter de boire pour ce soir... je crois, je crois, c'est une certitude même...
Alors que je fumais ma cigarette, la jeune femme blonde aux cheveux courts est apparue et s'est approchée de moi pour me demander du feu.
Je lui allume sa clope ( je l'allume comme dirait Amel) et nous fumons côte à côte.
Elle rompt le silence :

- tu as de la chance de t'être échappée.
- Ah ?
- Oui, deux minutes de plus et je t'embrassais.
Je ne me sentais pas très à mon aise, j'avais la tête qui tournait sérieusement. Et... je crois que je ne devais pas être trop belle à voir.
J'aimais l'ivresse, peut être pas à ce point là certes, mais j'aimais l'ivresse. Les gens trop éméchés, il faut le reconnaître, ont parfois quelque chose de pathétique qui a le don de tout gâcher. Je sentais que j'avais basculé de ce côté là, et, oui, je me voyais un peu comme cela : pathétiquement bourrée.
Mais apparemment cela ne la freine pas.. au contraire.
Mollement je tente de dire quelque chose... mais elle ne m'en laisse pas le temps.. et vient se coller à moi.
- Je crois que j'ai un peu trop bu..
Elle me répond en souriant :

- Oui mais je te veux quand même.
Elle m'embrasse.
Je résiste comme je peux... ( pas du tout ?), ses mains sur mon corps... sa bouche... je ne maîtrise plus rien de ce qu'il se passe. Elle est collée à moi, sa langue inquisitrice vient forcer la mienne à rentrer dans une danse humide.
Honnêtement, je suis trop saoûle, pour vraiment apprécier.
Dans ces instants là même sans alcool, quand tout s'emballe on a la tête qui tourne. Mais là avec tout ce whisky ingurgité, c'est avis de tempête.
Elle a déjà ses mains sur moi. J'ai du mal à respirer, je la repousse... gentiment.
Elle se recule et rigole...
Puis je m'excuse pour l'état dans lequel je suis.
- Ce n'est rien. Tu fêtes tes exams, tu t'es lâchée ! Tu veux qu'on marche un peu ?
En moi : Oui ! Du répit !
- Oui je veux bien.
- Attends je vais prévenir mes copines que je pars.
Elle tourne les talons, et s'éloigne vers l'entrée. Je la regarde donc s'éloigner cette blonde, en jean, veste manches relevées sur l'avant bras, et débardeur...
Moment glauque pour moi, je me retrouve seule dans cette petite ruelle...la tête qui tourne, l'estomac aussi, je n'en peux plus, je m'accroche aux bennes à ordures qui se trouvent dans le recoin et je vomis tout ce que je peux.
Faisons un peu le point : J'ai quand même réussi à gérer la situation, un peu : personne ne m'a vue, enfin je crois, et je ne me suis pas me tâchée...
Au bout de deux trois vomissements, j'ai l'impression que mon estomac est libéré. J'ai encore la tête qui tourne mais je me sens mieux, c'était comme si le poids que j'avais sur l'estomac avait disparu...
Je m'essuie la bouche avec un mouchoir et prend un chewing-gum pour passer le goût de tout cela.
Je me redresse, j'ai l'impression que ma démarche est moins hasardeuse. Je retourne dans l'établissement pour prendre le reste de mes affaires.

Quelques instants plus tard, nous nous retrouvons à la sortie de l'établissement.
Elle se rapproche en souriant puis d'un ton plus inquiet :

- Tu as pleuré ?

- Ben euh...

- Tu as le maquillage qui a coulé.

- Je ne me suis pas sentie très bien pour tout te dire.

La prédatrice de tout à l'heure se fait d'un coup plus douce.
J'étais là devant elle, embarassée. Mais elle n'en faisait pas cas.
Nous avons alors marché, et petit à petit mon aisance revenait au fur et à mesure que mon taux d'alcool daignait s'evaporer.

Après avoir déambulé dans le vieux Lyon. Nous avons réussi à acheter une glace dans un restaurant qui n'avait pas encore fermé.

- Si tu veux, on va chez moi, je n'habite pas très loin.

