28. Piégée

17 minutes de lecture

 Cela faisait une ou deux semaines que je m'étais sauvée de chez Jean. Oui, littéralement échappée de l'appartement dont le propriétaire avait montré un autre visage en tentant clairement d'acheter mes faveurs afin que je reste pour assouvir ses envies. J'étais depuis dans un état second. Je m'y suis rendue pour me consoler et me venger de mon mon homme en le trahissant une fois de plus.
 Toute cette transgression m'avait excitée au plus au point, et, la peur ressentie en partant quand il a voulu me payer pour encore me... baiser... je ne saurais trop la définir. Peur de ça car c'était tabou et immoral.


Mais.

Est-ce que cette proposition faite n'était-elle pas arrivée à un moment où il ne fallait pas ?
J'avais pris un pied d'enfer avec cet homme, la situation m'excitait de manière inimaginable, la porte s'était entrouverte à d'autres suggestions.
C'était peut-être là, la faille.
Cela aurait pu être autre chose mais non. Ce fut l'argent.
Donc oui j'étais dans un état second. Transgressive, adultérine avec le fantasme de la putain qui grandissait en moi.
Vingt ans après, en regardant à froid, en posant tous ces éléments sur le papier ... forcément le mot DANGER est sensé clignoter dans tous les sens. Mais baignée dans tout cela sans doute un peu naïve, libertine comme mon homme me l'avait fait découvrir mais fière et autonome de par mon éducation et.. égoïste... tous les ingrédients étaient bel et bien réunis pour mettre la main dans l'engrenage.

Vous l'avez deviné, je n'ai pas résisté longtemps et me suis laissée entraîner dans cette histoire.


 A la fin de la semaine suivante, Christophe était invité sur son lieu de stage pour participer à un repas de départ en retraite d'un de ses tuteurs de l'entreprise. Il allait en profiter pour régler les détails pour son mémoire de stage. Ainsi, il avait prévu de partir vendredi matin pour revenir le samedi dans la matinée.
Voilà, tout se mettait en place. Moi je commençais sérieusement à être addicte sexuellement à ce quinquagénaire qui était mon amant. J'avais, malgré les signaux d'alarme, encore très envie de lui.
Je le répète à nouveau mais j'ai du mal à expliquer cette attirance. Mon corps le réclamait, mais pas forcément mon cœur... comment décrire cela ? Étrange sensation, j'ignore sincèrement si quelqu'un a déjà ressenti cela... comme une addiction à une drogue.
Ainsi, lorsque mon homme m'annonce son absence à venir, je ne pense plus qu'à une chose. Revoir Jean.

Un soir, alors que mon chéri était parti faire des courses, je décidai de rappeler Jean.
Celui-ci ne parut pas surpris, Il était apparemment content de cette prise de contact. Nous avons échangé un petit moment, et après avoir parlé de tout et rien le sujet est venu doucement sur le fait qu'il m'ait proposé de l'argent et que malgré ma fuite, cela m'avait profondément troublée. Je lui ai enfin avoué que j'étais a priori tentée par le fantasme de la putain. Il me répondit simplement qu'il le savait déjà et qu'il reconnaissait bien là sa petite catin. Je n'ai pu qu'approuver son discours...
Nous avons convenu d'un rendez-vous dans un bar assez huppé de la ville vers 16 heures 30.
Le compte à rebours était lancé. Une petite semaine à attendre dans un état de nervosité grandissante. Christophe a remarqué un changement dans mon attitude, j'étais effectivement tantôt moins patiente, tantôt la tête ailleurs. Après coup je pense qu'il sentait que je lui glissais entre les doigts, et que ses tentatives de tout remettre en ordre me touchaient petit à petit de moins en moins.
Bref, il en vint à penser que son petit voyage, cette absence pourrait nous faire du bien, nous donner de l'air. Moi de mon côté, ma seule préoccupation était la tenue que j'allais porter lorsqu'il serait parti et j'arrêtai mon choix sur un tailleur. Oui, veste blazer, pantalon à pinces assorti et escarpins.