Et nous voilà parties dans les rues piétonnes, à discuter en dégustant nos glaces. Au bout d'une dizaine de minutes, nous franchissons une vieille porte et gravissons un antique escalier en pierre.
Studio typique haut de plafond, avec poutres apparentes et mezzanine.
Vas y installe toi.
Je m'installe dans le canapé. J'aime bien l'ambiance qu'elle a donné à son lieu de vie.

- Je te propose quelque chose à boire ?

- Si tu as du sans alcool je veux bien... j'ai un peu trop bu ce soir...

- Un coca ?

- Oui parfait.
Elle nous servit un grand verre de coca bien frais.
Le soda me fit le plus grand bien. Je sentais que je n'étais pas très fraîche, il faut le reconnaître, j'avais encore l'esprit embrumé..

- Je suis désolée, je suis encore un peu dans le pâté.

- Ce n'est pas grave.

Elle était tendre avec moi. Elle me fit passer la petite mèche derrière l'oreille.
Puis se recula dans le fond du canapé.
On a commencé à parler, de nous, de nos études, de nos vies. J'étais bien, le courant passait bien. Au bout d'un certain temps, je me sentais moralement plus à l'aise mais physiquement je me sentais vaseuse.

- Excuse moi, est-ce que je peux utiliser ta salle de bain ?

- Bien sûr.

Elle m'indiqua l'endroit.
Lorsque je me suis vue... j'ai halluciné. Blanche, de grosses cernes bien sombres accentuées par le maquillage qui avait coulé.
Je suis affreuse.
Je fais couler de l'eau et ensuite je me passe le visage et la tête sous l'eau. Je profite du petit savon, pour me nettoyer un peu. Lorsque je me relève, c'est un peu mieux, je suis blanche avec de grosses cernes !
Je ressors de la pièce, et Audrey s'est mise à l'aise, elle s'est déchaussée et à retiré sa veste. La lumière principale a laissé place à sa lampe d'appoint. Sur la petite table, elle a mis un plateau avec des brioches et de la pâte à tartiner.
Je me rapproche du canapé, doucement. Elle est en train de se préparer une douceur.

- Désolée j'avais trop faim.

- Tu as bien fait. Moi ça m'a fait du bien de me rafraîchir.

- Viens. Tu en veux ?

- Oui je veux bien.

Elle me tend une brioche pleine de Nutella.
Je croque dedans, pendant qu'elle s'en prépare une autre.
Nous mangeons en silence notre petit casse-croûte. Audrey me regarde en souriant puis:

- Tu en as au coin de la bouche.

Elle se rapproche pour y poser ses lèvres et la pointe de sa langue. Évidemment, elle en profite pour m'embrasser doucement.
Nous echangeâmes ainsi un doux et long baiser.
Le temps semble s'être arrêté. Le temps de ce bisou.
Je sens que j'ai l'air gauche. Avec un garçon c'est plus facile, un garçon c'est plus basique...
Bref, petit instant sympa, dans lequel je ne sais pas trop quoi faire, mais je ne me prends pas la tête. Je suis envoûtée par cette belle blonde. Elle a un charme fou.
Nous parlons encore quelques temps de choses et d'autres.
Petit à petit la fatigue me gagne, cela doit se voir. Effectivement, j'ai les yeux qui se ferment un peu tout seul. Cela fait sourire mon hôte qui se montre douce et câline à mon encontre. Audrey me propose alors de dormir chez elle... c'est plus prudent. J'accepte.
Je demande si je peux prendre une douche.

- Tu connais le chemin.

Elle me regarde me déchausser, puis me retirer dans la salle de bains. Pendant ce temps elle commence à débarrasser le plateau.
Dans la petite salle de bain, je me déshabille. Je mets l'eau en route, bien chaude. Je me glisse dessous, ça me fait du bien.
Je sens un courant d'air frais, puis le rideau s'ouvre, des seins se collent des mon dos et des bras m'enveloppent.
Elle glisse doucement ses doigts le long de ma peau, douce caresse, puis vient poser ses lèvres dans mon cou.
Ses mains effleurent ma poitrine, mon ventre.. naturellement, j'essaie de faire corps avec, derrière mes fesses, je ne sens pas d'érection, juste la douceur d'une fine toison pubienne.
Elle verse du gel douche dans le creux de sa main et le fait mousser contre mon ventre puis ma poitrine, enfin elle coupe l'eau et glisse dans mon dos pour me savonner les jambes.
La douche est un peu exiguë mais, j'arrive à me tourner et Audrey plante des yeux dans les miens en souriant.
Poitrine contre poitrine, je suis toute chose, je bouge doucement pour étaler la mousse de mon corps sur le sien.
Sa poitrine est à peine plus grosse que la mienne. Mutuellement nous nous savonnons le dos en nous embrassant de temps à autre.
Elle remet l'eau en route et nous nous rinçons.
Elle sort la première de la douche et prend son peignoir pour se sécher. Elle me tend ensuite une serviette.
Je me sèche pendant qu'elle sort de la pièce.
Je sors en prenant mes vêtements à la main que je pose correctement sur le canapé. J'entends la mezzanine grincer un peu. D'en haut, Audrey m'invite à la rejoindre.
Elle est allongée dans le lit.
Une faible lampe de chevet éclaire la pièce. Elle tend la main pour que je vienne.
Je la regarde et fais glisser la serviette que je pose sur la rambarde.
Et c'est nue que je mets un genou sur le matelas puis viens me glisse sous le drap.

- Viens... viens contre moi.

- Tu sais, je n'ai pas trop l'habitude.

- Laisse toi faire.

J'étais installée sur dos, et Audrey me caressa la joue et fit glisser ses doigts le long de mon corps, de mes courbes.
Je ferme les yeux pour mieux profiter. Elle maîtrise ce qu'elle fait, tout en douceur.
Sa bouche vient se poser sur la mienne, doucement, ses lèvres viennent effleurer les miennes, son souffle doux et chaud sur ma peau... je sens ses doigts glisser sur mon épaule et ma clavicule. Doucement avec le plat de l'ongle... elle dessine l'arrondi de mon sein, son souffle sur ma joue devient plus profond, elle respire le désir...
Embrassée dans le cou, caressée la cuisse, embrassée sur la clavicule puis entre les seins, caressée sur le mollet, embrassée, caressée :
embrasée.
Cependant, désirer une fille dans une voiture, ou sur le rebord d'un comptoir c'est une chose, alors qu'être nue dans un lit seule avec elle et être sur le point de passer au l'acte même si votre corps réclame cet acte, quelque chose dans le cerveau a presque les deux pieds sur le frein...

Ma morale ? Mon hétérosexualité ? Ma peur ?
Un peu des trois ?

En tout cas, quelque chose m'empêche de lâcher prise, je n'ose même plus poser mes doigts sur sa peau, ses cheveux, comme si tout son être était brûlant et que je risquais gros en apposant la pulpe de mes doigts dessus. Comme bloquée, pourtant je me laissais faire. Lorsque sa bouche s'est aventurée en dessous de mon nombril, je gardai les cuisses serrées et, il a suffi d'une petite pression de ses mains pour que mes jambes s'ouvrent d'elles même, c'est comme si elle avait le sésame... ses caresses douces et précises, sa langue... hm sa langue...
Il n'y avait pas d'empressement, je ne pouvais pourtant plus cacher mon désir, elle prenait son temps, et dieu que c'était bon.. elle remonta, laissant ses doigts aller sur et dans mon intimité, et c'est une bouche humide de mon désir qui s'est posée sur la mienne... elle avait mon goût... elle m'a ainsi comme réveillée, je l'ai alors embrassée passionnément, autant que s'aventurait en moi son index...
J'ai alors ouvert les yeux, et j'ai vu cette jolie blonde aux yeux bleus me regarder concentrée, bouche ouverte, à guetter sur mon visage l'effet de ses gestes...
C'est ainsi qu'elle m'a fait jouir, d'un long et profond orgasme... j'étais très gênée d'avoir eu tout ce plaisir sans pouvoir lui rendre... elle me rassura vite, en me souriant, quand je lui ai juste glissé :