Le petit plus : je ne suis qu'en soutien-gorge sous ma veste. Un genre strict, classe mais sexy, je pense que je ne denoterai pas avec l'ambiance du lieu de rendez-vous.
Arrive le fameux vendredi, je me fais beaucoup plus cool et plus légère avec mon homme, je le sens rassuré. Avec le poids des années, tous ces instants de trahison, ces faux-semblants et mensonges me donnent une image de moi déplorable. Quelle garce j'ai été. À l'époque seul mon plaisir semblait compter.
Je le laisse donc partir, soulagée car je peux enfin me préparer pour aller rejoindre mon amant en toute quiétude.
Habillée, pomponnée je fis le trajet concentrée sur tout ce plaisir que j'espérais de nouveau ressentir.
Arrivée à proximité du bar je me rends compte que nous sommes dans un périmètre assez proche de chez Jean. Bien joué.
Je descends donc de voiture pour enfin le rejoindre. Je me sens heureuse et légère car au fond de moi je sens que cette autre Carole que je suis va être de nouveau comblée par cet homme. Je me sens belle et sexy, perchée sur mes talons qui claquent sur le trottoir.
Je rentre ainsi, dans le bar, effectivement je me rends compte que comme toujours, Jean choisit des adresses assez classes, à la hauteur de son niveau de vie. Je constate aussi que ma tenue fait son effet sur les clients masculins présents, le décolleté un peu plongeant offert par cette veste attire les regards envieux de ces quelques mâles présents.
Je m'avance et entraperçois Jean assis à une table dans un recoin. Situé au fond de la salle, c'est un endroit qui se prête à l'intimité. De plus, grâce à son haut dossier, la banquette fait claustra. Ce cloison ainsi formée est dos au reste de la salle et à l'extérieur de l'établissement.

Je suis contente de le voir, je m'avance légère et heureuse, on peut le dire. Il tourne la tête vers moi et me voit. Il se lève en souriant, il a son regard auquel j'ai beaucoup de difficulté à résister.
Tout à coup je pressens quelque chose de louche, un détail qui cloche, cette idée soudaine me fait ralentir.

Je crois qu'il n'est pas tout seul. Ma légèreté s'envole comme elle était venue, elle laisse place à l'inquiétude. Qu'est-ce qu'il a encore été inventer. À la base, j'étais super contente de le retrouver. Je le répète j'avais une sorte d'addiction sexuelle à cet homme, le retrouver dans un café, oui mais en tête à tête. Effectivement, mes pires craintes sont fondées, un autre homme se lève alors de la banquette.
Jean, comme si de rien n'était :
- Carole je te présente Michel. Michel, Carole.
- Bonjour
- Enchanté.
Il se veut chaleureux, je suis un peu plus froide. Je m'attendais à un café tous les deux histoire de repartir sur de bonnes bases mais non il a amené un ami. Jean m'invite à m'asseoir sur la banquette, ce que je fais. Son ami s'installe à côté de moi. Je ne suis pas très à l'aise, je me sens coincée entre ce mur à droite et cet individu. Jean se rassoit également, il me regarde en souriant, il tient toujours fameux regard mais avec une lumière plus intense dans le fond de la pupille. Ce type de regard qu'il a, d'habitude me fascine, me transporte, me... rend folle.
Je déchante clairement, j'ai l'impression d'avoir été piégée, j'ai une désagréable sensation dans le dos. C'est comme une suée froide qui parcourt ma colonne vertébrale.
Je me refais la conversation téléphonique de la semaine dernière. Il n'avait pas été question de tierce personne. On avait bien échangé, certes, on avait discuté du dernier fantasme qui vivait en moi et que je voulais assouvir avec lui. Oui, je voulais jouer le jeu...ce jeu au moins une fois. Une vraie prostituée ou presque, je ne pensais peut-être pas le faire là, aujourd'hui, mais éventuellement profiter de cette après-midi midi, sur l'oreiller, pour mettre un petit scénario en place.. mais là, dans ces conditions... j'étais perdue, tout se bousculait dans ma tête.
Après les banalités d'usage, Jean attaque :

- Je disais à Michel comment nous nous étions rencontrés et comment se passe notre relation...

J'etais estomaquée. Jean avait raconté notre aventure à son ami... je devais être toute rouge, je ne savais pas où me mettre. Heureusement, petit répit, le serveur vint prendre notre commande. Partie pour boire un café, j'ai finalement commandé un double whisky sans glace, je questionnai Jean du regard. Je ne savais pas où il voulait en venir. Il n'était pourtant pas confus, il était clair dans ses propos. Puis :

- Carole, dis à Michel comment je t'appelle dans le privé.

- P-pardon ?

La logique aurait voulu que je fasse tout ce que je peux pour me sauver de là mais non, comme le souffle coupé, je ne savais plus quoi faire. En même temps, alors que je sentais le traquenard arriver, quelque chose en moi m'empêchait de bouger ne serait-ce qu'une oreille. J'étais complètement troublée, tout cet exhibitionnisme verbal, ça me titillait quelque part et, non seulement l'envie de jouer était en train de monter en moi mais également une forme de colère animée par un petit désir de revanche.

- Dis à Michel, ce que tu es pour moi...

Michel me regardait silencieusement. Déboussolée, peut-être mais je décidai de ne pas me démonter et de jouer le jeu.
Je regarde Michel, et lui dis doucement :

- Je suis sa petite catin.
Puis je tournai la tête, toute rouge mais... fière d'avoir franchi l'obstacle et regardai Jean avec mes yeux pleins de défi.
Jean continua sur sa lancée :
- Oui, Michel, si tu es suffisamment généreux avec Carole, il y a moyen de bien s'amuser.
- Je vois ça.
Je les regardai tour à tour, tout se mettait en place. J'étais non seulement tombée dans un piège mais on me faisait vraiment rentrer dans le rôle.
La commande arriva.
Alors que machinalement je remuais mon verre, Jean demanda ce qu'il en pensait à son ami.
Il répondit : - Tu avais raison, elle a vraiment quelque chose, je ne demande qu'à voir.
Jean : - Carole, montre nous ta poitrine s'il te plaît.
- Quoi ?
- Ouvre ta veste et montre à Michel ta jolie poitrine.

Le silence s'installa. Pesant, lourd comme le regard de ces deux hommes sur moi.
Je bois une lampée de mon breuvage, et le feu coule dans ma gorge pour descendre alimenter l'incendie que j'avais dans le ventre. Je redressai les yeux et tournai la tête à gauche et vers le fond de la salle. Personne.
Alors, sans regarder ce que je faisais, je défis les boutons un à un.
Je fis une pause, lorsque que le serveur passa à proximité. Une fois le danger éloigné, et regardant toujours dans le vague. J'ouvris ma veste.
Michel : - hm magnifique.
J'étais là en veste ouverte, en soutien-gorge le regard au loin, souffle coupé. Le feu au ventre. Feu de la peur. Feu de la colère.
Michel me dit de ne pas m'inquiéter car il allait être très généreux avec moi et vînt poser sa main sur ma cuisse, et loin du regard de tous les autres, la glissa dans mon tailleur pour venir empaumer mon sein droit. Je respirais avec de plus en plus en de difficulté. Je fixai Jean dans le blanc des yeux.
Cette main étrangère qui me malaxe doucement la poitrine... je me laisse faire.
Au bout de quelques instants, il retire sa main.
Je jette un petit coup d'oeil vers le bas, pour apercevoir une grosse bosse déformer ce pantalon. Je ne me reconnais pas, je crois que là, j'ai débranché mon cerveau, ou tout du moins, ma morale vient d'être balayée.
Je réajuste ma veste.
Une fois nos boissons consommées, nous quittons l'établissement.
Je me rapproche de Jean dans le silence du claquement de mes talons, il me serre par la taille.
- Ma petite catin, je suis fier de toi.
Doucement mais froidement :

- Vous me le paierez Jean.