- Je suis désolée... je, je ne sais pas...
- Ne t'inquiète pas....
Elle m'a de nouveau embrassée, en me caressant doucement le corps... et lentement j'ai glissé dans les bras d'un autre : Morphée.
J'ai émergé vers 5h30 au regard du petit marquage rouge de son radio réveil qui éclairait un peu la pièce. Je me suis tournée et elle était encore là, endormie sur le dos, dans la pénombre je la devinai, le drap couvrait à peine son sein... je n'ai pu m'empêcher de le faire glisser pour découvrir sa poitrine. La curiosité m'a poussée à déposer tout doucement mes doigts dessus. Pour seules réactions un soupir endormi et une certaine tension à l'endroit de la caresse. Je la regardais comme une œuvre d'art. Je n'ai pu retenir ma main partie à l'exploration de ce visage apaisé, du bout des doigts j'ai parcouru sa joue, ses lèvres qui se sont entrouvertes. J'ai déposé doucement mes lèvres puis le bout de ma langue sur son épaule assez massive, c'est peut-être elle qui lui donnait ce côté masculin. Elle devait être assez sportive, je pense.

Son petit ventre un peu rebondi était si doux, et sa fine toison, que j'avais vue si blonde dans la douche.
Mes doigts basculèrent doucement vers sa vallée des plaisirs, déterminés à lui donner ce qu'ils sont capables de me donner lors de mes raids solitaires.
Ses lèvres fines et douces, s'humidifièrent rapidement... je n'ai pu m'empêcher ensuite de lui caresser le petit bouton...

ses jambes s'ecartèrent toutes seules, son pied gauche est même venu chevaucher ma cuisse lors de cet écartement. Doucement son bassin roulait vers l'avant au rythme de ma caresse. Elle gémissait imperceptiblement au début puis de manière plus prononcée. Je la regardai lorsque j'ai cru percevoir dans la pénombre qu'elle ouvrait les yeux... sa main droite et venue m'enserrer la mienne comme pour accompagner et encourager cette caresse. Comme Amélie quelques heures plus tôt, j'ai pris la mesure de son plaisir à l'intensité de la pression de ses doigts sur mon poignet. Je m'étais collée à elle, tout contre elle pour mieux percevoir son plaisir au travers de son souffle chaud... ne pouvant plus tenir je l'ai embrassée délicatement, et je l'ai encouragée à venir... lorsqu'elle s'est crispée pour jouir en silence... j'étais heureuse de lui avoir apporté ce qu'elle m'avait offert au coucher.

Je crois qu'elle s'est presque aussitôt rendormie... j'ai continué à parcourir son corps doucement, pendant de longues minutes, puis petit à petit, j'ai cessé, pour la contempler, pour, enfin me décoller doucement et quitter le lit. Le réveil indiquait un peu plus de 6h00. Je suis descendue sans un bruit ou presque pour me retrouver nue dans sa pièce de vie.
J'ai attrapé mon paquet de cigarettes pour fumer paisiblement à la fenêtre, la nuit était calme et douce. Des badauds passaient en contrebas sans me voir. L'air de Lyon me caressait doucement la poitrine.
Après avoir écrasé mon mégot, je me suis habillée puis j'ai écris un petit mot de remerciement sur une page de mon agenda que j'ai déposée sur sa table basse. Je suis sortie à pas de loup en refermant correctement la porte derrière moi. C'est ainsi que je me suis sauvée à l'aube pour retrouver ma voiture et rentrer chez moi.
Je me sentais légère, et aussi bizarre que cela puisse paraître aucune culpabilité ne m'étreignait d'avoir trompé mon homme, car avec une femme ça ne comptait pas...
Pourtant ce que j'ignorais, c'était l'intuition qui montait en lui... il ne m'en a pas parlé, ce n'est que bien plus tard, qu'il m'a dit qu'il avait commencé à douter... pour moi il n'y avait que la jalousie suscitée lors de l'escapade entre amis dans le Pilat, qui n'était qu'un signe avant-coureur, mais qui m'avait convaincue d'être plus... discrète.

Un peu d'il, un peu d'elle, en il, je me sens belle.
Si l'amour est intense, le sexe n'a plus d'importance.
La meilleure façon de marcher, ma tenue de soirée
Mon plus beau théorème pour te dire que je t'aime.

("To bi or not to bi" Ysa Ferrer)

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