Avec mes escarpins, je suis presque plus grande que lui.
Je ne savais pas où j'allais mais j'y allais.
J'avoue, j'ai bu mon whisky un peu rapidement et un peu grisée par l'alcool mais surtout par la situation, j'avançais au radar, serrée de près par Jean, qui n'hésitait pas à être très tactile bien que nous nous trouvions sur la voie publique.
Situation inédite dans laquelle je me trouvais, je ne maîtrisais plus rien. En état de sidération, prise au piège. Heureusement pour moi qu'il y avait cet instant de calme, car si tout s'était vraiment enchaîné, ils auraient pu faire ce qu'ils voulaient de moi, en bien comme en mal.
Petit à petit mon esprit cogitait de plus en plus vite, et malgré le fait que je continuais à rentrer dans l'engrenage, ma fierté et mon inconscience prenait le pas. Peut-être étais-je présomptueuse de penser que je pouvais maîtriser la suite des événements, mais je poursuivais dans cette voie irrémédiablement.
Dans l'ascenseur, il ne s'est rien passé, heureusement pour moi que nous avions croisé des voisins de Jean, je pense que cela a dû le freiner.
Il ouvre la porte, et rentre je lui emboîte le pas suivie de Michel. Machinalement, je pose Mon sac à main sur la chaise du petit secrétaire de l'entrée.
Michel s'installe dans le canapé, Jean m'invite à faire de même et il part chercher des verres et une bouteille. Encore du whisky, apparemment du bon pur malt. Je vais y aller mollo pour assurer mes arrières.
Assise sur le canapé à côté de Michel, La discussion aborde pleins de sujets plus banals et différents les uns que les autres. Au bout de quelques minutes, Jean me regarde puis Michel et lui dit :
- Carole est extraordinaire, elle sait être une vraie petite chienne. Montre lui Carole.

Ses mots crus me giflaient le visage, et le cœur.
Jétais partagée, humiliée, oui.... mais je sentais une étrange excitation monter en moi.
Je me lève, et me tourne face à Michel, l'esprit ailleurs, je défais la veste de mon tailleur pour me retrouver en soutien-gorge, je retire mes escarpins le temps de me défaire de mon pantalon.
De ses yeux exorbités, il me bouffe du regard. Je remets les pieds dans mes chaussures, je sais que Jean est à la limite du fétichisme, ça va le rendre fou ! Je viens m'installer sur les genoux de cet inconnu.
Et d'une voix suave :

- Vous en voulez plus, Michel ?
- Oui.

Ne me démontant pas :

- Vous avez de quoi ?
Il sort son portefeuille et prend une liasse de billets qu'il me tend presque en tremblant.
Je les prends et les glisse dans la poche de mon pantalon.
Je m'assieds à côté de lui et glisse ma main sur son pantalon.
Je défais la boucle de sa ceinture, le déboutonne et descends la fermeture éclair.
Il lève les fesses et fait glisser le tout à ses chevilles.
Je m'assieds à ses côtés, je prends son sexe en main et commence à le masturber doucement. Je tourne la tête vers Jean et le regarde avec défi.
- Vous savez Michel ce qu'aime Jean ? C'est quand je le suce de cette manière.

Et je me penche vers son érection pour le prendre en bouche. Je m'applique bien puis :
- Vous aimez cela Michel ?
- Oui beaucoup.
- Et, vous avez de quoi vous protéger ?
- Euh oui, oui bien sûr.
Il se dépêcha d'attraper ce qu'il fallait et de se le dérouler sur le corps tendu vers moi.
Je tournai encore la tête vers notre hôte qui semblait perturbé par... ma prestation.
Je me redressai, alors, pour faire glisser ma culotte le long de mes jambes. Je me tourne alors, et avant que Michel n'est pu comprendre ce qu'il lui arrivait, dos à lui, je prend son sexe en main pour m'asseoir doucement dessus.
Je suis face à Jean, et je le regarde comme une salope, en chevauchant son ami.
Je n'ai pas beaucoup de plaisir mais mon corps réagit quand même... étrange sensation... c'est ce que ressentent les prostituées ou les actrices pornos ?
Pendant ce temps Michel, me dégrafe le soutien gorge pour venir plaquer ses mains sur mes seins.
Je regarde ce salaud de Jean, je simule du plaisir en le regardant, lui qui m'a piégée.
Je ne demandais pas grand-chose, je voulais juste jouer avec mon amant. Simplement toucher du doigt le fantasme de la prostituée. Mais lui a brûlé une étape, dévoyé les règles en voulant carrement jouer au maquereau...

Je le regarde dans le blanc des yeux, et dans mon regard, dans ma tête, je lui dis : "- Toi mon coco, tu as beau défaire ton pantalon, ton sexe ne m'approchera pas."
Je me colle bien à Michel et donne tout ce que j'ai. Il adore, ses mains malaxent mes seins, me triturant les tétons.
Je pose ma tête en arrière sur son épaule et lui demande :
- Tu aimes ? Je suis une bonne chienne alors ?
- Oh oui tu es une bonne petite salope.
Je roule du bassin en jetant un coup d'oeil à Jean. Il me regarde estomaqué en se masturbant lentement mais sûrement devant mon corps en mouvement.
Le plaisir vient doucement, j'arrive à faire un peu abstraction.
Je ne sais pas ce qu'il me passe par la tête... et je décide d'aller jusqu'au bout ... et même plus. Je glisse alors à l'oreille de Michel :
- Si tu es vraiment généreux, tu pourras me prendre d'une autre manière...
- Je je pourrais te prendre... euh... par par-derrière, derrière ?
- Oui tu pourras me prendre par là... mais faudra se montrer très très généreux !
Il était comme fou :
- Tout ce que tu veux, je dois avoir plus de 2000 francs sur moi... tu acceptes ?
- Hum, oui, j'aime les hommes généreux...
Je me relève alors et donne deux doigts à sucer à Michel qui se délecte avec.
Je me penche un peu en avant et me glisse d'abord l'index puis rapidement le majeur..
Hm le mélange des genres, mes doigts accompagnant son sexe planté en moi... le plaisir commence à venir.
Une fois bien préparée. Je me redresse et m'adresse à jean, tout doucement :
- Regarde bien, le regret de ta vie.
Je me retire, et me déchausse pour poser mes pieds à plats sur les cuisses de Michel.
- Regarde Jean !
Et je fais mine de m'empaler à nouveau sur ce sexe mais le dirige vers mon petit trou.
Jean écarquille les yeux, il me regarde l'intimité ouverte, offerte pendant que je glisse doucement sur cette sodomie...
Je veux paraître la plus salope possible dans mon regard, je veux qu'il regrette sa traîtrise.
J'ai presque de l'excitation à lui montrer cela, à l'humilier de la sorte.
Michel s'accroche à mes hanches en grognant.
Je l'encourage... apparemment il aime les mots crus, ça tombe bien j'en ai envie.
- Vas y prends moi bien profond. Baise moi comme une chienne.
- Oui salope ! Tu l'aimes l'avoir là.
- Oui je veux ton sexe bien profond dans mon..cul, et regarde bien ton ami Jean, il ne pourra ni m'enculer ni même me baiser ce soir... regarde-le et défonce moi.

A cet instant, j'étais une pute. Une vraie. Sans sentiment ou peut-être juste un ou deux, la colère et la vengeance.
Je me faisais humilier juste pour l'humilier lui.
Je ne m'étais jamais fait prendre de cette manière, comme une chienne, par derrière... Christophe le faisait plus avec douceur... là non.
J'étais allongée sur ce corps étranger à me faire prendre par derrière devant celui qui avait été mon amant.
Déchaînée, je me relève pour jouer un peu. Je fais alors de petits mouvements, juste avec une toute petite partie de lui en moi..
Mais Michel ne tient pas, il veut entrer plus loin en moi. Il s'accroche et je fais corps avec lui, je me laisse pénétrer profondément. Il m'attrape littéralement les tétons entre ses doigts et tire dessus... ça me fait mal, mais rien que pour provoquer Jean, je laisse faire, j'encourage même.
Il en va de même pour les claques sur les cuisses, ou les doigts plantés dans ma chair.
Le pire est que ce rôle que je joue commence à me satisfaire et me donner du plaisir, j'avais transcendé la stupeur pour en arriver là, et le fait, finalement, de vivre ce fantasme avec un inconnu... commençait à décupler tout cela. Je ressentais donc du plaisir, un plaisir maudit que je haïssais autant que moi en cet instant précis.
Je me consumais dans cette étreinte infernale.
Roulant du bassin, la sueur perlant sur ma peau, la chair écrasée sous ses doigts puissants, je suis là, impudique, les reins comblés et les jambes écartées devant cet amant qui, pour le coup est presque figé devant cette scène indécente que je lui offre.
D'un geste puissant, Michel me soulève et me fait pivoter. Je comprends ce qu'il veut. Je suis à quatre pattes sur l'assise du canapé. Appuyée sur l'accoudoir, la sentence ne se fait pas attendre. De grandes claques s'abattent sur mes fesses.

Humiliée.

Jusqu'à ce changement de position, j'ai honte de le dire mais, le plaisir commençait à monter en moi, ce sexe inconnu dans mes entrailles qui me pénétrait de cette manière. Oui j'avais ressenti du plaisir. Mais là, ce n'était plus pareil, j'étais à ses yeux la femme objet.
Je ne montre pas ce que je ressens, que mon cœur brûle à nouveau de honte et de désespoir. J'ai mon masque et je jette un coup d'oeil à Jean qui lui est toujours figé, seule sa main fait des allers retours sur son sexe écarlate.
Je crois avoir réveillé quelque chose en Michel. Il se montre de plus en plus brusque. Sa main gauche me compresse la fesse à la douleur, lorsqu'il investit à nouveau mes reins sans aucune délicatesse.
Ce qui me procurait du plaisir il n'y a encore que quelques minutes, m'écartèle en me brisant mon amour-propre et mon coeur à chacun de ses violents coups de reins et fessée.
Il m'appuie fort sur le haut du dos :

- Cambre toi bien salope !!
Je colle mon visage sur l'accoudoir du canapé et replonge dans mon rôle en regardant Jean d'un œil provocateur, ce qui m'aide à tenir cet instant.
Il se retire et me demande de me mettre à genoux, je sais où il veut en venir, soulagée que mon calvaire puisse bientôt se terminer, je pousse le vice jusqu'au bout :

- Tu veux me jouir dessus ? Dans Ma bouche ? Dis-moi tu veux ?
- Oui, sur toi.
- OK, alors viens !
Assise sur mes pieds, le corps béant, j'ai encore l'impression de l'avoir en moi.
Je jette un regard à Jean qui est presque inerte.
Michel, lui, se lève et profitant de son film porno à lui, retire prestement son préservatif pour presque planter son sexe dans ma bouche. Au bout de quelques instants, il se retire et se branle au-dessus de moi, dans un cri, éjacule sur mon visage, mon nez et dans le cou...
Je l'encourage, à me souiller.
- Vas-y oui, jouis sur ta petite pute !
Il essuie ensuite son gland sur ma joue et mes lèvres et je le nettoie du bout de la langue...

Il se rassied et n'entreprend même pas de remonter caleçon et pantalon, il est là assis, pathétique, la verge molle entre ses cuisses, l'air complètement détendu. Le préservatif gisant à ses pieds sur le tapis.
Je regarde Jean qui vient de se jouir dessus... penaud. Je me sens tellement, sale mais je tiens presque ma vengeance.
Je prends alors le coussin du canapé et m'essuie le visage et le corps avec. Je reste debout, mes derniers efforts sont là pour réprimer cette immense peine honteuse qui me tiraille le ventre, et je tends la main ouverte vers Michel. Non je n'ai pas subi tout ça pour rien. Vu la liasse de billets, je me demande s'il ne me donne pas la totalité de son pécule....
Je prends alors mes affaires, je me rhabille sans un mot. Les hommes commencent à peine à reparler entre-eux de ce qu'il vient de se passer. Au milieu de ce dialogue mi amusé mi admiratif, je me lève et je me dirige vite vers la porte pour quitter, l'air fier cet appartement de malheur. Jean à peine rhabillé, me rattrape à la porte.
- Attends Carole. Mais, qu'est-ce que tu fais ?

Je le regarde : - Tu t'es bien foutu de moi ! Hein ?! Tu as eu ce que t'as voulu ?
Je n'ai, jamais, donné une gifle aussi forte de ma vie, j'en ai mal à la main. Je le regarde immobile la joue écarlate avant de prendre la porte. Ce n'est qu'une fois dans l'ascenseur porte fermée que ma carapace se déchire et je m'accroupis en pleurs.

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